La maison est située en haut de la rue Joffre, à proximité du centre-ville, ce qui correspond à la situation de la presque totalité des maisons à pignon sur rue du XVIIIe siècle (24 maisons sur les 27 repérées). Elle est à front de rue et alignée avec ses voisines.

De plan rectangulaire, la maison est couverte par une toiture à longs pans qui s'achève côté rue Joffre par un pignon découvert rectangulaire, et côté cour par un pignon couvert. Elle compte deux niveaux et un étage de combles. À l'origine, la façade devait être organisée à travées. Elles sont encore visibles dans les deux travées des niveaux supérieurs de la façade, encadrées par des pilastres à tambour. L'élévation s'achève par un bandeau décoré de denticules, et relie les deux pilastres formant comme un cadre pour la façade, puis par une corniche sommitale moulurée.

Le premier niveau est entièrement occupé par une vitrine prise dans un encadrement en briques posées en appareil demi brique (les panneresses de la brique sont posées de sorte que les joints verticaux alternent avec la moitié de la longueur de la brique supérieure et de celle inférieure). Cet appareil très usité à partir des années 1950 indique que ce niveau a sans doute été refait après la Seconde Guerre mondiale. Les niveaux supérieurs en revanche sont ceux du XVIIIe siècle. Le bandeau larmier sous les baies des second et troisième niveaux signale le passage d'un niveau à l'autre.

Les baies sont couvertes par un arc segmentaire délardé et doublé par bandeau plat. Ce dernier est décoré d'une guirlande de fleurs et feuilles de laurier en "archivolte" pour le second niveau et d'un drapé pour le troisième niveau. L'arc est interrompu par une agrafe cubique avec pointe de diamant. Les garde-corps des baies, en fonte moulée et tous identiques, ont une forme particulière : deux losanges feuillagés, situés aux extrémités du garde-corps sont réunis par des volutes.

Analyse

Cette maison présente plusieurs particularités qui la rendent unique :

- le pignon rideau ;

- la persistance sur la façade de la partie XVIIIe siècle, alors même que le premier niveau a été totalement modifié dans la seconde moitié du XXe siècle ;

- la présence de décors rapportés : elle concerne à peine neuf maisons du Quesnoy intra-muros, dont deux du XVIIIe siècle. Le style classique des décors trouve un écho dans ceux datant de la Première Reconstruction (maison située 2, rue Thiers).