• inventaire préliminaire, arrière-pays maritime picard
Ferme du Domvoy
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) SMACOPI

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes Ponthieu-Marquenterre - Rue
  • Commune Quend
  • Lieu-dit le Domvoy
  • Adresse 14 route de Berck
  • Cadastre 1828 D1 333-338  ; 1991 AT 123-134, 237-240
  • Dénominations
    ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    grange, étable, étable à chevaux, cour, colombier, charretterie, grange, hangar agricole, abreuvoir

Ce lieu figure sur la carte de Cassini (1758) sous le vocable "Dom Voie" où le symbole choisi pour le représenter est celui d'un petit hameau sans église (selon la légende). Alfred Dufételle mentionne "Le Domvoie" dans sa monographie de Quend (1907) comme étant une "ferme très ancienne" où des découvertes d'époque romaine ("des fondations qui firent croire que les Romains y avaient élevé un temple") et mérovingienne auraient été effectuées.

Vers la fin du 16e siècle (en 1586), d'après Rodière, un dénommé Jehan du Tertre, écuyer sieur de Vuestrethun, "demeurant à Domivoy, paroisse de Quen" se marie et l'on apprend à cette occasion "qu'il a acquis de ses propres deniers la maison de Donvoye, qui se consiste en maison, chambre, estables, granges, bergeries, maressaucées et terres y appendans en continence de 80 mesures ou environ, que ledit sieur tient en cotterye ; de plusieurs terres et menues censives, qu'il n'a peu pour pour le présent dire et particulariser" (ce paragraphe étant repris du Chartrier de Monthuys). Quelques dizaines d'années après, en 1654, c'est "Jacques du Tertre, écuyer, sieur de Normatre et autres lieux, demeurant en sa maison seigneuriale à la Hestroye en Normandie, baille la maison nommée la Donvoie, pays de Marquenterre, proche Quend (Min. Not Montreuil)". Ces extraits ne permettent pas de savoir si il s'agit bien du lieu d'implantation de la ferme ici décrite, mais cette hypothèse n'est pas à écarter d'emblée puisque la particularité de ce territoire est d'avoir conservé les implantations anciennes même si les bâtiments et leurs matériaux de construction ont évolué avec le temps. Dufételle site le nom de ses occupants depuis 1740. Cette propriété a appartenu à la famille Van Robais au 19e siècle, exploitant de manufactures de velours à Abbeville.

En tout état de fait, cette ferme apparaît sur le cadastre napoléonien selon un plan pratiquement similaire. Il semble donc que seul le logis et les bâtiments en torchis et pans de bois auraient été édifiés au 18e siècle ou au début du 19e siècle.

Certains bâtiments (en brique) semblent avoir été construits à la fin du 19e siècle (comme les étables à cochons, le pigeonnier ou les écuries).

Le four à pain de la cheminée a été détruit. La grange au nord s'est effondrée en partie en 1984 (tempête).

  • Période(s)
    • Principale : 18e siècle , (incertitude)
    • Principale : 19e siècle

Située à 400 mètres du chef-lieu, entre Quend et le Vieux-Quend, sur la route de Rue au Pont-à-Cailloux, cette exploitation agricole possède des bâtiments principalement organisés autour d'une cour fermée. L'entrée se fait par l'ouest : elle est marquée par la présence de deux piliers monumentaux en brique, de section carrée auxquels aboutissent des murs qui forment l'enceinte du domaine. Ils sont constitués d'assises de briques et galets liés au mortier en alternance et couronnés de chaperons.

Dans la cour, on note la présence d'un pigeonnier de forme carrée (au sud-est) et, en vis-à-vis, la présence d'un petit muret de brique entourant une mare (ou pédiluve).

Le logis occupe le fond de la cour, à l'est de celle-ci. Long de cinq travées, le rez-de-chaussée est légèrement surélevé. L'enduit qui le recouvre empêche de visualiser la technique de construction dont il a fait l'objet (probablement torchis et pans de bois). La souche de cheminée qui perce le toit à longs pans en tuile indique l'emplacement de la salle commune au centre. En effet, la porte principale y mène directement. Celle-ci dispose encore de sa cheminée picarde, de la pompe et du placard à confiture surmontant la porte menant à l'est à la "salle d'apparat". Les deux extrémités de la partie habitable disposent de deux chambres dans la largeur (cf les deux portes caractéristiques dans la salle commune en face de la cheminée). Les solives et poutres maîtresses ont été laissées apparentes. Les combles sont ajourés d'une lucarne d'engrangement.

Dans le prolongement de la partie habitation, au nord, sont situées les écuries, bâtiment en brique muni d'une porte unique en son centre et percé de part et d'autre de cet accès de deux ouvertures semi-circulaires. Le mur pignon oriental est composé de pierre de taille de craie avec rampants à couteaux picards en brique. Le toit à longs pans est en pannes picardes.

Toujours dans le prolongement au nord, accolées au précédent, les soues à cochons se matérialisent sous la forme d'un bâtiment bas, en brique, munies de quatre portes à arc segmentaire, également flanquée d'ouvertures semi-circulaires. Là aussi, le toit à longs pans est en pannes.

Au sud de la cour, s'étendent les autres porcheries, non accolées au logis, laissant ainsi un espace permettant l'accès aux pâtures. Entièrement en brique, basses, elles disposent de sept portes (pour autant de compartiments), chacune flanquée d'ouvertures semi-circulaires. Le toit à longs pans est en pannes picardes.

La grange est située dans le prolongement des soues, vers l'ouest. Trois portes charretières et deux portes piétonnes percent le mur gouttereau sur cour. La structure de cet édifice est confiée aux pans de bois hourdés au torchis, avec solin de galets. La charpente a fait l'objet d'un soin particulier (poinçon du sol au faîte, double entrait, jambe de force). Une seule cloison est visible (dernière travée orientale), composée de pans de bois hourdés au torchis sur solin de blocage de silex. Le toit à longs pans et croupe à l'est est en tuiles.

En retour d'équerre, à l'ouest, un hangar longe la rue, flanqué au nord d'une remise en torchis et pans de bois sur solin en brique. Le pignon nord, entièrement en brique, est ouvert par une large porte surmontée d'une fenêtre d'engrangement.

Au nord, la grange (aujourd'hui convertie en étable par l'ajout d'une couverture de type hangar) a disparu en partie mais la base des murs, encore en place, permet d'en deviner la maçonnerie globale. En effet, celle-ci est composée d'une alternance de lits de briques et de blocage de moellons de craie. Le mur nord est percé d'ouvertures au niveau de l'auge (aujourd'hui condamnées). Les murs de refends sont entièrement composés de pierre de taille ou de moellons de craie.

Au coeur de la cour, vers l'ouest, se situe la charretterie, longue de quatre travées (la dernière est condamnée par des tôles), augmentée d'un grenier. Il s'agit d'un édifice sur pilotis, aux murs ajourés, disposant d'un comble à surcroît recouvert d'un essentage de planches. Chaque travée est séparée de l'autre par une cloison en pans de bois sur solin de brique. Le pignon oriental est accessible depuis une fenêtre pratiquée dans le surcroît. Le toit à longs pans et demi-croupes est couvert en tuiles.

Le colombier est implanté au sud-est de la cour. Il s'agit d'un édifice à étage, de section carrée, entièrement en brique. Chaque côté est ajouré, sur chaque niveau, d'une ouverture semi-circulaire. Les deux portes cintrées sont pratiquées sur le côté est. Son toit en pavillon est en ardoise.

Les pâtures entourent la propriété sur les trois côtés nord, est et sud, puisque le côté ouest est bordé par la route de Berck.

  • Murs
    • brique
    • torchis
    • essentage de tôle
    • essentage de matériau synthétique
    • essentage de planches
    • galet
    • parpaing de béton
    • moellon
    • appareil mixte
  • Toits
    ardoise, tuile flamande, tôle ondulée
  • Étages
    en rez-de-chaussée, comble à surcroît
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit en pavillon
    • croupe
    • demi-croupe
    • pignon couvert
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Le mur ne délimite plus le domaine en entier (autour de la ferme ce devait être en partie des pâtures ? Est-ce qu'il y avait un verger ?), il n'est visible que sur quelques tronçons dont certains ont été recouverts d'un enduit de ciment et d'autres restaurés en parpaing. L'utilisation de matériaux nobles tel que le calcaire indique qu'il s'agissait d'un domaine relativement imposant, d'une ampleur certaine.

Bibliographie

  • DUFETELLE, A. Monographie de Quend. Le Marquenterre. Paris : Le Livre d´Histoire, 2003. Réimpression de l'édition originale publiée à Abbeville, 1907.

    p. 5, 23, 51
  • MONTEUX, Daniel. Evolution quantitative et évolution sociale de la main-d´oeuvre dans le Marquenterre. Etudes de Géographie rurale. Société amicale des anciens élèves de l'école Normale Supérieure de Saint-Cloud, compte rendu du Colloque tenu à l'Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud sous la direction de Pierre George, mai 1959.

    p. 169-176
  • RODIERE, Roger. Statistique féodale du baillage de Rue et de quelques villages voisins. Première partie. Communes du canton actuel de Rue. Bulletins de la Société d'Emulation d'Abbeville, 1935-1939, t. XVI

    p. 316

Documents figurés

  • Plan du Marquenterre, de la Baie de Somme à la Baie d´Authie, 18e siècle, encre et lavis sur papier, 18e siècle (AD Somme : RL 343).

  • Cadastre napoléonien de la commune de Quend, encre et lavis sur papier, 1828 (AC. Quend).

Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004