Dossier d’œuvre architecture IA59002199 | Réalisé par
Luchier Sophie
Luchier Sophie

Chercheur de l'Inventaire général du patrimoine culturel.

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  • inventaire topographique, PNR Scarpe-Escaut
Le village de Lecelles
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) Parc naturel régional Scarpe-Escaut

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération de la Porte du Hainaut - Saint-Amand-les-Eaux
  • Commune Lecelles

A l'époque celte, la rive gauche de Lecelles était occupée par la tribu des Ménapiens (gaulois belges) sur le village de Gonsiniacas et sur la rive droite étaient installés les Atrebates (gaulois francs). Pendant la conquête romaine, un retranchement romain fut installé à côté de l'actuel lieu-dit Pont des Turcs et une villa dans le village voisin de Maulde. Un monastère fut créé au Pont des Turcs, ayant la tutelle sur le village de Gonsiniacas sauf sur les fermes de Dombrie, Choques, Wabimpré, qui étaient rattachées à Rongy, dont le bois allait jusqu'à Wabimpré. Le monastère fut transformé en cella puis détruit par les Normands. Une église dédiée à saint Denis fut implantée au lieu-dit Vieille Eglise dès le 10e siècle. Jusqu'au 13e siècle, Lecelles dépend de la seigneurie de Saint-Amand, au sein du Tournaisis, châtellenie flamande du comté de Flandre. En 1297, le Tournaisis est annexé par le roi Philippe le Bel (1285-1314), le traité de Pontoise (1312) établit une nouvelle unité administrative, le bailliage du Tournaisis et de Lille-Douai-Orchies, puis est créé en 1383 le bailliage du Tournaisis dépendant du comté du Hainaut. Lors du traité de Madrid (1526), la commune est rattachée au comté de Flandre, sous la souveraineté espagnole. C'est à cette époque que s'installe une communauté protestante, en 1566. Le premier temple est reconstruit en 1717 puis en 1862. Le traité d'Aix-la-Chapelle (1668) annexe la Flandre, le Tournaisis et la châtellenie d'Ath (retirée un an plus tard), formant ainsi l'intendance de la Flandre wallonne, annexée au royaume de France. Le village actuel de Lecelles s'est développé à partir du milieu du 18e siècle, après la reconstruction de l'église paroissiale à son emplacement actuel, autour duquel un noyau s'est constitué.

  • Période(s)
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 20e siècle

L'orientation NO-SE de la rivière de l'Elnon traversant le village de Lecelles, rejoignant le Décours, a conditionné l'implantation du bâti depuis son origine le long de chemins implantés selon le même axe, séparés par les champs et cultures. C'est ainsi que nous avons toujours des visions larges composées de champs puis d'alignements de bâti (Doc. 1, 2) (Fig. 3). Quelques changements sont intervenus depuis la fin du 18e siècle. La disposition du bâti actuel en noyaux éclatés se comprend à la lecture d'archives et de plans cadastraux, qui éclairent le développement du village depuis le milieu du 18e siècle. En effet, l'ancienne église (Doc. 4), construite à proximité des lieux-dits la Vieille Eglise et le Pont des Turcs, était l'objet d'inondations fréquentes qui ont abouti à la construction d'une nouvelle église en 1759 et du presbytère, à leur emplacement actuel, autour desquels s'est développé le noyau actuel (Doc. 5). La rivière de l'Elnon coupait le village en deux. Au nord, les rues de Lasson (Doc. 6), des Fèves, la rue Bouchart - qui fait la liaison avec la rue de Chorette et la route de Tournai - étaient déjà composées de quelques alignements. Vers 1804, le maire demande au préfet la construction d'un pont sur l'Elnon (AD Nord, série O 338/98), expliquant que "la commune est divisée en deux par l'Elnon sur la longueur de 5 quarts de lieu... Il n'existe qu'un pont pour les cultivateurs ; le pont de Coutan... Jusqu'à l'époque de l'invasion de l'ennemi, il a existé un autre pont en pierre dit le pont des Turcs [qui] à cause de son peu de largeur ne permettait d'autre communication d'une rive à l'autre qu'avec chevaux et brouettes. Ce pont a été détruit par les Prussiens". Le pont des Turcs est reconstruit en 1870 et un autre pont est construit en 1883. Le long de l'actuelle route de Roubaix, le cadastre de 1805 indique la présence d'un alignement de quelques maisons et fermes entre la ferme de Flamsart (près de l'église, et le ruisseau du Robreux où la rue rejoignait le lieu dit le Roteleux, petit hameau isolé aujoud'hui. Une liaison a été établie entre la route de Roubaix et la rue du Grand Chemin (cense du Plus Fin) (Doc. 7). La route de Roubaix a été lotie de maisons élémentaires et de fermes à cour ouverte (vers Rumegies) au 19e siècle, de maisons de maître au début du 20e siècle (à proximité du centre) et d'habitat pavillonnaire à la fin du 20e siècle. Le quartier du Point du Jour, situé à l'extrémité de la route de Roubaix et relié à Saint-Amand-les-Eaux, date de la seconde moitié du 19e siècle. Au sud, les actuels lieux-dits du Merdinchon, Bourbetin et Rue Baudouin existent sur le cadastre de 1805 et ont été peu modifiés depuis : les fermes présentes en 1805 se sont agrandies pendant la seconde moitié du 19e siècle essentiellement. Le carrefour de la rue Baudouin et de la rue du Grand-Sart conserve un ensemble de maisons à pans coupés qui rappellent les anciens estaminets. C'est l'établissement de la rue Neuve - qui n'était qu'un chemin permettant l'accès à la sucrerie Bouchart installée en 1864 - et son prolongement (rue Neuve prolongée) vers la rue du Grand Chemin à la fin du 19e siècle (?) qui facilite la circulation. A l'angle de la rue des Fèves et de la rue Neuve, la mairie et l'école de filles sont établies dans une ancienne maison patronale de tanneur en 1901, créant ainsi un second noyau. Cet ensemble est complété par la salle des fêtes construite dans les années 1950 à côté de la mairie (Fig. 8). Le quartier de la gare a été loti pendant le dernier quart du 19e siècle ; un ensemble de fermes s'organise autour de la gare et d'un estaminet, aujourd'hui inoccupé (Doc. 9).

Documents d'archives

  • AD Nord : Série P (cadastre) : P30/192 (1805).

  • AD Nord : Série P (cadastre) : P31/ 598.

Bibliographie

  • DUVOSQUEL, Jean-Marie (dir.). Albums de Croÿ, Tome XI Tournai-Tournaisis. Bruxelles : Crédit Communal de Belgique, 1991.

Date(s) d'enquête : 2003; Date(s) de rédaction : 2004
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
(c) Parc Naturel Régional Scarpe-Escaut
Luchier Sophie
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Chercheur de l'Inventaire général du patrimoine culturel.

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