Dossier d’œuvre architecture IA60005416 | Réalisé par
Chamignon Lucile (Rédacteur)
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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  • inventaire topographique, Communauté de communes Oise Picarde
L'habitat du village de La Hérelle
Œuvre repérée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes de l'Oise Picarde - Saint-Just-en-Chaussée
  • Commune La Hérelle
  • Dénominations
    maison, ferme

Les formes du bâti

 

               Les types d’habitat 

 

                              Les fermes picardes

Cette forme d’habitat est largement représentée dans les villages du plateau picard, en particulier dans ceux qui sont situés dans les zones de grandes cultures. La grange, alignée sur la rue, abrite les récoltes des cultivateurs ou les salaires en nature des ménagers ou journaliers agricoles. Le logis est relégué en fond de cour. À La Hérelle, cet habitat est particulièrement présent dans la rue du Bout de la Ville et la rue d’En-Haut. Les dimensions de la grange alignée sur la rue permettent de se représenter l’importance de l’exploitation agricole. Elle comporte parfois une grand’porte, l’entrée charretière (n°16 rue d’En-Haut) à laquelle s’ajoute le plus souvent l’entrée de la grange (n°6 et 12 de la rue du Bout de la Ville (ill.)) et parfois une troisième (n°2 de la rue d’En-Bas (ill.)).

Souvent les granges alignées sur la rue ont disparu, faute d’usage ou en raison de l’agrandissement des fermes comme c’est le cas au n°9 de la rue du Bout de la Ville : les logis en pans de bois et torchis sont toujours visibles en fond de cour tandis qu’une clôture en brique avec grilles en métal a remplacé les bâtiments alignés sur la rue.

                              Les logis alignés sur la rue

Ce type d’habitation est le plus présent à La Hérelle et correspond le plus souvent à l’existence d’un petit artisanat - ou du moins d’activités où la culture (et donc la grange) est moins marquée. Le logis est directement aligné sur la rue et assorti d'une entrée charretière. De nombreux exemples sont visibles dans la rue d’En-Bas aux n°4, n°9 (ill.) ou n°21 (ill.). Les bâtiments liés à l’artisanat ou aux pratiques agricoles sont relégués en fond de cour.

                             

                              Les maisons en milieu de parcelle

Dans ce cas, le logis est disposé en retrait de la rue dont la limite est marquée par une clôture et un portail. Les plus anciennes de ces habitations encore visibles aujourd’hui semblent plutôt avoir été occupées par de petits notables ou des personnes travaillant dans les services. La maison au n°8 de la rue d’En-Bas est une véritable petite demeure, "La Sauvagère" comme l’indique une petite plaque fixée au portail (ill.). En brique, elle affiche un style classique et semble appartenir au milieu du XIXe siècle. Elle consiste en un rez-de-chaussée surélevé accessible depuis un perron avec escalier à balustrades. Son toit en ardoise est à longs pans et croupes brisées.

Construite plutôt dans le second quart du XXe siècle, un autre logis implanté en milieu de parcelle se trouve au n°2 de la rue du Bout de la Ville. En brique, il comprend un corps principal parallèle à la rue et un pavillon qui lui est accolé. Ce dernier, avec son mur-pignon côté rue a une toiture à pans débordants. Son niveau de comble est souligné par une frise de carreaux de plâtre.

Enfin, toutes les maisons construites suite à la reprise démographique des années 1980 sont des pavillons implantés en milieu de parcelle. Ils sont très nombreux dans la rue d’En-Bas à l’emplacement des anciens jardins.

 

               Évolution dans l’emploi des matériaux de construction

 

                              Pierre et pans de bois jusqu’au milieu du XIXe siècle

La proximité de carrières de calcaire mais aussi de grès explique leur présence dans les solins ou les murs pignons des constructions. En effet, le grès se retrouve par exemple dans les parties inférieures du logis au n°6 de la rue de la Chapelle (ill.) ou dans celles de la grange au n°16 de la rue d’En-Haut. La pierre reste toutefois minoritaire parmi les matériaux de construction utilisés et signale plutôt l’ancienneté de la construction ("1791" est une date inscrite sur la façade du bâtiment aligné au n°6 de la rue de la Chapelle qui formait alors qu’une seule propriété d’après le cadastre du XIXe siècle).

Les maçonneries en pans de bois et torchis sont encore aujourd’hui répandues malgré leur abandon progressif au profit de la brique. Des granges (n°12 et 6 de la rue du Bout de la Ville) ou des logis (n°4 de la rue d’En-Bas, n°6 de la rue de la Chapelle, n°1 de la rue du Bout de la Ville) sont encore en place. Les granges au n°16 de la rue d’En-Haut ou n°2 de la rue d’En-Bas (ill.) sont par exemple protégées par un essentage de clins de bois.

 

                              Diffusion de la brique et disparition du chaume en couverture

La brique est largement diffusée à partir du milieu du XIXe siècle et remplace les pans de bois comme en témoigne la date de "1873" portée sur la façade du logis au n°2 de la rue d’En-Haut (ill.). D’après les documents de la série O des Archives Départementales qui renseignent sur les constructions des équipements publics, elle provient des villages des environs comme Gannes ou Bacouël. Des logis sont par exemple reconstruits du milieu du XIXe siècle ("La Sauvagère" au n°8 (ill.) ou le logis au n°13 (ill.) de la rue d’En-Bas) à la première moitié du XXe siècle (n°9 (ill.) ou 15 de la rue d’En-Bas, pavillon au n°2 du Bout de la Ville).

La Hérelle a été fortement touché par les incendies. Un arrêté municipal, incité par la préfecture, interdit en 1850 les couvertures en chaume, paille ou toute autre matière combustible. La mesure a été assez efficace puisque le nombre de toits en chaume relevé dans les recensements de population diminue : sur les 114 maisons que compte le village en 1831, 52 sont en chaume. En 1856, sur les 122 maisons, elles ne sont plus que 5.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 18e siècle , porte la date
    • Principale : 19e siècle, 3e quart 18e siècle
    • Principale
  • Dates
    • 1791, porte la date
    • 1873, porte la date

Documents d'archives

  • AD Oise. Série O ; sous-série 2 O : 2 O 6607. La Hérelle. École (1837-1913).

  • AD Oise. Série M ; sous-série 6 M : 6 Mp 359. La Hérelle. Recensements de population (1820 à 1936).

Bibliographie

  • WEXSTEEN, Guy. La Hérelle, chronique villageoise. [s. ed.] : La Hérelle, 2004.

Documents figurés

  • La Hérelle. Cadastre napoléonien, [premier tiers du XIXe siècle] (AD Oise ; Pp 4844).

  • La Hérelle. Cadastre rénové, 1972 (AD Oise ; 1964 W 83).

Date(s) d'enquête : 2024; Date(s) de rédaction : 2024
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Chamignon Lucile
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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