Un premier monument aux morts pour la France fut édifié à Longpré-les-Corps-Saints en souvenir de la guerre de 1870-1871. A la suite de la Première Guerre mondiale, la commune voulut remettre en état ce monument, dit des Mobiles de 1870, pour y ajouter un hommage aux morts de 1914-1918. En effet, la commune qui comptait 1 549 habitants avant la première guerre mondiale, en perdit 42 en 1914-1918. Le 15 novembre 1920, Arthur de Saint-Germain, entrepreneur à Hangest-sur-Somme, s´engagea à réparer et à déplacer le monument aux morts de 1870, tout en lui ajoutant un coq gaulois et des plaques de marbre portant le nom des défunts, le tout pour environ 6 000 francs. En décembre 1920, ces travaux de remise en état étaient en cours d´exécution. Un projet plus ambitieux, présenté en juin 1921, par les architectes amiénois Mallet et Carpentier, est adopté par le conseil municipal le 27 août 1921 (avec approbation de l´Etat par décret du 18 novembre 1921). Le 1er septembre 1921, un marché de gré à gré fut passé avec l´entrepreneur amiénois Georges Lamolet pour exécuter les travaux. En décembre 1921, le maire de Longpré indiquait au préfet que les travaux étaient commencés. Le relief (étudié) prévu par Mallet et Carpentier fut exécuté, avec quelques modifications, par le sculpteur amiénois Auguste Carvin. Le coût du monument fut d´environ 27 000 francs. La souscription publique n´ayant rapporté que 4 500 francs, la commune dut prendre à sa charge l´essentiel de la dépense. Le conseil municipal avalisa la réception des travaux le 19 mars 1922. Lors de l´inauguration, qui eut lieu le 2 avril 1922, deux jeunes filles représentaient l´Alsace et la Lorraine.