Dossier d’œuvre objet IM02002780 | Réalisé par
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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Plouvier Martine
Plouvier Martine

Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.

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  • mobilier et objets religieux, la cathédrale de Soissons
Reliquaire-monstrance (reliquaire de procession) des saints Crépin et Crépinien, de style Art déco
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Ministère de la culture - Inventaire général
  • (c) Département de l'Aisne
  • (c) AGIR-Pic

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Soissons Agglomération - Soissons-Sud
  • Commune Soissons
  • Adresse Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais , place Cardinal-Binet
  • Dénominations
    reliquaire-monstrance
  • Appellations
    de procession, des saints Crépin et Crépinien, de style Art déco

Dans les dernières années de la Révolution et au tout début du 19e siècle, plusieurs reliques des saints Crépin et Crépinien, patrons du diocèse, sont déposées à la cathédrale. Ces reliques, qui, pour la plupart, ont été recueillies par des fidèles lors de la confiscation des anciennes châsses en matériaux précieux, proviennent de diverses églises de Soissons, voire du diocèse.

Les authentiques, conservés aux Archives diocésaines, rapportent que ces ossements sont placés en 1804 dans l'ancienne châsse en bois que possédait autrefois l'abbaye Notre-Dame de Soissons, reliquaire réparé mais évidemment privé de son revêtement et de ses ornements en matériaux précieux. Cette châsse est restaurée en 1818, puis à nouveau restaurée ou remplacée en 1842.

Le 22 mai 1874, le conseil de Fabrique examine l'état des châsses conservées à la cathédrale et décide d'en acquérir une neuve et de faire réparer les autres. Le nouveau reliquaire, fabriqué par le sculpteur Buisine de Lille, accueille les reliques des saints Crépin et Crépinien en 1875. Les reliques, qui en avaient été temporairement extraites au moment de la séparation des Églises et de l’État, sont à nouveau retirées en 1915, puis envoyées à Oulchy-le-Château et La Ferté-Milon (Aisne) où elles passent le reste de la guerre avant de regagner la cathédrale de Soissons le 23 mars 1919.

Après la fin de la Première Guerre mondiale, la cathédrale, ravagée par les bombardements, est restaurée et progressivement restituée au clergé. En prévision de la cérémonie de reprise de possession de la nef, le 26 avril 1931, Monseigneur Mennechet, évêque de Soissons, commande un nouveau reliquaire à la maison d'orfèvrerie parisienne Poussielgue-Rusand et l'offre à la cathédrale. Les reliques y sont enchâssées le 25 avril 1931. Bien que de style Art déco, ce reliquaire à monstrance cylindrique horizontale est inspiré de la composition de reliquaires du Moyen Âge ou de la Renaissance. Fruit d'une commande spécifique - et non d'un achat sur catalogue -, il illustre un passage de l'histoire du diocèse : l'invention des reliques de saint Crépin et saint Crépinien en 314 par les premiers évêques de Soissons, saint Sixte et saint Sinice. Il a été inauguré avec solennité et porté en procession pour la première fois aux Vêpres du dimanche 26 avril 1931 (d'après l'hebdomadaire diocésain).

Le reliquaire de procession est composé d'un socle en bois (?) de plan rectangulaire et creux - au moins partiellement -, auquel sont fixés quatre bras en bois servant au transport. Ces bras sont coulissants et peuvent être rentrés à l'intérieur du socle quand le reliquaire est exposé. Le socle est recouvert de cuir clouté, allusion au métier de cordonnier exercé par les saints Crépin et Crépinien.

Sur ce socle, est posé le support figuré du reliquaire, réalisé en bronze doré. Son décor en ronde-bosse est rehaussé d'ornements traités en relief semi-méplat et de perles de verre de couleur serties en bâte. Le linceul que portent les deux évêques est réalisé en tôle peinte en blanc.

Les reliques sont renfermées dans un tube horizontal en verre, placé dans une monture en bronze qui peut être fixée sur le support figuré. La monture est ornée d'un décor ciselé, d'une ornementation rapportée en relief, de motifs traités en émail et de perles de verre de couleur serties en bâte.

  • Catégories
    orfèvrerie, menuiserie
  • Structures
    • plan, rectangulaire horizontal
  • Matériaux
    • bronze, en plusieurs éléments fondu, doré, décor dans la masse, décor en relief, décor en relief semi-méplat, décor rapporté, émail
    • bois, support, en plusieurs éléments taillé
    • cuir, garniture cloutage décoratif
    • verre transparent
  • Précision dimensions

    Dimensions du support, sans la monstrance : h = 60 ; l = 118,5 ; pr = 40,5. La monstrance mesure 18 cm de hauteur, 45 cm de longueur et 12,3 cm de profondeur.

  • Iconographies
  • Précision représentations

    Le reliquaire représente l'invention des reliques des saints Crépin et Crépinien, le 3 mars 314, par les deux premiers évêques de Soissons, saint Sixte et saint Sinice.

    Les deux évêques sont agenouillés de part et d'autre de la tombe des deux évangélisateurs de Soissons, ornée d'une croix grecque, des palmes du martyre et de rinceaux Art déco. Les prélats, portant la chape et la mitre, sont en train de lever de terre les reliques, à l'aide du linceul qui enveloppait les corps.

    Le tube de verre contenant les ossements des deux martyrs repose sur les mains des évêques. Il est surmonté d'une crête de faîtage, composée d'une frise de fleurs de lys entre deux croix grecques. La monture du tube comporte quatre écus armoriés accompagnés d'ornements extérieurs.

  • Inscriptions & marques
    • inscription concernant l'iconographie, sur l'oeuvre, fondu, en relief, latin
    • inscription, gravé, sur l'oeuvre
    • armoiries, sur partie rapportée
    • inscription, manuscrit, sur étiquette, latin
    • inscription concernant le donateur, sur partie rapportée, latin
    • date, sur partie rapportée
  • Précision inscriptions

    Une inscription concernant l'origine des reliques est fondue en relief semi-méplat sur les longs côtés de la tombe : STI CRISPINE ET CRISPINIANE / PRIMI MARTYR. SUESSIONEN.

    Sur la monture de la monstrance, se remarquent quatre écus armoriés. Les armoiries de Monseigneur Mennechet, évêque de Soissons donateur du reliquaire, sont soulignées de sa devise, gravée sur un phylactère : VERITATEM / SEMINANS IN / CARITATE (Je sème la vérité dans la charité). L'écu broche sur une croix de procession d'or à une traverse et sur un pallium. Il est surmonté d'un chapeau accompagné d'une cordelière à six houppes.

    Les armoiries du cardinal Henri Binet, précédent évêque de Soissons, sont soulignées de sa devise, elle-aussi gravée sur un phylactère : DA / ROBVR FER / AVXILIVM (Donne-nous la force, apporte-nous le secours). Ses armes archiépiscopales sont composées de ses armes épiscopales de Soissons (l'image de Notre-Dame de Liesse et une charrue) auxquelles il a ajouté l'ostensoir miraculeux de Faverney. Son écu broche sur une croix de procession d'or à double traverse. Il est surmonté d'un chapeau accompagné d'une cordelière à six houppes (le nombre de houppes est insuffisant).

    Les deux autres écus portent les armoiries du chapitre de la cathédrale de Soissons, sur une croix grecque, et celles de l'ancienne abbaye soissonnaise Saint-Crépin-le-Grand, sur une crosse.

    Les extrémités de la monture portent les inscriptions suivantes : Ernestus Victor ep. / Suession. erexit / anno 1931 ; Sti Sixtus et / Sinicius ex terra / levruerunt / anno 314.

    Deux inscriptions manuscrites sur un papier légendent les reliques : Ex Femore Sti Crispini ; Ex Capite S. Crispini.

    Des cachets en cire rouge, portant les armoiries de Monseigneur Mennechet, sont apposés sur les reliques.

  • État de conservation
    • bon état
  • Statut de la propriété
    propriété d'une association diocésaine
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    classé au titre objet, 2010/03/09
  • Référence MH

Documents d'archives

  • A. Évêché Soissons. Série G (sacrements et liturgie) ; Sous-série 4 G (reliques, dévotions, processions) : 4 G 1 Soissons.

    Documents des 24 octobre 1796, 25 octobre 1804, 28 juin 1818, 23 octobre 1818, 12 juillet 1842, 25 avril 1931.
  • A Évêché Soissons. Série P (paroisses) : P Soissons-Cathédrale, 1 E 6. Délibérations de la Fabrique (1846-1876).

    Séances des 22 mai 1874, 14 avril 1875, 3 juillet 1876.

Bibliographie

  • DOYEN, Henri. Histoire de la Cathédrale ; Les blessures de guerre de la Cathédrale ; Sa résurrection. La Vie Diocésaine ou l'activité catholique dans le diocèse de Soissons, Laon & Saint-Quentin, 2e année, 1931, n° 17, samedi 25 avril 1931, p. 213-234.

    p. 232-233.
  • DOYEN, Henri (chanoine). Les reliques SS Crépin et Crépinien. Notre paroisse. Soissons Cathédrale, novembre 1961, p. 2.

Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2012
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.

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