Dossier non géolocalisé
D'après le registre communal, cette concession fut acquise en décembre 1856 et agrandie en avril 1859, par Charles Alexis Follet dit Raisonnable, jardinier, domicilié à Amiens, 9 rue Saint-Fuscien.
Les sources conservées à la bibliothèque municipale (série M) indiquent qu'en 1859, M. Follet (Raisonnable) demande l'autorisation de faire construire un caveau et une chapelle en briques par l'entrepreneur Alfred Lequet.
Le monument a été restauré en 1939 (date portée).
Cette concession, en bordure d'allée, est délimitée par des poteaux en granite belge, reliés par des barres en fonte (celle antérieure centrale est manquante), qui sont fixés sur une bordure en granito, percée de deux trous antérieurs permettant l'écoulement des eaux de pluies. La partie postérieure de la concession est matérialisée par un mur en granito et béton peint, qui abrite le monument funéraire et dont la partie supérieure est de forme triangulaire. Le sol, auquel on accède par une marche, est en granito et la tombale fermant l'entrée du caveau, également en granito, est rehaussée. La sépulture contient une stèle néogothique en calcaire peint, dont le fronton triangulaire est agrémenté d'une niche vitrée.
Inscriptions :
Dates des décès : [sans date] ; 1884.
Epitaphe : Sous cette terre / repose / Charles Raoul / FOLLET / 3 ans 3 mois / - / Là est notre bonheur / - / Charles FOLLET / (dit Raisonnable) / ancien jardinier / décédé dans sa 71e année / 1884 / fondateur de la Libre Pensée / - / LES RELIGIONS / SONT TOUTES MENTEUSES / LES SCIENCES SONT VRAIES / - / époux de Marie MERY / - / membre honoraire du cercle ouvrier.
Inscription (dalle fermant l'entrée du caveau) : Restauré / en 1939 / par / souscription nationale / de la / Libre pensée.
L'épaulement du fronton de la stèle est sculpté de feuilles d'acanthe et les deux petites arcades de la partie médiane sont agrémentées d'un carreau de céramique cintré à motif végétal bleu. La niche vitrée circulaire présente un quadrilobe intérieur et abrite une sorte de petite médaille en tissu blanc brodé d'or, portant les initiales "L-P" (Libre Pensée).
Cette concession, acquise en 1856 et agrandie en 1859, a perdu sa clôture d'origine. Un mur en granito et béton peint protège aujourd'hui le monument funéraire. La stèle, de style néogothique en calcaire peint, a sans doute été réalisée entre 1856, date d'acquisition de la concession et du décès du fils du commanditaire et 1859 (date d'agrandissement de la concession).
Fondateur amiénois de la Libre Pensée, Charles Alexis Follet, dit Raisonnable fut également membre honoraire du cercle ouvrier d'Amiens. Plusieurs références à la Libre Pensée sont présentes sur le monument : une médaille en tissu brodée du monogramme L-P (Libre Pensée) et l'inscription gravée sous l'épitaphe du libre penseur : « Les Religions sont toutes menteuses, les Sciences sont vraies. »
La concession fut restaurée (et peut-être remaniée) en 1939 grâce à une souscription nationale lancée par le courant de la Libre Pensée, dans le but de remettre en état les monuments funéraires de ses membres.
AC Amiens. Cimetière de la Madeleine. Registre des concessions.
BM Amiens. Série M ; 2 M 18/2. Autorisations de constructions de caveaux et de monuments (1849-1859).
GILLMANN, Raymonde. La Madeleine à Amiens. Un jardin romantique. Amiens, [1986].
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.