Dossier d’œuvre architecture IA60005357 | Réalisé par
Chamignon Lucile (Rédacteur)
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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  • inventaire topographique, Communauté de communes Oise Picarde
Église paroissiale Saint-André
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes de l'Oise Picarde - Saint-Just-en-Chaussée
  • Commune Saint-André-Farivillers
  • Lieu-dit Vallée Saint-André
  • Cadastre 2017 X 143

Des origines à la Révolution

 

D’après les recherches de Jean-Charles Cappronnier lors de l’inscription de l’église au titre des Monuments Historiques en 1992, la paroisse de Saint-André est citée dans les sources dès le XIIe siècle. Elle regroupe les hameaux d’Hédencourt, Farivillers, Bois Renault, Bois-l’Abbé, Évauchaux et Érouty (petit hameau disparu rapidement). L’église de Saint-André figure bien dans le pouillé de la province de Reims qui recense les édifices de culte de la région en 1320 et se trouve alors sous le patronage de l’abbaye de Breteuil. Toutefois, rien ne permet d’affirmer qu’elle se trouvait à l’emplacement de l’église actuelle.

Ce qui est en revanche certain, c’est que l’église de Saint-André est intégralement reconstruite au cours du XVIe siècle. Plusieurs dates ont pu être relevées dans l’édifice. Deux d’entre elles sont gravées dans la tour du chœur : celle de 1555 se trouve dans l’escalier de la tour avec une inscription à peine lisible identifiée par Jean-Charles Cappronnier - "Le cœur (?) de Sainct-André a esté faict l’an 1555" -, tandis que celle de 1543 (aujourd’hui illisible) se trouvait dans un cartouche à l’extérieur de celle-ci. Cette dernière date est également inscrite sur le mur à droite du portail occidental. Enfin, la date de 1572, visible sur l’une des verrières de la nef, laisse supposer la date d’achèvement global des travaux. L’ensemble de ces dates correspondent au style architectural à la charnière du gothique flamboyant et de la Renaissance : grande place donnée au verre aux dépens de la pierre, forme des remplages des baies avec mouchettes, anse de panier du portail occidental, moulurations prismatiques… La nef serait légèrement antérieure au chœur. De plus, l’emploi d’un vocabulaire ornemental de style classique pour le chœur confirme son appartenance à la Renaissance : frontons triangulaires au sommet des contreforts, moulurations doriques, abside circulaire… Le commanditaire de ces travaux est probablement l’abbaye de Breteuil, plus gros décimateur de la paroisse.

Peu d’informations ont été recueillies sur la période suivante, jusqu’à la Révolution. Une date relevée dans la dernière travée de la nef sur les lambris de la charpente indique 1686 et signale que cette dernière a connu des réparations. En 1756, le curé Pierre Mesnard rapporte que la région a connu des secousses sismiques qui ont certainement touché l’église.

 

D’importantes campagnes de travaux au XIXe siècle                                                                                                                                                                                            

 Après la Révolution, l’édifice est en mauvais état. Le dossier de la série O conservé aux Archives Départementales de l’Oise permet d’éclairer les différentes restaurations menées au cours du XIXe siècle. Une première campagne a lieu en 1842-1843 avec des reprises de la charpente et de la couverture en tuile de la nef, surtout du côté sud. Deux pans sud de la flèche du clocher sont reconstruits. Certaines pierres des piliers du chœur et de la nef sont remplacées et rejointoyées. Les travaux ont été dirigés par l’architecte Bellanger et exécutés par Victor Lebègue, carrier à Saint-André-Farivillers.

En 1866, la commune commande à l’architecte clermontois Samson un "devis des grosses réparations consistant en maçonnerie, charpente, couverture et menuiserie". Il conclut ainsi : "Cette église est fort endommagée par le temps et surtout par des plantations d’arbres à haute tige, beaucoup trop rapprochés des murs, surtout au sud". Cette situation provoque une humidité constante au pied des maçonneries. Les travaux dirigés par des entrepreneurs locaux (Lemaire puis Lennuiez) se déroulent entre 1866 et 1872. Ils comprennent des travaux de maçonnerie (reprise des soubassements et de "glacis, larmiers, contreforts etc. "), de charpente (remplacement de contreforts, blochets, sablières), de couverture (réfection des toitures d’ardoise) et de baies (auvents en chêne pour les baies du clocher, réparation des vitraux). Tous les arbres trop proches de l’élévation sud sont abattus.

Dès l’année suivant la réception des travaux en 1873, Samson rédige un nouveau devis programmant la réparation des voûtes intérieures de l’édifice. Les travaux sont exécutés par Devienne, entrepreneur à Farivillers, et par Maillet-Fiévé, entrepreneur à Montigny. En 1876, plusieurs éléments sont restaurés : les couronnements des contreforts, les soubassements des piliers, les larmiers et glacis des croisées à la rotonde du chœur ainsi que la couverture du clocher.

Enfin, en 1887, d’importants travaux sont entrepris au clocher. La toiture est reprise, les ouvertures sont fermées par des abat-sons et d’autres réfections "urgentes" sont réalisées à l’intérieur. L’édifice visible aujourd’hui n’a pas connu d’autres modifications majeures au cours du XXe siècle comme on peut l’observer sur les cartes postales éditées vers 1900 (voir ill.).

L’église est implantée dans la vallée de Saint-André, entre les hameaux d’Hédencourt, de Farivillers et de Bois Renault. Orientée, elle est entourée du cimetière paroissial. Elle comprend tout d’abord une façade occidentale qui s’impose par sa monumentale tour de clocher de plan carré couverte d’un toit en pavillon s’insérant dans la première travée de la nef, côté nord. Ses différents niveaux sont scandés par des larmiers. Le dernier étage qui abrite les cloches est percé de deux baies sur chaque face, occupées par des abat-sons. Il est accessible par un escalier maçonné en vis dans-œuvre, aménagé dans la tour.

L’entrée principale (une seconde entrée est aménagée dans la deuxième travée de la nef côté sud) consiste en un portail en anse de panier avec archivolte prolongé par une accolade et encadré par deux colonnettes surmontées par des chapiteaux et deux niches avec dais architecturés. Une large baie à trois lancettes couronnées d’un remplage trilobé et mouchettes, est percée au-dessus du portail. Son arc brisé est souligné par un larmier en pierre. Le mur à droite du portail est orné d’une niche architecturée.

La nef, composée de quatre travées, est prolongée par un chœur surélevé consistant en deux travées et une abside circulaire. Une tourelle de plan circulaire est accolée au nord de la première travée. Elle est couronnée par un toit polygonal. Enfin, une sacristie est installée contre le chevet.

L’ensemble des maçonneries, à l’exception de la sacristie en brique, est en pierre de taille de moyen appareil. L’édifice est épaulé par vingt contreforts à larmiers couronnés de chaperons à deux pentes.

Les toits de la nef sont à longs pans et pignon découvert et ceux du chœur à longs pans, pignon découvert côté ouest et croupe ronde côté est. La sacristie est couronnée par un toit en pavillon. Toutes les couvertures sont en ardoise.

À l’intérieur, la charpente de la nef se compose d’une fausse voûte lambrissée en berceau brisé. L’inscription "may 1686" est lisible dans la dernière travée. Le chœur est quant à lui voûté d’ogives.

L’église est éclairée par de nombreuses baies fermées par des verrières (elles sont évoquées dans le dossier de présentation du mobilier). Celles de la nef sont de simples lancettes brisées tandis que celles du chœur sont de longues et larges ouvertures en plein cintre divisées en trois lancettes couronnées d’un remplage dessinant un oculus.

  • Murs
    • calcaire moyen appareil
    • brique
  • Toits
    ardoise
  • Couvrements
    • fausse voûte en berceau brisé
    • lambris de couvrement
    • voûte d'ogives
  • Couvertures
    • toit en pavillon
    • toit polygonal
    • toit à longs pans pignon découvert
    • toit à longs pans croupe ronde
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis en maçonnerie
  • Techniques
    • vitrail
    • sculpture
    • menuiserie
  • Précision représentations

    Les chapiteaux qui couronnent les deux colonnes de l'entrée occidentale présentent des rinceaux végétaux. La clé de voûte du chœur est ornée de feuilles recourbés.

    La charpente de la nef est ornée de deux soleils faits de rayons rapportés.

    Des lambris de demi-revêtement garnissent les murs du chœur. Ils comprennent une alternance de guirlandes (composées de feuillages et d'une coquille), de bouquets dont les feuilles dessinent des courbes et contrecourbes, et de rayons occupés par trois têtes d'angelots.

    Les verrières sont étudiées dans le dossier de présentation du mobilier.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • AD Oise. Série J ; sous-série 49 J : 49 Jp 10. Saint-André-Farivillers. Inventaire des croix et calvaires. Archives de l'association pour la connaissance et la conservation des calvaires et croix du Beauvaisis, 2007.

  • AD Oise. Série O ; sous-série 2 O : 2 O 13384. Saint-André-Farivillers. Église (1816-1932).

Bibliographie

  • ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES. Pouillés de la province de Reims, publiés par M. Auguste Longnon. 2 volumes. Paris : Imprimerie nationale ; C. Klincksieck, libraire, 1908.

    p. 493.

Documents figurés

  • Saint-André-Farivillers (Oise). L'église, carte postale, imp. Peltier à Breteuil, [premier quart du XXe siècle] (coll. part.).

  • Saint-André-Farivillers (Oise). Paysage, carte postale, éd. illisible, [premier quart du XXe siècle] (coll. part.).

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Chamignon Lucile
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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