Dimensions totales : h = 324 ; la = 286,5 ; pr = 192.

La scène est une allégorie de la révision du procès de Jeanne d'Arc (1450-1456) et de la réhabilitation de l´héroïne, le 7 juillet 1456. Il ne s'agit pas d'une reconstitution historique, puisque Jeanne, brûlée à Rouen le 30 mai 1431, y est pourtant représentée vivante. Au fond et au centre, se trouve l´archevêque de Reims, Jean II Jouvenel ou Juvénal des Ursins. Il trône dans une haute cathèdre, dont le dossier est orné d´un décor à plis en serviette. Il porte la mitre, une riche chasuble et une chape agrafée par un fermail ouvragé. A sa gauche, est assis un évêque, qui se penche avec une attention soutenue. Ce religieux, qui porte la mitre et la chape, est l´un des assesseurs de l´archevêque de Reims : soit Guillaume Chartier, évêque de Paris, soit Richard de Longueil, évêque de Coutances. A la droite de Jean Jouvenel des Ursins, se dresse un impressionnant et austère dominicain, l´inquisiteur Jean Bréhal. Il porte l´habit de son ordre : une tunique recouverte par un long manteau. Jeanne se présente au premier plan, de trois-quarts dos par rapport à l´observateur. Elle porte l´armure recouverte de la cotte d´armes ou tabard. Les yeux clos, elle serre avec la main gauche une petite croix sur sa poitrine, et tend la main droite vers le cinquième personnage. Il s´agit de Guillaume Bouillé, doyen du chapitre cathédral de Noyon, chargé par Charles VII d´instruire la cause. Vêtu de l´habit canonial et l´aumusse posée sur son avant-bras droit, il s´incline devant Jeanne avec déférence et lui tend de la main gauche le texte de la sentence qui la réhabilite. L´artiste a donné aux cinq personnages, les traits de quelques uns de ses contemporains. Jeanne a le visage de l´épouse du sculpteur : Alice ou Marie-Alice Laurent. Guillaume Bouillé est représenté sous les traits de l´archiprêtre de Noyon, l´abbé Alexis Lagneaux. L´archevêque de Reims a le visage de Mgr Douais, évêque de Beauvais, et son assesseur, celui du chanoine Dhivert (vicaire général). Enfin l´inquisiteur Jean Bréhal pérennise le visage de l´abbé Magne.

La signature E. PINCHON est gravée au bas du vêtement de l´évêque assesseur.

Le plâtre est fendu par endroits. Il manque la main gauche du doyen Guillaume Bouillé. Les doigts de la main droite de Jeanne sont cassés. Le plâtre de ses deux pieds est fendu. Quelques phalanges des mains de l´évêque assesseur sont brisées. Le pouce gauche de l´archevêque a disparu. L´ensemble a perdu quelques éclats ça et là.