L'ensemble est composé de deux bâtiments séparés par une grande cour.

Le bâtiment à front de rue

Il est bâti en briques posées en appareil picard sur un soubassement enduit. La maison compte un étage carré et un étage de combles. Elle est couverte par une toiture à longs pans en ardoise, percée en son centre d'une lucarne jacobine.

La façade compte trois travées. La porte piétonne, très étroite, est située au centre, au droit de la lucarne. Elle est précédée d'un seuil en pierre bleue. Son arc s'orne d'une agrafe surmontée d'un petit chapiteau en forme de volute, que l'on retrouve également sur les baies. L'encadrement enduit est sans doute une réfection récente. La porte ne donne pas accès à l'intérieur du bâtiment, mais constitue l'entrée d'un passage couvert permettant aux piétons d'accéder à la cour sans gêner (et être gênés) par le passage des chariots.

À sa droite, un arc segmentaire appareillé en grès ouvre le passage couvert réservé aux véhicules et qui mène à la cour. Les pieds-droits sont doublés par deux pilastres à chapiteau dorique qui soutiennent un grand entablement appareillé. La clef de voûte à l'avant porte le symbole des brasseurs (une cuve à brasser et deux fourquets destinés à mélanger l'eau et le malt) tandis que celle à l'arrière porte la date de 1592.

La façade inclut des éléments en calcaire : le cordon au-dessus du second niveau, qui ménage un grand bandeau d'attique, la base et le centre des pieds-droits, les sommiers et la clef des baies.

À l'arrière, la travée de gauche se prolonge par une aile en retour d'équerre d'un seul niveau. C'est là qu'est située la porte d'entrée qui permet d'accéder au bâtiment sur rue.

Le bâtiment en fond de cour

De plan rectangulaire régulier, il est couvert par une toiture à longs pans et croupes en ardoise. Le pan sur la cour est percé au centre d'une lucarne à fronton avec ailerons et toit bombé. La façade qui compte trois niveaux, est organisée en travées. L'avant-corps central compte deux travées et est cadrée par deux petites ailes de trois travées chacune. La porte d'entrée, protégée par une petite marquise est située dans l'avant-corps mais n'occupe que la largeur d'une travée.

Chaque niveau est séparé du suivant par un plein de travée qui traverse toute la façade, encadré par une corniche (au premier niveau) ou une imposte courant entre les baies (second et troisième niveau) et un cordon larmier. Le plein de travée est légèrement en saillie au niveau de chaque baie.

Toutes les baies sont couvertes par un arc segmentaire. Pour les second et troisième niveaux, chaque baie est surmontée d'un entablement et d'une corniche moulurée.

La façade est entièrement enduite mais, hormis le décor de bossage plat continu du premier niveau, elle ne porte aucun ornement.

Analyse

Les deux bâtiments datent d'époques différentes. Celui sur cour, avec son style néo-classique privilégiant la symétrie et utilisant un vocabulaire du XVIIIe siècle (bossage plat continu, lucarne avec ailerons...) est typique de la première moitié du XIXe siècle.

Celui sur rue est plus complexe. Avec ses éléments en pierre calcaire et sa construction en briques anciennes (pas d'uniformité de couleurs ni de taille), le second niveau et la travée de gauche (bien que reprise pour augmenter la taille de la fenêtre) datent de la seconde moitié du XVIIIe siècle. L'arc ouvrant le passage couvert, avec sa construction en appareil de grès et son décor de pilastres à chapiteau dorique est sans doute du XVIIe siècle, comme le pignon débordant du côté droit de la toiture.

Aujourd'hui (2024) il ne reste plus trace de la brasserie d'origine. Il n'a pas été possible de déterminer où elle se situait sur la parcelle.