L'église de Roisel figure à ce même emplacement sur le cadastre napoléonien de 1836 (ill.), orientée à au sud-est. Le presbytère, propriété communale, se trouve au nord-ouest de l'église.
Comme le montre le cadastre napoléonien et le relevé fait en 1921, le bâtiment abritant la mairie, l'école et la justice de paix était situé sur le même terrain que l'église. Les plans joints au questionnaire de 1878 sur les écoles primaires (série T) et les notices explicatives, indiquent que le bâtiment, construit en 1836 sur les plans de l'architecte saint-quentinois Dablin, est agrandi en 1875 d'une aile en retour d'équerre destinée aux classes de l'école de garçons. Le plan de 1921 figure une salle de conférences aménagée dans l'aile en retour sur la rue de Péronne. La nouvelle mairie est reconstruite à un autre emplacement.
Pendant la guerre, l'église est complètement rasée, le clocher dynamité par les Allemands. Un bâtiment provisoire pour le culte est installé sur le terrain. Les relevés de l'ancienne église sont faits par les architectes M.-J. Lebègue et Henri Bernard, en 1921. L'expertise des dommages de guerre des immeubles communaux est conduite par l'architecte Louis Félix, le 11 avril 1922 pour la sacristie, la salle de catéchisme, l'asile-refuge, le monument aux soldats, les murs et grilles du cimetière, le 28 avril 1922 pour l'église.
L'architecte Jacques Debat-Ponsan (Paris) produit en mars 1925 les dessins du 1er avant-projet de reconstruction, chiffré 1 032 375,53 F, rejeté, puis un second projet en février 1926 (dessins 2 janvier 1926, devis 9 octobre 1926), approuvé sous réserves par la Commission Spéciale des Beaux Arts le 2 avril 1926 : Paul Léon, au nom de cette Commission, déclare qu'après de nombreux projets présentés, celui-ci semble satisfaisant bien que les voûtes légères en chaînette ne semblent pas dans le caractère très rectiligne de la conception du projet et que les fenêtres en triangles superposés paraissent un peu sommaires. La dépense de reconstruction, évaluée 780 927,66 F, est couverte par un prélèvement sur l'indemnité de 900 000 F (30 mars 1928). La réalisation est adjugée le 29 juin 1928 à l'entreprise Raphaël Moretti (Péronne), et l'entreprise de couverture Mehay (Péronne) s'achevant avec la couverture en tuile plate des rampants de pignons (1929). Les travaux de fondations entrepris en 1928 révèlent la présence de galeries et sapes. La réception définitive des travaux a lieu le 28 mai 1930.