Dossier d’œuvre objet IM02003040 | Réalisé par ;
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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  • recensement des peintures murales
  • enquête thématique régionale, la basilique de Saint-Quentin
Peinture monumentale du mur sud de la chapelle Notre-Dame-de-Labon (décor intérieur) : Adoration des bergers, Adoration des mages
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération du Saint-Quentinois - Saint-Quentin
  • Commune Saint-Quentin
  • Adresse Ancienne collégiale royale, actuellement basilique Saint-Quentin
  • Emplacement dans l'édifice première chapelle sud du choeur ou chapelle Notre-Dame-de-Labon mur sud
  • Dénominations
    peinture monumentale
  • Titres
    • Adoration des bergers
    • Adoration des mages
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante

Les peintures murales de l'actuelle chapelle Notre-Dame-de-Labon forment un ensemble homogène, stylistiquement datable de la première moitié du 17e siècle. Le chanoine Quentin de La Fons rapporte que cette chapelle, placée jadis sous le vocable de Saint-Acaire, fut embellie en 1624, par les soins du chanoine Claude de Broïes. Les armoiries peintes dans l'angle supérieur droit de la peinture du mur sud, sont en effet celles de la famille de Broye, parfois orthographiée : de La Broye ou de Broyes. La recherche d' équilibre dans la composition et la clarté dans la disposition des personnages évoquent la manière classique de Nicolas Poussin. A l'effort de symétrie et d' étagement des compositions répond une alternance classique dans l'ordonnance des couleurs des vêtements des personnages. En revanche, plusieurs erreurs de proportions, en particulier certaines mains difformes, suggèrent que le peintre qui a décoré les murs de la chapelle Notre-Dame-la-Bonne était un artiste provincial, à moins qu'il ne s'agisse d'une restauration maladroite. Une particularité affecte la scène de l'Adoration des mages. Alors que la plupart des personnages ont le visage de profil, tourné vers Jésus et Marie, le jeune serviteur noir et l'un des hommes du cortège ont le visage de face et semblent regarder les visiteurs. En ce qui concerne l'homme adulte, peut-être s'agit-il d'un portrait du peintre ou du donateur ?

Cette peinture, qui avait été dissimulée sous un badigeon, a été redécouverte en 1827, lors de la restauration de la chapelle.

Les peintures murales, placées au-dessus du soubassement du mur sud, occupent toute la largeur de la paroi. Deux scènes côte à côte, de forme rectangulaire horizontale, sont placées sous une corniche moulurée en tore qui se développe sur toute la largeur du mur. Les peintures sont entourées par un cadre peint imitant le bois. Un pilastre peint en trompe-l'oeil sépare les deux scènes. Ces dernières sont peintes sur un enduit peu épais, posé sur un appareillage de grandes pierres de taille, visible sous la couche picturale. La technique n'est pas facile à reconnaître en l'absence d'analyses, et surtout à cause de l'état de conservation et des diverses restaurations dont ont bénéficié ces peintures.

  • Catégories
    peinture murale
  • Structures
    • plan, rectangulaire horizontal
  • Matériaux
    • enduit, support peint, polychrome, faux bois
  • Précision dimensions

    Dimensions totales : la = 467 ; h = 186. Les peintures sont situées à 173 cm du sol. Longueur de la scène 1 : la = 225 ; largeur du pilastre : la = 20 cm ; longueur de la scène 2 : la = 220.

  • Iconographies
    • scène biblique, Enfant Jésus, berger, en pied, jeune homme, homme, vieux, ange Adoration des bergers, Vierge, présentation
    • scène biblique, or, récipient, Mage Adoration des Mages, Vierge, Enfant Jésus, bénédiction, sourire, les Mages, couronne, en pied, agenouillé, fleur de lys, baiser, offrande
    • ornementation, ordre ionique, écu, cuir, chapelet pilastre
  • Précision représentations

    Sur la partie gauche de la paroi, se trouve la scène de l'Adoration des bergers. La Vierge et l'Enfant sont placés au centre de la composition devant une étable. La mère, assise, a enveloppé son Fils dans un linge blanc et l'a allongé sur un support de faible hauteur. Elle a passé son bras gauche sous la tête du nourrisson et écarte un pan du tissu pour présenter l'Enfant. Derrière eux, le peintre a représenté un ange assez petit, les bras grands ouverts. Sur le côté gauche du tableau, un berger dans la force de l'âge et vu de profil a ôté son couvre-chef et s'incline avec respect devant l'Enfant. A côté de lui, un berger barbu et âgé s'appuie contre l'un des murs de l'étable pour contempler l'Enfant Jésus par-dessus l'épaule de Marie. Un fond végétal sommaire se trouve derrière eux. Sur notre droite, un ange agenouillé de profil joint les mains. Derrière lui, un troisième berger, le plus jeune de tous, admire également le Christ. Dans le fond, Joseph appuyé sur un bâton veille sur l'Enfant et sa mère. Dans l'ombre de l'étable, l'âne et le boeuf observent la scène. L'Adoration des mages est représentée sur la partie droite du mur. La Sainte Famille est postée à l'extrémité droite du tableau. Au premier plan, Marie, debout et de profil, présente l'Enfant Jésus aux visiteurs. Joseph, en retrait, lève la main en signe de bienvenue vers les arrivants qui défilent en cortège devant l'Enfant, sur la partie gauche du tableau. Un premier mage, barbu et âgé s'est agenouillé devant l'Enfant dont il s'apprête à baiser les pieds à travers le tissu qui les recouvre. Devant lui, on aperçoit une corbeille qui contient des pièces d'or. Ce mage est richement vêtu et porte un manteau orné de fleurs de lys et doublé d'hermine. L'Enfant Jésus lui sourit et le bénit. Derrière ce mage, s'avance un deuxième roi, barbu et couronné, dépeint de profil. Cet homme, d'âge moyen, tient un récipient précieux dans la main (destiné à la myrrhe ou à l'encens). Le troisième mage est posté à côté de ce dernier, lui aussi debout et de profil. Plus jeune que les autres, il est également caractérisé par la couleur noire de sa peau. Un jeune garçon noir l'accompagne. Cet enfant tourne le regard vers nous, par-dessus l'épaule du mage agenouillé. Quatre hommes, dont un soldat portant une lance, constituent la suite des rois. Seul le soldat est vu en entier, tandis que les trois autres hommes, échelonnés derrière leur compagnon, ne laissent voir que leur tête. Le fond est occupé par un paysage de campagne : un pré, un bosquet d'arbres et le ciel, dans lequel brille l'étoile. L'angle supérieur droit est timbré d'un écu armorié, entouré d'un chapelet et posé sur une sorte de cuir.Bien que le dessin trahisse une naïveté certaine, les deux compositions rejoignent les nombreux tableaux contemporains de même sujet, français ou flamands, qui réunissent devant l´Enfant Jésus les pauvres et les riches, tous les âges de la vie et les peuples de la Terre. À l´arrière des mages, un homme et le petit serviteur noir tournent les yeux vers le visiteur, l'invitant silencieusement à participer à l´action. La représentation dans cette chapelle de deux scènes d´adoration de l´Enfant, leur présence en face de l´entrée et à hauteur de regard, soulignent l´importance du thème, ancré dans la spiritualité du 17e siècle, centrée sur le mystère de l´Incarnation.

  • Inscriptions & marques
    • armoiries, peint, sur l'oeuvre, d'origine
  • Précision inscriptions

    Un écu armorié est peint dans l'angle supérieur droit de la peinture. Bien qu'il y ait un doute sur certaines couleurs, il s'agit vraisemblablement des armoiries du donateur, Claude de Broye ou de La Broye : d'argent à la croix de gueules chargée de cinq coquilles de champ.

  • État de conservation
    • oeuvre restaurée
    • mauvais état
  • Précision état de conservation

    La restauration a été effectuée à tratteggio. Les couleurs sont passées et ternes. La partie basse a été repeinte sur un enduit qui se détache du mur. L'oeuvre a été restaurée par M. Baudoin en 1977, puis par Albert Carré en 1982.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    classé au titre objet, 1972/06/28
  • Référence MH

Documents d'archives

  • A Evêché Soissons. 3 F 1893-1896. État présenté par M. le curé de la Basilique de Saint-Quentin.

    p. 14 sexto
  • BnF (Cabinet des Manuscrits) ; naf 6108. Collection Guilhermy.

    folio 320 recto

Bibliographie

  • BENARD, Pierre. Anciennes peintures murales de l'église collégiale de Saint-Quentin. Extrait d'une monographie de cet édifice. Paris : Imprimerie impériale, 1863.

    p. 183
  • DREILING, Prof. Dr. Raymund. Die Basilika von St. Quentin. Ihre Geschichte und ihr Charakter. St. Quentin, 1916.

    p. 35
  • GOMART, Charles. Extraits originaux d'un manuscrit de Quentin de La Fons intitulé Histoire particulière de l'église de Saint-Quentin, publiés, pour la première fois, par Ch. Gomart. Saint-Quentin : librairie Doloy, 1854, t. 1er.

    p. 54-55.
  • HACHET, Jules. La basilique de Saint-Quentin. Son Histoire - Sa Description. Troisième édition. Saint-Quentin : Imprimerie moderne, 1926.

    p. 29
Date(s) d'enquête : 2001; Date(s) de rédaction : 2008
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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