Dossier d’œuvre architecture IA80007832 | Réalisé par
  • inventaire préliminaire, arrière-pays maritime picard
Ferme, dite Gruinée
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) SMACOPI

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes Ponthieu-Marquenterre - Rue
  • Commune Le Crotoy
  • Lieu-dit fermes Mayoc
  • Adresse 7 hameau de Mayoc
  • Cadastre 1828 A2 306-315  ; 1983 AK 63-67
  • Dénominations
    ferme
  • Appellations
    Gruinée
  • Parties constituantes non étudiées
    grange, colombier, cour, étable, poulailler, charretterie, bergerie, remise, atelier, étable à chevaux, four à pain

Cette ferme figure sur une carte du 18e siècle présentant le plan du Marquenterre, de la Baie de Somme à la Baie d´Authie (AD Somme : RL 343). Elle porte alors le nom de « Gruinée ». Elle figure également sur le cadastre napoléonien selon un plan strictement similaire. Le logis occupait bien son emplacement actuel. Cette ferme (en tout cas, les éléments figurant sur le plan de 1828) pourraient donc avoir été construits au 18e siècle ou au début du 19e siècle. D'après le fils du propriétaire, un cartel situé au-dessus de la porte du logis, aujourd'hui recouvert de torchis, donne sa date de construction : 1789. L'édifice isolé au nord (sur le plan de 1828) a disparu (à une date inconnue).

Certains bâtiments semblent avoir été édifiés au cours de la seconde moitié du 19e siècle (notamment ceux faisant appel à une maçonnerie mixte de brique et galet). Les étables à moutons (situées derrière les écuries placées dans le prolongement du logis) ont été détruites dans les années 1930.

L'exploitation, au 19e siècle et ce, jusque dans les années 1960, avait pour activité principale la polyculture (herbage essentiellement, betteraves (très tôt), blé et avoine pour les chevaux) et l'élevage (moutons, vaches laitières, chevaux). Les moutons étaient emmenés en baie de Maye. Les employés y travaillant habitaient pour la plupart Saint-Firmin. Un seul, le vacher, logeait à la ferme. Le berger louait une maison au propriétaire. Les domestiques, eux, logeaient dans les combles jusqu'au début du 20e siècle.

Les petites exploitations du hameau ont peu à peu disparu après les années 1950. La ferme a donc racheté leurs terres et remembré son domaine.

La ferme fut occupée par les Allemands lors de la Seconde Guerre mondiale mais rien n'y fut détruit.

Une batteuse à chevaux était utilisée pour battre les récoltes (d'après le fils du propriétaire), elle est encore conservée dans un des greniers.

  • Période(s)
    • Principale : 18e siècle , (incertitude)
    • Principale : 1er quart 19e siècle , (incertitude)
    • Principale : 2e moitié 19e siècle

Cette exploitation agricole, faisant partie du lieu-dit Mayoc, située un peu plus à l'écart au nord, est ceinturée de pâtures au sol humide. La route menant du Crotoy au Bihen longe la ferme à l'est. L´exploitation possède des bâtiments distribués autour des quatre côtés d´une cour.

Le logis occupe le fond de la cour. Long de sept travées, il est orienté à l'est. En torchis et pans de bois, il dispose de deux pignons découverts permettant de ralentir la progression des flammes lors d'un incendie ; ces murs de refends sont composés d'une maçonnerie mixte de brique en lits alternés avec remplissage de galets et couteaux picards également en brique. La façade sur cour est ajourée de deux portes. Deux souches de cheminée percent le toit à longs pans en ardoise, également pourvu d'une lucarne donnant le jour au comble à surcroît. Le logis dispose encore de sa cheminée picarde (le four à pain a disparu).

Au sud, il est flanqué d'une petite remise en brique, pierre de taille, galets et parpaings sur le mur gouttereau oriental, percée d'une porte à l'ouest et couverte d'un toit à longs pans en ardoise.

Celle-ci est jouxtée au sud d'un colombier octogonal dont le soubassement en blocage de galets et jambes harpées de brique soutient une maçonnerie en pierre de taille de craie du pays. Les ouvertures aux deux niveaux sont présentées à l'est. Le toit en pavillon est en ardoise. Les petites ouvertures horizontales au niveau de la corniche ont été condamnées.

Deux ateliers occupent le sud-ouest de la cour. Entièrement en galets avec jambes harpées en brique (dont les murs sud et est ont été reconstruits en parpaing), ils disposent d'un toit en pavillon couvert en ardoise. Celui au nord a perdu sa toiture et bénéficie de la présence d'un sous-sol ; le rez-de-chaussée est pourvu d'un plancher.

Le côté sud est occupé par les étables, bâtiment bas en parpaing couvert d'un toit à longs pans en pannes picardes. Seul le pignon occidental est en torchis et pans de bois. Les ouvertures rectangulaires horizontales sont percées régulièrement. Les auges en ciment sont encore en place.

Le plancher est composé de branches brutes servant d'appui pour le stockage du foin.

À l'ouest, un bâtiment ajouré de trois travées de long, flanquant l'entrée, permettait l'abri des machines. Le mur gouttereau oriental en parpaing est augmenté à la corniche de pièces de bois.

Au centre du côté oriental se trouve l'entrée de la ferme, abritée par un corps de passage flanqué de deux murs à pignon découvert en maçonnerie mixte de galets et de brique aux éléments structurants (chaînes d'angle). Le mur nord est percé d'une fenêtre donnant accès au grenier situé au-dessus du bâtiment voisin permettant ainsi le déchargement des charrois depuis l'entrée et à couvert. Le sommet est aujourd'hui pourvu d'un toit à deux pans en tôles ondulées.

Le bâtiment au nord (étables et écuries) dispose d'une maçonnerie mixte de galets avec chaînes d'angle et jambes harpées en brique. Il est percé de deux portes en façade (trois autres sont condamnées) et d'aérations verticales.

Le mur de clôture poursuivant le côté oriental a reçu les mêmes matériaux et techniques de construction que les bâtiments agricoles. D'autres écuries occupent une partie du côté nord de la propriété. Également composées d'un chaînage de brique avec remplissage de galets, elles disposent d'un essentage de planches en façade sur cour, percée de deux portes. Une partie du soubassement est aujourd'hui en parpaings. Ce bâtiment sert désormais de poulailler pour la partie ouest. Le plafond est couvert de plancher. Le toit à longs pans et croupe à l'ouest est en tuiles. Le pan nord se prolonge sur la face postérieure pour créer un abri permettant le stockage de machines.

Un espace herbagé traversé par un chemin permet l'accès depuis le nord-est à la ferme. Ce dernier est clos d'un mur toujours en galets et briques.

Dans le prolongement du logis, séparé de ce dernier par un mur de refend avec pignon découvert, se situent d'autres écuries. Le pignon nord, découvert, composé d'un appareillage mixte de galets, briques et pierres de taille (craie) (et aujourd'hui de parpaings), est percé d'une fenêtre permettant l'accès au grenier, muni d'un plancher sur lequel est stocké la récolte de grains. La maçonnerie du mur gouttereau oriental est composée d'un soubassement en blocage de galets avec enduit au ciment, surmonté de torchis et pans de bois, protégé sur 1.50 mètre d'un essentage de planches alors que son pendant, à l'ouest, a bénéficié d'une structure en briques. Le toit à longs pans est en tuiles.

Le coeur de la cour est occupé par une mare, ceinturée d'un muret en ciment. Les vestiges de ce dernier servant à recueillir le fumier sont encore en place.

L'ouest de la propriété est occupé par une rangée de bâtiments aux fonctions multiples : abri de machines, étables... La maçonnerie est ici disparate puisqu'on y rencontre aussi bien du torchis et pans de bois, de la brique, du galet (pour les cloisons intérieures). Les étables disposent d'un plafond recouvert de plancher. Le toit à longs pans en tuile présente une croupe au sud.

En retour d'équerre sur la partie sud, se déploie la grange, bâtiment haut avec soubassement en galets et brique (soutenu par des contreforts au nord) et maçonnerie de torchis et pans de bois. Le pignon oriental dispose d'un essentage de matériaux synthétiques. Les deux pans et croupe à l'ouest se prolongent sur le côté sud, constituant ainsi un abri ajouré maintenu par des poteaux de bois. Le pan nord reçoit une lucarne permettant l'engrangement depuis l'extérieur du bâtiment. Le matériau de couverture, des tuiles mécaniques, est estampé : "la pannerie mécanique de Leforest Presdoux".

A l'aplomb de cet édifice, à l'ouest, se situent des bâtiments en ruine dont la maçonnerie en galet et chaînes harpées en briques est relativement endommagée. Leur fonction est donc impossible à définir.

  • Murs
    • brique
    • torchis
    • essentage de planches
    • essentage de matériau synthétique
    • pierre de taille
    • galet
    • pan de bois
    • parpaing de béton
    • appareil mixte
  • Toits
    tuile flamande, tuile mécanique, ardoise, tôle ondulée
  • Étages
    sous-sol, en rez-de-chaussée, comble à surcroît
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit en pavillon
    • pignon découvert
    • noue
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

L'abri des machines à l'est augmenté d'un surcroît ajouré rappelle les rehaussements que l'on utilisait lors du passage de la couverture en chaume à celle en ardoise ou en tuile. Aurait-ce été le cas ici ? La maçonnerie mixte de galets avec chaînes d'angle et jambes harpées en brique utilisée pour une grande partie des bâtiments confère à l'ensemble une certaine homogénéité de construction. Cette ferme, disposant d'un ensemble complet de bâtiments aux fonctions diversifiées, est tout à fait intéressante par la disposition de ses annexes ainsi que leur architecture. Mais elle est menacée de destruction depuis le début de l'exploitation des carrières (dans les années 1970) puisqu'elle se situe sur un gisement de galets de silice pure.

Documents figurés

  • Le Crotoy. Plan cadastral, 1828 (AD Somme : 3 P 1324).

Date d'enquête 2004 ; Date(s) de rédaction 2004
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
(c) SMACOPI
Articulation des dossiers