Dossier d’œuvre objet IM02004571 | Réalisé par
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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  • enquête thématique régionale, la basilique de Saint-Quentin
  • patrimoine funéraire
Eléments du monument funéraire du chanoine Thomas Pérignon (groupe sculpté) : Apparition du Christ à saint Thomas, dite Incrédulité de saint Thomas
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération du Saint-Quentinois - Saint-Quentin
  • Commune Saint-Quentin
  • Adresse Ancienne collégiale royale, actuellement basilique Saint-Quentin
  • Emplacement dans l'édifice première chapelle nord de la nef dite chapelle Notre-Dame-sous-la-Tour
  • Dénominations
    monument funéraire, groupe sculpté
  • Titres
    • Apparition du Christ à saint Thomas, dite Incrédulité de saint Thomas
  • Appellations
    du chanoine Thomas Pérignon
  • Parties constituantes non étudiées
    socle

La plus ancienne mention de l'oeuvre est faite par le chanoine De La Fons vers le milieu du 17e siècle. A cette époque, il s'agit d'un monument à connotation funéraire ou commémorative, en marbre, jaspe et albâtre, fixé sur l'un des deux piliers occidentaux de la croisée du transept. Ce monument, que l'auteur qualifie d'épitaphe, a été offert par le chanoine Thomas Pérignon, curé de l'église paroissiale Saint-André, et posé en 1548. De La Fons précise en outre que depuis sa création, le monument a été enrichi d'une niche sommitale renfermant une statue de saint Quentin, ajout qu'il faut attribuer au chanoine Quentin Legras, parent de Thomas Pérignon. Le groupe de l'Apparition du Christ à saint Thomas est une oeuvre marquée par une forte influence italienne et une connaissance approfondie de la sculpture antique. Il peut être comparé aux sculptures en albâtre qui décoraient l'ancienne cathédrale de Cambrai, mises en place au cours de la seconde moitié du 16e siècle. L'oeuvre est mutilée en 1793, et il n'en subsiste que les deux personnages principaux, que le baron de Guilhermy remarque en 1855, déposés dans la chapelle Saint-Michel-sous-la-Tour. Le groupe fait l'objet d'une restauration en 1860, puis est installé au-dessus de l'autel de la chapelle Sainte Madeleine où il reste jusqu'à la Première Guerre mondiale. En 1917, les deux statues, considérées par les Allemands comme des oeuvres d'art remarquables, sont convoyées à Maubeuge en compagnie d'autres statues et de verrières de la basilique, ainsi que de chefs d'oeuvre du musée. Le groupe est alors exposé dans le musée temporaire "Au pauvre Diable". Après la fin du conflit, le groupe rapporté à Saint-Quentin est restauré (une main manquante du Christ est refaite), puis gagne la chapelle Notre-Dame-sous-la-Tour où il est toujours présenté. Si l'on en croit des guides de visite de la fin du 19e siècle ou du début du 20e siècle, Thomas Pérignon aurait également offert à la collégiale un autre groupe sculpté en calcaire, composé de cinq personnages, dont lui-même en donateur. On ne sait quelle est la source de cette affirmation. Cette dernière oeuvre, classée au titre des MH (PM02001074) et qui fait l'objet d'un dossier particulier, a disparu lors de la Première Guerre mondiale.

Actuellement, l'oeuvre est constituée de deux statues indépendantes possédant chacune sa base particulière. Cette base est de forme plus ou moins ovale. Le groupe, lié uniquement par l'iconographie, était une oeuvre d'applique comme l'indique le revers plat des deux figures, lisse pour saint Thomas ou juste dégrossi pour le Christ. Chaque statue comporte un tenon fixé dans son revers. Les statues ont été sculptées dans l'albâtre. L'avant bras gauche du Christ, la main droite de saint Thomas et un pan de sa draperie ont été réalisés à part, puis soigneusement rapportés. Aujourd'hui, le groupe est présenté dans une niche ménagée dans l'élévation nord de la chapelle. Il repose sur un socle en forme de colonne de section quadrangulaire surmontée d'un chapiteau soutenant un élément d'entablement qui sert de plinthe. Ce socle n'est pas étudié.

  • Catégories
    sculpture
  • Structures
    • groupe non relié
    • d'applique
    • revers plat
  • Matériaux
    • albâtre, en plusieurs éléments taillé, poli
  • Précision dimensions

    Dimensions du Christ : h = 89 ; la = 55 ; pr = 22. Dimensions de saint Thomas : h = 64, la = 47, pr = 23.

  • Iconographies
    • scène biblique, en pied, de face, nudité, tunique, manteau, saint Thomas, agenouillé, de profil, barbe, moustache, vêtement, à l'antique Apparition à Thomas, Christ
  • Précision représentations

    Le Christ est représenté debout et de face. Sa tunique, qui retombe sur la partie inférieure de son corps, et son manteau posé sur ses épaules dégagent son torse et laissent voir la trace du coup de lance. A sa droite, saint Thomas, barbu et moustachu, est agenouillé de profil. Il est vêtu, lui aussi, d'une tunique et d'un manteau. Il avance la main droite pour toucher la plaie du Christ.

  • Inscriptions & marques
    • date, gravé, sur socle indépendant, latin, apocryphe
    • inscription concernant le donateur, gravé, sur socle indépendant, apocryphe
    • inscription concernant une restauration, gravé, sur socle indépendant
  • Précision inscriptions

    L'inscription concernant le don est gravée à l'avant de la partie supérieure du socle : DONNE PAR THas PERIGNON CHANne DE CETTE EGLISE L'AN DV Sgr MDXLVIII. Les inscriptions relatives à l'histoire de l'oeuvre et à sa restauration sont gravées de part et d'autre du chapiteau. On lit à gauche : RENVERSE EN / MDCCXCIII, et à droite : RESTAURE EN / MDCCCLX.

  • État de conservation
    • élément
    • manque
    • oeuvre restaurée
  • Précision état de conservation

    D'après la description du chanoine De La Fons, ce groupe ne représente que deux éléments d'un monument plus complexe. Le groupe est affecté par de petits manques et éclats. Une main du Christ a été refaite.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    classé au titre objet, 1915/01/04
  • Référence MH

Documents d'archives

  • AC Saint-Quentin. Série S ; 6 S 13. Dossier : Mobilier de la basilique.

    sous-dossier : inventaire de la basilique après 1918 (octobre 1924)
  • BnF (Cabinet des Manuscrits) ; naf 6108. Collection Guilhermy.

    folio 314 verso

Bibliographie

  • DREILING, Prof. Dr. Raymund. Die Basilika von St. Quentin. Ihre Geschichte und ihr Charakter. St. Quentin, 1916.

    p. 62
  • GOMART, Charles. Extraits originaux d'un manuscrit de Quentin de La Fons intitulé Histoire particulière de l'église de Saint-Quentin, publiés, pour la première fois, par Ch. Gomart. Saint-Quentin : librairie Doloy, 1854, t. 1er.

    p. 103
  • HACHET, Jules. La basilique de Saint-Quentin. Son Histoire - Sa Description. Troisième édition. Saint-Quentin : Imprimerie moderne, 1926.

    p. 42
  • HADELN, Detlev von. Das Museum AU PAUVRE DIABLE zu Maubeuge. Ausstellung der aus St. Quentin und Umgebung geretteten Kunstwerke. Im Auftrage eines Armee-Oberkommando herausgegeben von D. Frh v. Hadeln Lt. d. Res. Stuttgart : Verlag von Julius Hoffmann, 1917.

    p. 78 (n° 11)
Date(s) d'enquête : 2001; Date(s) de rédaction : 2008
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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