La propriété aujourd'hui cadastrée AB 155 à 157 est formée de la réunion de plusieurs parcelles (B 153 à 161), visibles sur le plan cadastral de 1832. Elles étaient alors occupées par quatre maisons ou fermes, leurs dépendances et leurs jardins. Les parcelles 153 à 156 formaient les maisons et jardins de Honoré et Isidore Legrand, tisserands, les parcelles 157 à 159 étaient occupées par le verger, les bâtiments et la maison de Jean-Baptiste Ranson, cultivateur, et enfin les parcelles 160 et 161 par la maison et le verger de Joseph Flesselles, manouvrier.
D'après la matrice des propriétés foncières, tout ou partie des bâtiments des parcelles 159 et 160, appartenant respectivement à Hyacinthe Ranson et Joseph Flesselles ont été détruits en 1844.
L'ensemble de ces propriétés est probablement acquis peu après par un Jean-Baptiste Procope Richard, originaire de l'Oise, notaire et maire de Pernois. Celui-ci fait construire une maison neuve en 1847 sur la parcelle 160. Tout ou partie des bâtiments des parcelles 154 et 155, quant à eux, ont été convertis en bâtiments ruraux en 1849. Selon le recensement de population de 1851, Me Richard habite sa demeure en compagnie de son épouse, sa fille, sa mère, un domestique et un clerc, ce qui suggère la présence d'une étude. Dans le recensement de population de 1872, il est mentionné comme retraité, un autre notaire lui a succédé à Pernois.
D'après son style et son matériau de construction, la maison en torchis, située entre cour et jardin, est certainement celle de 1847. La remise qui borde la propriété sur la rue correspond, même s'ils ont été remaniés, aux bâtiments déclassés en 1849, qui ont probablement été acquis à cette époque pour compléter la propriété. Au 20e siècle, celle-ci appartient jusqu'en 1959 à Émile Allix, ancien marchand boucher puis propriétaire à Pernois.