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Barbedor Isabelle
Barbedor Isabelle

Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

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  • inventaire topographique, canton d'Aubenton
Le canton d'Aubenton : le territoire de la commune de Landouzy-la-Ville
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  • (c) Ministère de la culture - Inventaire général
  • (c) Département de l'Aisne
  • (c) AGIR-Pic

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Communauté de communes des Trois Rivières
  • Adresse
    • Commune : Landouzy-la-Ville

Le territoire de Landouzy-La-Ville s´étend, à l´ouest du canton d´Aubenton, sur une superficie de 16,76 km2, pour une densité de 33,63 hab./km2, supérieure à la moyenne du canton.

Il est desservi par un réseau de voies secondaires aboutissant à la D 29 qui longe la forêt. Il est structuré par de nombreux ruisseaux formant des petites vallées. Plusieurs massifs boisés constituent les vestiges de la haie protégeant la limite ouest du territoire, dont la création est autorisée par la charte de fondation de la ville, en 1168.

Le village de Landouzy-la-Ville se situe à 13, 3 km d´Aubenton, ce qui représente un trajet à pied d´environ 2h 45 mn et à seulement 2,2 km d´Eparcy (hors étude) et 7 km de Plomion (hors étude). Il est également séparé de Jeantes par une distance de 8 km (soit un trajet à pied d´environ 1h 40 mn), de Besmont par 8,5 km (1h 45) et de Martigny par 7,4 km (soit un trajet à pied d´environ 1h 30 mn).

En 1800, Landouzy-la-Ville, qui comptait 1380 habitants, était la commune la plus peuplée du canton. La population a progressé de 28% durant la 1ère moitié du 19e siècle pour atteindre son maximum (1769 habitants) en 1861 et son seuil le plus bas (518 habitants) en 1982. Elle comptait 530 habitants en 1999, date du dernier recensement.

Implantation du bâti

L'occupation de Landouzy-la-Ville est attestée dès l'époque gallo-romaine, comme en témoignent les nombreux sites et découvertes fortuites, dont la plus notable est celle de la statuette du Jupiter à la Roue, près du hameau de la Rue-Heureuse, à la limite de la commune de Plomion.

La structuration du territoire est liée à la fondation de la ville, qui s´accompagne de la création de quatre hameaux : Le Chêne-Bourdon, la Rue-Heureuse, la Rue-des-Boeufs et la Rue-Robin. L´habitat est regroupé dans le village et dans plusieurs hameaux, tous représentés sur la carte de Cassini et reliés par un réseau de chemins partiellement conservés :

-Petite et Grande Rue des Boeufs, hameau ruiné en 1648 ; ils se composent de 26 feux en 1824 et 42 maisons en 1896. La population passe de 140 habitants en 1884 à 175 habitants en 1896.

-Le Chêne-Bourdon de Bas et de Haut, hameau ruiné en 1648, date à laquelle on y constate le départ massif des protestants. Un four à verre y aurait été établi au 16e siècle par les religieux de Foigny.

Le Chêne-Bourdon de Bas se compose de 50 feux en 1824 et de 54 maisons en 1896. La population passe de 187 habitants en 1884 à 206 habitants en 1896.

Le Chêne-Bourdon de Haut se compose de 36 feux en 1824 et de 55 maisons en 1896. La population passe de 148 habitants en 1884 à 185 habitants en 1896. La présence de tombes protestantes est attestée dans les fermes du hameau où il existe également un cimetière russe (1815-1818) et une école protestante, ouverte en 1833.

-La Cense des Nobles, hameau brûlé en 1648, qui se compose de 9 maisons en 1896. La population passe de 48 habitants en 1884 à 52 habitants en 1896.

-Le Régiment, hameau qui compte 16 feux en 1824, 11 maisons et 38 habitants (de 1884 à 1896)

-La Rue-Heureuse, hameau qui compte 16 feux en 1824, 27 maisons et 73 habitants en 1896 (contre 80 en 1884).

-L´Ange Gardien, hameau qui abrite de nombreux protestants, à partir de 1641 et jusqu´en 1685. Il compte 28 habitants en 1884, 11 maisons et 34 habitants en 1896. Un cimetière protestant est aménagé dans le hameau.

-L´Epinette, hameau déserté par les protestants en 1685. Il compte 4 habitants en 1884, 5 maisons et 14 habitants en 1896.

Il existe également un habitat isolé au Bois du Tilleul (étudié), où existaient une maison de campagne et un cabaret en 1884, et à la Rue Robin (au nord de la Rue Heureuse), situé à proximité d´une ancienne villa gallo-romaine de la fin du 2e siècle, découverte en 1990.

Les traces de constructions gallo-romaines sont nombreuses aux Tuileries, au Chêne-Bourdon, rue du Pont-Claude, au cimetière Greno et au Mont-Garni.

La toponymie signale également la Maladrerie, route d´Eparcy, qui aurait été détruite en 1542 (Melleville) et le pré des Béguines, qui confirme la présence d´un béguinage dans la ville.

Edicules et équipements

La commune comptait quatre écoles, une école de filles devenue communale en 1850, et une école de garçons dans le village, construite en 1866 ainsi que deux écoles mixtes ouvertes en 1834 au Chêne-Bourdon et à la Cense des Nobles, construites en 1839 et signalées en très mauvais état en 1884. Celle du Chêne-Bourdon servait à l´Epinette et au Régiment. L´école protestante fut achevée en 1840.

La construction d´une école à la Rue-Heureuse, fut projetée en commun avec Plomion

Les deux cimetières de la commune, celui de la ville et celui de la rue des Boeufs, sont supprimés en 1902.

Les lavoirs de La Riche et des Fontaines étant impraticables l´hiver, on projette en 1833, d´établir un lavoir dans le village.

Il existe 6 lavoirs en 1920, les lavoirs de la rue de Plomion, du Bosquet, du Régiment, du Chêne-Bourdon, et les fontaines de la Roche et de la Jacotte (hameau ouvrier des Boeufs).

Artisanat et industrie

Le moulin est implanté sur le canal du Thon au moment de la fondation de la ville. Sur la carte de Cassini, deux moulins sont représentés sur la petite rivière du Thon.

La toponymie signale aussi la présence d´une tuilerie, d´un four à verres, entre le Chêne-Bourdon de Bas et de Haut. Un four à chaux du 7e siècle, était établi au Chaufour, au sud de la Grande-Rue des Boeufs.

Les activités signalées par la statistique du contrôle de Vervins de 1830 sont les fabriques de paniers. En 1884, le seul établissement industriel mentionné dans la monographie communale est une brasserie et la vannerie est en baisse.

Une briqueterie était en activité rue d´Origny.

Habitat

La statistique du contrôle de Vervins de 1830 signale la présence de 320 maisons dans la commune.

Mennesson (1896) fait une description synthétique des maisons de Landouzy. Ces maisons sont nombreuses à présenter un pignon sur rue, une entrée surmontée d´un auvent, un escalier en demi-hors oeuvre sur rue ou une tour d´escalier à l´arrière, desservant parfois plusieurs corps de bâtiments. Elles sont construites sur un solin de grès, en briques ou en pan de bois hourdé en briques, presque exclusivement utilisé dans les rues secondaires, alors que dans les faubourgs elles sont en pan de bois hourdé en torchis sur solin de cailloux. Elles comportent une couverture d´ardoises, de tuiles, de chaume, ou d´aissie (planchettes de bois), dite aussi houlure (essentage de planches).

Les maisons et les fermes de Landouzy-la-Ville

Datation

L'habitat de Landouzy-la-Ville se caractérise par la présence de plusieurs maisons datant du 17e et du 18e siècle. Si l'édifice en brique portant en fers d'ancrage la date de 1647 est le plus ancien bâtiment comportant ce type de datation dans le canton, d'autres maisons ou fermes sont datables également de cette période. L'une, datant de 1776, offre une double datation par des fers d'ancrage et par un écusson en pierre bleue au claveau de la porte d'entrée. Ce dernier type de datation, assez fréquent dans les cantons voisins d'Hirson, de Vervins ou de La Capelle, est cependant très rare dans celui d'Aubenton, la maison de Landouzy-la-Ville semblant être la seule encore en place à avoir été repérée. Quelques exemples d'habitat en pan de bois et torchis du 18e siècle ont également été recensés. Le bâti de la commune date majoritairement du 19e siècle et comporte une datation par fers d'ancrage assez abondante correspondant aux principales campagnes de construction. L'une des fermes, datant de 1804, avait été choisie en 1926 pour illustrer le numéro de La Vie à la campagne consacré à l'architecture rurale traditionnelle artésienne et picarde. Deux fermes sont également datées en brique vernissée (1803 et 1820) . Le 1er quart du 20e siècle a été caractérisé par quelques fermes influencées par l'Art Nouveau et l'Art Déco. Le logis de l'une de ces fermes a été construit par l'architecte Jean Daret-Bourgeois (1861-1932), originaire de Landouzy-la-Ville, et qui travailla sur le chantier du casino de Boulogne-sur-Mer. Landouzy-la-Ville conserve un nombre important de fermes en pan de bois et torchis qui sont cependant pour la plupart menacées de destruction à brève échéance.

Description

L'habitat est majoritairement en pan de bois et torchis, sur un solin en brique ou en moellon de silex, mais l'usage de la brique est généralisé pour les fermes construites après 1850. La couverture en toit à demi-croupe en ardoise est la règle. Outre la datation par fers d'ancrage, Landouzy conserve également le type de datation par brique vernissée. La typologie des formes de l'habitat est très varié et reprend celles qui existent dans les autres communes limitrophes : édifice à corps de bâtiment unique abritant logis et dépendances, logis et dépendances sous le même toit, édifice à plusieurs corps de bâtiment formant cour, grange traversante.

Annexes

  • Références documentaires
Date d'enquête 1998 ; Date(s) de rédaction 2000
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Barbedor Isabelle
Barbedor Isabelle

Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

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