Dossier d’œuvre architecture IA59002477 | Réalisé par
Oger-Leurent Anita
Oger-Leurent Anita

Chercheur au service régional de l'Inventaire général du patrimoine culturel.

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  • inventaire topographique, Condé-sur-l'Escaut
Maison, actuellement laboratoire d'analyses médicales
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération Valenciennes Métropole
  • Commune Condé-sur-l'Escaut
  • Lieu-dit Condé-sur-l'Escaut centre
  • Adresse 45 rue Gambetta
  • Cadastre 1826 D1 194  ; 1875 D2 396, 397 ; 2010 AR 392
  • Dénominations
    maison
  • Destinations
    laboratoire d'analyses médicales

L'ancre sculptée sur l'allège de la travée centrale en façade, qui accompagne la date de 1785, indique le lien qu'entretenait le commanditaire (inconnu à ce jour) avec l'univers de la batellerie particulièrement prospère à Condé au XVIIIe siècle. Cette maison abrite maintenant un laboratoire d'analyses médicales.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 18e siècle
  • Dates
    • 1785, porte la date

La maison proprement dite s'élève en front-à-rue ; lui succèdent en profondeur une cour (maintenant couverte), puis un deuxième petit corps de bâtiment en fond de parcelle. La maison comprend un sous-sol, un rez-de-chaussée, un étage carré et un étage de comble. Le sous-sol s'étend sur deux salles voûtées en berceau (enduit) et dallées, se développant perpendiculairement à la rue.

Le rez-de-chaussée est couvert par des voûtes à la picarde (voûtement consistant en une succession de voûtains de briques parallèles entre eux et retombant sur des solives) sous lesquelles se trouvait accroché un plafond avant les travaux de transformation en laboratoire. L'étage de comble est éclairé sur la rue par une lucarne. La toiture à longs pans est couverte de tuiles flamandes mécaniques.

La façade se développe sur trois travées, la porte étant située à droite. Elle est entièrement élevée en pierre calcaire grise mais doublée sur l'intérieur de la maison par une maçonnerie de brique. Cette élévation en pierre présente la particularité d'utiliser des monolithes de grandes dimensions, soit en "poteaux" verticaux ou horizontaux, soit en "plaques" ; chacun des éléments structurel de la façade correspond à un élément de pierre. Les trumeaux en particulier sont constitués de "poteaux" en pierre reposant, au rez-de-chaussée, sur des joints de plomb. L'articulation est soulignée par une modénature discrète, les six agrafes des clefs d'arcs faisant une saillie plus prononcée. Les baies sont couvertes par des arcs segmentaires. La corniche, formée d'une pierre monolithe, est travaillée en talon et doucine. La lucarne est elle aussi en pierre. Les traces d'outil sont nettement visibles, notamment sur le soubassement.

L'austérité et la minéralité de l'ensemble étaient, avant les aménagements contemporains, adoucie par des volets articulés en bois et des menuiseries à boudins et petits bois encore visibles sur un cliché de 1969 (Conservation régionale des Monuments historiques). La façade arrière, donnant sur la cour couverte, est actuellement enduite ; dans le petit corps de bâtiment de fond de parcelle, la pièce est couverte par un plafond de poutres et solives.

  • Murs
    • calcaire
    • brique
  • Toits
    tuile flamande mécanique
  • Étages
    sous-sol, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
    • voûte en berceau
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • ancre
    • agrafe
  • Précision représentations

    Décor en façade.

  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH partiellement, 2007/02/05
  • Précisions sur la protection

    Les façades et toitures (cad. AR 392) : inscription par arrêté du 5 février 2007

  • Référence MH

Le mode constructif de la façade de cet édifice, rendu possible par les qualités physiques de la pierre, s'avère être un unicum à Condé ; elle appartient cependant à une typologie de maisons urbaines caractéristique du Hainaut septentrional à l'époque moderne (Mons en particulier, Ath, Leuze). La diffusion du modèle a sans doute accompagné le transport des matériaux par l'Escaut, d'autant plus que l'on peut supposer que le maître d'ouvrage, lié au monde de la batellerie, n'ignorait pas les caractères de la construction en usage en dehors de Condé. Par ailleurs, cette maison est révélatrice de la diversité de la manière de bâtir à Condé au XVIIIe siècle : en effet le Règlement échevinal de 1752 sur la manière de construire, s'il oblige les propriétaires à déposer une demande d'autorisation de bâtir et à se conformer à un alignement sur rue, n'impose aucun modèle de façade.

Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2006, 2024
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Oger-Leurent Anita
Oger-Leurent Anita

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