Dossier d’œuvre objet IM02005454 | Réalisé par
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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Plouvier Martine
Plouvier Martine

Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.

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  • mobilier et objets religieux, la cathédrale de Soissons
Ensemble de l'autel secondaire de la chapelle axiale ou chapelle de la Vierge (plate-forme d'autel, autel-tombeau, retable architecturé à niche)
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Soissons Agglomération - Soissons-Sud
  • Vol
  • Commune Soissons
  • Adresse Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais , place Cardinal-Binet
  • Emplacement dans l'édifice chapelle axiale du déambulatoire
  • Dénominations
    plate-forme d'autel, autel, retable
  • Titres
  • Appellations
    autel de la Vierge
  • Parties constituantes étudiées
  • Parties constituantes non étudiées
    gradin d'autel, tabernacle

La chapelle axiale de la cathédrale, qui semblait précédemment avoir été consacrée à sainte Marie-Madeleine si l'on en croit l'inventaire des archives du chapitre, change de vocable au moment du remaniement complet du chœur dans la seconde moitié du 18e siècle. La chapelle est alors vouée à la Vierge et elle est donc dotée d'un ameublement et d'un décor qui la distinguent de ses voisines. Un autel en marbre y est installé en 1771, probablement réalisé par le marbrier hennuyer Thomas. Puis, son retable est surmonté d'un baldaquin en 1772. Enfin, des panneaux de verrières du 13e siècle provenant de la nef sont restaurés et installés dans ses fenêtres, après avoir été adaptés à leur nouvelle destination. Mais, ajoute à regret le chanoine Cabaret qui décrit avec précision le réaménagement du chœur, la cherté de ces ouvrages contraint à renoncer à la dorure de la chapelle.

Enfin, pour l'orner, le sculpteur Forest ou Forêt, qui dirige en outre le chantier, réalise une statue de la Vierge qui est installée dans la niche dominant l'autel.

D'après le Bulletin paroissial de la cathédrale, la confrérie de la Sainte Vierge est fondée par Monseigneur Le Blanc de Beaulieu le 1er mai 1807, et érigée dans cette chapelle. En 1812, l'administration reconnaît la nécessité de blanchir le lieu. Puis, en octobre 1814, la confrérie se propose de compléter la décoration de la chapelle de la Vierge en y affectant une somme qui lui a été léguée, et de se charger des frais de déplacement de la statue et de l'achat d'une nouvelle si cela s'avère nécessaire. La fabrique donne son accord et accepte même de parachever la décoration commencée. Ces travaux sont entièrement réalisés en 1815 ou 1816.

Un nouveau projet de restauration voit le jour en 1846. Il est alors prévu de repeindre la voûte couleur pierre avec filets, comme les autres voûtes de la cathédrale, et de refaire les dorures en or mat. Pour les fonds unis et l'intérieur de la niche, une peinture à l'huile blanche est choisie, à moins qu'un bleu pâle ne soit préférable pour la niche afin de faire ressortir la statue. La draperie supérieure, en bleu foncé, doit être peintre en gris. Il est encore décidé de nettoyer, réparer et vernir les boiseries et sculptures, mais sans dorure. Rien n'est omis : ni la réparation du dallage, ni le renouvellement de la peinture de la grille "couleur acier". Vers la fin de l'année, la dorure des guirlandes et des moulures des lambris parachève cette campagne de travaux.

Par la suite, la chapelle et son mobilier ont vraisemblablement profité des restaurations et de l'entretien effectués sous la direction des architectes diocésains, puis des architectes des Monuments historiques. Mais les travaux relatifs à cet espace précis de la cathédrale ont laissé peu de traces dans les archives consultées.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 18e siècle
    • Secondaire : 1er quart 19e siècle, 2e quart 19e siècle
  • Dates
    • 1771, daté par source
    • 1772, daté par source
  • Lieu d'exécution
    Commune : Soissons
  • Auteur(s)
    • Auteur : conducteur de travaux, sculpteur attribution par source
    • Auteur :
      Thomas
      Thomas

      Famille de marbriers, basée principalement à Beaumont-en-Hainaut, connue pour les 17e et 18e siècles. Un membre de cette famille aurait fait le pavement de chœur de Saint-Nicaise de Reims. Le même ou un autre Thomas a réalisé le pavement du chœur de la cathédrale de Soissons, le lutrin, le maître-autel et des autels secondaires en marbre. En 1776-1777, il allait exécuter le pavement du chœur de la cathédrale de Laon, et les supports de marbre destinés à recevoir les grilles.

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      marbrier attribution par source

L'autel de la Vierge se compose des éléments suivants : deux degrés d'autel (le degré supérieur correspondant à la plate-forme d'autel), un autel-tombeau, un gradin d'autel, un tabernacle et un grand retable architecturé à niche surmonté d'un baldaquin. Le gradin et le tabernacle ne sont pas étudiés.

L'autel adopte un plan rectangulaire horizontal, à pans coupés aux extrémités antérieures. Son élévation est droite. Il possède une structure en marbre blanc veiné, qui sert de cadre à des panneaux en marbre noir veiné. Le dessus de l'autel est taillé dans le marbre blanc. Cet autel repose sur deux degrés, le premier étant réalisé en marbre veiné de Rance, et le second ou plate-forme, en marbres noir et blanc veinés.

Les degrés et l'autel s'adossent à un retable architecturé à une seule travée centrale. Cette dernière est réservée à une grande niche cantonnée par quatre pilastres disposés deux à deux. Les pilastres, qui comportent un fût en marbre de Rance et un chapiteau en relief sculpté dans le calcaire, portent un entablement en relief, lui-aussi taillé dans le calcaire. Une grande partie de ces éléments architecturaux en calcaire sont peints faux or.

La niche, lambrissée de bois, est ornée d'un décor rapporté en bois peint faux or. Le retable est dominé par un baldaquin en bois peint gris et faux or. Il comporte un décor en relief sculpté dans la masse ou rapporté et, à sa partie supérieure, un décor en ronde bosse rapporté.

  • Catégories
    taille de pierre, marbrerie
  • Structures
    • plan, rectangulaire horizontal
    • élévation, droit
    • pilastre, 4, juxtaposé
  • Matériaux
    • calcaire, blanc, en plusieurs éléments taillé, décor en relief, décor dans la masse, peint, peint faux or
    • marbre veiné, rouge, noir, blanc taillé, poli
    • bois, en plusieurs éléments taillé, décor en relief, décor dans la masse, décor en ronde-bosse, décor rapporté, peint, peint faux or
  • Précision dimensions

    Mesures de l'autel : h = 101 ; la = 250 ; pr = 65. Le retable mesure approximativement 800 cm de hauteur, 350 cm de largeur et 80 cm de profondeur.

  • Iconographies
  • Précision représentations

    Les deux pilastres sont couronnés d'un chapiteau composite. Ils soutiennent un entablement orné d'étroites frises décoratives : une de rais de cœur, une d'oves et dards, une de fuseaux et pirouettes, une de denticules.

    La niche est recouverte de rayons lumineux. Le baldaquin a reçu des nuées, des étoiles et un soleil (ou une lune ?). Des rosaces, une chute de draperie, des guirlandes de fleurs et une croix sommitale plantée sur le globe terrestre complètent le décor.

  • État de conservation
    • oeuvre restaurée
    • mauvais état
  • Précision état de conservation

    L'ensemble a été restauré au 19e siècle et après la Première Guerre mondiale. Actuellement, le calcaire est rongé par l'humidité et pulvérulent. Le calcaire et le marbre ont perdu de nombreux éclats. La peinture et la dorure s'écaillent. Les pièces de marbre ont tendance à se désassembler. Celles qui composent les deux degrés d'autel sont descellées et certaines sont même brisées.

  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat

Documents d'archives

  • AD Aisne. Série G ; G 254. Inventaire ou somme des chartres, titres, pièces importantes, registres et papiers contenus dans les archives du chapitre de l'église cathédrale de Soissons, t. 1.

    p. 519
  • AD Aisne. Sous-série 4 J : 4 J 2 (copie des "Mémoires pour servir à l'histoire de Soissons et du Soissonnais" d'Antoine-Pierre Cabaret, seconde partie).

    p. 328-329.
  • A Évêché Soissons. Série P (paroisses) : P Soissons-Cathédrale, 1 C 5. Bulletin paroissial de l'église cathédrale de Soissons.

    août 1927.
  • A Évêché Soissons. Série P (paroisses) : P Soissons-Cathédrale, 1 E 4. Délibérations de la Fabrique (1811-1830).

    séances des 23 mai 1812, 7 octobre 1814., 11 mars 1817
  • A Évêché Soissons. Série P (paroisses) : P Soissons-Cathédrale, 1 E 6. Délibérations de la Fabrique (1846-1876).

    Séances des 14 mars et 2 mai 1846, 25 septembre 1846.
  • BnF (Cabinet des Manuscrits) : naf 6109 (collection Guilhermy, 16). Description des localités de la France (Soissons).

    Folio 257 v°.
Date d'enquête 2004 ; Date(s) de rédaction 2013
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Riboulleau Christiane
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Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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Plouvier Martine
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Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.

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