Dossier d’œuvre architecture IA59005811 | Réalisé par
Tachet Nicolas (Rédacteur)
Tachet Nicolas

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France (2023).

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  • inventaire topographique, canton de Cassel
Ancienne école mixte, actuellement mairie-école d'Ochtezeele
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes de Flandre Intérieure-Cœur de Flandre Agglo - Hazebrouck
  • Commune Ochtezeele
  • Adresse rue de la mairie
  • Cadastre 2025 B 542
  • Dénominations
    école, mairie
  • Appellations
    RPI 7
  • Destinations
    école primaire

L’existence d’une première école à Ochtezeele [IA59005993] est attestée dans les archives dès 1837 (AD Nord, 2 O 444/23). Si son emplacement précis n’est pas connu, un plan dressé en 1907 la situe à proximité directe de l’actuel bâtiment scolaire.

En 1907, face à l’état de vétusté du bâtiment, la commune décide de construire une nouvelle école. L’architecte Georges Van den Broeck, basé à Bergues, est chargé du projet. Les documents conservés aux Archives départementales du Nord (2 O 444/26) précisent les motivations de cette décision : la classe des garçons, trop exiguë, se situe en contrebas du sol extérieur, ce qui entraîne une forte humidité. Rehausser le niveau intérieur nécessiterait la démolition de la toiture. Par ailleurs, le logement de l’instituteur est jugé délabré, avec une hauteur de plafond de seulement 2,40 m, rendant toute réparation structurelle inefficace. Il est donc décidé de construire une nouvelle école sur le terrain voisin.

L’architecte réalise en mai 1907 deux plans pour ce projet. Le premier, intitulé Plan d’ensemble, localise l’ancienne école [IA59005993], la cour, les jardins et l’emplacement du nouvel édifice. Le second est un plan architectural détaillé portant le titre Département du Nord – Arrondissement d’Hazebrouck – Commune d’Ochtezeele – Construction d’une école, à l’échelle 0,01. Le projet prévoit la construction d’un bâtiment combinant une salle de classe et un logement pour l’instituteur.

Le bâtiment, en brique, présente une façade symétrique percée de baies cintrées régulières et surmontée de lucarnes. Deux accès distincts sont aménagés : la salle de classe est accessible par une porte située à gauche, protégée par un auvent servant de préau, tandis que l’entrée du logement est centrée sur la façade. Les ouvertures sont traitées avec des arcs surbaissés en brique et des appuis saillants.

Le rez-de-chaussée révèle une organisation fonctionnelle typique des écoles rurales de l’époque. La salle de classe, à gauche, est une pièce unique, meublée d’une estrade avec bureau pour l’instituteur, de bancs et de tables pour les élèves. Le logement, à droite, comprend une cuisine, une salle à manger, un salon et un vestibule d’entrée. L’étage, accessible par un escalier intérieur, abrite trois chambres et un grenier aménagé au-dessus de la salle de classe. Le sous-sol intègre une cave, un terre-plein et une citerne de récupération des eaux de pluie.

Les coupes transversales et longitudinales du plan révèlent des hauteurs sous plafond variant entre 3,50 m et 4 m, ainsi que la structure de la charpente et l’organisation verticale du bâtiment. L’ensemble est conçu selon les prescriptions des lois Guizot (1833) et Ferry (1881), qui imposent la création d’écoles primaires dans chaque commune.

Une affiche d’adjudication intitulée Construction d’une école mixte et logement pour l’instituteur, datée de 1907, est également conservée aux AD. L’entrepreneur Vaesken, de Zuytpeene, est désigné adjudicataire. Le décompte général mentionne l’emploi de matériaux de qualité et des aménagements spécifiques : trois âtres de cheminée, cinq foyers, des carreaux de Beauvais (rouge et blanc ou noir et blanc), des seuils et marches en pierre de Marquise, des tuiles mécaniques de Leforest (premier choix), de l’ardoise d’Angers, du zinc, ainsi que des équipements pédagogiques comme une ardoise murale, une bibliothèque, un bureau d’instituteur et une estrade en sapin. On note aussi l’usage de pierre de Soignies.

Les travaux sont réceptionnés en 1911. Une carte postale datée de 1918 (ill.) montre que le bâtiment construit est en parfaite concordance avec le plan de 1907, preuve de la fidélité d’exécution du projet.

Dans les années 1990, l’usage de l’école évolue. Le logement de l’instituteur est déjà utilisé depuis une date indéterminée comme mairie. En 1990–1991, le maire propose un projet de réaménagement complet : transformation de l’ancien logement en salle polyvalente, rénovation de la classe et extension sur le jardin. Le bureau du maire et celui de la secrétaire sont déplacés à l’arrière de l’école, ce qui nécessite d’importantes transformations intérieures et des modifications de maçonnerie. Les plans sont dressés par l’architecte Louchart, basé à La Madeleine (Voix du Nord du 11 novembre 1990 et du 10 mars 1991). Un auvent contemporain est alors installé au-dessus de l’entrée de la mairie.

En 2025, la mairie occupe toujours l’ancien logement de l’instituteur, tandis que l’école primaire fonctionne encore dans le bâtiment d’origine. Elle est aujourd’hui intégrée au RPI 7 (Regroupement Pédagogique Intercommunal), en collaboration avec les communes voisines de Noordpeene et Buysscheure, garantissant la continuité de l’enseignement public en milieu rural.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle , daté par source
    • Secondaire : 4e quart 20e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1911, daté par source
    • 1991, daté par source
  • Auteur(s)

La façade principale, orientée vers la rue, se déploie en six travées visibles, réparties symétriquement autour d’un corps central légèrement saillant. Ce dernier abrite aujourd’hui l’entrée principale, signalée par une avancée moderne à toiture arquée en verre et structure métallique. Cette marquise contemporaine, adossée à une galerie à deux colonnes cylindriques, dissocie clairement l’accès partagé de la mairie et de l’école.

Les travées sont rythmées par une alternance de baies régulières en arc surbaissé, soulignées par des appuis saillants en brique. Ce rythme classique est renforcé par un traitement différencié des niveaux : un bandeau horizontal de briques blanches marque la séparation entre rez-de-chaussée et l'étage. Les chaînages d’angle et les encadrements de baies sont en brique légèrement saillante ou plus claire. Les baies de l'école sont encadrées par des éléments verticaux en brique apparente formant des pilastres engagés, qui rythment régulièrement la façade. Elles sont composées de briques rouges et ponctuées de deux larmiers en béton.

Le rez-de-chaussée accueille de larges fenêtres à menuiserie contemporaine, souvent protégées par des volets roulants blancs. Les baies conservent néanmoins leur gabarit d’origine.

À l’étage, les ouvertures plus petites sont surmontées de linteaux plats soulignés d’un motif en brique crénelée. Sur la partie gauche du bâtiment, le toit est percé de trois lucarnes en bâtière dont deux sont circulaires à oculus mouluré, tandis que celle du centre adopte un fronton triangulaire, accentuant la symétrie du volume. Ces lucarnes sont intégrées à une toiture à croupes brisées (à la Mansart), entièrement couverte de tuiles plates rouges.

La partie droite du bâtiment, aujourd’hui occupée par la mairie, est couverte d’une toiture à deux pans asymétriques en tuile mécanique rouge, dans la continuité formelle du volume central. Les pignons latéraux sont traités en saillie de la toiture selon une disposition en wambergue. Une souche de cheminée somme l'un des pignons.

À l’avant, la cour est délimitée par un mur bas en brique rouge surmonté d’un portail métallique peint en rouge foncé. Sur le côté, le préau conserve sa toiture à un seul pan, reposant sur un mur maçonné d’un côté et sur deux poteaux en bois côté cour. Un aménagement fermé, intégrant une porte et une fenêtre, a été installé sous ce préau, transformant partiellement cet espace couvert en volume fonctionnel clos.

  • Murs
    • brique
  • Toits
    tuile mécanique
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    1 étage carré, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon découvert
    • toit à longs pans brisés pignon découvert
  • Typologies
    wambergue ou pignon flamand
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • AD Nord. Série O ; 2 O 444 : 444/1-66. Affaires communales - Ochtezeele.

    AD Nord : 2 O 444 (1 à 66)
    2O444/26

Périodiques

  • La Voix du Nord.

    VDN 11/11/1990 et VDN 10/03/1991

Annexes

  • Regroupement Pédagogique Intercommunal n°7 (RPI 7)
Date(s) d'enquête : 2025; Date(s) de rédaction : 2025
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Tachet Nicolas
Tachet Nicolas

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France (2023).

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