Dossier d’œuvre architecture IA62005267 | Réalisé par
Tachet Nicolas (Rédacteur)
Tachet Nicolas

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France (2023).

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  • opération ponctuelle
Ancienne ferme de Belleforière
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération de Béthune-Bruay, Artois-Lys Romane - Beuvry
  • Hydrographies La Loisne
  • Commune Beuvry
  • Lieu-dit La Belle Fourrière
  • Adresse 1 rue Jules-Weppe
  • Cadastre 2023 AS 912
  • Dénominations
    ferme, ensemble agricole
  • Appellations
    Belle-forrière, Belle-fourière, Bieleforieve
  • Destinations
    édifice commercial, maison

La première trace de la ferme remonte à 1306, date à laquelle Hachin Faverel vend à Ernoul Caffet, le receveur d’Artois : "le château de Belleforière avec ses terres et ses tenanciers pour la somme de 1 000 livres" (BOURGEOIS, 2004).

Au XVe siècle, La « Belle-Forrière » appartient à la famille de Le Val. Le 12 avril 1499, "Martin de Le Val et Hutin, son fils ainé, vendent à Jacques de Coupigny, seigneur de Sallau, le fief de Belle-forrière, manoir amazé, enclos de fossés, jardins, bois, prés, terres… avec première justice et seigneurie vicomtière, tenue du Grand Bâtard (Antoine de Bourgogne), en raison de son château de Beuvry à 60 sols parisis de relief". Il s'agit donc d'une seigneurie vicomtière qui relève du comte de Beuvry.

« Belle-Forrière » demeure dans la famille de Coupigny pendant près de trois siècles. En 1698, de nouveaux bâtiments (les actuels) sont édifiés sur la base des anciennes constructions, sans doute par nécessité après les troubles de la guerre de Trente ans. Une pierre portant cette date est présente dans le mur extérieur de l’aile est, aile orientée à l’époque côté jardin.

Le cadastre napoléonien de 1833 permet de confirmer une implantation de bâtiments assez similaire à aujourd'hui. L'accès via le pont de bois au sud-est du site n'est pas représenté. Enfin, le plan nous éclaire sur l'importance du réseau de fossés de la ferme et des liens qu'ils entretiennent avec le cours d'eau La Loisne.

En 1876, Belleforière passe ensuite dans la famille du marquis de Baynast de Septfontaines. La propriété est alors décrite comme une "ferme comprenant granges, étables écuries et dépendances, sur et avec 24 hectares". L'histoire de la ferme reste à déterminer entre 1876 et la Première Guerre mondiale où une partie de l'habitation (bâtiment à gauche de la porterie) est reconstruite après le conflit. La ferme est occupée à partir 1936 par monsieur Dehosse, cultivateur. Le comte Lionel de Baynast de Septfontaines cède la propriété en 1970 à Roland Catteau-Alluin, cultivateur, qui l’occupe depuis 1963. "De nombreuses transformations seront réalisées dans les bâtiments existants afin de faciliter l’élevage intensif de porc et les cultures d’endives" (BOURGEOIS, 2004).

La propriété est ensuite vendue en avril 2001, date à partir de laquelle elle obtiendra ses différents labels et une inscription aux Monuments historiques des façades et toitures en 2007.

Aujourd'hui, la ferme est une demeure et un lieu de location pour réceptions.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 14e siècle , daté par source
    • Secondaire : 4e quart 17e siècle , porte la date
  • Dates
    • 1306, daté par source
    • 1698, porte la date

La ferme de Belleforière est une ferme au carré qui se situe à l'est du village, en frange de l'ancien marais de Beuvry et de La Loisne qui alimentait ses "douves".

N'ayant pu pénétrer dans la cour, les éléments observables depuis l'espace public et les photos en ligne permettent d'identifier une ferme au carré à cour fermée qui est entourée de fossés bordiers (nommés "douves"). L'ensemble des constructions est établi sur des soubassements en blocs de grès. Les bâtiments sont renforcés par des chaînages d’angle en pierre de taille. Les élévations des murs, en brique, disposent d'une corniche en encorbellement traitée de manière décorative avec un appareil à "dents d'engrenage" (appareil présentant des lits alternés de brique posées en diagonale, pour obtenir un effet décoratif de saillies triangulaires). Les toitures (hormis la tour) reçoivent un toit à deux pans surmonté de tuiles mécaniques. Le logis dispose d'un pignon découvert. Un très grand nombre de lucarnes ponctuent ces toitures, indiquant le besoin d'éclairage des combles.

Au nord-est, les deux bâtiments en L sont à usage domestique et de réception. Ils se composent d'un rez-de-chaussée et d'un étage sous combles. De nombreuses fenêtres hautes, de forme rectangulaire, dont l'encadrement de brique reçoit une voûte en anse de panier, ponctuent les façades.

Au sud-ouest, les deux bâtiments en L constituent d'anciens bâtiments agricoles (granges, écuries, étables). Ils sont organisés en rez-de-chaussée et étage sous combles (très probablement destiné au stockage). Toujours côté extérieur, les fenêtres semblent avoir été très largement remaniées au cours du temps (rebouchage total, modifications...). Aujourd'hui plusieurs petites ouvertures rythment la façade dans sa partie supérieure. Elles sont occultées par des planches en bois.

La tour d'angle (un ancien pigeonnier selon les sources) est constituée de deux étages carrés et d'un étage sous comble. Elle dispose d'un toit en pavillon, à quatre pans, couvert d'ardoise. Elle est percée de plusieurs fenêtres dont l'encadrement est en pierre de taille avec linteau en anse de panier surbaissé. Un bandeau décoratif en pierre de taille également enserre la base de l'étage sous comble. Une corniche du même matériau ceint le haut du mur.

Deux passages charretiers permettent d'accéder à la cour intérieure. Le premier est situé au sud-est de la ferme, côté champs, à proximité directe de la tour d'angle ; un pont en bois enjambe le fossé et permet d'accéder à une porterie avec arcature en grès, en anse de panier surbaissé. Le second accès se situe côté rue, et est similaire au premier.

  • Murs
    • brique
    • grès pierre de taille
    • calcaire pierre de taille
  • Toits
    tuile plate, ardoise, tuile mécanique
  • Étages
    3 étages carrés
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit en pavillon
  • Statut de la propriété
    propriété privée, Label "Patrimoine historique" des Vieilles Maisons de France (VMF) en 2004. Label "Fondation du Patrimoine" en 2002.
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    ensemble agricole
  • Sites de protection
    site inscrit
  • Protections
    inscrit MH partiellement, 2007/08/03
  • Précisions sur la protection

    Les façades et les toitures (cad. AS 569) : inscription par arrêté du 3 août 2007.

  • Référence MH

Bibliographie

  • PAS-DE-CALAIS. Commission départementale des monuments historiques. Dictionnaire historique et archéologique du Pas-de-Calais. [en ligne]. Réd. Daniel Haigneré. Arras : Sueur-Charrey, 1873-1883. Tome 1 : Arrondissement d'Arras, 1873.

  • FRANCE. Ministère de l'Instruction publique. Dictionnaire topographique du département du Pas-de-Calais : comprenant les noms de lieu anciens et modernes. [en ligne]. Réd. Auguste De Loisne. Paris : Impr. nationale, 1907. Tome 24.

  • PAS-DE-CALAIS. COMMISSION DÉPARTEMENTALE DES MONUMENTS HISTORIQUES. Épigraphie du département du Pas-de-Calais : arrondissement de Béthune. Arras : Sède et Cie, 1889-1908. Tome II. Fascicules 1 à 7. 

    Parution en tomes, fascicules et addendum. [Lieux divers] : [Éd. divers], 1883-1937. http://ark.bnf.fr/ark:/12148/cb44021232v

  • DERVILLE, Alain. Histoire de Béthune et de Beuvry. Dunkerque : Westoek Éditions/Éditions des Beffrois, 1986.

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Tachet Nicolas
Tachet Nicolas

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France (2023).

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