En 1974, Madame Marie-Angèle Lefèvre, veuve Antoine Plas, décède. Elle lègue ses biens à la ville de Saint-Quentin, en exprimant le souhait que ce legs soit consacré à la mise en valeur de la basilique et qu'il serve, en particulier, à financer la création d'un beau vitrail figuré pour la chapelle Saint-Pierre au nord du choeur. Selon la volonté de la testatrice, le sujet choisi, qui peut évoquer un événement de l'histoire de la basilique, doit être exécuté dans la manière des artistes verriers des 15e et 16e siècles. Penchant pour une évocation de saint Louis qui assista à la consécration du choeur, Madame Plas demande enfin que son nom et la date de son décès soient inscrits dans la partie inférieure de la verrière. En 1977, le conseil municipal désigne une commission chargée de l'utilisation des fonds légués. Après plusieurs réunions, il est finalement décidé de consacrer ce legs à la réalisation de verrières décoratives pour le déambulatoire et de la verrière figurée destinée à la chapelle nord du choeur. Alors que les verrières décoratives sont réparties entre les ateliers franciliens Gruber et Le Chevallier, la réalisation du vitrail figuré dédié à Saint-Quentin est confiée à Jean-Jacques Gruber (1904-1988) alors installé 10 villa d'Alésia à Paris. L'artiste réunit sa documentation au cours de l'année 1978 et propose une maquette au début de l'année 1979. De son propre aveu, le voisinage des verrières attribuées à Mathieu Bléville, ainsi que l'échelle de l'architecture de la chapelle lui ont imposé une certaine discrétion dans le dessin et la coloration de la verrière figurée. La verrière est achevée en 1982 et inaugurée le 26 septembre 1982. Il est à remarquer que l'inscription commémorative désirée par la légataire n'y figure pas (d'après les dossiers de travaux, conservés à la Médiathèque du Patrimoine et dans le service régional des Monuments historiques). Depuis la pose de cette verrière, la chapelle qui l'a accueillie est vouée à saint Quentin.
Verrière figurée (verrière hagiographique) : histoire de saint Quentin (baie 41)
Dossier IM02004631 réalisé en 2008Fiche
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Ensemble des verrières de la basilique
Saint-Quentin, Ancienne collégiale royale, actuellement basilique Saint-Quentin
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Les objets mobiliers de la basilique Saint-Quentin
Saint-Quentin, Ancienne collégiale royale, actuellement basilique Saint-Quentin
Sommaire
Dénominations | verrière |
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Vue générale.
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Vue des trois registres inférieurs.
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Détail de la scène inférieure : découverte du corps de saint Quentin par sainte Eusébie.
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Détail de la lancette droite : scène du martyre de saint Quentin.
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Détail de la lancette gauche : un bourreau enfonce des clous sous les ongles de saint Quentin.
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Vue des registres supérieurs.
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Détail de la lancette gauche : activités liées à la fabrication du drap.
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Détail de la lancette droite : l'art de la maçonnerie.
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Détail de la lancette gauche : saint Louis est accueilli par les échevins de Saint-Quentin.
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Détail de la lancette droite : translation de la châsse de saint Quentin dans le nouveau choeur, en 1257.
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Oculus quadrilobé : saint Louis rapporte la Couronne d'épines.
Aire d'étude et canton | Saint-Quentinois - Saint-Quentin |
Adresse | Commune : Saint-Quentin Adresse : Ancienne collégiale royale, actuellement basilique Saint-Quentin |
Emplacement dans l'édifice | chapelle nord du choeur anciennement chapelle Saint-Jean-Baptiste puis chapelle Saint-Pierre actuellement chapelle Saint-Quentin baie 41 |
Période(s) | Principale :
4e quart 20e siècle
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Dates | 1982
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Lieu d'exécution | Édifice ou site :
Ile-de-France, 75, Paris
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Auteur(s) | Auteur :
Gruber Jean-Jacques
cartonnier,
peintre-verrier
Personnalité : Plas Marie-Angèle légataire |
La verrière est constituée de deux lancettes juxtaposées, couronnées chacune d'un arc trilobé. L'arc brisé de la baie est occupé par un quadrilobe et par plusieurs petits jours de réseau. La verrière est réalisée en verre antique. Elle s'inspire des verrières médiévales pour le choix des couleurs ; le verre incolore, quoique présent, est donc peu employé. Un lavis de grisaille est appliqué sur la presque totalité des verres. Cette grisaille a été brossée ou grattée par endroits avant cuisson pour produire des effets de lumière.
Catégories | vitrail |
Structures | lancette, 2, juxtaposé, polylobé oculus de réseau, polylobé jour de réseau, 6 |
Matériaux | verre transparent,
soufflé,
taillé,
peint,
grisaille sur verre
plomb, réseau |
Précision dimensions | Mesures approximatives : h = 560 ; la = 150. |
Iconographies | scène,
groupe
sainte Eusébie,
prodige,
rivière,
trouver,
corps dévêtu,
sans tête,
saint Quentin,
tête,
voiture à attelage,
boeuf,
maison
scènes, martyre, bourreau, clous, broche, les tenailles, squelette, arc en plein cintre saint Quentin scène, groupe de figures, industrie textile, arc brisé scène, groupe de figures, maçonnerie, pierre, construction scène, visite officielle, magistrat Louis IX scène historique, déplacement, consécration d'un édifice, fidèles, ange évêque, reliquaire figure, Louis IX, équestre au galop, de profil, couronne, armure, la couronne d'épines, fleur de lys |
Précision représentations | La partie inférieure de la verrière est consacrée à la découverte du corps de saint Quentin dans les eaux de la Somme. En présence de sainte Eusébie, debout à gauche, plusieurs personnes retirent le corps nu décapité de saint Quentin de la rivière. Un personnage à droite porte la tête auréolée. A l'arrière-plan, les boeufs qui tirent le chariot sur lequel a été déposé le corps du martyr s'arrêtent miraculeusement sur une colline entourée d'un groupe de maisons, désignant ainsi le lieu où saint Quentin désire reposer et où une chapelle va être construite. Au-dessus, deux petites scènes illustrent le martyre de saint Quentin. Elles se déroulent sous des arcs reposant en leur partie centrale sur un support en forme de squelette, symbole du culte rendu aux morts à l'époque médiévale. A gauche, un bourreau, debout et de profil, armé de tenailles vient d'enfoncer des clous sous ses ongles. A droite, la scène est moins claire, mais il peut s'agir soit de l'enfoncement des broches dans les épaules du saint, soit de sa condamnation à mort ou de sa décollation. Ces trois scènes sont inspirées des miniatures du manuscrit : l'Authentique, conservé à la bibliothèque municipale de Saint-Quentin. Le registre supérieur est réservé à la représentation de métiers pratiqués à Saint-Quentin au Moyen-Age. A gauche, plusieurs personnes sous des arcs brisés pratiquent des activités liées à la draperie ; à droite, il s'agit d'une évocation de la construction ou de la maçonnerie puisque plusieurs hommes semblent porter des pierres de taille et les insérer dans un édifice en construction. La scène qui domine les deux lancettes se rapporte à la consécration du nouveau choeur de la collégiale et surtout à la translation des reliques de saint-Quentin et ses compagnons, en présence de saint Louis en 1257. A gauche, le roi debout et de trois-quarts, portant la couronne sur la tête, est reçu par les échevins de la ville, agenouillés devant lui, en présence d'habitants. A droite, la translation de la châsse contenant les reliques de saint Quentin est effectuée dans le nouveau choeur le 2 septembre 1257, en présence de fidèles et sous le regard d'un évêque, debout et de profil. Des anges volent au-dessus de ces deux scènes. Le quadrilobe est occupé par une représentation du roi saint Louis en armure, sur un cheval lancé au galop, Il tient dans ses bras la Couronne d'épines. |
État de conservation | grillage de protection
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Statut de la propriété | propriété de la commune
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Intérêt de l'œuvre | À signaler |
Références documentaires
Documents d'archives-
AMH (Médiathèque du Patrimoine) : 81/02, carton 159.
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AMH (Médiathèque du Patrimoine) : 98 / 10 / 98.
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AMH Amiens : Dossier collégiale de Saint-Quentin.
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Un nouveau vitrail dans la Basilique. Revue des Amis de la Basilique de Saint-Quentin, n° 1, mars 1983.