Peu d’informations documentées permettent de retracer les origines précises de cette édifice domestique, exemple représentatif des chaumières flamandes. La date lisible sur l’édifice : 1752, portée sur un linteau en bois, est le seul élément de datation de la construction.

En 1805, le cadastre dit "consulaire" offre la première représentation cartographique de la propriété. À cette date, l’ensemble forme une exploitation agricole de type "ferme au carré", composée de quatre bâtiments principaux disposés autour d’une cour centrale. Un petit bâtiment annexe est figuré à l’est, en retrait. L’ensemble est ceint de prairies et de terres labourables. Deux grandes mares sont établies au nord-est de l’exploitation, comme il est d’usage dans les fermes flamandes pour l’abreuvement, l’irrigation ou la régulation des eaux pluviales. La ferme est alors reliée à la Groene Straete (actuelle route d’Oudezeele) par un chemin d’exploitation, figuré sur la carte comme sentier secondaire.

En 1833, le cadastre napoléonien restitue avec davantage de précision le plan masse de la ferme. L’ordonnancement général reste inchangé, mais les tracés des bâtiments sont affinés.

Une photographie datée de 1975, conservée par le Comité Flamand de France (ill.), montre l’édifice dans un état relativement préservé. Il s’agit d’un bâtiment en longère, type courant dans les campagnes flamandes, orienté selon une disposition fonctionnelle. Le soubassement est en brique, vraisemblablement posée en assise simple ou alternée, tandis que les élévations sont en torchis blanc, sur ossature en bois, selon la technique du pan de bois à remplissage. La façade compte cinq travées irrégulières, comprenant deux portes, suggérant la juxtaposition de deux modules d’habitation ou d’un logement doublé d’un atelier ou cellier.

La toiture à deux pans à coyaux est couverte de chaume, avec une finition en tuiles flamandes vernissées (ou pannes flamandes) en bas de versant, pour renforcer l’égout. Deux lucarnes rampantes sur le versant sud-est assurent l’éclairement des combles. Le pignon nord-est est fermé par un bardage en tôle ondulée, probablement une réfection sommaire de la fin du XXe siècle. Un petit appentis en rez-de-chaussée, couvert en mono-pente, est accolé à ce même pignon. La manque de végétation ou de haie bocagère visible à cette date dans l’environnement proche de la chaumière, témoigne peut-être d’une phase d’abandon ou de remaniement.

L’analyse croisée des cadastres de 1805, 1833 et de l’état parcellaire actuel permettent d’identifier l’édifice étudié comme correspondant au corps de bâtiment nord de la ferme d’origine. La grange contemporaine, non étudiée ici, s’élève à l’emplacement du corps de bâtiment ouest. Parmi les deux mares d’origine, l’une est encore visible aujourd’hui.