Dossier d’aire d’étude IA59005651 | Réalisé par
Tachet Nicolas (Rédacteur)
Tachet Nicolas

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France (2023).

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  • inventaire topographique, canton de Cassel
Le canton de Cassel : le territoire de la commune de Wemaers-Cappel
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  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Communauté de communes de Flandre Intérieure-Cœur de Flandre Agglo
  • Adresse
    • Commune : Wemaers-Cappel

Présentation

Implanté au pied nord-ouest du Mont Cassel, Wemaers-Cappel (Blaeuwkappel en flamand de France) est une commune rurale située à environ 26 kilomètres au sud-sud-est de Dunkerque et 49 kilomètres au nord-ouest de Lille.

Le village se trouve à l'ouest des Monts de Flandre, dans la région naturelle du Houtland. Le territoire communal est relativement plat, avec une altitude variant de 30 à 75 mètres. Le centre du village, implanté à la limite sud du territoire, est situé quant à lui à environ 50 mètres d'altitude.

Le cœur de village, avec son église, se développe le long de la D26, une ancienne voie romaine qui menait de Cassel à Boulogne-sur-Mer via Watten. Cette route sert de limite communale avec le village de Zuytpeene. Ces deux communes forment à cet endroit un ensemble regroupé de part et d'autre de l'ancienne voie pour composer une organisation homogène type village-carrefour, autour de l'église de Wemaers-Cappel.

On observe le même épiphénomène à la limite est de la commune où les maisons se regroupent le long de la D52, route qui sert ici de limite avec le village de Zermezeele. Comme pour Zuytpeene au sud, les deux communes forment à cet endroit un ensemble regroupé en village-rue. Une particularité notable est que l'actuelle mairie-école du village de Zermezeele se situe sur le territoire de Wemaers-Cappel.

Le reste du bâti s’implante de manière éparse sur l'ensemble du territoire communal en quelques regroupements de maisons conjugué à des fermes plus isolées.

Le paysage est constitué de plaines agricoles ; il est traversé par plusieurs petits cours d'eau, notamment le Zermezeele-Becque, le Wemaers-Cappel et le "Rue du Midi". Ces ruisseaux contribuent au réseau hydrographique local et influencent l'organisation des terres agricoles. Le sous-sol est principalement composé de limon argilo-sableux, appelé localement "clyte", une formation peu perméable qui favorise la présence de mares dans le paysage. Vers le sud, en direction du Mont Cassel, le sol devient plus argileux.

Le développement de la commune illustre l'exode rural observé en France au cours du XXe siècle, avec une diminution rapide de la population. En 1831, la commune comptait 557 habitants (AD Nord, E DEPOT / 187 22 1831). En 2021, l'Insee recense 90 résidences principales, dont 28 datées d'avant 1919 (31 %) et 18 construites entre 1919 et 1945 (19,5 %), pour un total de 237 habitants.

Origine et développement

Les origines de Wemaers-Cappel remontent au Moyen Âge, période où le village apparaît sous diverses appellations dans les chartes et documents d’archives. Le nom de la localité est attesté sous la forme Wemardi-Capella en 1183. Son nom actuel s’atteste sous des formes anciennes telles que Wemaerskapelle ou Wemaers-Cappel, qui associent un anthroponyme germanique, probablement Wemaer, et le terme flamand kapel, signifiant "chapelle". Cette étymologie suggèrerait l’existence d’un lieu de culte dès les débuts de l’implantation du village. L'église primitive est attribuée à la période romane (IXe ou XIIe siècle sans plus de précisions à ce stade).

Le village porte aussi une autre appellation historique, Blaeuwkappel (Blaue-Cappel en transcription française), qui signifie littéralement "Chapelle Bleue" en flamand de France. L’origine de cette dénomination bien qu'incertaine, pourrait être liée aux ardoises qui recouvrent l'édifice religieux.

Sous l’Ancien Régime, Wemaers-Cappel appartient au comte de Flandre, vassal du royaume de France à partir du XIVe siècle. Le village évolue dans un paysage rural marqué par l’agriculture et l’élevage, avec un habitat dispersé structuré autour de quelques grandes exploitations agricoles : l'une d'elle est toujours implantée non loin de l'église. Bien que non visitée, cet ensemble agricole semble fort bien conservé et présente sur les pignons de brique rouge des symboles réalisés en brique claire dont une date portée (1732) et un cœur. Parmi les autres édifices remarquables de la commune, la chapelle Notre-Dame-Consolatrice-des-Affligés, dite chapelle de l'Haeghedoorne située à l'est de la commune est construite en 1770 ; le presbytère, construit en 1780, qui sera agrandi entre 1805 et 1808.

La Révolution française transforme l’organisation administrative locale en 1790, faisant de Wemaers-Cappel une commune. Les registres de cette époque témoignent d’une population majoritairement agricole et d’une forte emprise des terres cultivées sur le territoire communal.

Au XIXe siècle, le village connaît un développement rural modéré. L’essor des cultures céréalières et l’amélioration des infrastructures de communication rythment cette période. L'ancienne voie romaine reliant Cassel à Boulogne-sur-Mer via Watten structure également le territoire. Le cadastre consulaire de 1805 et le cadastre napoléonien de 1833 permettent d'observer la répartition du bâti et l'usage des terres à ces périodes : il s'agit d'un village peu dense avec une concentration d'habitations essentiellement autour de son église. Le plan de 1853 (AD Nord 2 O 653 / 15) en lien avec un projet de construction d'une nouvelle école, nous informe de l'emplacement de l'ancienne école primaire (détruite entre 1853 et 1856) située alors à l'angle nord-ouest du cimetière. Les archives permettent de suivre les différentes réparations effectuées à l'école entre 1814 et 1842. Cette dernière est remplacée par une nouvelle école édifiée en 1856, qui est encore aujourd'hui l'école du village.

Le XXe siècle marque un tournant avec l’exode rural. La population décroît progressivement, passant de 557 habitants en 1831 à 237 en 2021. Ce déclin démographique s’accompagne de transformations dans le bâti, avec une diminution du nombre de fermes actives et une adaptation à de nouveaux modes d’habitat.

Aujourd’hui, Wemaers-Cappel conserve son caractère rural tout en intégrant des dynamiques résidentielles modernes grâce à sa proximité avec Cassel et avec les grands pôles urbains régionaux.

Documents d'archives

  • https://archivesdepartementales.lenord.fr/ark:/33518/4q3gj8kh2m0d/9f71c339-d0b5-40ea-8047-6885e215dd3d

    AD Nord : E DEPOT / 187 22 1831
    Recensement de la population de Wemaers-Cappel. 1831.
  • AD Nord. Série O ; 2 O 653 : 653/1-49. Affaires communales - Wemaers-Cappel.

    Série O ; 653 : 1 à 49.

Bibliographie

  • BONVARLET Alexandre. Épigraphie des flamands de France. Annales du comité flamand de France. Dunkerque : [s.éd.], 1875.

    BNF-Gallica
    p. 412-425

Périodiques

  • Annales du Comité flamand de France, tome XIII, 1875-1877.

    Comité Flamand de France - Bibliothèque
    p. 412-425

Documents figurés

  • Wemaers-Cappel, terrain destiné pour la construction de l'école communale. Précisions sur l'emplacement de l'église, de l'ancien presbytère et de l'ancienne école, plan, 1853 (AD Nord. Série O ; 653 : 1 à 49.).

  • FLAHAUT R. (Chanoine). Gravures des édifices et objets religieux de Flandre du XIXe siècle [album]. Comité Flamand de France.

Annexes

  • Travaux à l'ancienne école de Wemaers-Cappel. AD Nord 2 O 653 / 15.
Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2025
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Tachet Nicolas
Tachet Nicolas

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France (2023).

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