Dossier d’œuvre objet IM02004648 | Réalisé par
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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  • enquête thématique régionale, la basilique de Saint-Quentin
  • patrimoine funéraire
Tombeau (gisant) de Pierre d'Estourmel et de sa fille Adrienne
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération du Saint-Quentinois - Saint-Quentin
  • Commune Saint-Quentin
  • Adresse Ancienne collégiale royale, actuellement basilique Saint-Quentin
  • Emplacement dans l'édifice troisième chapelle nord du déambulatoire dite chapelle Saint-Louis
  • Dénominations
    tombeau
  • Appellations
    de Pierre d'Estourmel et de sa fille Adrienne
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante

Pierre d'Estourmel, membre d'une noble famille du Cambrésis et seigneur de Vendhuile, meurt à Cambrai le 8 juillet 1528. Il est d'abord inhumé dans l'église saint-Géry de Cambrai. Puis ses restes sont ensuite transportés dans l'église paroissiale de Vendhuile où ils sont réunis à ceux de sa famille et recouverts de ce monument funéraire. Ce monument a sans doute été réalisé du vivant de sa fille Adrienne, dans la mesure où la date de décès de cette dernière a été laissée inachevée. D'après l'ouvrage historique de l'abbé Paul Decagny consacré au château de Suzanne et à la maison d'Estourmel, le monument était alors formé de la pierre avec les gisants et de quatre supports ornés des armoiries familiales : le premier portait les deux écus des époux. Le deuxième était orné d'un écu chargé de trois jumelles posées en fasce (il s'agit peut-être des armoiries de la famille de Noyelles-Vion : d'azur à trois jumelles d'or). Enfin, sur l'un des deux autres se trouvaient vraisemblablement les armes de la famille de Barbançon, famille maternelle de Pierre d'Estourmel. A l'époque de la Révolution, le tombeau est renversé, puis jeté hors de l'église. Un maire de Vendhuile, M. Audin, vers 1845, fait don de la dalle au musée de Saint-Quentin qui la dépose dans le vestibule du Palais de Justice (Fervaques). Le musée a déposé l'oeuvre à la basilique en 1977.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 16e siècle
  • Lieu de provenance
    Édifice ou site : Picardie, 02, Vendhuile, église paroissiale Saint-Martin

Dans son état actuel, le tombeau est constitué d'une vaste dalle en calcaire gris, appelé communément : pierre bleue. Les deux gisants et le décor sont sculptés dans la masse en demi-relief.

  • Catégories
    taille de pierre, sculpture
  • Structures
    • plan, rectangulaire vertical
  • Matériaux
    • calcaire, gris, monolithe taillé, poli, décor en demi-relief, décor dans la masse
  • Précision dimensions

    Mesures du bloc monolithique : l = 215 ; la = 125 ; h = 35.

  • Iconographies
    • groupe de figures, couché sur le dos, famille, homme mort
    • armoiries, écu, casque, cygne, feuillage
  • Précision représentations

    Sur la dalle, sont représentés un homme et une femme, couchés sur le dos et les mains jointes. A notre gauche, Pierre d'Estourmel (ou Creton d'Estourmel), barbu, porte l'armure et l'épée. Sa tête repose sur son heaume, et ses pieds s'appuient sur un lion couché de profil. Un gantelet le sépare du personnage féminin allongé à sa gauche. Selon l'épitaphe, il s'agirait de sa fille Adrienne d'Estourmel. Vêtue d'une robe à ceinture et d'un manteau, la défunte appuie la tête sur un coussin et les pieds sur un lévrier couché de profil. L'espace entre les deux têtes est occupé par les armoiries familiales : l'écu est couvert d'un casque à panache ayant un cygne pour cimier. L'écu armorié se remarque également sur la tunique de Pierre d'Estourmel et sur le manteau de la femme allongée à ses côtés.

  • Inscriptions & marques
    • épitaphe, sculpté, sur l'oeuvre, français, incomplet, disparu, connu par document
    • armoiries, sculpté, sur l'oeuvre, connu par document
  • Précision inscriptions

    L'épitaphe est sculptée en réserve sur le pourtour de la dalle. Certains mots ont été endommagés et manquent partiellement ou en totalité. Un relevé de 1857 permet de combler certaines de ces lacunes. La date de décès d'Adrienne d'Estourmel n'a jamais été sculptée. Epitaphe : [...] DE . [...] . NOBLE . HO[M]E . PIERE . DESTORML . SR . DE . VENDUYL . QUI . TRE[PAS]SA . EN . LA . CITE . DE . CA[M]BRAY . LE . VIIIe . IOUR . DE . IULLET . A[N] / [M] . Vc XX VIII . FUT . ENT[E]RRE . A . St . GIRY . QUANT . ON . FIT . LE . CHASTIAU[....... / ........] CY . GIST . MADAMOISELLE . ANDRIEN . DESTORML . FILLE . DUDY . SR . DETORM[E]L QUI / TREPASSA . L'AN . MIL Vc . ET [..........]. L'épitaphe est inachevée. Les armoiries sculptées entre les personnages et sur leurs vêtements sont celles de la famille Creton d'Estourmel : de gueules à la croix crételée d'argent.

  • État de conservation
    • manque
    • mauvais état
  • Précision état de conservation

    D'après une description du millieu du 19e siècle, la pierre reposait à l'origine sur quatre supports chargés d'armoiries. Ces supports ont aujourd'hui disparu. Des parties du bloc sont cassées ou très endommagées : les pieds du défunt, le museau du chien, les mains de la défunte ainsi que son bras gauche. Des éléments de l'épitaphe manquent également. Les deux visages et la tête du lion sont extrêmement usés.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    inscrit au titre objet, 2006/08/28

Il existe dans l'Aisne, de nombreuses pierres tombales taillées dans ce calcaire très dense, nommé "pierre bleue". Mais les gisants conservés sont très rares. Parmi ces derniers, il faut signaler dans l'église d'Estourmel (depuis 1997), la présence du tombeau de Gilles d'Estourmel, mort le 19 juillet 1522 et de son épouse Hélène de Noyelles-Vion, morte le 17 octobre 1518. Ce dernier monument, qui provient de Suzanne dans la Somme, est presque identique à celui originaire de Vendhuile et laisse soupçonner que les deux oeuvres ont été commandées au même atelier, ou que le monument de Suzanne a servi de modèle pour celui de Vendhuile. En ce qui concerne le monument qui se trouve actuellement à Saint-Quentin, il existe une incertitude quant à l'identité du personnage féminin. Dans la presque totalité des cas, les couples représentés sur les monuments funéraires sont unis par le lien du mariage, mais non par un autre lien familial, même si plusieurs membres de la famille sont inhumés dans le même tombeau. La femme allongée aux côtés de Pierre d'Estourmel a bien eu pour père un membre de la famille Creton d'Estourmel, comme le révèlent les armoiries sculptées sur son vêtement. Or, certaines généalogies donnent comme épouse à Pierre d'Estourmel, Adrienne d'Estourmel de Templeux, fille de Gilles d'Estourmel et d'Hélène de Noyelles, ce qui expliquerait la présence des armoiries de la famille de Noyelles sur l'un des supports disparus. On peut donc se demander si les deux personnages représentés ne sont pas Pierre d'Estourmel et son épouse. Cette dernière n'est pas mentionnée sur l'épitaphe, il est vrai, mais une partie de l'inscription est manquante. Ceci n'empêche pas la fille (non mariée) de Gilles, de souhaiter être enterrée avec sa famille et d'être mentionnée sur le monument, en prévision de l'avenir. Il peut aussi s'agir de la représentation de Pierre d'Estourmel et de sa fille, comme on a coutume de l'affirmer, ce qui constituerait une association de personnages très rare.

Bibliographie

  • DECAGNY, abbé Paul. Notice historique sur le château de Suzanne en Santerre (Somme) et sur la maison et marquisat d'Estourmel, de l'ancienne province de Picardie. Péronne : imprimerie de J. Quentin, 1857.

    p. 23-25, 32-35
  • GOMART, Charles. Notice sur quelques pierres tombales curieuses du Vermandois. Etudes saint-quentinoises, 1852-1861. Saint-Quentin : Doloy, Langlet, Hourdequin, 1862.

    p. 51-52
  • GOMART, Charles. Le tombeau de Pierre d'Estourmel. Etudes saint-quentinoises, t. 5, 1874-1878.

    p. 49-60
  • HERBERT, Clotilde. Estourmel : les marquis d'Estourmel retrouvent leur berceau. Jadis en Cambrésis, n° 66, octobre 1997.

    p. 1
  • Tombeau de Pierre d'Estourmel. Le Magasin pittoresque. Rédigé, depuis sa fondation, sous la direction de M. Edouard Charton, 24e année, 1856.

    p. 16
Date(s) d'enquête : 2009; Date(s) de rédaction : 2009
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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