Dossier d’œuvre objet IM02004564 | Réalisé par
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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  • enquête thématique régionale, la basilique de Saint-Quentin
Statue (petite nature) : Vierge à l'Enfant, dite Notre-Dame de Labon ou Notre-Dame-la-Bonne
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération du Saint-Quentinois - Saint-Quentin
  • Commune Saint-Quentin
  • Adresse Ancienne collégiale royale, actuellement basilique Saint-Quentin
  • Emplacement dans l'édifice au-dessus de l'autel de la première chapelle sud du choeur ou chapelle Notre-Dame-de-Labon
  • Dénominations
    statue
  • Titres
    • Vierge à l'Enfant
  • Appellations
    dite Notre-Dame de Labon ou Notre-Dame-la-Bonne

La Vierge à l'Enfant qui domine l'autel de la première chapelle sud du choeur est datable du 14e siècle. Ses traits stylistiques sont en effet redevables à la sculpture de cette période, et plus particulièrement aux productions issues des ateliers d'Ile-de-France, dans le deuxième quart ou vers le milieu de ce siècle. La statue dite de Notre-Dame de Labon ou Notre-Dame-la-Bonne est caractéristique par son mouvement dynamique, le léger déhanchement de la Vierge, l'ovale parfait des visages dont le traitement donne l'impression d'un léger sourire, les yeux en amande, le traitement des plis du vêtement, enfin le porté haut de l'Enfant. L'iconographie, renouvelée par le geste de l'Enfant qui s'accroche au voile de sa Mère, ainsi que par la présence de l'oiseau, s'accorde également avec cette période qui privilégie les représentations de la Vierge-Mère. Cette statue est réputée provenir de l'église ou chapelle Notre-Dame de Labon qui, sous l'Ancien Régime, s'étendait le long du flanc nord du choeur de la collégiale et fut détruite lors de la construction de la grande sacristie au 18e siècle. Néanmoins, aucune information fiable ne nous est parvenue sur cette oeuvre jusqu'au début du 19e siècle. En 1819, la statue qui fait déjà l'objet d'une grande vénération, occupe un angle du bras sud du grand transept, espace jugé peu décent par le conseil de Fabrique qui décide de la placer dans la première chapelle sud du choeur ou chapelle Saint-Acaire. C'est à ce nouvel emplacement que la décrit le baron de Guilhermy en 1855. A cette époque, l'objet que la Vierge tenait à la main droite (sceptre ou fleur de lys) n'existe déjà plus. Cette destruction ainsi que la disparition des fleurons de la couronne sont peut-être des mutilations de l'époque révolutionnaire. La présence de la statue dans cette chapelle de l'ancienne collégiale en fait changer le vocable dans la seconde moitié du 19e siècle, et le patronage de saint Acaire disparaît au profit de Notre-Dame de Labon ou Notre-Dame la Bonne. La statue est alors restaurée, surpeinte et dotée d'une fleur de lys. En 1917, cette statue de la Vierge est considérée par les Allemands comme particulièrement remarquable ; elle est alors convoyée à Maubeuge en compagnie d'autres statues et de verrières de la basilique, ainsi que de chefs d'oeuvre du musée. Elle y est exposée, dans les collections du musée temporaire "Au pauvre Diable". Restituée après le conflit, au début des années 1920, l'oeuvre a été restaurée, abandonnant alors tous les ajouts du 19e siècle en faveur des éléments subsistants de la polychromie originale.

  • Période(s)
    • Principale : milieu 14e siècle
  • Lieu de provenance
    Édifice ou site : Picardie, 02, Saint-Quentin, église Notre-Dame-de-Labon?

La statue a été taillée dans un bloc de calcaire blanc et se dresse sur une base de forme rectangulaire, à pans coupés sur la face antérieure. Son revers est plat, indiquant que l'oeuvre était destinée à n'être vue que de face ou de trois-quarts. La statue était peinte dès l'origine et a conservé de nombreux éléments de sa polychromie ancienne.

  • Catégories
    sculpture
  • Structures
    • revers plat
  • Matériaux
    • calcaire, blanc, monolithe taillé, poli, peint, polychrome
  • Précision dimensions

    Dimensions prises avec la base : h = 156 ; la = 55 ; pr = 29.

  • Iconographies
    • figure biblique, aigle Vierge à l'Enfant, en pied, de face, robe, ceinture, manteau, voile, couronne, attribut, Enfant Jésus, tunique, petit d'animal
  • Précision représentations

    La Vierge est représentée debout et de face, le corps légèrement cambré, portant son Fils assis sur son avant-bras gauche. Elle est vêtue d'une robe ceinturée à la taille et d'un manteau drapé "en tablier". Sa tête est couverte d'un voile maintenu sur ses cheveux ondulés par une mince couronne. L'Enfant est vêtu d'une longue tunique et d'un manteau. De la main droite, il s'agrippe à un pan du voile de sa mère, tandis que de la main gauche, il tient un oiseau qui semble être un aiglon. L'allongement des yeux, la hauteur des pommettes et le creusement des commissures des lèvres donne l'illusion du sourire pour tout observateur en position inférieure. La Vierge tenait un attribut dans sa main droite, sans doute un sceptre ou une fleur de lys.

  • État de conservation
    • oeuvre restaurée
  • Précision état de conservation

    La tête de l'Enfant, cassée au niveau du cou, a été refixée. Comme l'indique la comparaison avec des photos antérieures à la Première Guerre mondiale, les couches de peinture les plus récentes ont été retirées. L'attribut de la Vierge n'existait déjà plus vers le milieu du 19e siècle, sans doute détruit au moment de la Révolution. Recréé dans la seconde moitié du 19e siècle, il a disparu à nouveau, soit qu'il ait été brisé, soit qu'il ait été supprimé lors d'une récente restauration. La modestie de la couronne de la Vierge laisse également soupçonner une transformation. Toutes les Vierges contemporaines sont en effet dotées de couronnes à grands fleurons en forme de fleurs de lys. Il est possible que ces fleurons aient été détruits au cours de la Révolution, bien qu'on n'en ait aucune confirmation. La statue a perdu quelques éclats, surtout au niveau des plis du manteau.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    classé au titre objet, 1911/12/20
  • Référence MH

Documents d'archives

  • AC Saint-Quentin : 6 S 1. Registre des délibérations du Conseil de Fabrique (21 mars 1811-10 janvier 1836).

    p. 98, séance du 23 mars 1819
  • BnF (Cabinet des Manuscrits) ; naf 6108. Collection Guilhermy.

    folio 320 recto et verso

Bibliographie

  • DREILING, Prof. Dr. Raymund. Die Basilika von St. Quentin. Ihre Geschichte und ihr Charakter. St. Quentin, 1916.

    p. 35
  • GOMART, Charles. Notice sur l'église de Saint-Quentin. Bulletin monumental, 1870, vol. 36 (4e série, t. 6).

    p. 221
  • HACHET, Jules. La basilique de Saint-Quentin. Son Histoire - Sa Description. Troisième édition. Saint-Quentin : Imprimerie moderne, 1926.

    p. 29
  • HADELN, Detlev von. Das Museum AU PAUVRE DIABLE zu Maubeuge. Ausstellung der aus St. Quentin und Umgebung geretteten Kunstwerke. Im Auftrage eines Armee-Oberkommando herausgegeben von D. Frh v. Hadeln Lt. d. Res. Stuttgart : Verlag von Julius Hoffmann, 1917.

    p. 3, 78 (n° 8)

Documents figurés

  • Notre-Dame-la-Bonne. Statue de pierre (XIVe siècle) vénérée dans la Basilique de St-Quentin. Saint-Quentin : L. Lemaréchal photographe-éditeur, [vers 1914]. Impr. photoméc. (carte postale).

Date(s) d'enquête : 2001; Date(s) de rédaction : 2008
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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