Documents figurés :
Le plan dressé en l'an 10 (ill.), en vue de l'appropriation de l'ancien couvent à usage de gendarmerie et de manutention militaire, donne une représentation précise des différents bâtiments. Le dessin de Louis Duthoit (ill.), daté de 1828, figure la chapelle construite en retrait de la voie et un ancien portail lui donnant initialement accès. Les bâtiments conventuels sont implantés perpendiculairement en retrait de la cour close de murs. Le cadastre napoléonien (ill.) donne une représentation des terrains des ursulines en 1851. La partie sud est appropriée à la voie publique, divisée en deux propriétés, au nord les bâtiments de l'ancien couvent occupés par la gendarmerie, au sud, le nouveau couvent des ursulines. De l'ancien couvent subsistent les bâtiments conventuels et le cloître et la chapelle au nord-est de la parcelle, implantés en retrait d'une cour antérieure. A l'ouest, apparaît un bâtiment de plan allongé. Le nouveau couvent se compose de bâtiment disposés en U délimitant une cour antérieure, au nord, d'une chapelle alignée sur la rue au sud, reliés par des bâtiments également construits en retrait d'une cour est. Les jardins s'étendent à l'ouest. Le plan de 1858 (ill.) signale les travaux en cours : démolition de la chapelle (H) et construction du nouveau bâtiment sur la rue (I), pavillon à démolir (G), au nord du cloître.
Sources :
Les sources conservées à la bibliothèque municipale (série BB) indiquent qu'en 1775, les religieuses se plaignent de la proximité d'un marché au charbon qui présente un grand inconvénient "pour leur église que l'on regarde comme la plus belle et comme la mieux et la plus décorée de toutes celles de la ville et du diocèse".
Travaux historiques :
Selon H. Dusevel (1825), l'ancien monastère des Ursulines est l'un des plus beaux de France ; la chapelle est commencée sous l'épiscopat de Lefebvre de Caumartin. Après la Révolution, le couvent devient maison d'arrêt, puis hôpital ambulant et magasin dépendant de la caserne de gendarmerie. Les terrains sont partiellement rachetés par les Ursulines, en 1817.
Selon A. Goze (1854), les Ursulines s'installent à Amiens, dans la chapelle de Saint-Valery, rue Saint-Denis, en 1614 et font l'acquisition de l'hôtel de Crèvecoeur (ancien hôtel du Battoir attesté en 1307), en 1619. En 1625, elles sont autorisées à ouvrir une carrière, près du faubourg de Beauvais, pour l'extraction des matériaux nécessaires à l'agrandissement de leur monastère. Après la Révolution on y établit une gendarmerie et une manutention militaire. Les bâtiments conventuels et le cloître subsistent partiellement au milieu du 19e siècle. Comparables à ceux du collège ce sont des constructions en briques et pierres avec corniche à modillon. En 1817, les religieuses rachètent une partie de leur couvent et y élèvent, deux ans plus tard, un vaste bâtiment suivant un alignement défectueux et une chapelle, très ornée à l'intérieur. L'hôtel de la gendarmerie a été réédifié en 1855 sur les plans de l'architecte départemental Herbault.
H. Calland (1869 ca.) signale l'installation de la gendarmerie dans l'une des dépendances de l'ancien couvent d'Ursulines, en 1806 ; elle est agrandie sur les plans de l'architecte Herbault.
Selon le Dictionnaire historique et archéologique de Picardie (1909), les Ursulines, dites Filles de la Vierge, sont autorisées à fonder leur couvent en 1614. Elles font l'acquisition de l'hôtel de Crèvecoeur. L'évêque Lefebvre de Caumartin assiste à la cérémonie de la pose de la première pierre de la chapelle, en 1624. Madeleine Varin, fille du peintre Quentin Varin, introduit le goût des arts dans le couvent où se fabriquent des broderies à l'aiguille en fil d'or et d'argent, en soie et en laine.
Selon P. Roy (1983), les ursulines sont autorisées à s'établir à Amiens en 1614 et à construire un couvent, l'année suivante. Logées dans une maison de la rue Neuve-Saint-Denis (actuelle rue Amiral-Courbet), elles font l'acquisition de l'hôtel de Crèvecoeur, ancien manoir du Batoir, appartenant aux seigneurs de Thoix, en 1619. La cérémonie de la pose de la première pierre de la chapelle a lieu en 1624. Le cloître est construit en 1625. Une partie des bâtiments conventuels ont été construits en 1667 (Caron). En 1789, il y avait 47 religieuses de chœur et 7 converses. L'ancien manoir du Batoir est attesté en 1394, date à laquelle il est vendu au chanoine de Saint-Martin-aux-Jumeaux. La propriété comprenait alors une vigne, manoir, celliers, masure, communs. Le logis est divisé en plusieurs logements en 1518 et, l'année suivante, les religieux sont autorisés à construire autant de maisons que bon leur semblera sur une longueur de 120 pieds, sur le tènement du Batoir. L'hôtel devient la résidence de M. de Crèvecoeur, entre 1573 et 1577.
Deux dates sont portées sur les pavillons est et ouest : 1855 et 1856.