Dossier d’œuvre architecture IA59005631 | Réalisé par
Tachet Nicolas (Rédacteur)
Tachet Nicolas

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France (2023).

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  • inventaire topographique, canton de Cassel
Ancienne église paroissiale Saint-Omer, dite "Sint Omaarskerkje"
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes de Flandre Intérieure-Cœur de Flandre Agglo - Hazebrouck
  • Commune Zermezeele
  • Adresse rue du Contour de l'Église
  • Cadastre 2024 AA 042
  • Précisions
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Genre
    de catholiques
  • Vocables
    Saint-Omer
  • Appellations
    Sint Omaarskerkje
  • Destinations
    église paroissiale
  • Parties constituantes non étudiées
    sacristie

La bibliographie consacrée à cet édifice est assez réduite. Les principaux éléments d'histoire s'établissent grâce au fonds de la bibliothèque du Comité Flamand de France, dont l'album des gravures Flahault. Les archives communales déposées aux AD Nord permettent de suivre la chronologie des travaux entre 1806 et 1926. En 1998, Christiane Lesage publie un article de synthèse sur l'édifice ; en 1999, Dominique Delgrange propose un article sur la pierre tombale du seigneur de la Wissche (publiés tout deux dans les Annales du Comité Flamand de France).

La première église romane et le Moyen Âge

La date de construction précise du premier sanctuaire, élevé en grès ferrugineux de Cassel, n'est pas clairement déterminée. Selon Christiane Lesage (LESAGE, 1998, p.28), la stylistique basilicale de l'église et les matériaux utilisés en confirmeraient l'origine romane (XIe ou XIIe siècle) . Selon l'auteur, l'église primitive est alors "flanquée de collatéraux assez bas, séparés par une suite de robustes arcades en plein cintre, percés dans des murs de moellons. Au nord du chœur, plus tardif, couvert d'une voute lambrissée ornée de blochets historiés, est venue s'ajouter au XVe siècle. une grande chapelle communiquant avec lui par deux grandes arcades reposant sur une colonne en pierre". Cette chapelle seigneuriale dénommée "chapelle de la Wissche" ou encore "chapelle Saint-Jacques" est réalisée en 1425. La commanditaire en est Marie, dame d'Auchelles (1429 †), veuve de François de Wissche (1413 †), pour abriter leur sépulture. De ce premier édifice médiéval, ne restent que les murs en grés ferrugineux de Cassel et la porte d'entrée. La chapelle de Wissche, du XVe siècle, est en bon état de conservation.

Les XVIe et XVIIe siècles : entre restaurations et transformations

En 1507, il est fait mention de la pose d'une cloche. En 1566, un incendie se déclare dans la tour à cause de la vétusté de l'édifice (et non en lien avec les troubles iconoclastes de l'été 1566). Le chœur de l'église daterait de 1567 (date portée) : il aurait donc été restauré dans son ensemble. La dégradation avancée de l'édifice est mentionnée en 1569 car le "service divin ne peut s'accomplir que sur quelques autels provisoires" (LESAGE, 1998, p. 26). En 1613, la tour est restaurée (une poutre porte une date ciselée "Surrexit MCDXIII"). L'année 1615 est une période de restauration majeure pour l'église qui voit le rehaussement de ses bas-côtés et la construction de nouvelles nefs. L'ensemble est réalisé en brique, ce qui permet (en rapport au grès roman) de visualiser clairement les constructions de cette période. La date 1615, réalisée en pierre calcaire, figure au fronton de l'église. La structure générale de l'église date donc des XVIe et XVIIe siècles.

Du XVIIIe s. à nos jours

Jusqu'en 1702, l'église est couverte de chaume et se trouve dans un état "pitoyable" comme en témoigne le procès de 1697 pendant à la cour du parlement de Tournai entre la communauté de Zermezeele et le commandeur de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem à Caëstre. Un procès est alors intenté aux décimateurs de l'église (les chanoines de l'église cathédrale de Boulogne et les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem), qui ne règlent que deux sixièmes des dimes, ce qui empêche de nouveaux travaux (LESAGE, 1998, p.31). L'édifice est couvert d'ardoise dans le courant du XVIIIe siècle.

L'année 1843 voit une reprise majeure des intérieurs : les murs sont décapés et réenduits, les plafonnages sont repris sur les voussures, le vernis est posé sur les boiseries et les autels sont peints. C'est à l'occasion de ces travaux que certains ornements sont envoyés au musée de Cassel pour y être conservés.

Entre 1865 et 1872, l'abbé Vancostenoble et Pierre-Jean Reumaux (alors maire de la commune) initient une nouvelle grande campagne de restauration à l'intérieur de l'église. Les travaux suivants sont recensés : pose d'une nouvelle cloche de 500 kg (1866), reprise du dallage en respectant les dalles funéraires existantes, rénovations des fonds baptismaux, remplacement des boiseries du chœur et des boiseries d'entrée, édification du retable sud (1868), création d'un autel monumental avec colonnes torses, restauration de l'autel Saint-Jacques (daté de 1547), implantation des stalles (1872) et pose des nouveaux vitraux (1873-1877) - dont P.-J. Reumaux fut l'un des donateurs (archives du Comité Flamand de France).

En 1926, la mairie et le conseil de la fabrique entreprennent des travaux de réfection du clocher de l’église par un marché de gré à gré passé entre le maire de Zermezeele (Camille Vandaele) et Joseph Weexsteen (maitre couvreur à Cassel). Les travaux comprennent le remplacement des ardoises et du voligeage (AD Nord ; 2 O 665 / 44). L'année suivante (1927) voit la réfection du calvaire présent en façade. La tête du Christ en bois était tombée depuis de nombreuses années mais le reste de la statue est alors en bon état. Un ouvrier de l'entreprise Spinetti remplace la partie manquante par un ajout en sapin rouge. Il ne subsiste quasiment rien du calvaire (mentionné dans les textes et représenté dans l'album Flahault) qui est originellement apposé sur le mur extérieur (ouest) de la chapelle de la Wissche.

L'année 2024 marque une nouvelle période de travaux pour l'église. Trois phases de restauration sont envisagées, pour une durée de dix-huit à vingt-quatre mois, et pour un coût estimé à un peu plus d’un million d’euros. La première phase concerne la réfection du clocher et la façade occidentale, la seconde : la nef et le chœur, la troisième : la rénovation de la chapelle seigneuriale. Les travaux occupent la maçonnerie, la charpente, le désamiantage, la couverture et les vitraux.

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age, 11e siècle, 12e siècle , daté par travaux historiques , (incertitude)
    • Secondaire : 1er quart 15e siècle , porte la date
    • Secondaire : 1er quart 16e siècle , porte la date
    • Secondaire : 1er quart 17e siècle , porte la date
  • Dates
    • 1425, daté par travaux historiques
    • 1567, porte la date
    • 1613, porte la date
    • 1615, porte la date

Située au pied du Mont Cassel, à l'extrémité ouest du territoire communal, l'église s'implante au pied d'une ancienne voie romaine. Elle est bordée par son cimetière et son enclos végétal, ainsi que d'un ensemble de maisons qui circonscrivent l'espace religieux.

De plan rectangulaire orienté sud-ouest / nord-est, dans lequel s’inscrit la nef, composée de trois vaisseaux et quatre travées sous une charpente unique à long pans couverte d'ardoise, elle se termine par un chevet en abside surmonté d'une croupe polygonale en couverture. Au sud, la chapelle de la Wissche s'intègre presque hors-œuvre à l’ensemble et dispose d’une toiture indépendante à long pans et pignons découverts. Enfin, la sacristie montée en brique rouge moderne et sommée d'une toiture à deux pans couverte de zinc, prolonge l’édifice dans sa partie la plus orientale.

La maçonnerie de l’édifice est constituée de blocs de grès ferrugineux et de brique rouge. Ces matériaux déterminent les différentes phases chronologiques de construction de l'église. Les élévations et percements attestent plusieurs phases de construction et de modifications.

La façade occidentale conserve une partie originelle médiévale de son élévation en grès ferrugineux de Cassel. L'entrée s'effectue par un portail en plein cintre. Des contreforts corniers englobent les angles nord et sud et indiquent la largeur du premier sanctuaire qui avait deux bas-côtés et un portail roman. Deux autres contreforts encadrent ce portail ; ils sont larges, peu épais et dans la partie supérieure se fondent dans le mur. La baie en arc brisé située directement au-dessus de celui-ci appartient également au premier édifice roman. Les élévations en brique rouge, dont un petit oculus, datent de 1615, millésime qui est figuré en pierre calcaire en haut du pignon découvert. Sous cette date, une rune en forme de croix de saint André est réalisée en briques vernissées. Un calvaire est adossé au mur à droite du porche. Une tribune d'orgue en bois est disposée sur la face intérieure.

Le vaisseau central se développe sur environ vingt-huit mètres, la nef est surmontée d'une fausse voûte en berceau plein cintre couverte en lambris (couvrement identique dans les deux autres nefs). La nef est séparée des bas-côtés par des colonnes simples à arcades en plein cintre. Le vaisseau se termine par un chœur polygonal à trois pans orné d'un maître-autel baroque et meublé de deux verrières. Le dernier pan est comblé et reçoit sur sa façade extérieure un calvaire (à l'arrière de l'église).

Le vaisseau sud consiste en cinq travées. Le mur est percé de sept baies agrémentées de vitraux. Les quatre baies de l'église sont voûtées en plein cintre et reçoivent une décoration alternant brique rouge et beige. Dans la continuité, les trois baies de la chapelle de Wissche sont en voûtés en arc brisé. Le pignon découvert, à l'est de la chapelle, est percé d'une baie haute en arc brisé, alors que le pignon ouest conserve un oculus monumental avec un remplage gothique flamboyant en pierre beige. Deux plaques commémoratives sont adossées au mur extérieur et l'on aperçoit les vestiges d'un ancien calvaire qui était adossé au mur ouest de la chapelle. À noter : hormis les contreforts corniers (cf. façade occidentale) on ne dénombre aucun contrefort de ce côté de l'édifice.

Le vaisseau nord est différent et plus irrégulier. En effet, le mur gouttereau s'évase dans sa partie orientale et s'écarte de l'alignement de l'édifice originel (cf. plan). On dénombre ici neuf contreforts (dont trois ont été renforcés) et un contrefort cornier en lien avec la façade occidentale. Huit baies rythment le mur. Les quatre baies occidentales sont en plein cintre, les quatre baies orientales sont quant à elles traitées en arc brisé (comme pour la chapelle de Wissche). Elles sont agrémentées de vitraux. La partie orientale de ce vaisseau s'achève avec un pan oblique et un pan droit aveugles.

Le sol de l'église est principalement composé de dalles en marbre noir dans lesquelles sont insérées d'anciennes dalles funéraires.

Positionné à l'extrémité ouest de la nef centrale, le clocher, construit en charpente, dispose d'une base rectangulaire avant de se développer en une structure octogonale. Il se distingue par sa flèche effilée et son beffroi ajouré, surmonté d’un toit relevé. L'ensemble est couvert d'un essentage en ardoise. Il est accessible par un escalier aménagé dans l’édifice.

  • Murs
    • grès
    • brique
    • calcaire
    • pierre
    • essentage d'ardoise
  • Toits
    ardoise, zinc en couverture
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    3 vaisseaux
  • Couvrements
    • lambris de couvrement
    • voûte en berceau plein-cintre
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon découvert
    • croupe polygonale
    • flèche polygonale
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Protections
    inscrit MH, 1948/02/10
  • Précisions sur la protection

    - Dalle funéraire de Roger de Wachter (XVIe s.) : 1906/12/29 classé au titre objet.

    - Dalle funéraire de François de Wische et de Marie d'Auchelles (XVe s.) : 1906/12/29 classé au titre objet

  • Référence MH

Documents d'archives

  • AD Nord. Série O ; 2 O 665 : 665/1-50. Affaires communales - Zermezeele.

    2 O 665 (1 à 50)

Bibliographie

  • DELGRANGE, Dominique. A Zermezeele, la pierre tombale du seigneur de Wissche. Annales du Comité flamand de France, Tome 57, 1999.

    Comité Flamand de France - Bibliothèque : non coté
    p. 57-61

Périodiques

  • Annales du Comité flamand de France, 1875, 404-412.

    Comité Flamand de France - Bibliothèque
  • Zermezeele VII. Bulletin du Comité flamand de France, 1905.

    Comité Flamand de France - Bibliothèque
    pp. 20-24.
  • LESAGE, Christiane. L'église Saint-Omer de Zermezeele. Contribution à une étude architecturale des églises de Flandre. Annales du Comité flamand de France, Tome 56, 1998.

    Comité Flamand de France - Bibliothèque
    p. 25-41

Documents figurés

  • FLAHAUT R. (Chanoine). Gravures des édifices et objets religieux de Flandre du XIXe siècle [album]. Comité Flamand de France.

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Tachet Nicolas
Tachet Nicolas

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France (2023).

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