Dossier d’œuvre architecture IA60005434 | Réalisé par
Chamignon Lucile (Rédacteur)
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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  • inventaire topographique, Communauté de communes Oise Picarde
L'habitat du village d'Esquennoy
Œuvre repérée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes de l'Oise Picarde - Saint-Just-en-Chaussée
  • Commune Esquennoy
  • Dénominations
    maison, ferme, magasin de commerce, cité ouvrière

Les formes du bâti

 

L’habitat d’Esquennoy est essentiellement composé d’anciennes maisons de tisserands ainsi que de fermes dont certaines sont de grande taille (fermes à cour). La commune compte également de nombreux logements d’ouvriers construits dans le dernier quart du XIXe siècle par les propriétaires de l’usine. Surtout, elle est touchée par les bombardements de 1940 et plusieurs habitations sont reconstruites en brique dans les années 1950.

 

Une grande majorité de logis à étage sur rue : habitat des tisserands, artisans et commerçants

 

L’habitat de la commune comprend principalement des logis à un étage, alignés sur la rue . Ces maisons sont associées à un commerce (magasin en rez-de-chaussée et logements à l’étage) ou à des ateliers d’artisans, en particulier des tisserands qui sont très actifs à Esquennoy au XIXe siècle. L’entrée charretière est intégrée au logement. Des exemples ont pu être relevés dans la Grande Rue au n°36 (ill.) ou 29.

Cette famille de maisons comprend également quelques anciens commerces comme les cafés et épiceries (voir la liste complète dans l’annexe portant sur les activités anciennes d’Esquennoy dans le dossier du village (IA60005422). Plusieurs d'entre eux sont encore en place en 2024 bien que leur activité ait cessé : la café Mahieux au n°36 de la rue Saint-Pierre, le café Pillon au n°1bis de la rue Saint-Antoine (ill.), le café UNICO au n°19 de la Grande Rue (ill.).

 

Quelques rares fermes

 

Plusieurs fermes ont été recensées, bien que cet habitat ne soit pas majoritaire compte tenu d’activités surtout tournées vers le commerce et l’artisanat. Elles sont de tailles diverses selon la situation des familles qui les occupent. La ferme de petit artisan, manouvrier ou journalier prend soit la forme d’une petite "ferme picarde" caractérisée par une grange avec entrée charretière sur la rue et un logis en fond de cour (exemples aux n°31 de la rue Saint-Pierre, n°8 (ill.) et 38 (ill.) de la Grande Rue, n°4 de la rue de la Commanderie (ill.)) soit celle d’un logis en rez-de-chaussée sur rue associé à une entrée charretière (n°19, 20 de la rue Saint-Antoine (ill.), n°43 de la rue Saint-Pierre). Les bâtiments agricoles sont alors implantés autour de la cour fermée.

Les fermes de cultivateurs organisées autour d’une vaste cour sont plus rares. La ferme du Chassy toujours en activité aujourd’hui en est un exemple. Elle est implantée à l’entrée nord d’Esquennoy. Une autre ferme visible sur les cartes postales du début du XXe siècle se trouvait dans la rue de la Commanderie. Elle a été reconstruite dans les années 1950 et se situe au n°11 de la rue des Aires (ill.).

Au n°37 de la Grande Rue se trouve également une ferme à cour. Aligné sur la rue, un vaste logis en torchis et pans bois assis sur un solin en pierre s’élève sur deux niveaux. Composé de six travées de taille égale et formant un ordonnancement régulier, l’édifice est largement éclairé par 11 baies côté rue. Des bâtiments agricoles sont distribués autour de la cour qui se trouve à l’arrière.

 

Les demeures

 

Esquennoy compte plusieurs résidences qui appartenaient aux notables locaux. Les logis sont de grande dimension et s’élèvent sur plusieurs niveaux comme le "Petit Château" au n°5 de la Grande Rue (ill.). Construit par la famille Despréaux de Saint-Sauveur au début du XIXe siècle, il arbore un style néo-classique avec son fronton triangulaire, ses pilastres et ses arcatures en légère saillie ainsi que ses colonnes à l’antique encadrant l’entrée à perron double. L’ensemble, en pierre, est complété par deux pavillons de part et d’autre du logis. Cette propriété est étudiée de manière plus détaillée dans le dossier qui lui est consacré [IA60005431].

La famille Sellier-Delaforge, propriétaire du tissage devenu usine d’éclairage, a fait bâtir à la fin du XIXe siècle une vaste demeure derrière l’église (détruite par les bombardements de 1940) ainsi que la "villa" du directeur de l’usine à côté de celle-ci (étudiée dans le dossier portant sur l'usine Sellier-Delaforge : [IA60005424]).

Deux demeures en brique dont celle du patron de l'usine Dodé-Sellier sont alignées dans la Grande Rue aux n°27 et 28 (ill.). Elles comprennent trois travées avec l'entrée percée dans la travée centrale et s'élèvent sur deux étages. Le soin apporté au traitement de la façade se traduit par l'emploi de carreaux de ciment ainsi que par la bichromie des briques qui encadrent les baies et séparent les niveaux par de fins bandeaux.

 

Les cités ouvrières

 

Dans le dernier quart du XIXe siècle, Philibert Sellier fait construire plusieurs cités ouvrières. La première, le long de la route Nationale a pris le nom de "rue de l’Usine" (ill.). Destinées aux familles des ouvriers, les maisons ne comprenaient que deux travées : une porte et une fenêtre. Elles ont été progressivement vendues par la société Airélec vers 1980. Souvent, deux maisons ont été fusionnées et l’une des portes d’entrée comblée.

La "cité de Paillart" perpendiculaire à la voie principale (ill.) est quant à elle destinée aux cadres. Les maisons sont plus spacieuses et comprennent trois travées : une porte encadrée de deux fenêtres. 

Enfin, la "cité Cauchetier" a été édifiée dans un second temps, une dizaine d’années après les deux premières. La société Pigeon vend ces maisons au milieu des années 1950.

 

Les reconstructions après la Seconde Guerre mondiale

 

La zone détruite en face de la mairie est aménagée en place centrale et les logements des sinistrés sont reconstruits. Le café Roose qui s’y trouvait (anciennement Poirion sur les cartes postales) a par exemple été transféré dans un bâtiment provisoire avant d’être réédifié.

Dans la rue Saint-Pierre, le logis au n°38 a été rebâti. Dans la Grande Rue, ces reconstructions concernent les maisons de la place de la Mairie et celles qui se trouvent dans la partie sud, entre les n°18 et 24, dont le café "UNICO" (ill.). La ferme au logis en pierre citée ci-dessus qui se situait dans la rue de la Commanderie est également réédifiée en brique (n°11 rue des Aires).

  • Période(s)
    • Principale : Temps modernes
    • Principale : Epoque contemporaine
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Bibliographie

  • ÉVRARD, Nicole, ÉVRARD, Jean-Marc. Les rues, artisans et commerces d'Esquennoy. Esquennoy : Patrimoine d'hier et d'aujourd'hui, 2007, n°3.

Périodiques

  • ÉVRARD, Nicole, ÉVRARD, Jean-Marc. L'agriculture à Esquennoy. Esquennoy : Patrimoine d'hier et d'aujourd'hui, 2008, n°4.

  • ÉVRARD, Nicole, ÉVRARD, Jean-Marc. Esquennoy durant la Seconde Guerre mondiale et la Reconstruction. Esquennoy : Patrimoine d'hier et d'aujourd'hui, 2010, n°6.

Date(s) d'enquête : 2024; Date(s) de rédaction : 2024
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Chamignon Lucile
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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