Dossier d’œuvre objet IM02004612 | Réalisé par
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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  • enquête thématique régionale, la basilique de Saint-Quentin
Verrière à personnages : saint Luc, saint Jean (baie 206)
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération du Saint-Quentinois - Saint-Quentin
  • Commune Saint-Quentin
  • Adresse Ancienne collégiale royale, actuellement basilique Saint-Quentin
  • Emplacement dans l'édifice fenêtres hautes du chœur baie 206
  • Dénominations
    verrière
  • Titres
    • Saint Luc
    • saint Jean
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante

Cette verrière n'occupe probablement pas son emplacement d'origine. Elle appartient à un ensemble d'apôtres et d'évangélistes, sur la datation duquel les historiens de l'art ne s'accordent pas. Louis Grodecki y distingue deux campagnes de travaux, qu'il situe dans les deuxième et troisième quarts du 13e siècle, tandis qu'Ellen Shortell y voit une seule campagne, réalisée conjointement par des artistes différents. Quoi qu'il en soit, cette verrière du 13e siècle ne peut provenir que des fenêtres hautes du choeur liturgique ou du petit transept, parties de l'édifice que l'on estime - peut-être à tort - achevées en 1257. Une datation vers le milieu du 13e siècle semble donc appropriée. Leur rassemblement au-dessus du sanctuaire est antérieur à la Révolution. La Première Guerre mondiale cause à cette verrière des dommages irréparables, détruisant les deux évangélistes et la verrière de l'oculus polylobé, n'épargnant que des parties de la bordure à fleurs de lys. Au retour de la paix, les éléments subsistants sont démontés et entreposés au Panthéon. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, alors que la longue restauration de la basilique touche à sa fin, les éléments conservés sont réparés par l'atelier du peintre-verrier parisien Auguste Labouret, à partir de 1952 et la lancette de complément est recréée. Les évangélistes et le décor de l'oculus de réseau sont recomposés par le même atelier, en 1954 ou 1955, sur un carton d'Hector de Pétigny, artiste peintre et sculpteur.

La verrière est constituée de deux lancettes en arc brisé, formées chacune de 45 panneaux vitrés. L'arc de la fenêtre est occupé par une rose circulaire comprenant un oculus de réseau polylobé et dix petits jours de réseau. Quatre jours de réseau complètent l'ensemble. Les personnages sont surtout réalisés en verres de couleur dense, l'emploi du verre blanc étant très rare. Des rehauts de grisaille donnent les détails. Dans cette fenêtre, seule la lancette gauche comporte des personnages, la lancette droite étant un complément en verre incolore, où le verre coloré n'est employé que pour la bordure et pour quelques motifs décoratifs.

  • Catégories
    vitrail
  • Structures
    • lancette, 2, juxtaposé, en arc brisé
    • jour de réseau, 14
    • oculus de réseau, polylobé
  • Matériaux
    • verre transparent, soufflé, taillé, peint, grisaille sur verre
    • plomb, réseau
  • Précision dimensions

    Dimensions proposées par le Corpus Vitrearum : h = 1350 ; la = 350. Comme la baie 205, cette fenêtre est plus large que les baies centrales.

  • Iconographies
    • figure biblique, plante, dais architectural saint Luc, de face, auréole, barbe, écriture, observation
    • figure biblique, saint Jean, en pied, de face, auréole, barbe, mer, livre, dais architectural, tour
    • figures, boeuf de saint Luc, aigle de saint Jean
    • ornementation, ? fleur de lys, épée, croix, palme
  • Précision représentations

    Sur la lancette gauche, les deux évangélistes sont représentés de face, auréolés et barbus, sous un dais architectural. Saint Luc occupe le registre inférieur, se détachant sur un fond rouge. Il écrit dans un livre, en observant une plante, allusion possible à son activité de médecin. Au registre supérieur, saint Jean est environné par la mer, allusion à son séjour dans l'île de Patmos. Il semble écrire dans un livre, en levant les yeux vers les tours ou clochers qui environnent le dais. Ces tours peuvent être une allusion aux Eglises d'Asie auxquelles s'adresse l'évangéliste au début de l'Apocalypse ou à la Jérusalem céleste décrite dans le même texte. L'oculus est occupé par les deux symboles évangéliques correspondants : le boeuf ailé de saint Luc et l'aigle de saint Jean, vus de profil. Les deux lancettes sont entourées d'une bordure de fleurs de lys. Une épée, une croix et une palme ornent la partie centrale de la lancette droite.

  • Inscriptions & marques
    • inscription donnant l'identité du modèle, sur l'oeuvre, latin
  • Précision inscriptions

    Une inscription est inscrite en réserve, sous les pieds de l'évangéliste du registre inférieur : S LVCAS.

  • État de conservation
    • oeuvre restaurée
    • plombs de casse
    • manque
    • partie remplacée
    • mauvais état
  • Précision état de conservation

    Il n'y a pas de grillage de protection. Cette verrière a été restaurée pour la dernière fois après la Seconde Guerre mondiale. La lancette droite, les personnages de la lancette gauche et la verrière de l'oculus polylobé, détruits au cours de la Première Guerre mondiale, ont été entièrement refaites vers 1954 par l'atelier d'Auguste Labouret. Le carton des parties figurées est l'oeuvre d'Hector de Pétigny. Les parties anciennes de la verrière sont très assombries par la dégradation des verres médiévaux sous l'action des agents atmosphériques et de la pollution.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    classé au titre immeuble, 1840
  • Référence MH

Documents d'archives

  • AMH (Médiathèque du Patrimoine) : 81/02, carton 159.

    sous-dossier : à classer (Vitraux de Saint-Quentin, texte de Louis Grodecki, en date du 21 décembre 1955)
  • AMH (Médiathèque du Patrimoine) : 81/02, carton 169.

    dossier 16 (travaux de 1950 à 1955) ; sous-dossier : restauration des verrières 13e et 16e siècles ; sous-dossier : achèvement des vitraux de l'abside et du grand transept sud
  • BnF (Cabinet des Manuscrits) ; naf 6108. Collection Guilhermy.

    folio 317 verso

Bibliographie

  • CREPIN, Francis. Les vitraux du clair-étage du choeur de la collégiale de Saint-Quentin et l'oeuvre d'Hector de Pétigny lors de la reconstruction. Mémoires de la Fédération des Sociétés d'Histoire et d'Archéologie de l'Aisne, 1992, t. 37.

    p. 89-112
  • [Exposition. Saint-Quentin, Espace Saint-Jacques. 1989]. Le vitrail dans la collégiale de St-Quentin. L'oeuvre d'Hector de Pétigny lors de la reconstruction. Guide des vitraux du clair-étage du Choeur de la Collégiale. Réd. Francis Crépin. Saint-Quentin : Les Amis de la Basilique de Saint-Quentin, 1989.

  • FRANCE. Corpus Vitrearum Medii Aevi. Les vitraux de Paris, de la Région parisienne, de la Picardie et du Nord-Pas-de-Calais. Recensement des vitraux anciens de la France, vol. 1. Paris : éditions du CNRS, 1978.

    p. 169
  • SHORTELL, Ellen Marie. The choir of Saint-Quentin. Gothic structure, power, and cult. New-York : Columbia University, 2000.

    p. 383-411
Date(s) d'enquête : 2002; Date(s) de rédaction : 2008
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
(c) Département de l'Aisne
(c) AGIR-Pic
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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