Dossier d’œuvre architecture IA59005667 | Réalisé par
Tachet Nicolas (Rédacteur)
Tachet Nicolas

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France (2023).

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  • inventaire topographique, canton de Cassel
Ancien presbytère, actuellement mairie
Œuvre recensée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes de Flandre Intérieure-Cœur de Flandre Agglo - Hazebrouck
  • Commune Hardifort
  • Adresse 80 rue Contour de l'église
  • Cadastre 2024 AA 18  ;
  • Précisions
  • Dénominations
    presbytère, mairie
  • Destinations
    mairie
  • Parties constituantes non étudiées
    chaufferie

L'actuelle mairie d’Hardifort présente une origine antérieure à la Révolution française. D’après l’étude de Christiane Lesage publiée en 2009 dans le Bulletin du Comité Flamand de France (n°85), et grâce aux archives communales conservées aux Archives départementales du Nord, son histoire peut être retracée avec précision entre 1789 et le début du XXe siècle.

Période révolutionnaire et XIXe siècle

Construite vraisemblablement à la fin du XVIIIe siècle, la maison est vendue comme bien national en 1789. Elle est acquise par la famille Joos. La date de 1805, que l'on observe sur le portail situé au nord de l'édifice, n'a pu être rattachée à un événement particulier. Les témoignages indiquent toutefois que le portail se situait à l'origine à l'ouest, vers l'église, et qu'il fut déplacé à l'occasion des travaux de transformation. En 1810, à la suite du Concordat, la commune cherche un logement pour son desservant. Plutôt que d'édifier un nouveau presbytère, elle choisit de racheter cette maison, qu’un membre de la famille Joos propose de céder à prix modéré. Après une enquête de commodo et incommodo, le décret impérial du 23 juillet 1811 autorise la commune à acquérir le bâtiment pour la somme de 2250 francs. Faute de moyens, la municipalité met en place une contribution extraordinaire de 20 centimes par franc sur deux ans pour financer l’opération.

Dès lors, l’édifice fait l’objet de plusieurs campagnes de travaux. En 1827, le pignon sud est entièrement démoli et reconstruit. Une citerne en brique est installée à son pied, voûtée, mesurant 1,39 m de hauteur pour 2 m de longueur et 1,30 m de largeur. Elle est revêtue de carreaux de terre cuite provenant d’Avesnes.

En 1834, une première réfection de la toiture en pannes flamandes est entreprise. Les maçonneries et soubassements sont également repris. En 1844, le triangle du pignon sud présente des affaissements, vraisemblablement liés à l’instabilité du sol ou à la présence de la citerne. L’architecte Gesse Gervais supervise alors des travaux de consolidation avec pose de pieux en chêne de deux mètres, confiés à l’entrepreneur Derache. À cette occasion, le plancher et la toiture sont rénovés.

De nouvelles réparations urgentes sont signalées en 1847 à la suite d’un nouvel affaissement des maçonneries. En 1855, d'autres petits travaux d’entretien sont effectués, notamment la réfection de la clôture. C’est à cette période qu’un petit portail en fer est installé face au cimetière. Ce portail, déplacé depuis, subsiste sur le côté nord de l’actuelle mairie (ill.).

XXe siècle et reconversion

Au début du XXe siècle, l’état du bâtiment se dégrade : en 1904 et 1909, il est jugé vétuste. D’importants travaux sont alors engagés, comprenant la réfection des planchers, des escaliers et des carrelages. Une mansarde est ajoutée.

Le dernier occupant du presbytère est l’abbé Joseph Delva. En 1986, le diocèse décide de mettre fin au bail de location qui liait le bâtiment à la commune pour un usage quasi gratuit. Dès lors, la municipalité devient libre de l'acquérir et d’en disposer. Elle choisit de le reconvertir en mairie.

Les travaux de transformation sont engagés à partir de mai 1991, sous la direction de Robert Delecour, architecte à Hazebrouck. Le chantier s’inscrit dans un périmètre protégé en raison de la proximité du klockhuis [IA59005655], et fait l’objet d’un contrôle de la Commission des Beaux-Arts. Le gros œuvre est confié à l’entreprise Stéphane Wallyn ; les boiseries, menuiseries et charpente à Joël Prudhomme et Devulder ; la peinture à Jean-Paul Wallyn ; l’électricité à Michel Llorens ; la plâtrerie aux établissements Ducloy (Hazebrouck).

La transformation s’accompagne d’une modification de l’organisation intérieure ainsi que d’une reconstruction partielle des murs extérieurs. Toutefois, le pignon nord conserve les traces de baies d’origine aujourd’hui murées, tandis qu’à l’intérieur subsiste l’une des deux cheminées du XVIIIe siècle (ill.).

La nouvelle mairie est inaugurée le 18 janvier 1992.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 18e siècle , daté par travaux historiques , (incertitude)
    • Secondaire : 3e quart 19e siècle , porte la date
    • Secondaire : 4e quart 20e siècle , daté par travaux historiques
  • Dates
    • 1855, porte la date
    • 1991, daté par travaux historiques
  • Auteur(s)

Le bâtiment se situe immédiatement à l’est de l’église paroissiale, dans un alignement orienté nord-ouest/sud-est. De plan rectangulaire régulier, il mesure approximativement 13 m de longueur pour 9,50 m de largeur (hors volume accolé du local technique).

L’élévation s’organise en rez-de-chaussée unique rythmé par cinq travées en façade ouest, dont une travée centrale occupée par la porte d’entrée. Toutes les baies sont voûtées sous arc surbaissé, dans un registre d’inspiration classique. Les fenêtres sont dotées de volets en bois, peints en bleu et blanc.

L’édifice est construit en maçonnerie de brique dont le soubassement est enduit de béton. La couverture, à longs pans avec coyaux, est réalisée en tuiles de type panne flamande. Les deux pignons sont découverts et forment saillie sur le toit (wambergues).

Le pignon nord, aveugle, présente encore les traces de trois baies murées qui témoignent de l’existence d’un étage anciennement habité. Le pignon sud, également percé à l’origine de trois ouvertures aujourd’hui bouchées, conserve une petite baie haute subsistant sous le comble. Ce pignon est couronné d’une souche de cheminée en brique.

Des fers d’ancrage en barre droite sont visibles sur les deux pignons. Le pignon sud conserve, à titre décoratif, deux ancres anciennes formant les chiffres "8" et "2" dont l’emplacement initial a été modifié, vraisemblablement à l’occasion des derniers travaux de réhabilitation.

Un portail avec pilier en brique, surmonté d'une partie haute en fer forgé et contenant la date "1805", se situe au nord de l'édifice.

  • Murs
    • brique
    • béton enduit
  • Toits
    tuile flamande
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    rez-de-chaussée
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon découvert
  • Typologies
    wambergue ou pignon flamand
  • État de conservation
    remanié
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • AD Nord. Série O ; 2 O 276 : 276/1-48. Affaires communales - Hardifort.

    2 O 276 / 11, 12, 13, 14, 15
  • COMITE FLAMAND DE FRANCE. [non coté]. [Album de photographies en noir et blanc]. Hazebrouck : [ca 1970].

    Comité Flamand de France - Bibliothèque

Périodiques

  • LESAGE, Christiane. Hardifort : "Du presbytère à la mairie". Bulletin du Comité Flamand de France, n°85, octobre 2009.

    Comité Flamand de France - Bibliothèque : non coté
    pp. 10-11.
Date(s) d'enquête : 2025; Date(s) de rédaction : 2025
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Tachet Nicolas
Tachet Nicolas

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France (2023).

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