Dossier d’œuvre architecture IA59005760 | Réalisé par
Girard Karine (Rédacteur)
Girard Karine

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.

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  • inventaire topographique, Le Quesnoy centre
Ensemble de trois maisons avec pignon sur rue
Œuvre repérée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes du Pays de Mormal
  • Commune Le Quesnoy
  • Adresse 26-28-30 rue Saint-François
  • Cadastre 2024 E 833, 835,1523,1689 n°26 : 835 n°28 : 1689 (maison) et 1523 (jardin) n°30 : 833 ; 1897 E 432 à 435 n°26 : 432 n°28 : 433 (maison) et 434 (jardin) n°30 : 435 ; 1817 E 318, 319 et 320 n°26 : 320 n°28 : 319 (la parcelle inclut le jardin) n°30 : 318

Aucune archive ne permet de dater avec précision cet ensemble de trois maisons à pignon. Cependant, à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle, les pignons existants sont remplacés par des croupes et les nouvelles constructions se font avec des toitures à longs pans ou brisées mais dont le mur gouttereau constitue la façade sur rue. On peut donc supposer que ces maisons à pignon sont antérieures au XVIIIe siècle. La présence de coins de briques sur les pignons est un mode constructif utilisé à partir du début du XVIIe siècle. Enfin, la forme des baies en anse de panier est une indication d'une construction de la fin du XVIe siècle. L'ensemble de ces observations amène à proposer une datation du bâti à la charnière des XVIe et XVIIe siècles.

Les trois parcelles sont bâties sur le cadastre de 1817. Celle correspondant au n°26 actuel est occupée par un rentier, tandis que pour les numéros 28 et 30, elles sont la propriété d'un charpentier. La maison n°28 est assortie d'un grand jardin. L'état de section ne donne pas d'indication sur la nature des immeubles : seule figure la mention "bâtiment".

En 1897, les maisons n°26 et 30 sont la propriété d'un boulanger et d'un charcutier qui n'y habitent pas. Seule la maison n°28 est occupée par son propriétaire, un rentier. L'état de section du cadastre apporte quelques informations : la maison de la parcelle 432 (maison n°26) compte dix portes et/ou fenêtres, une cour et un bâtiment en fond de cour ; les parcelles 433 et 434 (n°28 actuel) sont occupées par un bâtiment percé de onze portes et/ou fenêtres et un grand jardin ; et la parcelle 435 (n°30), abrite une maison avec huit portes et/ou fenêtres, un bâtiment à l'arrière et une cour.

La superposition des cadastres de 1817 et 1897 montre que les petites ailes en retour d'équerre (certainement des communs) qui existaient à l'arrière des maisons ont été détruites. Toutes les façades arrière sont désormais parfaitement alignées.

L'emprise au sol actuelle est identique à celle de 1897.

  • Période(s)
    • Principale : limite 16e siècle 17e siècle

Les maisons sont situées à l'extrémité de la rue Saint-François. Elles sont alignées entre elles ainsi qu'avec le reste du bâti de la rue et édifiées à front de rue. Elles présentent toutes les trois la même hauteur, le même plan rectangulaire et la même profondeur. Elles sont couvertes par des toitures à longs pans identiques séparées par une noue.

Les toitures des numéros 28 et 30 s'achèvent par un pignon découvert. Sur ces deux pignons, les coins en brique sont toujours visibles. Le pignon couvert du n°26 est une modification tardive. L'observation de l'arrière des toitures des maisons montre en effet que ces dernières ont été reprises : une croupe achève la toiture du n°26, une demi-croupe celle du n°30 et un pignon couvert celle du n°28. Les couvertures sont également différentes : tuile mécanique pour les n°28 et 30 et ardoise pour le n°26.

Les maisons sont bâties en briques posées en appareil picard, laissées nues au n°30, badigeonnées au n°28 et enduites au n°26. Cet enduit, ainsi que le soubassement en fausse meulière, sont des modifications récentes datant sans doute des années 1950. La différence entre les briques anciennes et les briques modernes - qui se distinguent par la régularité des modules et des couleurs -, est particulièrement visible sur la maison n°30 dont le mur gouttereau a été refait. La façade de cette maison porte également la trace d'un soubassement en moellons de grès. Aucun cordon ou bandeau ne vient souligner des éléments des façades.

Si les trois maisons présentent la même élévation, avec un étage carré et un étage de combles en surcroit, l'organisation des baies sur les façades est différente. Tous les rez-de-chaussée ont été modifiés : percements de baies larges de forme horizontales (n°26), déplacement de la porte d'entrée (n°28) ou installation de portes de garage pour le n°30. Ces dernières, couvertes par un linteau monoxyle souvent utilisé au XIXe siècle sont peut-être venues remplacer des portes d'atelier (en 1817, la maison appartient à un charpentier) qui avaient déjà modifié la façade d'origine. Sur la maison n°28, l'encadrement de la porte d'entrée avec son arc monolithe et ses pieds-droits en moellons de grès posés en chaine harpée se devine sous le badigeon.

L'organisation des second et troisième niveaux des façades ne semble pas avoir été modifiée pour les n°26 et 30, même si la forme des baies du n°26 (arc segmentaire très régulier et non anse de panier) montre que ces dernières ont été reprises au XIXe siècle. La façade de cette maison, comme celle du n°30, est percée de deux baies au second niveau. Seule la maison n°28 présente trois baies à ce niveau, sans doute percées au XIXe siècle, ce que suggère la forme en arc segmentaire ainsi que la pose des briques pour réaliser l'arc. En effet, l'alternance de deux briques posées en boutisses debout et d'une panneresse debout ainsi que l'arc s'arrêtant au droit des pieds-droits est une forme classique du XIXe siècle, tandis que le XVIIe siècle privilégie une succession de panneresses debout et un arc légèrement débordant du cadre de la baie. Tous les pignons sont percés d'une unique baie. Celle du n°26 couverte par un linteau a été refaite au XXe siècle ; celle du n°28 est soulignée d'une archivolte et, comme celle du n°30, est couverte d'un arc en anse de panier. Ces deux dernières présentent une mise en œuvre des briques dans les arcs typiques du XVIIe siècle.

Les façades sont consolidées par des fers d'ancrage en forme de tige lancéolée (n°28) ou fleurdelysée (n°30) dont le nœud central est décoré d'une feuille. Le bas de la tige est orné de deux baguettes encadrant un X.

Analyse

Ces trois maisons constituent le seul ensemble de maisons des XVIe- XVIIe siècles conservé au Quesnoy. Malgré les modifications apportées aux pignons et aux ouvertures, elles conservent une unité et sont radicalement différentes des maisons voisines.

L'étude approfondie de ces trois maisons permet de proposer une reconstitution de l'organisation originelle de leur façade : trois niveaux dont un comble à surcroit ; un pignon débordant découvert ; une maçonnerie de briques posées en appareil picard et badigeonnées reposant sur un soubassement en grès ; des portes en moellons de grès posés en chaine harpée et arc monolithe ; des baies couvertes par un arc en anse de panier ; trois baies au rez-de-chaussée dont une porte située à droite, et deux baies au premier niveau.

  • Murs
    • brique maçonnerie badigeon
    • enduit
  • Toits
    ardoise, tuile creuse mécanique
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    1 étage carré, comble à surcroît
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon découvert
    • croupe
    • demi-croupe
    • pignon couvert
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • AD Nord. Série P ; sous-série 35 : 35 P 1116. Département du Nord, Arrondissement d'Avesnes, Justice de paix du Quesnoy, Commune du Quesnoy : Section E dite de la ville, tableau indicatif des propriétaires, des propriétés foncières et de leur contenance, 1817 [état de section].

    AD Nord : 35P1116
  • AD Nord. Série P ; sous-série 35 : 35 P 1121. Département du Nord, Arrondissement d'Avesnes, canton de Le Quesnoy est et ouest, Commune du Quesnoy : Section E dite de la ville, tableau indicatif des propriétaires, des propriétés foncières et de leur contenance, 1897 [état de section].

    AD Nord : 35P1121

Documents figurés

  • Ville du Quesnoy - Plan cadastral napoléonien, feuille unique, levé en 1817 : section E, 1ère partie (AD Nord ; P31-761).

    AD Nord : P31-761
  • Le Quesnoy, plan cadastral napoléonien de 1897. Section dite de la ville, en trois feuilles, 2ème feuille (AD Nord ; P31-761).

    AD Nord : P31-761
Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2024
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Girard Karine
Girard Karine

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.

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