Dossier d’œuvre architecture IA00067091 | Réalisé par
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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  • inventaire topographique, canton de Villers-Cotterêts
Église paroissiale Saint-Martin
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes Retz-en-Valois - Villers-Cotterêts
  • Commune Oigny-en-Valois
  • Adresse ruelle de la Ferme , rue des Bourgeois
  • Cadastre 1835 B1 127, 128  ; 1987 B2 114, 115
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Saint-Martin
  • Parties constituantes non étudiées
    cimetière

La rareté des archives d'Ancien Régime se rapportant à l'église Saint-Martin d'Oigny-en-Valois ne permet pas d'en suivre l'évolution architecturale avec précision. Les chapiteaux à crochets du chœur, ornés de feuilles, plaident en faveur d'une construction effectuée à l'extrême fin du XIIe siècle ou au début du XIIIe siècle. À cette époque, l'édifice est probablement de forme rectangulaire et est constitué seulement d'un chœur et d'une nef. C'est ce que suggère l'observation de la façade, sur laquelle se détache encore nettement l'un des anciens contreforts sud de la nef, englobé aujourd'hui dans le mur ouest de l'unique bas-côté. Au début du XVIe siècle - d'après le tracé du remplage des baies et le style du panneau de vitrail conservé -, une chapelle consacrée à la Vierge, et probablement réservée à la famille seigneuriale, est édifiée contre le côté sud du chœur sur lequel elle ouvre par une arcade. Sa maçonnerie réutilise sans doute quelques éléments du mur détruit du chœur, comme semblent l'indiquer les traces de peinture rouge et ocre, représentant en particulier un décor en faux appareil, qu'on distingue à l'extérieur d'un des murs de la chapelle. Peu après, peut-être dans le deuxième quart du XVIe siècle, la nef est agrandie au sud par un bas-côté avec lequel elle communique par trois hautes arcades.

L'église a probablement été dotée d'une sacristie vers la fin de l'Ancien Régime (XVIIe ou XVIIIe siècle), puisque le desservant la mentionne en 1805, dans le questionnaire relatif à l'état de sa paroisse. Cette sacristie était alors située au nord du chœur, comme en témoignent le plan-masse du monument inclus dans le plan cadastral de 1835 et la porte murée qu'on remarque en faisant la visite extérieure de l'édifice.

Les réponses portées par le curé dans le document qui vient d'être cité montrent qu'au tout début du XIXe siècle, le gros œuvre de l'église est en assez bon état. Seule la couverture exige des réparations. Les délibérations du conseil municipal attestent qu'elle en reçoit à plusieurs reprises, ainsi que le clocher, dans le courant du XIXe siècle. En 1842, le conseil municipal propose en outre de faire construire un plafond au-dessus de la nef et du bas-côté, à la place "des vieilles planches qui y sont clouées et qui menacent ruine", modification qui est réalisée en 1844-1845.

Le 15 mai 1862, le conseil municipal constate non seulement la forte dégradation de la toiture, mais aussi la détérioration des "piliers" - sans doute les contreforts - situés au nord de l'édifice, ce qui contribue à faire pénétrer l'humidité dans l'église et surtout dans la sacristie qualifiée d'"inhabitable". La sacristie a donc été reconstruite au sud de la chapelle de la Vierge au cours de la décennie suivante, puisque le dessin d'un certain Barbier (?), daté du 19 avril 1872, la représente à son actuel emplacement (d'après un article publié dans le Bulletin municipal d'Oigny).

La Première Guerre mondiale endommage le monument. Il semblerait toutefois, à la lecture du devis descriptif dressé par l'architecte parisien Frédéric Bertrand, que la maçonnerie ait peu profondément souffert, à l'exception du mur de soutènement et de clôture du cimetière qui se révèle disloqué. Les principaux dégâts de l'église concernent surtout la toiture et le vitrage. Bien que les délibérations du conseil municipal ne contiennent pas de précisions sur la progression de la restauration de l'église, on peut la placer dans le courant des années 1920, décennie au cours de laquelle les bâtiments communaux ont été entièrement restaurés par la Société coopérative de Reconstruction d'Ancienville, Faverolles, Fleury et Oigny, sous la direction de l'architecte Frédéric Bertrand.

Le plafond du bas-côté sud a été remplacé dans la seconde moitié du XXe siècle par un lambris de couvrement. Et le plafond de la nef a été supprimé dans le premier quart du XXIe siècle, laissant apparaître les poutres qui soutiennent le plancher du comble.

  • Période(s)
    • Principale : limite 12e siècle 13e siècle, 1er quart 16e siècle
    • Principale : 2e quart 16e siècle , (incertitude)
    • Secondaire : 17e siècle , (incertitude)
    • Secondaire : 18e siècle , (incertitude)
    • Secondaire : 3e quart 19e siècle
    • Secondaire : 2e moitié 20e siècle

Le plan de l'église Saint-Martin d'Oigny-en-Valois, relevé par Étienne Moreau-Nélaton, est celui d'un édifice de plan allongé, qui comprend une nef de trois travées, suivie d'un chœur s'achevant à l'est par un sanctuaire à chevet plat. La nef est bordée au sud par un collatéral, qui ouvre à l'est sur l'unique chapelle de l'église - sans doute l'ancienne chapelle seigneuriale -, édifiée au sud du chœur et communiquant aussi avec lui. La sacristie s'appuie contre le mur-pignon sud de cette chapelle. Le clocher surplombe la troisième travée de la nef. Le terrain de l'ancien cimetière entoure entièrement l'église, plus étendu néanmoins à l'ouest et au sud.

L'église est bâtie à l'aide d'un appareil mixte de calcaire et de grès, unissant des pierres de taille et des moellons. Seule la sacristie est construite en pierre de taille calcaire disposée en lits réguliers. La couverture est entièrement réalisée en tuile plate, à l'exception du petit clocher de charpente, protégé par un essentage d'ardoise et par un toit d'ardoise.

À l'intérieur, la nef - longtemps plafonnée - est actuellement (2016) surmontée par des poutres sur lesquelles repose le plancher du comble. Sur le bas-côté sud, règne un lambris de couvrement qui laisse la charpente apparente. Le chœur et la chapelle sud sont voûtés d'ogives.

La nef et le bas-côté attenant sont surmontés d'un toit à longs pans et pignon découvert. Des toits à deux pans et pignon découvert recouvrent le chœur et la chapelle sud. La sacristie est protégée par un toit à deux pans et croupe. Enfin, un toit en pavillon coiffe le clocher.

  • Murs
    • calcaire moyen appareil
    • calcaire moellon
    • grès moellon
    • appareil mixte
    • bois essentage d'ardoise
  • Toits
    tuile plate, ardoise
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    2 vaisseaux
  • Couvrements
    • voûte d'ogives
    • lambris de couvrement
  • Couvertures
    • toit en pavillon
    • toit à longs pans pignon découvert
    • toit à deux pans croupe
    • noue
  • État de conservation
    restauré
  • Techniques
    • sculpture
    • menuiserie
    • menuiserie
    • vitrail
  • Précision représentations

    Le seul décor sculpté de l'église a été confié à des feuillages qui recouvrent les chapiteaux et la clef de voûte du chœur. Un lambris de demi-revêtement en menuiserie - en cours de dépose - court le long du mur nord de la nef et du chœur.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • AD Aisne. Série R (Affaires militaires) ; sous-série 15 R (Dommages de guerre) : 15 R 1573. Propriétés de la commune d'Oigny ; devis descriptif des dommages de guerre, dressé par l'architecte Frédéric Bertrand, p. 7-9.

    Dossier 6566
  • AC Oigny-en-Valois : Registre des délibérations du Conseil municipal (9 octobre 1836-1870).

    Séances des 8 mai 1842 (n° 90), 24 mars 1844 (n° 114), 12 mai 1845 (n° 136), 15 mai 1862 (n° 382).
  • A Évêché Soissons. Série F (discipline diocésaine) ; sous-série 3 F : Questionnaire préparatoire à la visite des paroisses (1805). Archidiaconé de Soissons. Doyenné de Villers-Cotterêts.

    Commune d'Oigny.

Bibliographie

  • CHRONIQUE DU PASSÉ [l'église]. Oigny-en-Valois [bulletin municipal], 1987, [non paginé].

  • HOULLIER, Abbé Pierre. État ecclésiastique et civil du diocèse de Soissons. Compiègne : Bertrand, Imprimeur du Roi ; Paris : Mérigot jeune, Libraire, 1783.

    p. 313-314.
  • MICHAUX, Alexandre. Histoire de Villers-Cotterêts. La ville, le château, la forêt et ses environs. Deuxième édition, augmentée et mise au courant des événements jusqu'en 1885. Paris : Marchal et Billard, libraires-éditeurs, 1886.

    p. 176-177.
  • MOREAU-NÉLATON, Étienne. Les Églises de chez nous. Arrondissement de Soissons. 3 volumes. Paris : H. Laurens, 1914.

    t. 2, p. 355.

Périodiques

  • LECLERCQ DE LAPRAIRIE, Jules-Henri. Répertoire archéologique de l'arrondissement de Soissons. Canton de Villers-Cotterêts. Bulletin de la société archéologique, historique et scientifique de Soissons, 1862, t. 16, 9e séance, lundi 6 Octobre 1862, p. 178-203.

    p. 192.

Documents figurés

  • Oigny-en-Valois, plan cadastral parcellaire [cadastre napoléonien], section B du Village en deux feuilles, 1ère feuille du N° 1er au N° 151, encre et aquarelle sur papier à dessin, [1835], 1/2500 (AC Oigny-en-Valois).

  • Église de Oigny, dessin au crayon et à l'encre, par Amédée Piette, dessinateur, 31 mai 1875 (AD Aisne : 8 Fi Oigny 1).

  • OIGNY. Plan, impr. photoméc., par Étienne Moreau-Nélaton, dessinateur, vers 1914. In : MOREAU-NÉLATON, Étienne. Les Églises de chez nous. Arrondissement de Soissons. Paris : H. Laurens, 1914, t. 2.

  • OIGNY. Façade Sud, impr. photoméc., par Étienne Moreau-Nélaton, photographe, 28 août 1911. In : MOREAU-NÉLATON, Étienne. Les Églises de chez nous. Arrondissement de Soissons. Paris : H. Laurens, 1914, t. 2, fig. 580.

  • OIGNY (Aisne) - L’Église et le Château, carte postale, Béfort-Dupuis, imprimeur à La Ferté-Milon, [vers 1918] (coll. part.).

Date(s) d'enquête : 1985; Date(s) de rédaction : 1989, 2016
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
(c) Département de l'Aisne
(c) AGIR-Pic
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

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