Dossier d’œuvre architecture IA80009865 | Réalisé par
Fournis Frédéric
Fournis Frédéric

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France.

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  • inventaire topographique, Val-de-Nièvre
Villa le Priez, ancien foyer Sainte-Anne à Ribeaucourt
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Amiénois
  • Commune Ribeaucourt
  • Adresse 12 rue de l' Église
  • Cadastre 1984 B 218
  • Dénominations
    demeure
  • Appellations
    villa le Priez, foyer Sainte-Anne
  • Destinations
    foyer
  • Parties constituantes non étudiées
    garage, mur de clôture, portail, dépendance, jardin d'agrément

Cette vaste propriété est constituée en grande partie de parcelles acquises par Pierre de Berny (matrice des propriétés foncières et des propriétés non-bâties) : en 1909 les parcelles B1 235 à 237 (jardin, verger, et bâtiment rural) et en 1915 les parcelles B1 232 à 234 (maison, verger et jardin).

Après le décès de Pierre de Berny en 1928, sa veuve, née Adrienne de Morgan, délaisse à son beau-frère Gérard de Berny son usufruit sur une partie du château. Elle décide alors de faire construire une villa sur les terrains acquis par son défunt époux et l'ensemble ainsi constitué reprend le toponyme de l'ancien pré commun situé entre la rue du Château et l'allée de la Grande Voyure, le Priez.

La demeure est construite par Albert Pelletier, maçon à Ribeaucourt, sur les plans élaborés de 1931 à 1935 par l'architecte Louis Quételart (archives privées), maître d’œuvre de nombreuses villas et équipements de la station balnéaire du Touquet-Paris-Plage (Pas-de-Calais). Le plan élaboré avec décrochements, toitures complexes et tourelles, pignons à faux pan de bois, ainsi que la présence d'arcades et d'oculi, sont caractéristiques de son style.

La construction de la villa, mentionnée dans les matrices pour l'année 1933, succède à la démolition des bâtiments précédents survenue l'année précédente. Les projets d'origine connaissent peu de modifications. Ainsi les plans datés du 24 juillet 1931 sont-ils légèrement modifiés les 2 et 3 septembre suivants (agrandissement de la chambre à l'extrémité sud du rez-de-chaussée et construction d'un comble au-dessus en lieu et place d'une terrasse). De même, le pavillon d'invités qui ferme le patio sur le jardin est-il légèrement modifié en plan et en élévation entre le premier projet daté du 12 octobre 1934 et le projet définitif du 10 mars 1935.

Après la mort de la propriétaire en 1945, la villa revient à son neveu et héritier Alain de Mieulle d'Estornez mais, conformément au souhait de la défunte, elle est mise à la disposition d'une communauté de sœurs des Fidèles Compagnes de Jésus (FCJ), dont le couvent amiénois a été détruit durant la seconde guerre mondiale. Elles y ouvrent un foyer pour jeunes filles nécessiteuses sous le nom de foyer Sainte-Anne. Elles sont remplacées, en 1951, par une communauté de Dominicaines missionnaires des campagnes, qui y demeure jusqu'au 4 juillet 1993.

À cette date, la propriété est vendue pour redevenir une résidence privée et agrandie par l'acquisition d'une partie de la prairie située entre l'alignement de charmes, qui la délimitait jusqu'alors, et l'allée de la Grande Voierie.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1933, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Quételart Louis
      Quételart Louis

      Louis Quételart (Berck (Pas-de-Calais), 1888 - Le Touquet-Paris-Plage (Pas-de-Calais), 1950) est un architecte français. D'origine modeste, à l'âge de quatorze ans, il entre dans l'un des trois cabinets d'architecte berckois, le cabinet Gaston Bellêtre, spécialisé dans la construction de résidences balnéaires. Il poursuit sa formation dans l'entreprise Charbonnier à Berck. À dix-neuf ans, il devient collaborateur de l'agence d'Albert Pouthier à Paris-Plage, qui construit des résidences balnéaires de luxe au Touquet. Il y fait rapidement ses preuves et devient chef de projet. Il apprend le métier d'architecte sur le terrain mais n'en a pas le diplôme.

      Après la Première Guerre mondiale, Louis Marie Cordonnier, ayant croisé et apprécié Louis Quételart au Touquet-Paris-Plage, lui propose de s'associer avec Pierre Ragois dans le cadre des reconstructions des régions libérées, Pierre Ragois usant de sa qualité d'architecte diplômé du gouvernement et Louis Quételart de ses connaissances de la région et des entreprises locales. Fin 1919, ils installent leur agence à Béthune. Pierre Ragois, fort occupé par ses dossiers parisiens, fait appel moins d'un an plus tard à un jeune architecte diplômé, André Pavlovsky pour compléter l'équipe et finalement le remplacer. En 1930, le cabinet compte une dizaine de collaborateurs. Il est l'auteur de nombreux édifices, parmi lesquels une centaine de villas au Touquet-Paris-Plage dont une vingtaine figurent à l'inventaire général du patrimoine culturel, voire au titre des monuments historiques.

      Ayant participé activement à la création de l'ordre des architectes, Louis Quételart est nommé le 5 août 1941 architecte agréé pour la reconstruction sous le numéro 1 624. Il est membre de l'Union syndicale des architectes français et de la Société régionale des architectes du Nord de la France. Les dernières années de sa vie sont marquées par deux bâtiments qui sont devenus emblématiques du Touquet-Paris-Plage : le plongeoir de la piscine et le phare. Il est également l'auteur des bancs publics verts et blancs, de chaque côté desquels sont intégrées des jardinières et que l'on retrouve sur la digue et dans toutes les avenues en forêt.

      Louis Quételart a inventé le « style touquettois moderne » caractérisé par de vastes toitures, des doubles pignons, des retombées d'arcs sans piédroits, des oculi… Son style a tant marqué qu'on parle de « villa Quételart ». Dès l'année 1929, le magazine L'Illustration lui consacre plusieurs pages à l'occasion d'un article rédigé par Léandre Vaillat ayant pour objet les villas, chaque dessin ou photographie de villa étant assorti de son plan masse.

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      architecte attribution par source
    • Auteur : maçon attribution par source
    • Personnalité : commanditaire attribution par source

L'entrée principale de la propriété est située rue de l'Église, mais une allée sinueuse contourne une parcelle voisine pour conduire à un portail secondaire, avec porte piétonne et porte cochère, ouvrant dans l'axe de la route de Fransu.

La demeure est construite au centre d'une vaste parcelle située entre la rue de l'Église et l'allée de la Grande Voierie. Au sein d'un jardin paysager, est groupé de façon assez harmonieuse un ensemble de quatre bâtiments construits en brique, en ciment enduit ou en faux pan de bois, et couverts de tuile.

Séparées par un passage qui permet d'accéder à l'entrée arrière des garages, la dépendance de jardin et le bâtiment abritant à l'origine le garage à automobiles, le logement du gardien et la laverie délimitent la partie nord de la propriété. Le dernier bâtiment est relié perpendiculairement à la façade antérieure du logis par une arcade formant un passage. Devant le logis est aménagé un carré délimité par des murets de brique et une arcature reliée au garage.

Les élévations du logis présentent des décrochements et des pignons en faux pan de bois, et le corps de logis principal est relié à l'avant comme à l'arrière aux pavillons et bâtiments annexes par des passages couverts, arcades et ailes en retour d'équerre. La maison d'habitation est centrée sur un hall largement éclairé sur deux niveaux sur le jardin, et où un escalier droit mène à une mezzanine.

Dans le prolongement de la façade sur jardin, un passage couvert avec retour délimite un patio fermé par le pavillon d'invités. Dans l'angle intérieur, une tourelle d'escalier hexagonale mène à l'étage de comble où se situent deux chambres et leurs sanitaires.

  • Murs
    • brique
    • faux pan de bois
    • enduit partiel
  • Toits
    tuile mécanique
  • Étages
    en rez-de-chaussée, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon couvert
    • appentis pignon couvert
    • toit à deux pans pignon couvert
    • toit à longs pans croupe
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit cage ouverte, en charpente
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis sans jour en charpente
  • Jardins
    groupe d'arbres, pelouse, prairie ornementale
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Sites de protection
    site inscrit
  • Précisions sur la protection

    L'ancienne prairie située entre l'alignement de charmes et l'allée de la Grande Voirie fait partie de l'ensemble inscrit le 30 mars 1982 sur la liste des sites pittoresques du département de la Somme.

Cette propriété au parti intéressant opère la synthèse entre la villa de "style touquettois moderne", dont Louis Quételart est l'un des représentants majeurs, et le cottage anglais qui a formé une des principales sources d'inspiration de l'architecture balnéaire de l'entre-deux-guerres.

Documents d'archives

  • AD Somme. Série P ; 3 P 671/4. Ribeaucourt. Matrice des propriétés foncières, 1838-1914.

  • AD Somme. Série P ; 3 P 671/5. Ribeaucourt. Matrice des propriétés non-bâties, 1914-1936.

  • AD Somme. Série P ; 3 P 671/7. Ribeaucourt. Matrice des propriétés bâties, 1911-1936.

  • Archives privées. Ribeaucourt. Projets pour la villa de madame de Berny, par Louis Quételart, 1931-1935.

Bibliographie

  • KLEIN, Richard. La Côte d'Opale des années trente. Le Touquet Paris-Plage. Paris : Norma/IFA, 1994.

    p. 93-152
  • INVENTAIRE GENERAL DU PATRIMOINE CULTUREL. Région PICARDIE. Le Val de Nièvre, un territoire à l'épreuve de l'industrie. Réd. Frédéric Fournis, Bertrand Fournier, et al. ; photogr. Marie-Laure Monnehay-Vulliet, Thierry Lefébure. Lyon : Lieux Dits, 2013. (Images du patrimoine ; 278).

    p. 83

Documents figurés

  • Propriété de Madame de Berny. Projet de villa. Façade principale, dessin à l'encre sur papier par Louis Quételart, architecte, 24-07-1931 (arch. privées).

  • Propriété de Madame de Berny. Projet de villa. Façade postérieure, dessin à l'encre sur papier par Louis Quételart, architecte, 24-07-1931 (arch. privées).

  • Propriété de Madame de Berny. Projet de villa. Façade latérale gauche, dessin à l'encre sur papier par Louis Quételart, architecte, 24-07-1931 (arch. privées).

  • Propriété de Madame de Berny. Projet de villa. Façade latérale droite, dessin à l'encre sur papier par Louis Quételart, architecte, 24-07-1931 (arch. privées).

  • Propriété de Madame de Berny. Projet de villa. Coupe transversale, dessin à l'encre sur papier par Louis Quételart, architecte, 24-07-1931 (arch. privées).

  • Propriété de Madame de Berny. Projet de villa. Rez-de-chaussée, dessin à l'encre sur papier par Louis Quételart, architecte, 24-07-1931 (arch. privées).

  • Propriété de Madame de Berny. Projet de villa. Etage, dessin à l'encre sur papier par Louis Quételart, architecte, 24-07-1931 (arch. privées).

  • Madame de Berny. Transformation façade principale, dessin au crayon sur papier par Louis Quételart, architecte, 02-09-1931 (arch. privées).

  • Madame de Berny. Transformations. Façade latérale droite. Façade postérieure, dessin au crayon sur papier par Louis Quételart, architecte, 03-09-1931 (arch. privées).

  • Madame de Berny. Transformations. Plan du rez-de-chaussée. Plan du premier étage, dessin au crayon sur papier par Louis Quételart, architecte, 02-09-1931 (arch. privées).

  • Propriété de Madame de Berny à Ribeaucourt. Esquisse pour le hall, dessin au crayon par Louis Quételart, architecte, 24-10-1931 (arch. privées).

  • Détail du coin salon à dessiner, dessin au crayon par Louis Quételart, 15-12-1931 (arch. privées).

  • Madame de Berny à Ribeaucourt. Elévation. Plan, dessin à l'encre sur papier par Louis Quételart, architecte, 12-10-1934 (arch. privées).

  • Propriété de Madame de Berny à Ribeaucourt. Coupe et façade, dessin à l'encre sur papier par Louis Quételart, architecte, 10-03-1931 (arch. privées).

  • Madame de Berny. Façades et plans, dessin à l'encre sur papier par Louis Quételart, architecte10-03-1935 (arch. privées).

  • Madame de Berny, dessin au crayon sur papier par Louis Quételart, architecte, 11-03-1935 (arch. privées).

  • Propriété Madame de Berny à Ribeaucourt. Maison du concierge. Façades et coupes, dessin à l'encre sur papier par Louis Quételart, architecte, 18-09-1931 (arch. privées).

  • Propriété Madame de Berny à Ribeaucourt. Maison du concierge. Plans, dessin à l'encre sur papier par Louis Quételart, architecte, 18-09-1931 (arch. privées).

  • Propriété de Madame de Berny. Projet d'aménagement des bâtiments du concierge et du jardinier, dessin au crayon sur papier par Louis Quételart, vers 1931 (arch. privées).

  • Propriété Madame de Berny à Ribeaucourt. Porche d'entrée, dessin à l'encre sur papier par Louis Quételart, 20-10-1931 (arch. privées).

  • Propriété de Madame de Berny à Ribeaucourt. Jardin, dessin à l'encre sur papier par Louis Quételart, 21-09-1931 (arch. privées).

  • Propriété de Madame de Berny à Ribeaucourt. Détails de jardin, dessin à l'encre sur papier par Louis Quételart, architecte, 15-03-1932 (arch. privées).

  • Ribeaucourt (Somme). Le chalet de M. de Berny, carte postale, Damervalle photographe, années 1930 (coll. part.).

  • Ribeaucourt. Villa de Mme de Berny, carte postale, édition Le Priez à Ribeaucourt, avant 1936 (coll. part.).

  • Ribeaucourt. Foyer Sainte-Anne, carte postale, Maillard éditeur, Vogue photographe, vers 1955-1960 (coll. part.).

  • Ribeaucourt (Somme). Foyer Sainte-Anne, carte postale, Combier Imprimeur Macon (CIM) éditeur, vers 1960 (coll. part.).

Date(s) d'enquête : 2011; Date(s) de rédaction : 2011
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Fournis Frédéric
Fournis Frédéric

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France.

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