Le tissage de velours s'installe dans la seconde moitié du XIXe siècle près de l'emplacement d'un moulin à "guède" (plante tinctoriale) à l'initiative de la famille Lecointe (Bonneuil-les-Eaux, 2005). Les bâtiments de l'usine sont édifiés à cette époque. Ils sont toujours en place aujourd'hui.

Le tissage est construit par la famille Lecointe. Le journal Le Semeur de l'Oise signale en gros titre la vente de l'usine en 1888 : "Vente de l'usine dite Le Tissage mécanique de Bonneuil". Elle est décrite de la façon suivante : "Une grande usine de construction neuve, toute agencée pour le tissage des laines et autres matières". Elle comprend alors : "une salle de tissage couverte en pannes, chéneaux avec deux vitrages dont un en verre double pouvant contenir 330 métiers ; un bâtiment pour machines et générateurs ; vaste magasin avec sous-sol pouvant contenir quatre cents caisses ; remise pour voiture avec deux portes-cochères ; écurie pour 5 à 6 chevaux ; grand bûcher ; maison d’habitation se composant d’une cuisine, salle et chambre au rez-de-chaussée avec très belle cave au-dessous, et trois chambres au premier, couverture en ardoise ; très belle cour ; jardin".

Les machines sont incluses dans la vente : "cent quatre métiers à tisser avec accessoires […] bobinoir de cent broches, ourdissoir et encolleuse de la maison Pierrard et Parpaite, peigne mécanique, métier monteur et retendeur, rectomètre, machine à rouler les pièces, métreuse, métier à monter les chaînes à la main, un ourdissoir à la main pour 300 mètres et deux pour 100 mètres, encolleuse à la main, chauffage perfectionné, installation pour éclairage au gaz ; machine à vapeur jumelle […] un générateur avec chaudière semi-tubulaire […], réchauffeur d’eau, puits avec système perfectionné".

La famille Desquiens achète l’usine qui est alors désignée "Tissage de velours et de coton" dans la Notice descriptive et statistique de 1902. L’établissement est ensuite cité dans les Annuaires industriels de 1925 et 1938 comme "tissage mécanique de velours et coton, manufacture de fils glacés". Desquiens dirige également le tissage de Pont-de-Metz (Somme).

La date de fermeture du tissage n’est pas connue mais la société S.I.R.E.G.E spécialisée dans la vente de livres aux collectivités s’y installe à partir de 1983. De nouveaux hangars de stockage avec une ossature en métal et un revêtement en tôle sont construits contre le côté oriental du premier ensemble. Elle est toujours en activité (2023).