Dossier d’œuvre architecture IA02001872 | Réalisé par
  • patrimoine mémoriel, Chemin des Dames
Monument des Basques à Craonnelle
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Ministère de la culture - Inventaire général
  • (c) Département de l'Aisne
  • (c) AGIR-Pic

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Laonnois - Craonne
  • Commune Craonnelle
  • Lieu-dit la Terre-Sainte-Benoîte
  • Cadastre 1963 ZD 97

D'après Guy Marival, la propriétaire du château de Craonnelle, Madame Jeanne Descubes-Saint-Désir, fit don à la commune d´un terrain au lieu-dit "La Terre Sainte-Benoîte", à l´extrémité est du Chemin des Dames, en bordure de la Route Départementale 18, pour l´érection d´un monument en l´honneur de la 36e Division d´Infanterie, en grande partie composée de soldats originaires des Landes, de Hautes-Pyrénées et de Pyrénées-Atlantiques. En octobre 1914, la troupe est chargée de la sauvegarde des positions de Vauclair et Hurtebise. En mai 1917, elle parvint à investir le plateau de Californie. Les multiples échecs qu´elle eut à subir lui valurent le titre de division martyre. Le projet voit le jour en mai 1926 grâce aux souscriptions publiques, aux subventions versées par les conseils généraux des Landes, des Basses et Hautes Pyrénées, par les communes basques (Mont-de-Marsan, Pau, Tarbes, Bayonne, Biarritz, Dax). Les quêtes organisées dans les kermesses du sud-ouest permirent de compléter cet apport financier, l´argent étant rassemblé par l'Association des Anciens Combattants de la 36e Division d'Infanterie. La création de l'édifice fit donc l'objet d'un investissement de toute une région. Un concours fut lancé auprès des anciens combattants artisans, remporté par l'architecte Mathieu Forest et le sculpteur Claude Grange. Inauguré le 30 septembre 1928, le monument fut restauré en 1967. Ce monument appartient à la commune de Craonnelle mais est situé sur le territoire d'Oulches-la-Vallée-Foulon.

Conçue par Mathieu Forest, architecte (1891-1955), et Claude Grange, sculpteur (1883-1971), tous deux anciens combattants et natifs de la Vienne (Isère), l´oeuvre est entièrement composée en pierre de Souppes (à proximité de Melun), qui a également servi à la construction de l´Arc de Triomphe et du Sacré-Coeur. L´obélisque, haut de 14 mètres, est orné de couronnes de lauriers renfermant le nom des départements engagés (Hautes Pyrénées, Landes, Basses Pyrénées). Le 249ème RI de Bayonne, le 34ème RI de Mont-de-Marsan, le 218ème RI de Pau, le 12ème RI et le 14ème RA de Tarbes sont également mentionnés. Le monogramme de la 36e Division d´Infanterie occupe les faces latérales. Un paysan basque (et non un poilu), dont le regard se perd dans la vallée de l´Ailette en direction des Pyrénées, s'appuie contre l'édifice. Le casque militaire de la face nord surmonte la liste des batailles auxquelles a participé la 36e D. I., les noms des généraux ainsi que la date d'inauguration de l'édifice : « A la gloire de la 36e Division d´Inf. / A toutes les batailles de la guerre de 14-18 / Charleroi - Guise / Marne - Craonne / Août 1914 - Avril 1916 / Verdun - Argonne / Somme 1916 / Craonne - Alsace / Champagne - 1917 / Montdidier - Courcelles / Chemin des Dames / Laonnois - 1918 / En mémoire des combats / qu´elle livra sur ce plateau / Craonne - Vauclerc / Hurtebise - (septembre 1914) / Les Creutes (25 janvier 1915) : Craonne - Californie / Mai - juin 1917 / Ce monument / élevé par souscription publique sur / l´initiative des Anciens Combattants / de la 36e Division / Inauguré / le 30 septembre 1928 / sous la présidence du / Général Mittelhauser ». « La 63e DI fut commandée par / Général Jouanic 1914 ; Général Paquette 1916-1917 / Général Bertin 1914 ; Général Mittelhauser 1918 / Général Lestoquois 1915 ».

  • Murs
    • pierre de taille
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    vestiges de guerre
  • Protections
    inscrit MH, 2003/06/17
  • Précisions sur la protection

    Le monument des Basques de Craonnelle est un lieu de mémoire fort, témoin unique de l'engagement et du sacrifice du peuple basque sur le plateau de Californie. L'attitude apaisante et respectueuse du berger adossé à l'obélisque, en rupture avec la violence des combats passés, confère à ce monument une dignité poignante d'humanité et de simplicité méditative. La 36e D. I. a tenu un rôle capital dans les conflits de la Première Guerre mondiale, c'est pourquoi le monument est considéré comme un lieu de mémoire pour le peuple basque.

  • Référence MH

Le monument (cad. ZA 5) : inscription parmi les Monuments Historiques par arrêté du 17 juin 2003. L´édifice se distingue des monuments aux morts rencontrés sur le Chemin des Dames par la recherche esthétique dont il a fait l´objet ainsi que par le discours pacifiste qu'il affiche. Ce monument met en valeur l'engagement de nombreux hommes, dénonçant également le sacrifice de soldats effectués à plusieurs reprises lors des attaques d'avril 1917 (300 000 morts en 21 jours) ayant engendré les mutineries du plateau de Californie, dont trois soldats du 18e furent victimes. Le monument, construit au-dessus de carrières, a aujourd'hui tendance à subir un affaissement qui pourrait s'avérer dangereux.

Bibliographie

  • MARIVAL, Guy. Le monument des Basques. La lettre du Chemin des Dames, avril 2003, n°1.

Date(s) d'enquête : 2003; Date(s) de rédaction : 2003
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
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