En 1859 monsieur Lescornez sollicite l'autorisation d'ériger une brasserie avec machines et générateurs (d'une puissance de quinze chevaux) sur sa propriété sise rue de Flandre à Armentières puis, en 1910, celle d'y établir un dépôt d'essence.

Lors des très fortes inondations de 1894, la Lys en crue ayant souillé les puits, Paul Lescornez fait installer à ses frais, tout le long de la rue de Flandre, une canalisation de surface pour distribuer gratuitement à la population les eaux en excès du forage de sa brasserie, évitant ainsi les épidémies.

Détruite lors de la Première Guerre mondiale, elle est reconstruite en béton armé entre 1923 et 1924. Les archives Hennebique détaillent le nom des protagonistes : les commanditaires sont les frères Lescornez ; les plans sont signés de l'architecte A. Zimmermann et la construction est menée par l'entreprise Maurice Debosque, concessionnaire Hennebique, sous la supervision de l'ingénieur Delmère.

Un entrefilet de la Revue générale du froid et des industries frigorifiques, daté de février 1931, annonce que "la Société des brasseries Motte-Cordonnier va absorber l'importante brasserie Lescornez". Le cadastre de 1935 atteste nommément de ce rachat. Rapidement la production de bière y est abandonnée. Les Établissements Motte-Cordonnier y développent alors le commerce de vin et limonade.

L'édifice est complètement détruit à la fin des années 1970. Il n'en reste, en 1988, que le logement patronal Lescornez qui lui-même disparait vers 2008.