Photographe du service régional de l'Inventaire général Hauts-de-France.
- inventaire topographique, Le Quesnoy centre
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Communauté de communes du Pays de Mormal
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Commune
Le Quesnoy
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Adresse
3 rue de Turenne
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Cadastre
2024
OE
1781
;
1897
E
201
appelé manutention sur le cadastre
;
1817
E
290
appelé manutention sur le cadastre
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Dénominationsédifice logistique, édifice militaire
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Précision dénominationboulangerie militaire, magasin des subsistances
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AppellationsManutention des vivres
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Destinationsimmeuble de bureaux, immeuble à logements
Le bâtiment n'apparait pas sur les cartes de la ville avant le XVIIe siècle. Il figure sur la carte de 1682 (ill.), à son emplacement actuel près de la porte Saint-Martin, puis sur toutes celles dressées à partir de cette date. C'est un bâtiment d'une seule aile rectangulaire, parallèle à la rue qui longe les remparts. La légende de la carte dressée en 1769 ne donne pas plus d'informations sur la forme du bâti mais indique que le bâtiment porte le numéro 79 (numéro qu'il conservera sur tous les plans d'état-major jusqu'au transfert des bâtiments à la ville en 1921) et qu'il s'agit des "casernes et fours Saint-Martin".
Le dessin plus précis de la carte de 1787 (ill.) montre un bâtiment unique, de plan rectangulaire, couvert par une toiture à longs pans, percée de lucarnes : une sur la façade avant et trois sur celle arrière. Une grande cour s'étend à l'arrière du bâtiment.
Le plan de 1794 conservée aux AD du Nord (ill.) montre un bâtiment désormais perpendiculaire à la rue, dont l'emprise est semblable à celle actuelle. La légende du plan indique "boulangerie". Le bâtiment principal est couvert par une toiture à longs pans et croupes. Il se poursuit à l'arrière de la parcelle par une aile en retour d'équerre, qui semble beaucoup plus petite que le bâtiment principal. Un petit pavillon carré occupe l'angle ouest de la parcelle. L'état des bâtiments militaires, document établi en 1798 (Mémoire raisonné sur l'état de situation de la place du Quesnoy considérée dans tous ses établissements, 1798 - AD Nord ; 66J1722), apporte des indications complémentaires : la boulangerie "est composée 1° : des chambres servant, l'une qui contient les fours de boulangeries, l'autre de dépôt de pain, la troisième de bluterie et la quatrième à recevoir les effets et ustensiles dépendants de la manutention. 2° : d'un petit hangar pour mettre le bois. 3° : d'un petit bâtiment composé d'une chambre, d'un cabinet et d'un grenier servant de logement à l'aide du magasin. Le grenier qui règne sur tout le grand bâtiment peut contenir 800 sacs". Le contenu des sacs n'est pas précisé : farine ou munitions comme dans les autres greniers de casernes ? Le bâtiment est "utilisé suivant sa destination", c'est à dire sans changement par rapport à sa fonction initiale, et il est en : "très bon état. [Il] avait été en grande partie détruit dans le siège de 1793, mais on l'a rétabli en l'an 3 et 4 [1794-95]. Les deux fours peuvent cuire 5 000 rations en 24 heures."
La date de 1784 portée sur la clef de la porte centrale du bâtiment ne correspond à aucune des campagnes de construction du bâtiment. Elle est soit un élément réutilisé de la première boulangerie rappelant une date de modification du bâti, soit une erreur lors de la restauration des bâtiments en 2015 (la pierre de la clef de l'arc est en effet de couleur plus jaune que les autres blocs des montants de la porte).
Cette boulangerie militaire est qualifiée de "boulangerie en temps de paix". Elle était doublée d'une "boulangerie en temps de guerre", chargée de continuer à produire de quoi nourrir la troupe lors d’un siège, même sous les bombardements. C'est pourquoi elle est Installée dans l’épaisseur des remparts. Elle est située juste en face de la « boulangerie en temps de paix » (ill.).
À partir de 1880, l'indication portée sur les plans devient "Manutention des vivres", puis simplement "Manutention" dès le cadastre de 1817 (ill.). Le plan de 1921 dressant l'état de la ville (AD Nord, ill.) montre que la structure du bâtiment n'a pas souffert lors du conflit. Le procès verbal de remise à la ville du Quesnoy des bâtiments militaires, établi la même année fournit une description un peu plus précise du bâtiment : "D'une contenance totale de 8 ares et 57 centiares, dont 5 ares et 8 centiares de surface bâtie (...) comprenant trois bâtiments. A : bâtiment à rez-de-chaussée et à étage, à l'usage de boulangerie et de magasin aux grains et aux farines. Bâtiment construit en maçonnerie de briques, charpente en bois, couverture en ardoises en mauvais état (1/2 carton bitumé). Mur de clôture avec porte en bois à deux vantaux. Bâtiment B de 1,50x1 m à usage de latrines. Bâtiment C : hangar en bois, comprenant cinq poteaux en bois avec fermes en bois à un pan, couverture en tuiles en mauvais état (1/2 carton bitumé). Bâtiment D à usage de corps de garde , à rez-de-chaussée et combles, maçonnerie de briques, fermes en appentis, couverture en ardoises, sol carrelé au rez-de-chaussée, planchéié aux combles. Cour pavée en grès. Valeur actuelle de 20 000 francs" (AD Nord ; 66J1834).
Sur la vue aérienne réalisée par l'IGN en 1934, le bâtiment est entièrement enduit et la cheminée n'est plus présente. Cette dernière réapparait sur les clichés de l'IGN à partir de 1968. Mais il s’agit alors d’une tour de séchage de tuyaux installée lorsque le bâtiment était utilisé comme caserne de pompiers dans les années soixante et non d'une ancienne cheminée de la boulangerie militaire.
Des photographies anciennes permettent de dater de 2015 la réhabilitation de l'immeuble qui accueille désormais des bureaux et des logements.
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Période(s)
- Principale : 4e quart 17e siècle , daté par source
- Principale : 4e quart 18e siècle , porte la date
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Dates
- 1784, porte la date
- 1794, daté par travaux historiques
Le bâtiment est situé à proximité de la porte Saint-Martin.
La partie droite de la façade visible depuis la rue, réunie sous la même toiture que le bâtiment des subsistances, n'a pas de lien historique ou architectural avec ce dernier : il est construit entre 1817 (parcelle non bâtie visible sur le cadastre) et 1897, et figure avec la mention "maison, jardin, cour. Première imposition" dans l'état de section de 1897. De plan rectangulaire, le bâtiment présente son mur-pignon sur rue. Cette configuration reste rare au Quesnoy.
Le bâtiment compte un étage carré. Son élévation s'achève par une corniche de deux rangs de briques posées en dent d'engrenage enserrant un rang posé en panneresses couchées.
Il est couvert par une toiture à longs pans et croupes, qui s'achève par un léger coyau débordant. Le toit est en ardoise pour sa partie gauche et en tuile mécanique pour celle de droite. Une haute tour essentée en zinc s'élève du côté sud-est de la toiture (ancienne tour de séchage des pompiers). Le bâtiment est construit en briques posées en appareil picard reposant sur un soubassement en moellons de grès. La pierre bleue (calcaire local) est utilisée pour l'entourage des baies, les bandeaux larmiers du premier niveau, les chaînes harpées aux angles du bâtiment, comme pour les sommiers des voûtes à l'intérieur de la grande salle. Des fers d'ancrage en forme de tige décorée d'une feuille martelée et d'un croisillon entre deux lignes horizontales sont visibles sur la façade principale.
La façade sur la rue compte une seule travée, située au centre, comprenant une porte d'entrée et une lucarne meunière à croupe. La porte, avec son linteau en fer en ɪ, est un percement plus tardif, sans doute de la fin du XIXe siècle. Il est déjà visible sur la vue aérienne de l'IGN de 1934.
La façade sur cour compte quatre baies au second niveau et huit baies au premier, dont deux portes de largeurs différentes. Toutes les baies sont couvertes par un arc segmentaire dont le bord supérieur est horizontal ; elles présentent des pieds-droits en chaine harpée ainsi que des appuis constitués d'un bloc monolithe. Dans la partie basse des pieds-droits de la porte de gauche l'interruption dans le bandeau larmier et le soubassement, remplacés par des briques, laisse penser que cette création plus récente est venue remplacer une fenêtre.
Sans que l'on puisse parler d'une organisation de la façade en travées, toutes les baies du second niveau sont alignées avec l'une des baies du premier niveau. Il est possible que la modification d'affectation du bâtiment ait contribué à rendre illisible le rythme initial qui aurait pu être le suivant : un ensemble constitué de trois baies au premier niveau avec la baie du second niveau alignée sur la baie centrale associé à une travée constituée d'une porte et d'une baie au second niveau, ce module étant répété deux fois.
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Murs
- brique maçonnerie
- grès moellon sans chaîne en pierre de taille
- calcaire marbrier moellon
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Plansplan rectangulaire régulier
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Étages1 étage carré
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Couvertures
- toit à longs pans croupe
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Statut de la propriétépropriété d'une société privée
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Bibliothèque nationale de France
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
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- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Département du Nord - Archives départementales
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- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) IGN
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
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Documents d'archives
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AD Nord. Série J, Documents entrés par voie extraordinaire depuis 1944 ; Sous-série 66, Archives de la direction régionale du Génie de Lille ; 66J1720 à 1874 : ville du Quesnoy ; 66J1834 : Direction du génie - Direction de Maubeuge - Chefferie de Valenciennes. Procès verbal de remise à la ville du Quesnoy des bâtiments militaires de la place lui appartenant en nue propriété, 1921.
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AD Nord. Série P ; sous-série 35 : 35 P 1121. Département du Nord, Arrondissement d'Avesnes, canton de Le Quesnoy est et ouest, Commune du Quesnoy : Section E dite de la ville, tableau indicatif des propriétaires, des propriétés foncières et de leur contenance, 1897 [état de section].
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AD Nord. Série J, Documents entrés par voie extraordinaire depuis 1944 ; Sous-série 66, Archives de la direction régionale du Génie de Lille ; 66J1720 à 66J1722, Fortifications et bâtiments militaires - Sous-direction de Valenciennes - place du Quesnoy. Mémoire raisonné sur l'état de situation de la place du Quesnoy considérée dans tous ses établissements, 6ème année républicaine - 20 brumaire.
Documents figurés
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Plan du Quesnoy, dressé en 1682 (BNF-Gallica ; btv1b8445244k).
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Plan du Quesnoy, [s. n.], 1787 (BNF-Gallica ; btv1b8443936t).
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Plan du Quesnoy, 3ème année républicaine, [1794] (AD Nord. Série J ; Documents entrés par voie extraordinaire depuis 1944 : Sous-série 66 : 66J1720 à 1874 : ville du Quesnoy).
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Ville du Quesnoy - Plan cadastral napoléonien, feuille unique, levé en 1817 : section E, 1ère partie (AD Nord ; P31-761).
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Le Quesnoy - Commune du Quesnoy - Aménagement et extensions de la ville - Etat actuel - Plan, par A. Guyomard, ingénieur-géomètre agréé à Lille, le 6 août 1921 (AD Nord ; Fi - Provenances diverses : plans concernant le département du Nord, 1581-1922 ; 50Fi2285).
Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.
Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.