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Barbedor Isabelle
Barbedor Isabelle

Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

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  • inventaire topographique, canton d'Aubenton
Le canton d'Aubenton : le territoire de la commune d'Any-Martin-Rieux
Auteur
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  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Communauté de communes des Trois Rivières
  • Adresse
    • Commune : Any-Martin-Rieux

Le territoire communal d´Any-Martin-Rieux s´étend, au nord-est du canton d´Aubenton, sur une superficie de 17,73 km2. En 1999, il présentait une densité de 28 hab/km2, supérieure à la moyenne du canton.

Le village d´Any, chef-lieu de la commune, se situe à 6,5 km d´Aubenton, ce qui représente un trajet à pied d´environ 1 h 25 mn. Il est également séparé de Leuze par une distance de 6,7 km (soit un trajet à pied d´environ 1 h 20 mn) et de Martigny par 8,8 km (soit une trajet à pied d´environ 1 h 45 mn).

La population, qui s´élevait à 826 habitants en 1800, a progressé de 30% durant la 1ère moitié du 19e siècle pour atteindre son maximum (1078 habitants) en 1851 et son seuil le plus bas (505 habitants) en 1999. Elle compte actuellement 506 habitants (recensement de 2006).

Le territoire, qui occupe une position marginale, à l´extrémité nord-est du canton, est limité au nord par la forêt. Il est traversé par la RN 43 (ancienne voie romaine) et était desservi par une voie ferrée et une gare, construite dans le hameau de Housseaux, au sud du village. Le territoire est structuré par les vallées .

Martin-Rieux a été rattaché à Any en 1793.

Implantation du bâti

Il comprend un habitat regroupé dans le village et dans plusieurs hameaux :

- La Malaise et Vert-Galant, qui apparaissent sur la carte de Cassini.

- Martin-Rieux, où quatre fermes sont décrites dans le terrier de 1727 (rue de la Haut, ruelle Martin et rue Guinguette). Le hameau comptait 49 maisons et 150 habitants en 1881.

- La Folie, dite la Folie-Beaujour, est visible sur la carte de Cassini. Le hameau comptait 20 maisons et 78 habitants en 1881.

- Housseaux est une ancienne seigneurie, attestée en 1276. Le village ne possédait pas d´église mais maire et échevins y sont attestés. La maison seigneuriale, ruinée en 1681, est délaissée au profit de celle voisine de Bobigny (Leuze), appartenant au même seigneur. Elle est citée comme simple ferme en 1816. Seul le hameau, dit Rue du Moulin de Housseaux, au sud du village d´Any, est représenté sur la carte de Cassini, ainsi que le moulin (étudié). Le hameau comptait 21 maisons et 85 habitants en 1881.

- Bellevue est représenté sur la carte de Cassini. La ferme de Bellevue, vendue comme bien national à la Révolution, est connue par deux descriptions réalisées en 1794 et en 1796 (cf documention). Le hameau comptait 26 maisons et 108 habitants en 1881.

Les sources attestent également, dans le village, la présence d´une grange dîmeresse et une tannerie, citée dans le terrier de 1727.

Equipements

Au 19e siècle, il existe plusieurs écoles dans la commune, l´une à Any (étudiée), une autre dans le hameau de Martin-Rieux et celle privée de Bellevue (fig. 2).

Rétablie en 1843, l´école de Martin-Rieux est reconstruite deux ans plus tard (réception des travaux) et fait l´objet de grosses réparations en 1852. Le logement de l´instituteur est agrandi en 1862.

L´école privée de Bellevue est ouverte vers 1823. En 1849, les habitants de Bellevue et de Housseau réclament la construction d´une école publique. Votée en 1851, sur des plans et devis de l´architecte Bourez, elle est réalisée par l´entrepreneur Brifoteaux-Vallerand, à partir de 1853 et s´achève en 1860 (réception provisoire des travaux, 1855).

La commune est desservie par une gare (fig.3), construite à plus d'un kilomètre du village.

Plusieurs fontaines et lavoirs sont également documentés. Celui du hameau de la Folie est couvert en 1845, celui de Martin-Rieux est construit en 1844. La fontaine du Gard, réparée en 1845, est aménagée en lavoir en 1848, au lieu-dit le Pont-du-Gard, « qui sert de lieu de réunion aux laveuses de Bellevue et de Housseau ». La fontaine de Bellevue est réparée en 1855. En 1860, un nouveau lavoir remplaçant le lavoir du Gouffre, est aménagé rue des Fontaines « où plusieurs lavoirs sont déjà établis en plein air », en réutilisant la couverture de l´ancien. Il est toujours attesté en 1920, comme celui de la Folie.

Habitat

Maisons et fermes recensées à Any-Martin-Rieux

Datation

L'habitat d'Any-Martin-Rieux se caractérise par l'abondance de son bâti datant des 17e et 18e siècles, de nombreux logis ayant gardé des ouvertures à linteaux cintrés délardés. Any-Martin-Rieux comporte une ferme fortifiée qui pourrait dater de la fin du 16e siècle ou du 17e siècle et qui offre une typologie inédite dans le canton d'Aubenton. La commune est celle qui, dans le canton, conserve (si l'on excepte le noyau urbain ancien d'Aubenton) l'habitat d'Ancien Régime le plus nombreux quantitativement et dans un état de conservation souvent exceptionnel. L'utilisation exclusive de la pierre calcaire, moellon et pierre de taille, comme matériau de gros-oeuvre, en est la principale raison. Il ne comporte pas de datation, les seules dates portées, 1666, 1688 et 1747, semblant se trouver sur des éléments de réemploi. L'habitat du 19e siècle est pareillement peu daté, les logis comportant un chronogramme représentant moins de 5% du corpus. La permanence de l'habitat ancien et de celui de la 1ère moitié du 19e siècle en pierre calcaire explique le peu de maisons ou de fermes construites au cours des décennies suivantes, principalement en brique, ce qui contraste avec les autres communes d'Aubenton. Les datations par fers d'ancrage sont très rare (une seule repérée).

Description

L'ensemble du bâti des 17e, 18e et 19e siècles est en moellon calcaire et pierre de taille. Quelques logis présentent un appareil mixte en brique et pierre tout comme le presbytère. Les seules élévations exclusivement en brique sont celles des quelques fermes construites vers la fin du 19e siècle et la maison patronale de la filature Gobert. Les toits à demi-croupe en ardoise ont souvent été remplacés par de l'ardoise synthétique. Les dépendances agricoles comportent parfois un essentage de planches ou d'ardoise. De nombreuses fermes reprennent le plan traditionnel de la ferme thiérachienne, le logis avec l'étable attenante sous le toit avec la grange traversante elle-même attenante à ce corps de bâtiment au fond de la cour (plan en L inversé) ou encore la grange séparée du logis qui comporte toujours une étable attenante. De nombreuses fermes, et plus particulièrement dans les hameaux de Martin-Rieux et de la Folie, offrent une typologie qui peut être rapprochée de celle de l'habitat ardennais. La ferme est ainsi constituée d'un corps de bâtiment unique, en longueur, abritant sous un même toit, outre le logis, les étables, la grange et les remises agricoles. Le logis est souvent doté d'un étage carré à usage de logement ou de grenier, tout comme le reste du bâtiment. La présence de la pierre bleue pour l'encadrement des ouvertures ou les linteaux des baies est marginale, les encadrements étant majoritairement en pierre de taille calcaire. La corniche est généralement en brique.

Annexes

  • Références documentaires
Date(s) d'enquête : 1998; Date(s) de rédaction : 2000
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Barbedor Isabelle
Barbedor Isabelle

Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

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