Dossier d’œuvre architecture IA00066985 | Réalisé par
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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  • inventaire topographique, canton de Villers-Cotterêts
Le château de Coyolles, dit le Château Neuf
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Ministère de la culture - Inventaire général
  • (c) Département de l'Aisne
  • (c) AGIR-Pic

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Soissonnais - Villers-Cotterêts
  • Commune Coyolles
  • Adresse rue du Vieux-Château , route du Parc
  • Cadastre 2016 A4 359, 618, 619, 628
  • Dénominations
    château
  • Appellations
    le Château Neuf
  • Destinations
    centre médico éducatif pour handicapés
  • Parties constituantes non étudiées
    parc, conciergerie

En 1840, l'ancien château de Coyolles, ses jardins, la ferme et de nombreuses terres deviennent par succession la propriété de Madame Daudin, née Louise-Victoire Marsaux. Sa fille et son gendre, Auguste-Ferdinand-Louis Moreau (1797-1867), agent de change à Paris, projettent vers 1850 de se faire construire un château au goût du jour, à proximité de la vieille demeure seigneuriale. Forts d'arrangements passés au moins dès 1853, les Moreau vont prendre en location auprès des exploitants de la ferme - eux-mêmes locataires de Madame Daudin - une grande terre labourable qui s'étend à l'est et au sud des jardins de l'ancien château.

Ce terrain sous-loué est réuni à différentes pièces de terre acquises par les Moreau, constituant un unique et vaste ensemble où sont aménagés un parc et des jardins comportant des plantations variées, des bosquets et une pièce d'eau. Ce parc sert d'écrin à une imposante demeure, bâtie en 1856 sur les plans de l'architecte Charles Brouty (1823-1885), accompagnée de communs et de dépendances, et destinée à servir de résidence estivale pour la famille Moreau. Charles Brouty venait de concevoir en 1854 un "château" à Fère-en-Tardenois pour Adolphe-Ferdinand Moreau, frère du propriétaire de Coyolles, et le choix de cet architecte devait s'imposer naturellement. L'inconfortable situation juridique du terrain sur lequel se dressent désormais la demeure et ses communs est améliorée grâce à un bail, passé le 16 décembre 1856 entre Madame Daudin et les Moreau. Alexandre Michaux, quelques années plus tard, mentionne la nouvelle construction comme l'une des plus belles et des plus agréables maisons de campagne des environs, avec son parc, son étang et son jardin élégamment dessiné. L'ancien château conservé servira ultérieurement d'annexe à la nouvelle résidence, qui va prendre progressivement le surnom de "Château Neuf".

Une courte biographie, rédigée après la mort de l'architecte Édouard-Maurice Bariller (1842-1918) et publiée dans une revue d'architecture, signale, parmi ses principaux travaux, des restaurations effectuées "au château de Coyolles". Toutefois, rien ne permet de savoir s'il s'agit de ce château-ci ou, plus probablement, de l'ancien manoir.

Le domaine reste aux mains de la famille Moreau jusqu'en 1920, date à laquelle les deux châteaux, la ferme, les terres, marais et prairies, sont vendus, ainsi que le mobilier. Le Château Neuf et son parc ont été séparés de cet ensemble et cédés en 1969, pour accueillir un institut médico-éducatif pour handicapés. À dater de cette période, diverses modifications ont permis à cette propriété de s'adapter à sa nouvelle destination, notamment par la suppression des pièces d'eau et par la construction de nombreux pavillons dans le parc. Le château, après avoir abrité l'administration de l'institut, est actuellement abandonné et menacé de destruction (2017).

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 19e siècle, 2e moitié 20e siècle
  • Dates
    • 1856, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Brouty Charles Victor
      Brouty Charles Victor

      Charles Victor Brouty est né à Chevreuse (Yvelines) le 9 juin 1823. Il est élève architecte à l’École des beaux-arts où il suit l'enseignement de Veugny et de Tissier. Il est fait chevalier de la Légion d'Honneur le 25 janvier 1865. Il meurt à Paris 42 rue de Trévise (9e) où il demeure, le 5 juillet 1885. Son fils, Charles Jules Brouty (1854-1893) a également été architecte.

      La biographie de cet architecte figure dans le Dictionnaire des élèves architectes de l’École des beaux-arts.

      http://www.purl.org/inha/agorha/002/81124

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      architecte attribution par source
    • Personnalité :
      Moreau Auguste-Ferdinand-Louis
      Moreau Auguste-Ferdinand-Louis

      Agent de change, propriétaire du château de Coyolles. Commanditaire de la construction du "Château neuf". Il a épousé Adèle-Henriette Daudin à Paris, le 7 octobre 1822.

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      commanditaire attribution par source

Le Château Neuf de Coyolles est construit en pierre de taille calcaire, sur un plan symétrique qui lui donne deux façades ordonnancées à travées. Chacune des façades est animée par trois avant-corps : un central et deux latéraux, qui forment une saillie plus prononcée sur la façade occidentale que sur l'orientale. Autant la conception de ces élévations que leur sobre décor architectural (pilastres, chambranles à crossettes, frontons triangulaires ou cintrés des lucarnes) font référence à l'architecture française classique. Le monument est surmonté d'une toiture d'ardoise de forme complexe, comprenant, dans sa partie centrale, un toit à longs pans brisés. Des toits à deux pans et croupes viennent s'y greffer au-dessus des avant-corps. Le faîte habituel des toits semble remplacé sur ce bâtiment par une terrasse faîtière.

À l'intérieur, le château comporte un sous-sol partiellement souterrain, un rez-de-chaussée surélevé et accessible par plusieurs escaliers extérieurs, un étage carré et deux étages de comble. À l'origine, comme en témoigne l'inventaire après décès d'Auguste-Ferdinand-Louis Moreau, le sous-sol accueillait - entre autres services - la cuisine, l'office et la cave à vin. Au rez-de-chaussée, prenaient place les pièces de séjour et de réception, telles que le salon, la salle à manger, la salle de billard, la bibliothèque et le cabinet de travail. Une antichambre et une salle semblent également y avoir été affectés aux chasseurs. L'étage carré (le premier étage) était réservé aux chambres à coucher et aux cabinets de toilette. Au-dessus, le premier étage de comble comportait aussi des chambres, dont plusieurs chambres d'enfants, quelques cabinets de toilette et une lingerie. Enfin, le second étage de comble renfermait une succession de "cabinets" avec petits lits, dans lesquels il faut sans doute reconnaître les modestes chambres des domestiques.

Ces différents niveaux sont desservis par plusieurs escaliers dans-œuvre. L'escalier d'honneur axial, en maçonnerie, qui unit uniquement le rez-de-chaussée au premier étage, est un escalier tournant à première volée centrale, puis à seconde volée double. Deux escaliers de service en charpente - des escaliers tournants et suspendus -, situés aux extrémités du bâtiment, relient le premier étage aux niveaux supérieurs. L'un d'eux descend jusqu'au sous-sol.

À l'entrée de la propriété, la conciergerie est édifiée en calcaire et brique (appareil mixte). Composée d'un sous-sol, d'un rez-de-chaussée surélevé et d'un étage de comble, elle est couverte d'un toit en tuile plate, à demi-croupe sur le pignon antérieur et à pignon couvert sur le pignon postérieur.

  • Murs
    • calcaire moyen appareil
    • brique appareil mixte
  • Toits
    ardoise, tuile plate
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, 2 étages de comble
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans brisés
    • toit à deux pans croupe
    • demi-croupe
    • pignon couvert
    • noue
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier symétrique en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant en charpente, suspendu
  • Techniques
    • maçonnerie
  • Précision représentations

    Les élévations du bâtiment comportent un décor purement architectural, traité en léger relief. Il comporte des pilastres - surtout des pilastres corniers - sur lesquels s'appuient une architrave lisse au rez-de-chaussée et une architrave à fasces au premier étage. Toutes les baies sont entourées d'un chambranle à crossettes, y compris les lucarnes, dominées par un fronton triangulaire ou cintré. Les ouvertures du sous-sol sont uniquement surmontées d'une agrafe.

    Des pilastres scandent également les murs du vestibule.

  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Documents d'archives

  • AN. Série MC (minutier central des notaires de Paris) ; sous-série étude XXVIII : MC/ET/XXVIII/1754 (notaire : Adolphe de Madre ; Actes concernant la famille Moreau, 1848-1868).

    Inventaire après décès d'Auguste-Ferdinand-Louis Moreau, commencé le 31 octobre 1867 ; état des opérations de compte, liquidation et partage des biens (20 février 1868).
  • AD Aisne. Série E (archives notariales) ; minutier 304 E : 304 E 130 (Jules-Alexandre Pillon, notaire à Villers-Cotterêts ; juillet-décembre 1856).

    Acte du 16 décembre 1856 : bail de terres à Coyolles, fait par Mme veuve Daudin à M. et Mme Moreau.
  • Le Figaro.

    66e année, 3e série, n° 55, mardi 24 février 1920, p. 4.

Bibliographie

  • LAUZAC, Henry. Galerie historique et critique du dix-neuvième siècle. 6 volumes. Paris, 1856-1862, 1868-1872.

    Charles Brouty, t. 5, p. 201-204.
  • LECLERCQ DE LAPRAIRIE, Jules-Henri. Répertoire archéologique de l'arrondissement de Soissons. Canton de Villers-Cotterêts. Bulletin de la société archéologique, historique et scientifique de Soissons, 1862, t. 16, 9e séance, lundi 6 Octobre 1862, p. 178-203.

    p. 181.
  • MICHAUX, Alexandre. Histoire de Villers-Cotterêts. La ville, le château, la forêt et ses environs. Deuxième édition, augmentée et mise au courant des événements jusqu'en 1885. Paris : Marchal et Billard, libraires-éditeurs, 1886.

    p. 156.
  • Nécrologie. M. Édouard-Maurice Bariller (1842-1918). L'Architecture. Journal bimensuel publié par la Société Centrale des Architectes, Année 1919, n° 1, p. 18.

  • SEYDOUX, Philippe. Gentilhommières des pays de l'Aisne. Tome 2 : Soissonnais, Tardenois, Brie. Paris : La Morande, 2013.

    p. 126, 262.

Documents figurés

  • COYOLLES (Aisne) - Château de Coyolles, carte postale, L'H., éditeur à Paris, [vers 1905] (coll. part.).

  • Environs de Villers-Cotterêts. Le Château de COYOLLES, carte postale, Risse, libraire-éditeur à Villers-Cotterêts, [vers 1905] (coll. part.).

  • Coyolles (Aisne) - Le Château, carte postale, Charlier, éditeur, [vers 1930] (AD Aisne : 18 Fi Coyolles).

Date(s) d'enquête : 1985; Date(s) de rédaction : 1988, 2017
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
(c) Département de l'Aisne
(c) AGIR-Pic
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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