Devenu rapidement une des réalisations emblématiques de la ville nouvelle, le Hameau du Château I témoigne de la richesse des réflexions associant l'architecture modulaire et combinatoire à la conception de groupements denses de maisons individuelles. Visant à concilier intimité et collectif, individualisation de l'habitat et homogénéité architecturale et paysagère, le Hameau du Château I génère un paysage urbain original.

L'îlot 5 se développe sur un terrain de 1,38 ha qui s'avance en péninsule sur la rive nord-ouest du lac du Château. Il est bordé par le chemin piétonnier bordant le lac et à l'ouest par la rue Charles-le-Bon.

Organisé en impasse, le Hameau du Château I dispose d'un seul accès, situé sur la rue Charles-le-Bon. Les habitations sont réparties autour de l'allée Chenonceaux, courte voie de desserte à trois ramifications parallèles qui distribue les garages et places de stationnement. Le Hameau du Château I est tourné vers son centre ; les façades aveugles et les haies des jardins marquent la limite avec l'espace public périphérique (côté ouest, le trottoir de la rue Charles-le-Bon ; ailleurs, le chemin piétonnier). Cette limite avec l'extérieur est cependant poreuse puisque plusieurs maisons ont leur entrée directement sur la rue Charles-Le-Bon et que le chemin piétonnier pénètre à plusieurs endroits dans le groupement d'habitations, permettant de le traverser et illustrant le principe de continuité entre les espaces privés et publics.

Le Hameau du Château I présente un aspect compact et peu lisible vu du sol : tels des modules assemblés, les soixante maisons s’y imbriquent d'une façon régulière, en deux groupes d'orientation différente de part et d'autre de l'allée Chenonceaux. Centrées chacune sur leur patio, les habitations présentent sur l’extérieur des façades presque totalement aveugles. Semblable à une médina, l’ensemble forme une nappe continue de logements, relevant de l’architecture combinatoire. L’espace collectif central propre aux hameaux disparaît au profit d’un dédale de venelles et de placettes, où la végétation est omniprésente, et où la limite entre espace public et espace privé s'estompe.

Cherchant à préserver l'intimité des habitants tout en garantissant une forte densité au groupement, Jean-Pierre Watel utilise les possibilités combinatoires offertes par la maison en L : l'imbrication des maisons, dont les façades sont quasiment aveugles, permet de réserver à l'intimité familiale les patios, sur lesquels s'ouvrent les séjours, par l'intermédiaire de larges baies. Trois types de maisons à parement de brique et toit-terrasse sont déclinés et combinées : maisons de plain-pied, maisons de plain-pied à un étage et maisons sur garage (à un étage également), desservies par un escalier extérieur et une coursive. Leur imbrication permet d'atteindre des hauteurs de deux étages et ainsi donner du relief au hameau.

La densité atteinte est de quarante-trois logements par hectare.