Dossier d’œuvre architecture IA60005412 | Réalisé par
Chamignon Lucile (Rédacteur)
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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  • inventaire topographique, Communauté de communes Oise Picarde
L'habitat du village de Villers-Vicomte
Œuvre repérée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes de l'Oise Picarde - Saint-Just-en-Chaussée
  • Commune Villers-Vicomte
  • Dénominations
    maison, ferme, magasin de commerce

Les formes du bâti

Les types d’habitat

 

               Les maisons des tisseurs et fileuses

 

De ce village tourné vers la fabrication d’étoffes à domicile, il reste quelques habitations anciennes avec encore un atelier ou « boutique ». Ce dernier est le plus souvent aménagé dans le bâtiment aligné sur la rue comprenant l’entrée charretière, alors que le logis est relégué en fond de cour. Ces pièces sont reconnaissables grâce à leur baie allongée, le plus souvent fermées de volets en bois comme au n°15 de la rue Fournier. Elles pouvaient être associées à une grange percée d’une porte à engranger comme dans le bâtiment dans la rue Fournier en face de la ruelle Mény. Compte tenu du soin apporté à ses menuiseries, la baie allongée du n°21 de la rue Poncelet sembler marquer la présence d’un magasin (épicier ou débitant) plutôt que d’un atelier. Il était accolé à la grange, reconnaissable à sa porte à engranger juste à droite.

 

               Les commerces et boutiques

 

Ce type d’habitat est reconnaissable à son logis à étage (boutique en rez-de-chaussée et logement à l’étage) aligné sur la rue le plus souvent, percé d’une baie allongée. Les recensements de population indiquent la présence de plusieurs commerces à la limite des XIXe et XXe siècles. Plusieurs se trouvent dans la rue Fournier (n°6 et 8) ou dans la rue Poncelet (n°3 et 5).

 

               Les fermes

 

Malgré le dynamisme du secteur textile, le village a toujours compté des cultivateurs et les tisseurs et fileuses complétaient leurs revenus en exploitant un petit lopin de terre et en élevant quelques animaux (les portes à engranger visibles à côté des baies d’ateliers dans les bâtiments alignés sur la rue en témoignent). De plus, l’agriculture est devenue l’activité principale après la Première Guerre mondiale. Le nombre d’anciennes fermes est donc majoritaire. Elles sont de deux types et le premier est le plus représenté.

Les fermes dites "picardes" comprennent une grange sur la rue et un logis en fond de cour. Elles sont le siège des petites ou moyennes exploitations. Des exemples sont toujours en place aux n°18, 24, 28 de la rue Poncelet, ou au n°20 de la rue Martin.

Les fermes à cour sont de taille plus importantes. Cinq ont été relevées. Elles sont souvent nées du remembrement de plusieurs parcelles en lanières et la plupart de leurs bâtiments agricoles a été reconstruit en brique. Ils s’organisent autour d’une vaste cour fermée. Au n°2 de la rue du Poncelet le logis se trouve aligné sur la rue. De nouveaux bâtiments d’élevage ont été élevés en brique dans la ferme au n°26 de la même rue. Au n°32, une entrée charretière donne accès à la cour. Les bâtiments agricoles sont alignés en L le long de l’angle formé par la rue Poncelet.

Enfin, deux se trouvent dans la rue Martin et sont toutes les deux organisées autour d’une large cour au centre de laquelle trônait une mare et un tas de fumier. Leurs bâtiments ont été reconstruits en brique à partir du dernier quart du XIXe siècle. La ferme au n°6 comprend un logis en fond de cour, reconstruit en brique vers 1900 et, en retour, des bâtiments agricoles en brique. Au n°2, les constructions agricoles en brique (écuries, étables) ont, d’après leur style, été édifiées perpendiculairement à la rue dans la première moitié du XXe siècle.

 

               Des demeures de notables

 

Trois maisons alignées sur la rue se démarquent par leurs dimensions et une élévation sur trois niveaux (rez-de-chaussée, étage, comble). La première demeure se situe au n°25 de la rue Fournier. Côté cour, l’architecture forme un U et le rez-de-chaussée est agrémenté d’un jardin d’hiver. La corniche est moulurée. Était-ce la propriété de la famille Calongne qui possédait la fabrique d’étoffes du village ?

Les deux autres demeures se trouvent en face de l’élévation sud de l’église (n°3 et 5 de la rue Fournier). Elles sont de même forme (deux ou trois travées, un étage carré, un passage charretier fermé par une "grand’porte") mais édifiées dans des matériaux différents : la brique pour le n°3, le torchis et les pans de bois pour le n°5. Pour la première, un bandeau de briques disposées en arêtes de poissons sépare le rez-de-chaussée du premier étage. La corniche est en outre soulignée par une frise dentelée de briques.

 

Les matériaux de construction  

 

La majorité des habitations anciennes conservent des maçonneries en torchis et pans de bois, mise en œuvre traditionnelle dans les villages du plateau picard. La maison à colombages apparents au n°25 de la rue Fournier permet d’apprécier la symétrie dans la mise en œuvre des poutres et poteaux, dessinant au-dessus de l’entrée d’origine une croix de Saint-André doublée de potelets. Cette même figure est visible sous une forme plus complexe encore sur la grange du n°20 de la rue Martin.

Les maisons en torchis sont encore nombreuses à être protégées d’un essentage en bois qui couvre entièrement ou en partie la façade (exemples aux n°18, 21, 28 de la rue Poncelet).

Les constructions en pierre sont rares. Une maison en pierre de taille datée de 1816 est conservée dans la rue Fournier en face de l’église. La pierre est également utilisée dans les solins des granges alignées sur la rue. Tantôt elle est employée seule (n°32 de la rue du Poncelet), tantôt elle est associée à la brique. Dans ce cas, de gros blocs de calcaire sont placées aux retombées des poteaux en bois (n°6 de la rue Fournier, n°21 de la rue du Poncelet). Enfin, des murs-pignons qui servaient de coupe-feu en cas d’incendie sont édifiés en pierre de taille (n°8 de la rue Martin).

Contrairement à d’autres villages du plateau picard, Villers-Vicomte ne semble pas avoir bénéficié de nombreuses reconstructions en brique à partir du milieu du XIXe siècle, peut-être en raison de l’absence d’une briqueterie communale. Elles concernent surtout les fermes à cour citées ci-dessus.

  • Période(s)
    • Principale : Epoque contemporaine , porte la date
  • Dates
    • 1816, porte la date

Documents figurés

  • Villers-Vicomte. Cadastre rénové, 1934 (AD Oise ; 1964 W 173).

  • Villers-Vicomte. Cadastre napoléonien, [premier quart du XIXe siècle] (AD Oise ; Pp 4983).

Date(s) d'enquête : 2024; Date(s) de rédaction : 2024
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Chamignon Lucile
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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