L'îlot 1 est mis en promotion en 1973 auprès de la SOGES, promoteur, qui s'associe aux architectes Michel Andrault et Pierre Parat.

Le programme comprend 109 logements en habitat intermédiaire, en accession à la propriété (PSI : Prêts Spéciaux Immédiats), de type II, III, V et VI. La densité brute est fixée à 47 logements à l'hectare. La capacité de stationnement est de 180 places, dont 125 garages couverts. En complément des habitations un Local Collectif Résidentiel (LCR) est prévu.

Pour cette opération les architectes reprennent leur Modèle Innovation "Maisons Gradins Jardins". Les Modèles Innovation sont des procédés et modules de construction industrialisés, élaborés par des groupements d’architectes, ingénieurs, bureaux d’études et entreprises. Agréés par l’État dans le cadre des politiques favorisant l’industrialisation, l’innovation et la qualité dans la construction, ils sont ensuite utilisés dans diverses opérations de logements, partout en France. Trois campagnes de concours ont lieu - 1973, 1974 et 1975 – à l’issue desquelles 31 modèles sont agréés.

Le Modèle Innovation "Maisons Gradins Jardins" (M.G.J.) est un système de construction reposant sur la combinaison tridimensionnelle de modules de logements préfabriqués, élaboré à la fin des années 1960 et lauréat du concours Modèle Innovation de 1973. Au niveau national ce modèle sera décliné en 53 opérations, équivalent à 619 logements. À Villeneuve d'Ascq le modèle des Maison Gradins Jardins est utilisé tout d'abord en combinaison linaire, dans les îlots 11 et 12 du Château (1975). On retrouve cette organisation modulaire dans la résidence Cléopâtre (îlots 40 et 41) du quartier de la Cousinerie (1979).

Pour l'îlot 1 de ce quartier du Château, Michel Andrault et Pierre Parat choisissent d'organiser les modules constructifs sous forme pyramidale, comme à Epernay (1969) et Villepinte (1970). Relevant de l'habitat intermédiaire, Les Pyramides sont présentées comme des "maisons individuelles superposées". Les modules de logements y sont combinés en immeubles dont les formes générales et les volumes (ici la pyramide) créent une composition urbaine originale. Les garages, les communs et parties techniques au cœur des édifices. Les appartements, tous pourvus d'un jardin de plain-pied ou d'une terrasse ou "jardin suspendu " de 35 m2, sont accessibles à la fois par une desserte commune intérieure et par des escaliers extérieurs privatifs.

Le LCR, dit Chanteclerc, est traité à part, dans un édifice réalisé par l'assemblage des mêmes modules que ceux utilisés pour les logements, mais cette fois pourvu d'un toit à 4 pans. Il accueille actuellement une association.

La livraison a lieu en juillet 1976.

Bien que leur commercialisation n'ait pas été aisée, Les Pyramides deviennent rapidement une des réalisations emblématiques de la ville nouvelle et donnent finalement leur nom à l'opération, initialement baptisée les Terrasses du Lac.