• inventaire topographique, canton de Villers-Bocage
  • mobilier et objets religieux
Ensemble de deux statues d'anges, dits saint Jean-Baptiste et saint Roch
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Ministère de la culture - Inventaire général
  • (c) Département de la Somme
  • (c) AGIR-Pic

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Amiénois - Villers-Bocage
  • Commune Vaux-en-Amiénois
  • Adresse Église paroissiale Saint-Firmin , rue de l' Âtre
  • Emplacement dans l'édifice tribune
  • Dénominations
    statue
  • Titres
    • Anges
  • Appellations
    saint Jean-Baptiste et saint Roch

Ces deux statues, nommées actuellement saint Roch et saint Jean-Baptiste, semblent avoir été sculptées au 17e siècle. L'attitude, le costume des personnages et la présence d'ouvertures obturées dans le dos de l'un deux, incitent à y reconnaître une paire d'anges ayant pu flanquer un autel. Leur identité a été modifiée au 19e siècle par l'adjonction de quelques attributs, encore en place sur saint Roch, mais ôtés à saint Jean-Baptiste. L'ensemble provient de la chapelle de Frémont (écart de Vaux-en-Amiénois), mais il a vraisemblablement servi d'abord au maître-autel (18e siècle) de l'église paroissiale de Vaux. Il a sans doute été attribué à la petite église de Vaux au 18e siècle par le chapitre cathédral d'Amiens, à qui incombait l'entretien du chœur. Peut-être pourrait-il s'agir d'un remploi d’œuvres provenant de la cathédrale ?

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle

Les deux statues ont été réalisées en bois plein (du chêne ?), à l'aide de plusieurs pièces assemblées. Les deux œuvres sont entièrement sculptées, mais leur revers est traité moins finement, montrant que les statues étaient probablement destinées à être vues de face ou de profil. Quelques éléments en métal ont été rapportés sur la statue dénommée saint Roch. Ces œuvres sont recouvertes d'une polychromie appliquée sur un apprêt blanc. Les personnages se dressent sur une petite base, qui fait partie de la statue, et qui est actuellement fixée sur des socles indépendants.

  • Catégories
    sculpture
  • Structures
    • revers ébauché
  • Matériaux
    • chêne, en plusieurs éléments (incertitude), taillé, peint, polychrome, sur apprêt
  • Précision dimensions

    Dimensions de l'ange dit saint Jean-Baptiste (sans le socle) : h = 80 ; la = 35 ; pr = 17. Dimensions de l'ange dit saint Roch (sans le socle) : h = 81 ; la = 35 ; pr = 17. Dimensions de la même œuvre, avec le socle : h = 105 ; la = 35, pr = 22.

  • Iconographies
    • figure biblique, ange, en pied
  • Précision représentations

    Les deux statues sont de même taille et représentent deux jeunes hommes debout et vêtus de la même manière. Ils portent une tunique longue, fendue dans le bas jusqu'à mi-cuisse pour faciliter le mouvement des jambes, et un manteau, drapé autour des épaules et d'un bras pour l'un, ou glissant dans le dos et retenu par les pans pour l'autre. Tous deux sont coiffés d'épais cheveux bouclés retombant dans leur cou et ont les pieds nus. Leur attitude suggère le mouvement, en particulier par la position des jambes, l'une des statues ayant les jambes croisées et l'autre, une jambe légèrement pliée et portant sur les orteils. L'agitation des draperies, qui semblent soulevées par le vent, contribue à cette animation.

    Le personnage dénommé saint Roch tient de la main droite un pan de son manteau et applique la main gauche sur sa poitrine. Il a reçu divers attributs l'identifiant à saint Roch, saint réputé avoir contracté la peste à la suite d'un pèlerinage à Rome. Un grand chapeau pend dans son dos et une sorte de pèlerine couvre ses épaules ; le bâton du pèlerin, auquel est attaché une calebasse, est glissé au creux de son bras ; enfin, une besace est fixée à son côté. Sa tunique échancrée sur la cuisse laisse voir un abcès caractéristique de la peste. Si le dévoilement de la jambe a sans doute imposé la nouvelle identité de la statue, cette dernière ne saurait pourtant avoir représenté saint Roch à l'origine. En effet, ce saint est généralement - sauf exceptions - représenté barbu et moustachu, chaussé de bottes ou de chaussures de marche, vêtu d'un manteau de voyageur et accompagné d'un chien ou d'un petit ange. La seconde statue a perdu ses attributs. Le bras gauche repose sur le thorax, tandis que l'avant-bras droit s'écarte du personnage et s'avance dans l'espace. La position exacte de la main droite - qui s'est détachée - n'est pas connue. On ne sait pour quelle raison ce personnage a été identifié comme un saint Jean-Baptiste dont il n'a pas l'apparence, généralement caractérisée par la nudité partielle, une tunique en peau d'animal et un grand manteau drapé.

    La jeunesse des deux personnages, les pieds nus et la longue tunique ouverte dégageant une jambe sont plutôt les traits distinctifs des anges, identification avec laquelle s'accorde la présence de deux ouvertures bouchées au niveau des omoplates d'un des jeunes hommes. En l'absence d'attributs, il est toutefois difficile de savoir à quelle famille d'anges ils appartiennent. D'après leur attitude et les gestes des mains, il ne peut pas s'agir d'anges adorateurs, d'anges musiciens, d'anges thuriféraires ou d'anges céroféraires - au moins pour celui renommé saint Roch. Peut-être s'agit-il d'anges ayant porté des Instruments de la Passion ? Peut-être aussi étaient-ils les témoins d'une scène religieuse (par exemple, une Nativité) dont les sujets principaux ont disparu ?

  • Inscriptions & marques
    • inscription donnant l'identité du modèle, peint, sur socle indépendant, récent
  • Précision inscriptions

    Une inscription du 19e siècle est peinte à l'avant du socle de l'une des statues : ST ROCH. Une inscription moderne a été inscrite à l'arrière du socle de la seconde statue : St Jean Baptiste.

  • État de conservation
    • mauvais état
    • repeint (incertitude)
    • assemblage fragilisé
    • manque
    • oeuvre complétée
  • Précision état de conservation

    Les deux personnages ont en commun plusieurs modifications de leur état primitif, voire quelques altérations. Ils ont peut-être été repeints ou surpeints - avec goût et même avec minutie, comme en témoignent la carnation délicate du visage et le rendu des yeux du dénommé saint Roch. La chute d'écailles de cette polychromie laisse voir par endroits une autre couleur sous-jacente, comme à l'arrière du manteau de saint Roch où du rouge semble apparaître sous la couleur crème. Le dommage le plus important est le désassemblage des pièces de bois qui composent ces statues, particulièrement visible sur les avant-bras de " saint Jean-Baptiste ". Enfin, les éléments métalliques ont tendance à rouiller.

    Les personnages ont perdu leurs éventuels attributs d'origine, et de nouveaux attributs ont été rajoutés au 19e siècle, pour changer leur identité. On a donné au " saint Roch " le bâton de pèlerin ou bourdon, avec la calebasse, le chapeau (en bois peint en noir) et la besace ou panetière du pèlerin (en fonte peinte). On a également peint sur sa cuisse l'abcès caractéristique de saint Roch. Les attributs sans doute ajoutés au dénommé saint Jean-Baptiste à la même époque n'existent plus.

    " Saint Roch ", qui est la statue la mieux conservée des deux, a reçu sur les épaules des pièces en métal, comparables à des "spallières " ou épaulières d'armure, peintes de la même couleur que le vêtement du personnage. Ces éléments métalliques, qui forment une extension de la tunique, servent peut-être à masquer des dommages et à renforcer la statue, ou bien à représenter la pèlerine qu'on voit souvent sur les statues de saint Roch. Des fentes apparaissent par endroits, en particulier sur la base, et on remarque de petites pertes de matière - dans la chevelure par exemple. " Saint Jean-Baptiste " a perdu la pièce de bois qui formait son poignet droit et sa main est donc désolidarisée du reste de la statue. Il manque également une partie de la base et un bout du pied droit. Les fentes, craquelures et pertes d'écailles de peinture sont plus nombreuses sur cette œuvre que sur l'autre. Dans le dos, une perte de matière laisse voir le bois, et deux ouvertures au niveau des omoplates ont été bouchées par du plâtre.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    inscrit au titre objet, 1981/06/17
  • Référence MH

Dossier mis à jour par Christiane Riboulleau en 2020.

Date(s) d'enquête : 1999; Date(s) de rédaction : 2000, 2020