Dossier d’œuvre architecture IA60005368 | Réalisé par
Chamignon Lucile (Rédacteur)
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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  • inventaire topographique, Communauté de communes Oise Picarde
Ancien manoir puis ferme de Provinlieu
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes de l'Oise Picarde - Saint-Just-en-Chaussée
  • Commune Froissy
  • Lieu-dit Provinlieu
  • Adresse 11 rue du Château
  • Cadastre 1955 AB 126 à 128  ; 2017 AB 245 à 253

Probato loco apparaît dans un document du cartulaire de l’abbaye de Beaupré daté de 1151. Il se traduit par "lieu estimé", signalant peut-être dès cette époque l’existence d’une place forte. En 1189, il est désigné sous la forme "Provinlieu". Les Chroniques d’Enguerrand de Monstrelet (v.1390-1453) signalent qu’en 1365, les chevaliers Warmes, Hames et Marles défendent le château contre les attaques de l’armée anglaise venue de Montdidier. Il est toutefois détruit puis réédifié par les Anglais et, en 1430 Jean de Luxembourg, lieutenant du duc de Bourgogne, y loge. Il est alors dénommé "chastel de Prouvenlieu" (LAMBERT, 1982). Louis Graves (GRAVES, 1832) lui attribue une autre traduction, celle de "lieu éprouvé" en référence aux attaques qu’il aurait subies pendant les Guerres de Cent Ans.

D’après Louis Graves, les fondations circulaires de cette forteresse médiévale auraient été retrouvées lors de la construction du logis actuel. Selon la documentation d’Émile Autiquet qui a transcrit une déclaration des revenus du domaine de Provinlieu, une chapelle aurait été bâtie en 1544 par la famille d’Anglos qui possédait la seigneurie dans la première moitié du XVIe siècle, puis reconstruite en 1661 par Pierre de Rouvroy, seigneur de Puits, Provinlieu et Froissy.

Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, c’est Jean-Étienne Le Couteulx qui acquiert la seigneurie de Provinlieu. Sa fille en hérite et épouse Jean-Baptiste Danse, maire de Beauvais en 1771 et représentant de l’une des grandes familles du textile beauvaisien (SEYDOUX, 2010). Le domaine reste alors dans la famille Danse, toujours propriétaire de nos jours. Le logis, conservé à l’identique aujourd’hui, aurait été construit dans les années 1780 d’après les graffitis visibles dans la cave qui portent la date de 1788. Le cadastre de 1809 donne une représentation du domaine juste après la Révolution. Les bâtiments en équerre à l’est du logis ont presqu’entièrement disparu à l’exception des anciennes écuries côté nord. La chapelle, visible en retour du logis, est reconstruite en 1844. Le puits au centre de la cour orientale est toujours en place. La mare à l’entrée ouest de la ferme a disparu. Le pigeonnier a été déplacé à son emplacement actuel, un peu plus au nord-ouest de la cour dans la seconde moitié du XIXe siècle, tout comme le logis du régisseur de la ferme, reconstruit à cette même période.

Tous les bâtiments agricoles visibles aujourd’hui à l’ouest du logis (étables, remises agricoles) sont édifiés à la limite des XIXe et XXe siècles. Ils sont tous en place sur le plan cadastral de 1955. En outre, un tas de fumier se trouvait naguère dans cette cour (témoignage oral).

L’exploitation agricole, encore en activité, appartient toujours à la famille Danse. Un gîte rural est aménagé dans les anciennes écuries et le logis du régisseur de la ferme.

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age , daté par travaux historiques
    • Principale : Temps modernes, 4e quart 18e siècle , porte la date
    • Principale : limite 19e siècle 20e siècle , daté par travaux historiques
  • Dates
    • 1788, porte la date

La ferme de Provinlieu peut être divisée en deux cours : la cour ouest comprenant le logis et les bâtiments agricoles aujourd’hui exploités ; la cour est qui était l’ancienne cour de ferme, aujourd’hui aménagée en gîte rural.

 

La cour ouest

 

Elle comprend le logis qui ferme son côté est. Comptant huit travées, il est élevé sur un terre-plein sous lequel se trouvent les caves (dont l’entrée se fait par le côté mur-pignon nord) et comprend un rez-de-chaussée surélevé et un étage de comble. Ses murs sont en brique côté ouest, avec chaînages et linteaux en pierre de taille, et en pan de bois côté est. Son toit en ardoise à longs pans est à la Mansart avec un brisis de toiture et des croupes aux extrémités. Il est couronné d’un pavillon essenté d’ardoise et surmonté d’un clocheton.

Les bâtiments agricoles se répartissent en U en face du logis. Ils comprennent deux remises agricoles (côté nord et ouest) en charpente, couvertes d’un toit à deux pans en tuiles et aux murs-pignons essentés de tôle. Les anciennes étables côté sud sont édifiées en brique et ont leur toit à longs pans en tuiles mécaniques.

Au nord de cette cour se trouve le chenil en brique, couvert d’un toit à longs pans en tuile et au pignon essenté de bois. 

 

La cour est

 

Elle comprend un bâtiment en béton aligné sur la rue et surmonté d’un toit en ardoise à deux pans et croupes. Un portail en brique juste à droite de celui-ci permet d’accéder à la cour de l’ancienne ferme. Un puits en charpente couvert d’un toit en pavillon en ardoise se dresse dans la cour à gauche. Derrière lui se trouve le mur en brique et pierre ceinturant le terre-plein sur lequel est édifié le logis. Un escalier en pierre menant à un petit portillon permet d’accéder au jardinet surélevé, aménagé à l’arrière du logis. En retour du logis se trouve une dépendance en brique puis la chapelle orientée nord-sud. Elle est édifiée en moellons et pierres de taille et couverte d’un toit à deux pans et croupes (de forme polygonale côté nord). Elle est épaulée par un contrefort en brique. Son accès s’effectue côté est par une porte bâtarde surmontée d’une plate-bande en pierre.

La cour est délimitée au nord par l’ancien logis du régisseur en brique. Il s’élève sur deux niveaux divisés en six travées : un rez-de-chaussée et un étage. La pierre rythme la façade : deux bandeaux en pierre séparent les niveaux et les encadrements des baies sont animés par une alternance de brique et de pierre. Enfin, des cubes de pierre ornent la corniche. Ses toitures en ardoise sont à longs pans et croupes.

Les anciennes écuries s’inscrivent dans son prolongement. Leur élévation sud a été réhabilitée : les poteaux du pan de bois ont été conservés mais des verrières ont remplacé les murs. La partie supérieure de l’élévation est couverte de clins de bois.

Enfin, un pigeonnier est implanté juste à l’ouest du logis du régisseur. De plan carré et comprenant deux niveaux, il est édifié en brique et couvert d’un toit en pavillon en ardoise.

  • Murs
    • brique
    • calcaire pierre de taille
    • essentage de bardeaux
    • bois pan de bois
    • torchis
    • essentage d'ardoise
    • moellon
  • Toits
    ardoise, tuile mécanique, tôle ondulée
  • Étages
    sous-sol, en rez-de-chaussée surélevé, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
    • toit à deux pans croupe
    • toit en pavillon
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Bibliographie

  • GRAVES, Louis. Précis statistique sur le canton de Froissy, arrondissement de Clermont (Oise). Annuaire de l'Oise. Beauvais : Achille Desjardins, 1832.

  • LAMBERT, Émile. Dictionnaire topographique du département de l'Oise. Amiens (Musée de Picardie) : Société de linguistique picarde, 1982 (tome 23).

  • SEYDOUX, Philippe. Châteaux et gentilhommières en pays de l'Oise. Tome 1 : Beauvaisis, Vexin, pays de Bray, Plateau picard et pays de Clermont. Paris : La Morande, 2010.

Documents figurés

  • Froissy. Cadastre napoléonien, section B, 1809 (AD Oise ; EDT 361/1 G 1).

  • Froissy. Cadastre rénové, section AB, 1955 (AD Oise ; 1964 W 72).

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Chamignon Lucile
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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