La maison est composée d'un bâtiment en front de rue, qui se poursuit par une aile en retour d'équerre sur le côté droit. Visible sur les vues aériennes (du site national Géoportail), cette aile, reliée à la maison par un passage bas couvert en terrasse, borde une cour qui va s'élargissant vers le fond de la parcelle. Elle est couverte par une toiture à longs pans et pignons couverts en tuile mécanique.

Le bâtiment sur rue est de plan rectangulaire. Il compte deux étages carrés et un étage de combles, couverts par une toiture à longs pans et croupes en ardoise. La toiture s'achève par un large chéneau supporté par une corniche (et non des modillons ou des corbeaux). Elle est percée d'une lucarne jacobine située dans l'axe de symétrie de la maison. L'immeuble est construit en briques posées en appareil picard. Des traces du soubassement en moellon de grès sont encore présentes de chaque coté de la vitrine qui occupe le premier niveau.

Les deux niveaux supérieurs présentent une organisation identique. Les deux travées sont composées de larges baies couvertes par un arc segmentaire. L'entourage de la baie (pieds-droits et arc) est composé d'une alternance de lits de briques et de moellons de calcaire. D'autres éléments en calcaire viennent rythmer la façade : cordon larmier au-dessous et bandeau au-dessus de chaque niveau de baies, corniche moulurée entre le premier et le second niveau et imposante corniche sommitale moulurée. Enfin, un cordon en brique en relief sépare le premier et le second niveau.

Analyse

La maison fait partie de l'ensemble de dix-huit maisons datées de la 1ère moitié du XVIIIe siècle, et du sous-ensemble des onze maisons du XVIIIe couvertes par une croupe et présentant un pignon sur rue. Comme la totalité d'entre elles, la maison est située au centre-ville. Elle partage avec le reste du groupe une façade organisée selon un axe de symétrie centrale ; et avec les maisons de la place Leclerc et du centre-ville, une élévation à trois niveaux et un étage de combles.

Elle présente également une organisation de la façade en travées, lesquelles devaient, à l'origine, s'étendre jusqu'au rez-de-chaussée. Cette caractéristique se retrouve également pour les maisons situées au n°3, rue Jean-Jaurès ou au n°4, rue Thiers, mais elle ne concerne que 15 maisons sur les 27 recensées.

Elle est l'une des rares à présenter des caractéristiques du XVIIIe siècle (également repérées à Valenciennes) comme l'encadrement des baies alternant brique et moellons de calcaire ou les bandeaux en calcaire traversant toute la façade.

S'il existe au Quesnoy d'autres exemples où moellons de calcaire et brique sont associés dans les baies, cela ne concerne qu'une vingtaine de maisons (toutes du XVIIIe siècle), et aucune avec une alternance de brique et de moellons de calcaire pour tout le cadre de la baie. En effet, pour toutes les autres maisons, les éléments en calcaire sont disposés à la base et au centre des pieds-droits ainsi qu'au niveau des sommiers et de la clef de voûte de l'arc.