Dossier d’œuvre architecture IA62005357 | Réalisé par
Hoin Karl-Michael (Rédacteur)
Hoin Karl-Michael

Responsable-adjoint (2018-2023) puis responsable (depuis 2024) de l'Inventaire Général Hauts-de-France.

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  • opération ponctuelle
Chapelle funéraire Sainte-Mélanie
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération de Béthune-Bruay, Artois-Lys Romane - Lillers
  • Commune Ferfay
  • Adresse chaussée Brunehaut
  • Cadastre 2023 AB 90  ; 1954 AB 90 http://archivesenligne.pasdecalais.fr/v2/ark:/64297/c341d7b9b62dd295862e902390359069
  • Dénominations
    chapelle funéraire
  • Genre
    seigneurial
  • Vocables
    Sainte-Mélanie
  • Appellations
    chapelle de la famille d'Hinnisdal, chapelle Sainte-Mélanie
  • Destinations
    édifice funéraire

Parfaitement visible en bordure de la chaussée Brunehaut, environnée de pâtures, la chapelle funéraire Sainte-Mélanie à Ferfay, construite en 1849 par l'architecte d'Arras Auguste Bourgois d'après un dessin de l'architecte parisien Louis Visconti, interpelle le promeneur par la qualité et l'originalité de son architecture qui mêle au style néoclassique celui de la seconde Renaissance française, ce dernier n’étant pourtant pas censé avoir de prise historique en Artois. Chapelle castrale, elle est construite dans les limites du parc du château de Ferfay, demeure qui sera intégralement détruite par les bombardements de 1944.

Cédée vers 2013-2014 pour l'euro symbolique par les héritiers de la famille d'Hinnisdal à la commune de Ferfay qui l'a ensuite restaurée intégralement, la chapelle Sainte-Mélanie est par la finesse de son architecture parmi les plus remarquables des chapelles funéraires aristocratiques de la région Hauts-de-France et une très rare expression de l'architecture néo-Renaissance dans ce même territoire.

Pour la constitution de ce dossier, le Service Régional de l'Inventaire remercie la commune de Ferfay de lui avoir ouvert les portes de la chapelle Sainte-Mélanie et permis de conduire la mission photographique dans des conditions optimales. Il remercie également mademoiselle Charlotte d'Andigné et sa famille de lui avoir permis la consultation des archives du château de Tilloloy (Somme) et monsieur Raymond de Nicolaÿ pour la consultation de celles du château de Régnière-Écluse (Somme). Ses remerciements s'adressent enfin à madame Christiane Nansot, représentant mademoiselle Charlotte d'Andigné, et à monsieur Hervé Lambelin, gérant du château de Tilloloy ; à monsieur Aurélien Marty, directeur de l'association du domaine de Régnière-Écluse.

Le territoire de Ferfay hier et aujourd'hui (site, situation, population)

Sis sur le plateau artésien, à huit kilomètres au sud de Lillers, Ferfay est originellement un village-rue environné de bois comme le rappelle son étymologie : Fracfagium (IXe siècle), Fresfay (1219), de frait/brisé et de faï/bois de hêtres (NÈGRE, 1987). Il est situé sur une ancienne voie romaine qui traverse au Moyen Âge une grande étendue de bois : la chaussée Brunehaut reliant Arras à Thérouanne. Structuré en longues bandes étroites perpendiculairement à la chaussée, son parcellaire est ainsi connecté à cette voie rapide primitive.

Sous l’Ancien Régime, Ferfay compte autour de 300 habitants et sa population demeure très stable jusqu’au Second Empire. Dès les années 1870, son essor démographique est puissant, lié à l’exploitation du charbon dans la commune, atteignant son apogée au début des années 1920 avec 1 400 habitants. Les fosses ferment dans la première moitié du siècle suivant (1929, 1936, 1950) et la population décline alors régulièrement pour se stabiliser aujourd’hui autour de 900 habitants.

L'activité minière a clairement anémié le village-rue et a fait de la cité 3, au nord, le véritable centre de Ferfay. Pour autant, l'identité rurale demeure, les terres agricoles représentant toujours aujourd'hui l'essentiel de son occupation des sols (92%).

Une terre dans la famille d'Olhain puis dans la famille d'Ostrel (XIIIe-XVIIe siècles)

La terre de Ferfay est au XIIIe siècle dans la famille d'Olhain, vénérable maison artésienne qui assure descendre des puissants comtes de Boulogne dont elle porte les armes (d’argent à trois tourteaux de gueules). Elle passe ensuite par mariage au XVIe siècle dans la famille d’Ostrel, installée dans le village voisin de Lières. Au début du XVIIe siècle, Antoine d’Ostrel dispose d'une importante maison seigneuriale flanquée de deux hautes tourelles à l’angle d’une cour entourée d’une enceinte basse. Sur la planche consacrée au village dans les Albums de Charles de Croÿ (1560-1612), l’artiste accompagne sa représentation d’une scène de chasse naïve - l'environnement boisé est en effet propice à l'activité cynégétique - semblant indiquer que le château est régulièrement habité, d’autant que les étendards seigneuriaux claquent au vent à la pointe des tours (DUVOSQUEL, 1998).

Une première chapelle castrale (XVIe siècle ?)

Sur la planche consacrée à Ferfay dans les Albums de Charles de Croÿ figure une chapelle castrale primitive. Il s'agit d'un édifice de dimensions modestes, à trois travées et chevet plat, précédé du côté de la chaussée Brunehaut par un petit clocher à terrasse et croix sommitale. Son entrée par la chaussée Brunehaut rend ainsi la chapelle seigneuriale accessible aux habitants de Ferfay (DUVOSQUEL, 1998).

Placée sous le vocable de saint Pierre, cette chapelle date du XVIe siècle voire du XVe siècle et a pu servir de sépulture aux seigneurs du lieu selon le Dictionnaire historique et archéologique du département du Pas-de-Calais (1879) qui s'appuie sur les écrits du chanoine Parenty (1799-1875) et ceux, datés de 1808 et 1810, d'A.-J. Coquelet (1746-1813). Le 6 mai 1571, Marie d'Olhain fait célébrer d'autorité par son chapelain - Marc de Lobel - un mariage dans cette chapelle "oultre le bon gré du curé" Pierre Vincent. Le 9 novembre 1578, l'union de Pierre du Metz et de Jehanne du Puich y est bénie, "ce que n'est permis espouser par les curez d'Ames et aussy d'Amettes mais la dame inobédiente le faict par haultesse grandeur, ne vœullant estre subjecte a ung curé" (RODIÈRE, 1902). Un autre mariage y est célébré en 1582 mais il est célébré cette fois par le curé d'Amettes et doyen d'Auchy-au-Bois, Pierre Cottrel. Il est vrai qu'entretemps Marie d'Olhain est passée de vie à trépas - elle est inhumée en 1582 à Lières auprès de son époux, Jean d'Ostrel, seigneur de Lières, mort en 1571. Ces trois cérémonies nuptiales du XVIe siècle indiquent que la coexistence d'une chapelle privée et d'une église est sujet à des litiges de mitoyenneté entre paroisse et seigneurie (RODIÈRE, 1902).

Une terre dont hérite la famille d'Hinnisdal en 1698

Gilles d’Ostrel meurt en 1667 sans postérité laissant ses biens à son frère Jacques, doyen du chapitre de Saint-Omer. Ce dernier lègue Ferfay en 1698 à son neveu Jean-Herman d’Hinnisdal (1674-1728) dont la descendance va entretenir un lien fort avec le village de Ferfay pendant près de trois siècles.

Les Hinnisdal sont une famille originaire du pays de Liège, aux alliances flatteuses et frottée de près à la cour de France au XVIIIe siècle. Ses chefs versent systématiquement dans la carrière militaire et se distinguent ponctuellement à l’occasion de missions diplomatiques. Ils sont comtes d’Hinnisdal et du Saint-Empire, baron de Fumal et seigneurs de Ferfay entre autres terres (LAINÉ, 1848). Citée par Proust dans sa Recherche, cette famille de la haute aristocratie du faubourg Saint-Germain jette ses derniers feux à la Belle Époque et s'éteint à la mort de la comtesse Thérèse d'Hinnisdal en 1959.

Brigadier d'infanterie (1721) dans le régiment du comte de Lamarck, membre des États d'Artois (1750), Jean-Herman d’Hinnisdal est l’époux de Marie-Claire de Carnin, la fille du marquis de Lillers et de Nédonchel. La terre de Ferfay se transmet ensuite de père en fils. D'abord à Adrien-Eugène-Herman (1718-1759), époux de Marie-Philippine de Bournel, fille du marquis de Monchy (aujourd'hui Monchy-Cayeux, près de Saint-Pol-sur-Ternoise), lieutenant-général des armées, commandeur de l’ordre de Saint-Louis. Ensuite à Marie-François-Eugène-Herman (1748-1786), colonel-commandant du régiment d'Alsace à sa mort, époux de Catherine-Louise-Sylvine de Seiglière de Belleforière. Marie-François-Eugène-Herman d'Hinnisdal ne vient qu'épisodiquement à Ferfay qui est alors mis à la disposition des Tramecourt puis des Genevières pour l'agrément de la chasse. Le comte de Genevières indique d'ailleurs dans une lettre du 14 août 1781 : "Aujourd'huy il y a une grande chasse à Ferfay, demain à Calonne et après-demain à Labeuvrière ; je suis vraiment fâché, mon cher frère, que la grande distance qui nous sépare nous empêche de partager les mêmes amusements. [...] Monsieur le comte d'Hinnisdal, qui est icy depuis plusieurs jours, est à la veille de partir pour Brest où il est obligé d'aller faire un mois de service, trop heureux encore s'il n'est point obligé de s'embarquer." (Archives de la famille de Beaulaincourt, tome II, 1914).

Son fils unique Joachim (1779-1814), après une solide éducation confiée jusqu'en 1799 au juvénat de l'abbé Émery - il est en effet très tôt orphelin de père (1786) et de mère (guillotinée en 1794) -, reprend à son compte, à sa majorité, en 1800, les biens de son père (dont les domaines de Ferfay, Monchy-Cayeux, Marest dans le Pas-de-Calais et ses propriétés situées dans l'actuelle Belgique) et sa part d'héritage - la principale - de l'immense patrimoine de son grand-père du côté maternel, Joachim-Charles de Seiglière. Cette année 1800 est aussi celle de son mariage avec Mélanie de Villeneuve-Tourrettes (1778-1848).

Le rêve italien de Joachim d'Hinnisdal (1779-1814)

Joachim d'Hinnisdal réside ordinairement dans son hôtel particulier de la rue Cassette à Paris mais vient très régulièrement à Ferfay. Disposant de moyens considérables - sa succession représente une valeur globale de 4,6 millions de francs, soit 140 000 francs de revenu annuel -, il s'intéresse à son domaine (300 hectares) que la Révolution a laissé en mauvais état et il songe bientôt à faire reconstruire le château de Ferfay sur des plans grandioses très inspirés de ce qu’il a pu admirer dans la péninsule italienne. Il visite en effet l'Italie en 1804, jouant un rôle d'agent officieux de liaison entre sa tante carmélite et le pape Pie VII. Il souhaite recréer à Ferfay une maison de famille et un parc ainsi que probablement une ferme-modèle représentatifs de son statut de grand propriétaire.

Le chantier de construction n'est toutefois pas lancé ou l'est à peine. Joachim d'Hinnisdal est en effet en manque d'argent frais, la priorité étant certainement donnée à la remise en état de son capital foncier qui a souffert de sous-investissement pendant la Révolution.

Poitrinaire, Joachim d’Hinnisdal meurt en 1814 à l’âge de seulement trente-cinq ans. Sa succession étant gelée jusqu'à la majorité de ses enfants (1831), le projet de château est abandonné.

La destruction de la chapelle primitive sous la Restauration

Au début du XIXe siècle, l'ancienne chapelle castrale tient lieu d'église paroissiale pour les habitants de Ferfay qui se partagent officiellement au spirituel entre les paroisses d'Ames et d'Amettes avant d'être rattachés en 1803 à un vicariat indépendant. Cette chapelle est d'ailleurs dénommée "église" sur le plan-terrier de Ferfay commandé par Joachim d'Hinnisdal au géomètre-arpenteur Florent-Joseph Leleu en 1809 (AD Pas-de-Calais, 4E97/315 (4)). Elle est desservie par un vicaire et une maison vicariale se trouve alors dans l'enceinte du château.

Une délibération du conseil municipal de Ferfay en date du 24 Thermidor an XII (12 août 1804) précise : "En conséquence, nous avons délibéré, comme ladite commune a été l'année dernière érigée vicariat indépendant, à ne pas être réunis à aucune succursale, attendu que la commune s'est trouvée éloignée d'une lieue des communes voisines par l'occasion des grands ruisseaux et des eaux abondantes [...] Ainsi nous délibérons et nous sommes d'avis de rester vicariat indépendant. La commune procure toutes les ressources nécessaires pour l'exercice du culte. Elle ne réclame aucune indemnité contre le gouvernement tant pour frais de culte que pour le traitement du desservant. Ce sont les intentions de M. d'Hinnisdal vu qu'il contribue avec la commune et qu'il nous accorde son église et une maison convenable pour logement du desservant ainsi avec jardin y tenant." (AD Pas-de-Calais, E-DÉPÔT-328/P/1).

En juin 1807, en raison de sa "mauvaise santé habituelle" - c'est le cas de Joachim d'Hinnisdal mais cette raison est souvent invoquée par les familles châtelaines pour bénéficier d'une chapelle privée -, Joachim d'Hinnisdal fait écrire à l'évêque d'Arras pour qu'il autorise une seconde messe basse le dimanche dans sa chapelle : "Tout le village et notre famille en retireraient d'ailleurs un avantage très réel, une partie étant toujours obligée d'aller la chercher au loin." Charles de La Tour d'Auvergne-Lauraguais accède à sa demande "mais seulement pendant votre séjour à Ferfay, tous les jours de dimanche et de fête, observant que ma permission s'étend aux fêtes supprimées et dont l'office est fait cependant à l'église" (AP Château de Tilloloy, non coté).

Un dessin exécuté sans doute par l'architecte parisien Louis-Ambroise Dubut (1769-1845), en 1805 ou 1806, représente probablement cette chapelle primitive avec ses quatre contreforts d’angle et ses trois fenêtres (deux à unique travée plus une à trois travées flanquée à l'intérieur d'un balustre quadrilobé), sa façade-pignon à créneaux percée d'une rosace au-dessus de son porche d'entrée et sommée d'un clocher-mur, physionomie déjà présente peu ou prou sur la gouache des Albums de Charles de Croÿ. En lien avec le grandiose dessein que caresse alors Joachim d'Hinnisdal de reconstruire son château dans le goût italien, l'architecte propose de donner une physionomie lombarde à la chapelle en la prolongeant d'une abside en cul-de-four qu'il flanque d'une galerie naine et en construisant un souterrain pour relier le château à une crypte que l'on creuserait sous la chapelle existante (SEYDOUX, 2006). Ce projet faramineux est reporté du vivant de Joachim d'Hinnisdal faute d'argent frais suffisant et est définitivement abandonné à sa mort en 1814.

Décrivant les villages du Béthunois en 1808 et 1810, l'érudit local Coquelet juge la chapelle "encore solide, excepté la voûte" (Dictionnaire historique et archéologique..., 1879). Celle-ci figure encore sur le plan du jardin à l’anglaise, dessiné en 1815 par l'architecte Jean-Antoine Alavoine (1778-1834) (AP Château de Régnière-Écluse, non coté) et un sentier dans le parc relie le château à une entrée latérale de la chapelle. En revanche, cette chapelle ne figure plus sur le cadastre de 1831. Elle a donc été démolie entre 1815 et 1831, en raison de l'effondrement de sa voûte fragile ou encore suite à une rectification du tracé de la chaussée Brunehaut.

L'une ou l'autre de ces causes déterminent la veuve de Joachim d'Hinnisdal et leurs trois enfants (Camille (1804-1858), Herman (1807-1877) et Roseline (1810-1878)) à donner un terrain proche de la chaussée Brunehaut pour faire construire l'église actuelle, de style néo-classique. Placée sous le vocable des saints Lugle et Luglien qui ont évangélisé la contrée, elle est achevée en 1826, année d'érection du village en succursale par l'évêque d'Arras (DANGEZ, 1862). Il est très probable que le claveau de grès aux armes d'Olhain et de Bonnières de Souastre (XVIe siècle) ainsi que la niche - deux éléments anciens rapportés sur la façade occidentale -, soient des éléments rapportés de la chapelle primitive.

La décision prise par Roseline d'Hinnisdal de reconstruire une chapelle (1848)

Le partage de la succession de Joachim d'Hinnisdal en 1831 (étude Charles Gondouin, notaire à Paris, 26 avril 1831) attribue Ferfay et Monchy-Cayeux à Roseline d’Hinnisdal, la sœur aînée de cette dernière recevant le château de Tilloloy (Somme) et le frère aîné celui de Régnière-Écluse (Somme).

Roseline d'Hinnisdal ("Rozoline" pour ses proches) est très attachée à Ferfay par fidélité filiale, quittant chaque année à la belle saison son hôtel particulier parisien de la rue Cassette pour venir établir ses quartiers en Artois. La construction de l'actuelle chapelle et de sa crypte est décidée au printemps 1848, peu après le décès de sa mère en février. Réputée vertueuse et d'une piété sincère - sa grand-tante de Soyécourt, carmélite, la surnommait affectueusement "Perle fine" -, Roseline d'Hinnisdal souhaite avec cette construction honorer la mémoire de ses parents et aïeux. Demeurée célibataire, orpheline de père à l'âge de quatre ans, la perte de sa mère en février 1848 est une épreuve que le secours de la foi vient consoler. Le projet de construction d'une chapelle placée sous le vocable de sainte Mélanie, la sainte patronne de sa chère mère défunte, est tout à la fois l'expression de l'amour filial et celle de l'espérance de la résurrection. Roseline d'Hinnisdal exprime ainsi ses dispositions : "[...] voulant honorer la mémoire de mes parents, et en particulier celle de ma bien aimée mère Angélique-Joséphine-Mélanie de Villeneuve-Tourrettes comtesse d'Hinnisdal et procurer à leurs âmes le bienfait d'un religieux souvenir par la célébration quotidienne du Saint Sacrifice de la messe à leur intention, à celle des membres de ma famille qui seront dans l'avenir enterrés dans la chapelle de Sainte-Mélanie (paroisse de Ferfay, doyenné de Norrent-Fontes, diocèse d'Arras) et à moi-même après ma mort" (Affectation de terres pour l'entretien d'un chapelain par Roseline d'Hinnisdal, [s.d.] (AP Château de Régnière-Écluse, non coté)).

Au moment où la France expérimente une Seconde République en février 1848, il s'agit pour Roseline d'Hinnisdal de faire de cette chapelle un marqueur puissant de l'identité nobiliaire qui maintient ici un privilège seigneurial d'Ancien Régime lié au sacré (l'inhumation dans une chapelle castrale) et exprime le lien organique unissant une famille à sa terre. En effet, si Roseline d'Hinnisdal fait reposer dans la crypte les dépouilles de ses parents et de sa grand-mère du côté maternel, elle prend soin aussi d'y transférer la dalle funéraire en pierre bleue qui se trouvait autrefois dans la chapelle seigneuriale : celle de Jean-Herman d'Hinnisdal (♱1728), de Marie-Claire-Eugène de Carnin-Lillers (♱1726), son épouse, et de trois de leurs enfants. La crypte apparaît ainsi comme une suite au projet originel de l'architecte Louis-Ambroise Dubut qui prévoyait déjà en 1806 d'en creuser une sous la chapelle castrale primitive. Enfin ce projet de chapelle est à relier à une vision de la société qui fonde la hiérarchie sociale sur un échange de droits et de devoirs imposant au châtelain la justification de sa prééminence par la démonstration de sa piété aux yeux de la communauté d'habitants (MENSION-RIGAU, 2003).

Louis Visconti (1791-1853), l'architecte parisien qui a dessiné la chapelle

Cette chapelle n'est pas construite par Louis-Ambroise Dubut - l'architecte qui a précédemment proposé une reconstruction du château de Ferfay -, celui-ci ayant trouvé la mort en 1846, ni a priori dessinée par lui. Éric Barriol, architecte du patrimoine en charge du diagnostic de la chapelle en 2014, s'est appuyé sur le travail de Joseph Specklin (SPECKLIN, 2012) pour proposer une attribution à l'architecte parisien Pierre-Charles Dusillion (1804-1878). Cet architecte met effectivement à la mode sous la Monarchie de Juillet le style Renaissance - appelé aujourd'hui néo-Renaissance - qui vient alors concurrencer la vogue du néo-gothique pittoresque et troubadour. Cette attribution était d'autant plus plausible que Pierre-Charles Dusillion a travaillé pour Herman d'Hinnisdal, le frère aîné de Roseline. Il agrandit son château de Régnière-Écluse dans le style néo-gothique entre 1834 et 1839. Il travaille également pour de nombreuses familles faisant partie de la sociabilité des Hinnisdal. Dès son installation à son compte vers 1835, l'aristocratie légitimiste du faubourg Saint-Germain constitue en effet une part essentielle de la clientèle de cet architecte. Dusillion remanie ainsi entre 1834 et 1837 le château de Thoiry (Yvelines) pour le comte Léonce de Voguë ; livre pour le marquis de Bonneval le château néo-Renaissance de Soquence à Sahurs (Seine-Maritime) en 1840 ; agrandit vers 1840 dans le style néo-gothique le château d'Ussé (aujourd'hui à Rigny-Ussé (Indre-et-Loire)) pour la comtesse de La Rochejaquelein ; donne sa physionomie actuelle au château d'Azay-le-Rideau (Indre-et-Loire) à la demande du marquis de Biencourt, entre 1845 et 1856. Dans le département du Pas-de-Calais, il est appelé par le marquis d'Aoust pour son château de Saint-Léger (1855) ou encore au château de Torcy par Marie-Alfred d'Hébrard de Saint-Sulpice, également à l'époque du Second Empire.

La consultation des archives de la famille d'Hinnisdal (pour partie conservées au château de Tilloloy (Somme) et au château de Régnière-Écluse (Somme)) a permis d'infirmer définitivement cette tentante attribution. Les dessins de la chapelle Sainte-Mélanie ont été exécutés en 1848 par Louis Visconti (1791-1853), ancien élève de Charles Percier, second grand prix de Rome d'architecture (1814). Cette même année 1848, l'architecte parisien d'origine romaine se voit confier les travaux de la Bibliothèque royale du Louvre et un premier projet d'achèvement du palais. C'est un temple à la romaine au style très épuré que dessine primitivement Louis Visconti. La proposition de clocher-porche ne semble pas avoir été pensée immédiatement - est-elle d'ailleurs de la même main ? -, pouvant expliquer l'impression d'une pièce rapportée, impression renforcée par son emprunt au style de la seconde Renaissance française qui contraste avec le style de l'Antiquité adopté pour l'unique vaisseau.

Auguste Bourgois (1801-1877), l'architecte arrageois qui suit le chantier

La maîtrise d'œuvre de la chapelle Saine-Mélanie est confiée à un "local", l'architecte arrageois Auguste Bourgois (1801-1877) qui établit en juin 1848 le devis détaillé du chantier. Le choix de ce dernier est probablement conseillé par Herman d'Hinnisdal à sa sœur Roseline. Auguste Bourgois a en effet été l'architecte-vérificateur de l'agrandissement du château familial de Régnière-Écluse quelques années plus tôt. Roseline d'Hinnisdal entend d'emblée se faire préciser l'implication et la responsabilité de son architecte-maître d'œuvre dans le suivi du chantier : "En même temps, je vous prie de me communiquer le mode que vous vous proposez de suivre pour l'exécution de ce travail. Vous chargeriez-vous personnellement de cette exécution comme architecte et comme entrepreneur en réglant à l'avance un prix fixe et invariable, en prenant l'obligation de suivre ponctuellement les dessins de M. Visconti et en assumant sur vous toute la responsabilité ? Ou bien ne seriez-vous simplement que l'architecte chargé de la surveillance et de la direction du travail en adoptant un entrepreneur qui exécuterait le travail à forfait suivant un traité qui serait fait à l'avance ? Ou bien, enfin, en restant mon architecte-directeur du travail, procéderiez-vous à son exécution par mode d'économie en traitant de clerc à maître avec les fournisseurs et les ouvriers ?" (AP Château de Régnière-Écluse, non coté).

Auguste Bourgois fait valoir à sa cliente que l'on diminuerait considérablement la dépense en achetant tous les matériaux et en les fournissant à un simple conducteur de travaux (en l'occurrence l'homme de confiance de M. Bourgois, "Pierrot"). Fidèle à sa réputation, l'architecte traque les postes d'économie (il hésite pour cette raison entre le chêneet le sapin rouge pour la charpente), négocie continuellement les devis à la baisse ("Pourquoi du vergelé [pierre calcaire de l'Oise]? La pierre des environs de Boulogne ne présenterait-elle pas une grande économie ?"/ "La maçonnerie en grès est trop chère" / "les prix portés au devis sont trop élevés, beaucoup plus élevés que ceux d'Amiens et d'Abbeville. On peut les réduire d'un huitième" (pour la sculpture d'ornement) / "pour tout ce qui concerne la fine serrurerie on obtient une grande économie à faire faire à Escarbotin [près d'Abbeville (Somme), dans le Ponthieu industriel] par des ouvriers en chambre" (Observation sur les prix des travaux à exécuter..., [s.d.], AP Château de Tilloloy, non coté). Il consent difficilement des acomptes à ses fournisseurs, ce qui est cause de tensions avec certains dont le marchand de grès et les piqueurs de grès : "Est-ce de l'argent que désirent les retardataires ? Je ne me refuse pas d'en donner mais il me faut du travail et des matériaux, il m'en faut. Si je paie trop vite, on s'endort et rien n'avance. Quel moyen employer pour faire mouvoir de semblables hommes ? Monsieur le curé ne pourrait-il avoir quelque influence sur ces êtres apathiques et sur le fournisseur de grès de Floringhem [possiblement Séraphin Delebarre] ? Qu'on leur fasse comprendre que je paierai les fournitures aussitôt vendues. N'ai-je pas toujours agi ainsi ? Mais qu'on me livre donc ce que je suis convenu d'avoir. Je viens d'écrire à M. Dégez, architecte à Béthune [Augustin Dégez (1815-1892), architecte et professeur de dessin, son ancien élève], pour connaître le motif qui a empêché les piqueurs de grès de vendre à Ferfay. Benoît, le tailleur de pierre, devrait le savoir ; c'est son frère qui est le maître piqueur de grès. J'ai cependant consenti de payer le prix qu'il me demandait. Je n'y comprends rien. Il me faudrait des hirondelles, je ne rencontre que des hiboux." (Lettre d'Auguste Bourgois à Roseline d'Hinnisdal, 6 octobre 1849 (AP Château de Tilloloy, non coté)).

Après une étude préalable de la nature du sol ("Un travail de terrassement ne peut être bien apprécié qu'avec la connaissance parfaite de la nature des sols", explique encore Auguste Bourgois à Roseline d'Hinnisdal (Observation sur les prix des travaux à exécuter..., [s.d.] (AP Château de Tilloloy, non coté)), le travail de gros-œuvre commence probablement dans le courant de l'été 1848.

Claudius Lavergne (1815-1887), l'auteur des vitraux ?

L'exécution des vitraux, soufflés malheureusement en 1944, est possiblement confiée à Claudius Lavergne (1814-1887) qui a étudié la peinture auprès d'Ingres et fait partie des figures les plus significatives du renouveau catholique des années 1830-1860. Le peintre-verrier parisien est en tout cas sollicité directement par Roseline d'Hinnisdal pour établir un programme iconographique et produire un devis.

Pour les trois fenêtres du sanctuaire, Claudius Lavergne propose à la comtesse d'Hinnisdal un traitement en grisaille "assez fortement teintée pour voiler la trop grande lumière" et trois sujets se rapportant au dogme de la Résurrection. Au centre, serait représentée la Résurrection de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Claudius Lavergne appliquerait seulement à cette fenêtre une coloration légère : "ce contraste [avec les autres fenêtres] deviendrait l'expression symbolique de la lumière céleste et de l'espérance qui fait qu'une sépulture chrétienne n'est pas scellée pour l'éternité", écrit-il à Roseline d'Hinnisdal (Lettre de Claudius Lavergne à Roseline d'Hinnisdal, [s.d.] (AP Château de Régnière-Écluse, non coté)). Du côté de l'Évangile, le peintre-verrier représenterait la Descente de Notre Seigneur aux limbes et les Âmes du Purgatoire et, du côté de l'Épître, l'Apparition de Notre Seigneur à Sainte Magdeleine et la scène du Noli me tangere.

Dans la nef, Claudius Lavergne propose pour les six verrières un programme iconographique autour de douze saints patrons de la famille d'Hinnisdal - sainte Mélanie, saint Joachim, saint Herman, sainte Chantal... - et un traitement en grisaille assez fortement teintée "pour voiler la trop grande lumière" avec, du côté de l'Évangile, sainte Mélanie portant dans ses mains la chapelle qui lui est consacrée et saint Joachim. Toutes ces représentations sont encadrées par "une ornementation portant sur un soubassement orné des armoiries qu'on voudra y adapter" (Lettre de Claudius Lavergne à Roseline d'Hinnisdal, [s.d.] (AP Château de Régnière-Écluse, non coté)).

D'une commande à l'autre, l'atelier de Claudius Lavergne remploie généralement d'anciens cartons de vitraux. Cependant, aucun vitrail n'est strictement identique à un autre, des modifications étant toujours apportées, notamment aux couleurs. Il est cependant possible de se faire une représentation assez fidèle de plusieurs des vitraux possiblement réalisés. Pour le vitrail de la Résurrection - que Lavergne représente généralement dans la baie d'axe -, il faut se reporter à celui conservé dans l'église Saint-Pierre de Montbrison (Loire) pour lequel l'atelier de Claudius Lavergne emploie des grisailles colorées et réalise un soubassement armorié. Pour le vitrail des Âmes du Purgatoire, une version est conservée en l'église Saint-Léonard d'Alençon (Orne) et dans une chapelle du cimetière de Pinay (Loire). Une version de l'Apparition à Marie-Madeleine (Noli me tangere) est toujours en place en l'église Saint-Pierre de Montbrison. Quant au vitrail représentant Saint Joachim une version est conservée en l'église Saint-Léonard d'Alençon. En revanche, Auriane Gotrand, historienne de l'art spécialiste de l'œuvre de Claudius Lavergne, n'a pas recensé ailleurs à ce jour un vitrail représentant Sainte Mélanie (GOTRAND, 2022 et échange avec l'auteur, 2024).

Pour chaque fenêtre, le peintre verrier demande 849,96 F (neuf fenêtres au total). La proposition de Claudius Lavergne a-t-elle été finalement retenue ? Le règlement de la commande ne figure pas en tout cas dans la comptabilité du projet confié à l'architecte Auguste Bourgois ni dans les comptes de la régie de Ferfay. Enfin, une carte postale de la chapelle datant du début du XXe siècle donne à voir l'une des fenêtres de la chapelle avec une simple vitrerie losangée et non une verrière figurée.

Les autres artisans qui interviennent sur le chantier de la chapelle

Auguste Bourgois apprécie confier ses commandes à des artisans habiles avec lesquels il a l'habitude de travailler. Ce sont souvent d'anciens élèves - Auguste Bourgois est en effet un professeur estimé de dessin linéaire à Arras - sur lesquels il exerce une autorité toute paternelle.

- Abel-Edmond Morel (1816-1868), menuisier-sculpteur à Arras

Parmi eux, se distingue Abel-Edmond Morel qu'il considère "menuisier et sculpteur hors ligne". Formé à l'atelier de Vauclin, celui-ci vient d'ouvrir (juin 1847) son propre atelier arrageois dans la rue aux Ours (MARCHAL, WINTREBERT, 1987). Abel-Edmond Morel réalise l'ensemble des menuiseries de la chapelle Sainte-Mélanie ainsi que son mobilier. Son magnum opus est ici la porte d'entrée. L'artisan s'est documenté préalablement en héraldique et a consulté à la bibliothèque l'Histoire des ordres monastiques, religieux et militaires... d'Hippolyte Hélyot (1660-1716) et de Maximilien Bullot (16..-1748) imprimé par Jean-Baptiste Coignard, imprimeur à Paris, entre 1714 et 1719. C'est à partir de cet ouvrage qu'il a construit sa proposition de tenue pour saint Hermann, l'un des saints-patrons des Hinnisdal. Hermann, chanoine régulier prémontré de l'abbaye de Steinfeld (Saint-Empire romain germanique) au XIIIe siècle, doit en effet être sculpté en bas-relief sur le panneau central d'un vantail de la porte d'entrée, avec sainte Mélanie en pendant. Le menuisier-sculpteur propose un costume de chœur d'été et s'en explique ainsi à Roseline d'Hinnisdal : "Il [ce costume] m'a paru le plus joli et le plus riche des quatre qu'il [le livre] contient et outre cela comme étant celui qui devait offrir à l'œil quelque chose de plus particulier à cet ordre. Le costume de chœur d'hiver se composait d'un immense manteau à capuchon qui cachait entièrement les formes et les mouvements et qui ne laissait à découvert que le visage, ce qui n'est pas d'un aspect très agréable. Ensuite, le costume de ville qui se composait d'un chapeau rond à large bord qui, en bas-relief, produirait selon moi un mauvais effet. Ensuite d'une soutane avec un large rabat descendant presque jusqu'à la ceinture et un manteau que l'on pourrait draper assez agréablement mais, en somme, ce costume se confondrait trop avec celui de nos prêtres actuels dans certains diocèses." (Lettre d'Abel-Edmond Morel à Auguste Bourgois, 22 septembre 1849, AP Château de Tilloloy, non coté) La porte de la chapelle avec son imposte finement armoriée est probablement achevée à la mi-octobre 1849.

- Napoléon Mourue (ca 1805-1861), marbrier-sculpteur à Arras

Napoléon Mourue, marbrier à Arras, se propose dès juillet 1848 auprès de Roseline d'Hinnisdal pour réaliser les deux autels en marbre de la chapelle et obtient le marché. En septembre 1849, l'autel principal est prêt et attend d'être posé une fois les ultimes travaux achevés, principalement la pose du carrelage dans la nef. L'autel du caveau peut en revanche être installé, signe que les travaux dans la crypte sont achevés à cette date. Les deux autels coûtent au total 4 044 F.

Satisfaite de leur travail, Roseline d'Hinnisdal emploie également Morel et Mourue sur le chantier de son château de Monchy-Cayeux (Pas-de-Calais) dont la construction débute à la même époque sous la conduite du même Auguste Bourgois (AP Château de Régnière-Écluse, non coté).

- Florent Decorvé, marbrier-carreleur à Aire-sur-la-Lys

Parmi les autres artisans qui s'affairent sur le chantier de la chapelle Sainte-Mélanie, il convient de citer Florent Decorvé, marbrier à Aire-sur-la-Lys. C'est l'un de ses ouvriers qui pose le carrelage en marbre dans la crypte. C'est lui qui restaure l'ancienne pierre tumulaire. En effet, il répare son inscription à moitié effacée, renoircit ses lettres et réalise pour elle huit plaques de marbre blanc afin de remplacer les quartiers de noblesse effacés. Il exécute enfin la demi-étoile qui se trouve derrière l'autel de la crypte.

- l'atelier de Louis-Victor Bougron, statuaire à Arras

Louis-Victor Bougron (1798-1879), sculpteur parisien moins connu pour son œuvre finalement que pour son pamphlet visant le directeur-général des musées royaux en 1832, est installé à Arras entre 1847 et 1853. Des ouvriers-sculpteurs de son atelier interviennent à Ferfay en septembre 1849 quand s'achèvent le plafond en première couche et le ravalement intérieur et que commence le vitrage des châssis : "J'ai fait part à M. Bougron, statuaire, qu'il ait à me donner deux sculpteurs en plus, afin de ne pas entraver la pose du carrelage", écrit Auguste Bourgois à Roseline d'Hinnisdal le 6 octobre 1849 (AP Château de Tilloloy, non coté). Ces ouvriers réalisent donc probablement l'ensemble des sculptures intérieures et, probablement, les pots à feu ainsi que les culots - un calque représentant un modèle de culot avec l'indication "100 francs chaque" a été conservé (AP Château de Tilloloy, non coté) - sur lesquels seront ensuite posées les statues de saint Joachim et de sainte Mélanie. Il convient en revanche d'attribuer ces deux dernières à l'artiste qu'avait proposé en juin 1848 l'architecte Louis Visconti pour les réaliser, à savoir François Lanno (1800-1871). Auguste Bourgois propose de laisser les niches vides mais il semble que Roseline d'Hinnisdal ait manifesté ensuite son désir d'y voir installées-là les représentations des saints patrons de ses père et mère ("Êtes-vous toujours décidée de les mettre dans les niches ? Je donnerai des ordres en conséquence", écrit Auguste Bourgois à Roseline d'Hinnisdal le 22 septembre 1849 (AP Château de Tilloloy, non coté)).

- Désiré-Alphonse-Joseph Delor (1810-?), doreur à Arras

Désiré-Alphonse-Joseph Delor, doreur, marchand de bronzes et d'ornements d'église à Arras, livre pour la chapelle chandeliers, croix et autres ornements (802,50 F).

- l'atelier Gorlier, fondeur de cloches à Frévent

La cloche de la chapelle, fondue par Gorlier à Frévent, est bénite en 1849 par Augustin Delforge, alors curé de Ferfay. Elle est prénommée Angélique-Joséphine-Mélanie et reçoit pour marraine la fondatrice de la chapelle et pour parrain le jeune Henri d'Hinnisdal (1841-1922), le neveu de cette dernière sur qui repose la postérité du nom.

1849 est donc l'année de la mise en service de la chapelle. Le chantier aura donc probablement duré un peu plus d'une année. À l'automne 1849, il s'achève par la pose des pavés de grès à l'extérieur de la chapelle et l'installation de la grille en ferronnerie, malheureusement détruite par les bombardements en 1944 et connue grâce à une carte postale ancienne (elle a coûté 3 631 F). La construction de la chapelle Sainte-Mélanie aura coûté un peu plus de 70 000 F à Roseline d'Hinnisdal (État des sommes payées et restant à acquitter, 1850 (AP Château de Tilloloy, non coté)).

La chapelle s'inscrit dans la tradition des fondations pieuses

Dans le sillage des fondations du temps de l'Ancien Régime, Roseline d'Hinnisdal affecte bientôt des terres assurant un revenu net d'impôt de 2 000 F pour assurer l'entretien d'un chapelain : "Le chapelain ou bénéficier recevra la rente des terres comme sa propriété, passera les baux, en augmentera ou diminuera le fermage à sa volonté", précise-t-elle, son chapelain faisant ici office de conseil de fabrique (Affectation de terres pour l'entretien d'un chapelain par Roseline d'Hinnisdal, [s.d.] (AP Château de Régnière-Écluse, non coté)).

Augustin Delforge, curé de Ferfay (de 1826 à 1871) que la mère de Roseline d'Hinnisdal semblait vivement apprécier, est aussi chapelain de Sainte-Mélanie jusqu'à sa mort qui se produit probablement dans les premières années de la Troisième République. Roseline d'Hinnisdal l'entretient et le loge dans une vaste maison qu'elle a fait construire à son intention un peu plus loin sur la chaussée Brunehaut. Le prêtre vient à Sainte-Mélanie célébrer quotidiennement une messe basse, jouant ainsi un rôle fondamental dans la continuité de la mémoire familiale, priant tant pour le repos des âmes des défunts reposant dans la chapelle que pour la protection divine des vivants. Sa vie durant, le chapelain de Sainte-Mélanie entretient avec la châtelaine de Ferfay une relation à la fois déférente et amicale que révèlent les lettres qu'il lui a écrites, conservées précieusement dans les archives du château de Tilloloy (AP Château de Tilloloy, non coté). Une plaque posée sur l'autel de la crypte par Roseline d'Hinnisdal demande que le premier chapelain de Sainte-Mélanie ne soit pas oublié par son successeur au cours de la célébration de la messe quotidienne.

La sociabilité de la famille d'Hinnisdal ne manque pas d'admirer et d'aimer la chapelle Sainte-Mélanie, de saluer l'amour filial et la ferveur religieuse qui ont présidé à sa construction. Décédée en 1866, mademoiselle de Bardonenche, demande ainsi par testament à son amie et parente Roseline d'Hinnisdal d'y faire dire pour elle chaque année une messe-anniversaire (AP Château de Régnière-Écluse, non coté). Vers 1911, la famille de Berthoult (famille châtelaine du village de Hauteclocque, entre Saint-Pol-sur-Ternoise et Frévent) confie en pension son jeune Jacques (1894-1916), alors âgé de dix-sept ans, auprès du chapelain Albert Lepoivre (Dénombrement de population à Ferfay, 1911 (AD Pas-de-Calais, M3630)).

À la fin de sa vie, soucieuse sûrement de voir perdurer son œuvre après elle, Roseline d'Hinnisdal fait un don considérable à l'évêché d'Arras, à charge pour lui d'entretenir un chapelain afin que la messe soit célébrée tous les jours dans sa chapelle. Un décret du président de la République (contreseing du ministre de l'Instruction publique et des Cultes) l'autorise le 22 mars 1873 à établir "une chapelle domestique dans le parc du château de Ferfay [...] pour son usage et celui des personnes de sa maison" tout en autorisant l'évêque d'Arras à accepter la donation que fait la demoiselle à la caisse de retraite pour les prêtres âgés ou infirmes de son diocèse (divers immeubles estimés en tout 85 420 francs) ainsi que "la jouissance tant d'une chapelle privée construite dans le parc du château d'Hinnisdal que d'une habitation pour le chapelain, à la charge de faire célébrer une messe quotidienne dans ladite chapelle, érigée en chapelle domestique par le présent décret, et de pourvoir aux besoins de cette chapelle et au traitement du chapelain" (Bulletin des Lois de la République française, décret n°6412. Versailles, 22 mars 1873).

Une relation qui se tend ensuite entre l'évêché d'Arras et la famille d'Hinnisdal

À la fin du XIXe siècle, monseigneur Dennel, évêque d'Arras (1884-1891), prend la décision d'aliéner les immeubles légués par Roseline d'Hinnisdal et de les remplacer par un titre de rente. Celui-ci venant à produire un revenu inférieur, l'évêché répercute bientôt cette baisse sur l'allocation accordée au chapelain de Ferfay.

En 1892, prenant sans doute acte de la difficulté relationnelle avec l'évêché d'Arras, la marquise Gaston de Lévis née Marie-Thérèse d'Hinnisdal (1844-1934), nièce de Roseline d'Hinnisdal, fait en sorte d'obtenir officiellement du pape Léon XIII un indult permettant à la famille d'Hinnisdal de faire célébrer la messe dans la chapelle de Sainte-Mélanie. En 1897, à l'occasion des funérailles d'Henriette d'Hinnisdal (1874-1897) - l'une des 125 victimes de l'incendie du Bazar de la Charité le 4 mai 1897 - un différend éclate entre le chapelain de Sainte-Mélanie qui veut chanter le service dans la chapelle et le curé de Ferfay qui soutient que le cercueil doit d'abord être amené à l'église paroissiale et la messe chantée à cet endroit (RODIÈRE, 1902).

La tension entre la famille châtelaine et l'évêché atteint son acmé cours de la crise des inventaires en 1906 : "Lors des événements de 1906, vous avez basé une action en revendication sur la non-exécution des charges. Nous avons facilité de tous nos moyens cette action. Nous avons remis le titre. Nous avons fourni les pièces que réclamaient vos conseils. Nous ne nous sommes pas défendus en justice alors que nous pouvions invoquer le "fait du prince", cause de la diminution des revenus, pour justifier la réduction de l'allocation accordée au chapelain de Ferfay. Si nous avons agi de la sorte, c'est parce que nous avions la certitude qu'une loi injuste ne pouvant supprimer des droits certains et sacrés, votre honorable famille n'aurait pas voulu faire rentrer dans son patrimoine des biens qui n'ont jamais cessé d'appartenir réellement à l'Église et commettre une usurpation que frappent les censures ecclésiastiques." (Lettre d'Ildefonse-Gustave Hervin, vicaire général du diocèse d'Arras, au comte Henri d'Hinnisdal (1841-1922), 29 mars 1908, AP Château de Régnière-Écluse, non coté).

Neveu de Roseline d'Hinnisdal, le comte Henri d'Hinnisdal (1841-1922) décide de compléter personnellement l'allocation du chapelain Albert Lepoivre. Sa fille Élie-Anne (1876-1961) poursuit avec les siens cette décision dans les années 1920 (Lettre de Bernard de Bésiade duc d'Avaray (1884-1941) à la comtesse Jean de Lubersac née Élie-Anne d'Hinnisdal (1876-1961), 11 juin 1926, AP Château de Régnière-Écluse, non coté).

Albert Lepoivre est toujours chapelain de Ferfay en 1936. Après la Seconde Guerre mondiale cette fonction disparaît définitivement, d'autant que le château, inhabité depuis le premier conflit mondial, est détruit par les bombardements d'août 1944.

D'importants dégâts à la fin de la Seconde Guerre mondiale

Suffisamment éloignée de la ligne de front, la chapelle Sainte-Mélanie passe sans encombre la Première Guerre mondiale.

Lors du second conflit mondial, la présence dans le bois attenant au château d'un site de tir léger dit V1 (achevé en juin 1944) provoque d'importants raids aériens alliés. Le quatrième raid, le 11 août, détruit en partie le château ainsi que le logement du garde, Cyr Boulet, et quatre habitations du village. À 22h30, une énorme explosion d'une bombe à retardement survient près de la chapelle du château. Le 31 août, un premier raid est lancé sur les tunnels de stockage de V1 (les tunnels de Rimbert). Si le site stratégique et sa longue voie d'accès bétonnée en sortent intacts, les dégâts collatéraux sont considérables. À 14h30, le château des comtes d'Hinnisdal est anéanti et le garde particulier du domaine, grièvement blessé, meurt à l'hôpital de Béthune le 2 septembre (CHEVALIER, 2015).

Quelques rares photographies d'époque collectées par Éric Barriol et Pierre-Louis Cusenier dans les albums de famille des habitants de Ferfay donnent de précieuses indications sur l'état de la chapelle qui est restaurée dans l'immédiat après-guerre par la comtesse Élie-Anne de Lubersac née d'Hinnisdal (1876-1961). Les charpentes sont touchées, à tout le moins leurs ardoises soufflées. Les vitraux sont détruits. Le clocher-porche est abîmé par d'innombrables impacts et les voûtes de sa loggia sont bientôt soutenues par des étais. Ses garde-corps sont délabrés et ne seront pas remplacés. Sa porte à deux vantaux est très abîmée. Enfin, la remarquable grille en ferronnerie qui fermait l'accès à la chapelle depuis la chaussée Brunehaut est définitivement perdue.

Une remarquable restauration entreprise entre 2014 et 2017

Vers 2013-2014, la chapelle est cédée en mauvais état pour l'euro symbolique par les héritiers de la famille d'Hinnisdal à la commune de Ferfay, à charge pour elle de l'entretenir désormais. L'édifice présente alors de sérieux désordres : pierres fracturées, profondément érodées ; couverture et zinguerie en mauvais état ; campanile en ruine. Après la dépose du campanile et la mise hors d'eau en 2015, les travaux de restauration consistent :

- en une tranche ferme sur le clocher et le pignon de nef. Celle-ci comprend la restauration des maçonneries en pierre calcaire, des décors en pierre de Soignies, des pots à feu et autres éléments sculptés, des soubassements en grès ; la réfection des charpentes et couvertures du clocher ; la restauration de la porte d'entrée ; la restauration de la cloche.

- en une tranche conditionnelle sur la nef et les ouvrages extérieurs. Celle-ci comprend la restauration et le nettoyage des parements extérieurs ; la restauration du porche, du dallage extérieur, du mur de clôture et de sa grille ; l'élargissement des chéneaux.

Les pierres calcaires défectueuses sont remplacées par un calcaire de Migné-les-Lourdines pour les parties courantes et un calcaire de Saint-Maximin Franche Fine pour les parties sculptées. Les marches sont remplacées par de la pierre bleue de Soignies. Le beffroi est rehaussé pour améliorer la sonnerie à la volée. Longtemps perdue, la cloche est retrouvée finalement dans le beffroi et est restaurée.

La restauration a lieu sous la maîtrise d'œuvre d'Éric Barriol et de Pierre-Louis Cusenier, architectes du patrimoine, avec le concours de la Fondation du Patrimoine et du Département du Pas-de-Calais. La réception des travaux a lieu en 2017.

(Diagnostic de la chapelle Sainte-Mélanie établi par Éric Barriol et Pierre-Louis Cusenier, architectes du patrimoine, 2014 et Dossier des ouvrages exécutés, 2017)

Les défunts reposant dans la crypte (2024)

La crypte de la chapelle Sainte-Mélanie reçoit du vivant de Roseline d'Hinnisdal les dépouilles de sa mère, la comtesse d'Hinnisdal née Mélanie de Villeneuve-Tourrettes (1778-1848) ; de son père, le comte Joachim d'Hinnisdal (1779-1814), décédé quelques décennies plus tôt ; de sa grand-mère du côté maternel, Julie de Villeneuve-Vence (1757-1827).

La crypte reçoit ensuite les dépouilles de la sœur de Roseline d'Hinnisdal, Camille (1804-1858) et de son époux (le comte Ferdinand de Schulenbourg-Oeynhausen (1798-1860)) ; de son frère Herman (1807-1877) que Roseline rejoint dans la tombe l'année suivante. Fils du premier mariage d'Herman d'Hinnisdal et de Gabrielle de Bryas, Henri d'Hinnisdal (1841-1922) y est inhumé ainsi que son épouse née Marie de Béthune-Sully (1848-1930) et leurs trois filles : Henriette (1874-1897) (décédée dans le fameux incendie du Bazar de la Charité qui décime les jeunes filles du grand monde parisien de la Belle Époque) ; Élie-Anne (1876-1961), épouse de Félix marquis de Lubersac, qui sera rejointe plus tard par l'une de leurs trois filles, Henriette (1907-1985), l'époux de cette dernière (Léon marquis d'Andigné (1901-1981)) et leur fille Marie-Thérèse (1940-2002), épouse du baron Périer de Féral de Schwarz ; Thérèse (1878-1959), à la mort de laquelle s'éteint le nom d'Hinnisdal. La seconde épouse d'Herman d'Hinnisdal, Victorine de Choiseul d'Aillecourt (1825-1910), y repose également avec leurs enfants : leur fille Mélanie (1861-1911) (rejointe plus tard par son époux, le comte Élie de Bésiade d'Avaray (1858-1917) et leur fils Bernard, duc d'Avaray (1884-1941)) et leur fils Eugène (1864-1911).

  • Dates
    • 1848, daté par source
    • 1849, daté par source
    • 2017, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Visconti Louis
      Visconti Louis

      Louis Tullius Joachim Visconti est architecte. D'origine italienne (il naît à Rome en 1791), il est naturalisé français en 1799. Il entre en 1808 à l'École des Beaux-Arts où il est l'élève de Charles Percier. Il débute comme conducteur de travaux à l’entrepôt des vins (1814), sous-inspecteur (1820) puis Inspecteur des travaux au Ministère des Finances (1822). En 1825, il est nommé architecte de la bibliothèque du roi (Bibliothèque nationale) et, l'année suivante, architecte-voyer de Paris pour les troisième et huitième arrondissements (anciens). Il devint par la suite architecte du Ministère de l’Intérieur pour les fêtes publiques. "Architecte-voyer", Louis Visconti modèle les quartiers de la Nouvelle Athènes, de la Bourse, des Champs-Elysées et agrémente la capitale de fontaines monumentales. "Architecte des fêtes et des cérémonies", il exécute les décors des Célébrations de Juillet et du Retour des Cendres. Dans le même temps, il construit de beaux hôtels - dont ceux de mademoiselle Mars et de madame de Pontalba, actuelle ambassade des États-Unis -, et plusieurs tombeaux du Père-Lachaise. En 1848, il passe architecte divisionnaire de la Ville. Sous la Seconde République et le Second Empire, il réalise pour Louis-Napoléon Bonaparte/Napoléon III le "Grand Dessein" de l'Ancien Régime : réunir le Louvre aux Tuileries afin d'abriter musées, ministères, bibliothèques et appartements impériaux. Ce chantier du Nouveau Louvre est terminé par Lefuel après sa mort brutale à Paris en 1853 qui ne lui laisse pas non plus le temps d'inaugurer le tombeau de Napoléon Ier sous le dôme des Invalides.

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      architecte attribution par travaux historiques
    • Auteur :
      Bourgois Auguste
      Bourgois Auguste

      Auguste Bourgois est né à Arras (Pas-de-Calais) en 1801. Il est le petit-fils d'Antoine-Joseph Bourgois (1738-1811), serrurier d'art.

      Il se forme auprès de l'architecte des Bâtiments civils du département du Pas-de-Calais Charles Letombe (1782-1835) sous la direction duquel il travaille pendant quinze ans. En mai 1835, la municipalité d'Arras le nomme adjoint de l'architecte en chef de la Ville Traxel. Il succède à ce dernier en juillet 1854 et reste à ce poste jusqu'en juillet 1874, date à laquelle il doit démissionner en raison de l'affaiblissement de sa vue.

      Il est l'auteur de peu de bâtiments publics à Arras : la façade de la salle des concerts (1853), la fontaine de Neptune (1864-1865) (inscrit MH, 1988) et le château d'eau de la Grand'Place (1860-1870). Grâce à des albums de plans et de dessins provenant de son cabinet (coll. part., Lille), on peut lui attribuer quelques constructions privées : un hôtel particulier de style néo-renaissance florentine construit sous le Second Empire au n°8 de la rue du Péage et des maisons de la rue des Capucins à Arras. Il est identifié en 1848-1849 comme maître-œuvre de la chapelle funéraire Sainte-Mélanie à Ferfay (Pas-de-Calais). Fidèle à la tradition classique, il tend toutefois à charger ses réalisation d'un décor inspiré du style maniéré de la fin du XVIe et du début du XVIIe siècle.

      Auguste Bourgois a surtout compté dans la vie artistique arrageoise par son enseignement en ayant ouvert un cours gratuit de dessin linéaire destiné plus particulièrement aux ouvriers, aux artisans et aux élèves-architectes. Cette initiative lui vaut de se voir confier par la Ville le cours communal de géométrie et de mécanique laissé vacant par le départ de Granofsky. Il l'assure d'abord bénévolement puis reçoit à partir de mai 1832 un traitement. Soutenu par la presse qui en fait une large publicité dans ses colonnes, encouragé par l'Académie d'Arras qui décide en décembre 1831 de distribuer des médailles aux meilleurs élèves, le cours connaît un tel succès auprès des ouvriers que la municipalité finit par demander et obtenir du ministre une médaille d'argent pour son professeur (janvier 1834). Le cours est divisé en plusieurs sections. La géométrie est la discipline de base. Viennent ensuite les applications du dessin industriel aux différentes spécialités de l'artisanat du bâtiment : ébénisterie, serrurerie, tapisserie, charpenterie, sculpture ornementale. On trouve enfin le dessin d'architecture réservé aux élèves-architectes. À partir de 1869, le maître projette de publier son enseignement sous forme de fascicules portant le titre de Guide de l'ouvrier constructeur et dont les premières livraisons ont lieu en 1873. Exposées cette année-là à Arras, elle valent à son auteur une médaille d'honneur. Au cours de ses quarante-cinq années d'enseignement, Auguste Bourgois a formé plusieurs générations d'artisans. Certains d'entre eux deviennent des industriels, des ingénieurs, des inventeurs. Citons Cumming, fabricant de machines agricoles à Orléans ; Grassin-Baledans, serrurier de génie qui fonde les usines Saint-Sauveur ; le marbrier Octave Bouchez. En outre, bon nombre d'architectes qui exercent dans le département du Pas-de-Calais au cours de la seconde moitié du XIXe siècle ont été formés par Auguste Bourgois : Alexandre Grigny, Alcide Carré, Alphonse-Charles Fouret, Augustin et Tiburce Dégez, Émile Libersalle.

      Auguste Bourgois décède en 1877 dans sa villégiature de l'ancienne abbaye bénédictine Saint-Sauveur d'Ham-en-Artois (Pas-de-Calais).

      Bibliographie : MARCHAL, Gaston-Louis, WINTREBERT, Patrick. Arras et l'art au XIXe siècle : dictionnaire des peintres, sculpteurs, graveurs, architectes, photographes, critiques et amateurs d'art (1800-1914). Arras : Commission départementale d'histoire et d'archéologie du Pas-de-Calais, 1987, p. 36.

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      maître d'oeuvre attribution par travaux historiques
    • Auteur :
      Lavergne Claudius
      Lavergne Claudius

      Claudius Lavergne est un peintre, peintre-verrier et critique d'art, né à Lyon en 1815. Il y reçoit une première formation auprès de Louis Bonnefond à l’école des Beaux-Arts. Louis Janmot, Jean-Baptiste Frénet et Michel Dumas y sont alors ses amis et condisciples. Il s’établit ensuite à Paris où il fait partie des élèves d’Ingres puis de Victor Orsel. En 1837, après un voyage à Rome, il entame une carrière de peintre religieux et portraitiste à Paris où il expose régulièrement aux Salons. Proche d’Henri Lacordaire, il fonde avec lui la Confrérie de Saint-Jean-l’Évangéliste en 1839 et œuvre activement au rétablissement de l’Ordre des Frères prêcheurs en France.

      Sa prédilection pour les sujets religieux le conduit à dessiner des cartons pour des vitraux dont les premiers sont réalisés par Édouard Didron en 1854 pour l'église Saint-Maur de Lunéville (Meurthe-et-Moselle). En 1856, le sculpteur Émilien de Nieuwerkerke (1811-1892) lui passe commande de 12 verrières représentant les douze apôtres pour la chapelle de l'hôpital Lariboisière, étant stipulé dans le contrat que l'auteur des cartons devra également être l'exécutant des verrières. Lavergne ouvre pour cela un atelier au 46, rue Madame. L'ouvrage, qu'il signe Lavergne et Bion, est terminé en 1857.

      Viollet-le-Duc l'appelle bientôt près de lui comme inspecteur archéologue, ce qui lui permet d'approfondir ses connaissances du vitrail. Il travaille notamment avec l'atelier Lorin à Chartres et entame une seconde carrière artistique.

      En 1857, il crée son atelier de peinture sur verre à Paris, en face du jardin du Luxembourg. Il se consacre dès lors entièrement au vitrail et devient rapidement l’un des peintres-verriers les plus renommés et prolifiques de son temps. Dès les années 1855, il collabore activement au journal catholique et légitimiste l’Univers, alors dirigé par son ami Louis Veuillot, dans lequel il commente l’art de son temps.

      En 1881, il crée avec ses fils, Georges-Claudius et Noël, une société et signent dès lors leurs vitraux : "Claudius Lavergne et ses fils". La direction de l'atelier est peu à peu cédée à ces derniers. La société est dissoute en 1886 et Claudius Lavergne cède cette même année son établissement ainsi que la mission de perpétuer son œuvre non pas à son aîné Georges-Claudius mais à son second fils, Noël.

      Claudius Lavergne décède à Paris en 1887 et est inhumé au cimetière Saint-Louis de Versailles (Yvelines).

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      peintre-verrier attribution par source
    • Auteur :
      Gorlier
      Gorlier

      Famille de fondeurs de cloches. De la fin du XVIIe siècle au milieu du XIXe siècle, neuf fondeurs Gorlier sont répertoriés, sept domiciliés à Roisel (Somme) et deux à Frévent (Pas-de-Calais).

      Bibliographie : BERTHELÉ, Joseph. Archives campanaires de Picardie, tome I : Les Cavillier et les Gorlier. Abbeville : Paillart (impr.), 1911.

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      fondeur signature
    • Auteur :
      Mourue Napoléon
      Mourue Napoléon

      Né à Solre-Saint-Géry (Belgique) vers 1805, mort à Arras en 1861.

      Marbrier-sculpteur à Arras. Il étudie le dessin à l'école des beaux-arts d'Arras sous la direction de Pierre-Louis-Joseph Gautier (1796-1871) et est initié à la sculpture par son père, Emmanuel-Xavier Mourue (1769-1848). Ayant repris l'entreprise paternelle de pompes funèbres, il y ajoute la fabrication de cheminées, de fontaines, de bénitiers, d'autels... On conserve de lui le maître-autel de l'église de Bouvigny-Boyeffles, daté de 1846. Il participe en 1849 au chantier de la chapelle Sainte-Mélanie à Ferfay (Pas-de-Calais) sous la conduite de l'architecte arrageois Auguste Bourgois (1801-1877) d'après les dessins de Louis Visconti (1791-1853).

      Il est le beau-frère du serrurier Napoléon Bouchez (1804-1874).

      Émile Bouchez (1836-1903) sera son successeur à l'atelier qui interviendra également entre 1869 et 1872 sur le chantier de la chapelle funéraire Notre-Dame de la Salette à Wailly-Beaucamp (Pas-de-Calais) pour Amélie de Cossette (1813-1901).

      Bibliographie : MARCHAL, Gaston-Louis, WINTREBERT, Patrick. Arras et l'art au XIXe siècle : dictionnaire des peintres, sculpteurs, graveurs, architectes, photographes, critiques et amateurs d'art (1800-1914). Arras : Commission départementale d'histoire et d'archéologie du Pas-de-Calais, 1987, p. 181.

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      marbrier attribution par source
    • Auteur :
      Morel Abel-Edmond
      Morel Abel-Edmond

      Menuisier et sculpteur sur bois, Abel-Edmond Morel est né à Arras (Pas-de-Calais) en 1816 et est décédé à Avion (Pas-de-Calais) en 1868. Il est l'élève de l'architecte arrageois Auguste Bourgois (1801-1877) qui le qualifie de menuisier et sculpteur "hors ligne" et lui décerne en 1832 un premier prix pour un relief représentant une Tête d'ange. Au sortir de l'école de dessin, Morel entre comme ouvrier dans l'atelier de Vauclin. On lui attribue les stalles et douze figures d'apôtres sur le lambris du chœur de l'église Saint-Jean-Baptiste d'Arras (vers 1842) ; un confessionnal pour l'église de Palluel (1843) ; un Christ pour le Calvaire de Dainville (1843) ; dans la cathédrale d'Arras, le décor du tympan intérieur du portail ouest représentant Deux anges prosternés au pied de la croix, une statue du Christ enseignant surmontant l'abat-voix de la chaire (1847) et surtout les scènes de la Résurrection et de l'Ascension du Christ, sculptées en 1845 au grand portail, qui lui valent une certaine renommée. Toutes ces œuvres ont disparu. En avril 1847, peu après la naissance de son fils Abel-Benjamin qui prendra sa suite, il ouvre son propre atelier dans la rue aux Ours. Il travaille sur le chantier de la chapelle Sainte-Mélanie à Ferfay (Pas-de-Calais) (1848-1849), réalise une bibliothèque en chêne au château de Ferfay (1854), intervient au château de Monchy-Cayeux (Pas-de-Calais) (1855) -, tous trois propriétés de Roseline d'Hinnisdal (1810-1878). À l'exposition organisée en 1872 à Arras, le député Piéron-Leroy présente un buffet de Morel : "Tous [...] ont admiré les harmonieuses proportions de ce meuble et la perfection avec laquelle sont rendus les animaux qui composent le trophée de chasse. Les animaux, lièvre, canard, sarcelle, perdrix ainsi que les accessoires : carnassière, fusil, fleurs et fruits ont été sculptés d'après nature par la main exercée d'un artiste qui apportait autant de soin dans l'exécution des détails que dans la composition de l'ensemble" ("Edmond Morel. Exposition artistique, agricole et industrielle", L'Avenir, 3 septembre 1873).

      Bibliographie : MARCHAL, Gaston-Louis, WINTREBERT, Patrick. Arras et l'art au XIXe siècle : dictionnaire des peintres, sculpteurs, graveurs, architectes, photographes, critiques et amateurs d'art (1800-1914). Arras : Commission départementale d'histoire et d'archéologie du Pas-de-Calais, 1987, p. 180.

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      menuisier attribution par source
    • Auteur :
      Bougron Louis-Victor
      Bougron Louis-Victor

      Sculpteur français (Paris, 1798- Versailles (Yvelines), 1879), Bougron suit d’abord les cours de l’École des Arts et Métiers de Chalons. Il commence sa carrière en 1817, comme attaché dans l’administration. Puis en 1821, il change de voie et se consacre à la sculpture. Il suit d’abord l’enseignement de Charles Dupaty puis en 1823, entre à l’École des Beaux-Arts. Bougron débute au Salon de 1824 et obtient à cette occasion une médaille de deuxième classe (Spartiate Orthryadès mourant pour sa patrie).

      En 1831, il exécute Pépin descendant l’arène pour combattre un lion, œuvre remarquée par Louis-Philippe qui l’engage à la réaliser en marbre.  La direction des Beaux-arts ne donne pas suite à cette commande. Bougron réclame avec insistance cette commande et, en réaction à plusieurs refus, publie en 1832 un pamphlet contre le comte de Forbin, directeur des musées royaux. Ce texte fait scandale et Bougron est rayé de la liste des sculpteurs habilités à recevoir des commandes publiques. Furieux, il provoque alors en duel le directeur général des Musées, qui s'empresse de déclarer n'avoir jamais voulu porter préjudice à l'artiste et promet de réparer le tort qu'il avait pu lui causer involontairement. Le groupe du Roi Pépin n'est finalement jamais sculpté en marbre mais Bougron est gratifié par la suite de quelques commandes royales.

      Il séjourne à Arras de 1847 à 1853. Il ouvre en décembre 1847 un atelier rue Saint-Jean-en-Ronville ainsi qu'un cours de sculpture et de dessin. C'est ainsi qu'il forme le potier et sculpteur Charles Nonjan, le sculpteur Jean Robert, le marbrier Émile Bouchez, l'ébéniste Louis Montigny et le menuisier Édouard Faubon.

      Son atelier livre le fronton du palais de justice de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) (bas-relief de 14 m achevé en 1852) ainsi que les statues de Napoléon Ier et de Charlemagne commandées par le ministre de l'Intérieur en 1852 et mises en place en 1855. Il participe en 1848-1849 au chantier de la chapelle Sainte-Mélanie à Ferfay (Pas-de-Calais).

      En 1868, il réside à Versailles (Yvelines). Il y vit encore en 1875 lorsqu'il expose pour la dernière fois au Salon. Il y meurt en 1879.

      Bibliographie : MARCHAL, Gaston-Louis, WINTREBERT, Patrick. Arras et l'art au XIXe siècle : dictionnaire des peintres, sculpteurs, graveurs, architectes, photographes, critiques et amateurs d'art (1800-1914). Arras : Commission départementale d'histoire et d'archéologie du Pas-de-Calais, 1987, pp. 33-34.

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      sculpteur attribution par source
    • Auteur :
      Decorvé Florent
      Decorvé Florent

      Marbrier installé à Aire-sur-la-Lys (Pas-de-Calais), rue du Château. Il a travaillé sur le chantier de la chapelle Sainte-Mélanie à Ferfay (Pas-de-Calais) en 1848-1849.

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      marbrier attribution par travaux historiques
    • Auteur :
      Delor Désiré-Alphonse-Joseph
      Delor Désiré-Alphonse-Joseph

      Doreur né à Arras en 1810. Fils de Jean-Aubert-Joseph, lui-même doreur sur métaux. Il travaille en 1848-1849 sur le chantier de la chapelle Sainte-Mélanie à Ferfay (Pas-de-Calais) et livré pour cette chapelle chandeliers, croix et autres ornements, étant également marchand de mobilier et d'ornements d'église (il est domicilié rue des Récollets en 1838).

      Bibliographie : MARCHAL, Gaston-Louis, WINTREBERT, Patrick. Arras et l'art au XIXe siècle : dictionnaire des peintres, sculpteurs, graveurs, architectes, photographes, critiques et amateurs d'art (1800-1914). Arras : Commission départementale d'histoire et d'archéologie du Pas-de-Calais, 1987, p. 88.

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      doreur attribution par source
    • Auteur :
      Lanno François
      Lanno François

      Sculpteur français, né à Rennes (Ille-et-Vilaine) en 1800 et décédé à Beaumont-sur-Oise (Val d’Oise) en 1871, François-Gaspard-Aimé Lanno entre à l'École Publique de Peinture, Sculpture et Dessin de Rennes, où il obtient un premier prix de sculpture en 1817. Il est admis à l’École des Beaux-Arts en 1818 et suit l’enseignement de Pierre Cartellier et François Frédéric Lemot. Lanno remporte le Prix de Rome en 1827 (Musius Scævola), prix partagé avec Jean-Louis Jaley, après avoir obtenu le second prix, en 1825 (Prométhée attaché au rocher).

      Il débute au Salon de 1834, après son séjour à Rome. En 1835, la ville de Rennes le charge de l'exécution de statues pour la décoration du théâtre. Il réalise dix statues, de 2,25 m de hauteur, placées sur l’attique de la rotonde, représentant Apollon et ses Muses (Uranie, Erato, Mélopomème, Euterpe, Clip, Thalie, Terpsichore, Polymnie et Calliope). Pour le Palais du Louvre, il reçoit plusieurs commandes : Fléchier, Pascal, Fénelon, Génie de l’Art égyptien. À Paris, il réalise Fénelon (Fontaine Saint Sulpice) et la Récolte des Fleurs et des Fruits (fontaine de la place de la Concorde). Sur les dessins de Simart, il exécute la Fondation de l’université, pour la crypte du Dôme des Invalides.

      Lanno est l’auteur des monuments du général Brune et de Manjour (Brive la Gaillarde), de Montaigne et de Fénelon (Périgueux).

      Il reçoit une médaille de deuxième classe en 1843, une médaille de troisième classe à l’Exposition universelle de 1855. Il est décoré de la Légion d’honneur, en 1855.

      À partir de 1832, il fait don à la ville de Rennes de plusieurs de ses œuvres.

      Il se retire à Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise), plusieurs années avant sa mort.

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      sculpteur attribution par analyse stylistique

De style éclectique (assemblage du style néo-classique pour l'unique vaisseau et du style de la seconde Renaissance française pour la tour-porche), la chapelle Sainte-Mélanie est placée en contrepoint de l'église du village. Elle est axée perpendiculairement à la chaussée Brunehaut et est donc orientée vers le nord-est. Elle se compose d’un seul vaisseau se terminant par une abside à trois pans donnant accès à une crypte. La chapelle est contournée par un pavage en grès.

Le mur de clôture et la grille

Le mur de clôture est composé de quatre piles de pierre calcaire enduites à la chaux encadrant un portail au centre et des grilles simples, à gauche et à droite, posées sur des murs-bahuts en grès. Portail et grilles neufs avec motifs réalisés à la forge (par l'Atelier Thomas Formont à Arras) ont remplacé une grille d'origine très ouvragée, visible sur une carte postale ancienne et détruite par un raid aérien le 31 août 1944.

Le clocher

La chapelle est précédée d’un clocher-porche de plan carré, érigé sur un socle de quatre degrés en granite et pierre bleue du Hainaut (ou pierre marbrière de Marquise ?). Le premier niveau est une loggia ouverte sur trois côtés du plan carré, le quatrième côté ouvrant sur la porte d'entrée de la chapelle. Les garde-corps latéraux à motif cruciforme, visibles sur des photographies prises au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, ont disparu et n'ont pas été reconstitués. En revanche, deux pots à feu à tête de chérubin provenant de la tour-porche ont été remployés pour remplacer ceux qui étaient posés à l'origine à l'entrée de la loggia et qui ont disparu ensuite (probablement en 1944).

La toiture en pavillon, couverte d’ardoise, accueille sur sa terrasse sommitale un campanile de plan octogonal, couvert d'une coupole en zinc (façonnée à motif de fausses ardoises en écaille sur une charpente en sapin), elle-même surmontée d'une croix. Les quatre élévations du clocher sont en pierre calcaire, ornées de pilastres cannelés et encadrements moulurés. Côté entrée, au centre de la frise de l'entablement, est rappelé par une inscription sur pierre bleue le vocable de sainte Mélanie. À l'étage, sans ouverture, le décor est enrichi par des chapiteaux corinthiens et un panneautage de pierre bleue. La corniche supérieure est cantonnée de quatre pots à feu et ornée par des sortes d'antéfixes à motif cruciforme.

Longtemps présumée disparue, la cloche d'origine est finalement retrouvée au cours de la restauration de l'édifice. Elle reposait sur la fausse-voûte du porche.

La façade d'entrée (sud-ouest) et le chevet (nord-est), les élévations latérales

Derrière le clocher, la façade d'entrée de la chapelle est couronnée d'un fronton triangulaire. De part et d'autre du porche, deux statues sont disposées dans des niches, saint Joachim à gauche et sainte Mélanie à droite, comme l'indiquent au-dessus d'eux des inscriptions sur pierre bleue.

La porte d'entrée est remarquable par la qualité de ses décors en bois sculpté. Le tympan représente une croix centrale posée sur un riche décor de rinceaux. À l'extérieur, les deux vantaux comportent dans leur partie supérieure deux panneaux rectangulaires représentant pour l'un saint Herman (à gauche) et pour l'autre sainte Chantal (à droite) ; dans leur partie centrale un panneau rectangulaire à décor de rinceaux ; dans leur partie inférieure un panneau carré à décor d'une rosace. Les poignées de fer sont frappées du monogramme H pour Hinnisdal. À l'intérieur, les deux vantaux sont dépourvus de décor ; seul le tympan est sculpté en bas-relief d'un fin décor de rinceaux et des armoiries Hinnisdal (de sable au chef d'argent chargé de trois poules d'eau du premier, becquées, membrées de gueules) et Villeneuve-Tourrettes (de gueules fretté de six lances d'or, les claires-voies semées d'écussons du même, sur le tout un écu d'azur chargé d'un fleur de lys d'or).

Les élévations latérales de la chapelle et le chevet sont construits en pierre calcaire sur un soubassement de grès et sont ornés des mêmes motifs décoratifs que le clocher : pilastres cannelés, entablement mouluré, corniche avec antéfixes. La couverture est en ardoise.

L'intérieur

À l'intérieur, la chapelle est composée d'un seul vaisseau comportant trois travées et se terminant par une abside à trois pans coupés. L'inspiration Renaissance se manifeste dans la clôture du chœur avec une sorte de "serlienne" (baie arquée en plein cintre cantonnée de deux baies rectangulaires dont les linteaux forment l'imposte de l'arc). Le vaisseau est couvert d'une fausse-voûte en lattis bois et enduit à la bourre. L'autel est en marbre blanc et marbre noir.

Les fenêtres, d'égales dimensions, comportent toutes de simples vitrages clairs posés suite aux bombardements de la Seconde Guerre mondiale. En effet, la présence de vergettes, inutiles pour de grands volumes vitrés, indiquent que les vitraux antérieurs étaient à réseau de plomb.

Dans l'abside, se trouvent deux portes de style Renaissance de part et d'autre de l'autel. Celle de gauche dessert une sacristie, celle de droite ouvre sur un escalier descendant dans la crypte.

Le sol est couvert d'un dallage en damier de marbre noir et blanc. Les murs et la voûte sont couverts d'un simple badigeon blanc. Seules les portes, en bois de chêne sculpté à motif d'angelots, ne sont pas peintes.

La crypte

La crypte est à usage de caveau pour la famille d'Hinnisdal. Elle est constituée d'un seul vaisseau éclairé par des soupiraux, voûtée en brique, et se termine par une abside en cul-de-four abritant un autel. Au sol, devant l'autel, est encastré une dalle funéraire provenant de l'ancienne chapelle castrale, celle de Jean-Herman d'Hinnisdal (♱1728), de Marie-Claire-Eugène de Carnin-Lillers (♱1726), son épouse, et de trois de leurs enfants.

Faisant face à l'autel, la façade funéraire de l'ensemble sépulcral accueille à ce jour (2024) vingt dépouilles sur trente-trois emplacements. La plus ancienne tombe date de 1814 (Joachim d’Hinnisdal) et la plus récente de 2002 (Élie d’Andigné).

  • Murs
    • calcaire moyen appareil
    • grès
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    1 vaisseau
  • Typologies
    représentation figurée (statue) (2e quart 19e siècle)
  • État de conservation
    restauré
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • armoiries
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Remarquable et unique témoin d'architecture néo-Renaissance dans le département du Pas-de-Calais.

Documents d'archives

  • Copie d'une délibération du conseil municipal de Ferfay en date du 24 Thermidor an XII (12 août 1804) pour demeurer vicariat indépendant [en ligne], 1906 (AD Pas-de-Calais, E-DÉPÔT-328/P/1).

    AD Pas-de-Calais : E-DÉPÔT-328/P/1
  • Dessins d'architecte [Louis-Ambroise Dubut (1769-1845) ?] pour le projet de reprise de la chapelle funéraire primitive de Ferfay, en lien avec celui de la reconstruction du château, [début du XIXe siècle, 1805-1806 ?] (coll. Château de Régnière-Écluse (Somme), non coté).

  • Lettre de l'évêque d'Arras [Hugues de La Tour d'Auvergne-Lauraguais (1768-1851), évêque d'Arras de 1802 à 1851] à la comtesse Joachim d'Hinnisdal née Mélanie de Villeneuve-Tourrettes (1778-1848), l'informant de sa décision de retirer le desservant de l'église Saints-Lugle-et-Luglien de Ferfay (Augustin Delforge, futur chapelain de Sainte-Mélanie) et de nommer le desservant du village voisin d'Amettes pour assurer l'intérim. Étrun (Pas-de-Calais), 24 novembre 1835 (AP Château de Régnière-Écluse (Somme), non coté).

  • Dossier relatif à la chapelle Sainte-Mélanie, [ca 1770-1870] (AP Château de Tilloloy (Somme), non coté).

    Ce dossier comprend : une observation par l'architecte Auguste Bourgois (1801-1877) sur les prix des travaux à exécuter pour la construction de la chapelle, [s.d.] ; un état par l'architecte Auguste Bourgois (1801-1877) des sommes payées et restant à acquitter pour la chapelle (construction et ornements), [ca 1849-1850] ; trois lettres de l'architecte Auguste Bourgois (1801-1877) à Roseline d'Hinnisdal (1810-1878) (Arras, 22 septembre 1849 (avec note d'Abel-Edmond Morel (1816-1868), menuisier/sculpteur, à l'architecte) - Arras, 6 octobre 1849 - Arras, 1er décembre 1850) ; lettre relative aux armoiries à représenter, [s.d.] ; lettre de Florent Decorvé, marbrier-carreleur à Aire-sur-la-Lys, à Roseline d'Hinnisdal (1810-1878), [11 décembre 1850 (cachet de la poste)] (contestation) ; dessin d'une console ; lettres de l'évêque d'Arras [Hugues de La Tour d'Auvergne-Lauraguais (1768-1851), évêque d'Arras de 1802 à 1851] relatives notamment à la permission demandée pour raison de santé par Joachim d'Hinnisdal (1779-1814) de faire dire le dimanche une seconde messe basse dans la chapelle primitive, 1806-1807.

  • Dossier relatif à la chapelle Sainte-Mélanie, [s.d.] (AP Château de Régnière-Écluse (Somme), non coté).

    Ce dossier comprend : une proposition d'ornementation pour les vitraux de la chapelle par Claudius Lavergne (1815-1887), [s.d.] ; une lettre de Napoléon Mourue, marbrier à Arras, à Roseline d'Hinnisdal (1810-1878) dans laquelle il se propose de réaliser les deux autels en marbre de la chapelle, Arras, 2 juillet 1848 (cachet de la poste du 26 juillet 1848) ; une lettre de Roseline d'Hinnisdal (1810-1878) à l'architecte Auguste Bourgois (1801-1877) au sujet des estimations des ouvrages et de la conduite des travaux, avec une mention des dessins de l'architecte Louis Visconti (1791-1853), juin 1848 ; une notice biographique sur sainte Mélanie, [s.d.] ; une affectation de terres à Ferfay pour asseoir une rente annuelle de 2 000 francs pour l'entretien de la chapelle et de son chapelain.

  • [Différents mémoires relatifs à la chapelle Sainte-Mélanie à Ferfay], ca 1860-1874 (AP Château de Régnière-Écluse (Somme), non coté).

    Contient : mémoire de Véticoz à Arras pour argenture d'une lampe et d'un bénitier, [ca 1860] ; mémoire de Blondel-Delor à Arras pour un calice en argent, 1871 ; mémoire de Morel-Lefebvre pour des cierges et bougies, 1874.

  • Comptes du domaine de Ferfay rendus par Florimond-Joseph Flament (1820-1885), régisseur, à Roseline d'Hinnisdal (1810-1878), 1847-1848, 1848-1849, 1849-1850 (AP Château de Régnière-Écluse (Somme), non coté).

  • Billet de Roseline d'Hinnisdal (1810-1878) mentionnant la perte de sa "respectable amie" (mais aussi parente par les Villeneuve-Vence) de mademoiselle Caroline-Claudine-Séraphine de Bardonenche (Mens (Isère), 1773-Aire-sur-la-Lys (Pas-de-Calais), 1866), décédée le 20 juillet 1866 et la demande que cette dernière lui a faite par testament "de faire dire chaque année à l'anniversaire de sa mort une messe pour elle dans la chapelle de Sainte-Mélanie", [s.d.] (AP Château de Régnière-Écluse (Somme), non coté).

  • Indult de l'autel privilégié de la chapelle Sainte-Mélanie à Ferfay donné par le cardinal Vincenzo Vannutelli (1836-1930) au nom du pape Léon XIII, 4 mars 1892 (AP Château de Régnière-Écluse (Somme), non coté).

  • Lettre d'Ildefonse-Gustave Hervin, vicaire général du diocèse d'Arras, au comte Henri d'Hinnisdal (1841-1922) relative à la propriété des biens donnés à l'Église par Roseline d'Hinnisdal (1810-1878) et aux conditions de l'exécution des charges pieuses. Arras, 29 mars 1908 (AP Château de Régnière-Écluse (Somme), non coté).

  • Lettre de Bernard de Bésiade duc d'Avaray (1884-1941) à la comtesse Jean de Lubersac née Élie-Anne d'Hinnisdal (1876-1961) relative à l'augmentation du traitement du chapelain de Sainte-Mélanie (Albert Lepoivre (1869-?)), 11 juin 1926 (AP Château de Régnière-Écluse (Somme), non coté).

  • Lettre dans laquelle l'architecte Louis Visconti (1791-1853) rend compte à Roseline d'Hinnisdal (1810-1878) de sa consultation d'artistes pour des figures ainsi que pour des sculptures d'ornement pour des vases à destination de la chapelle Sainte-Mélanie. Paris, 29 juillet 1848 (cachet de la poste) (AP Château de Tilloloy (Somme), non coté).

    Il mentionne deux sculpteurs à qui il a demandé des devis : François Lanno (1800-1871) et, possiblement, Giuseppe Dini (1820-1890).

  • Lettres de monsieur l’abbé Augustin Delforge, ancien desservant de Ferfay puis chapelain de Sainte-Mélanie à Ferfay, à Roseline d’Hinnisdal (1810-1878) (AP Château de Tilloloy, non coté).

  • BARRIOL, Éric et CUSENIER, Pierre-Louis. Diagnostic de la chapelle Sainte-Mélanie établi par Éric Barriol et Pierre-Louis Cusenier, architectes du patrimoine, 2014.

  • BARRIOL, Éric, CUSENIER, Pierre-Louis. Chapelle Sainte-Mélanie. Dossier des ouvrages exécutés établi par Éric Barriol et Pierre-Louis Cusenier, architectes du patrimoine, 2017.

Bibliographie

  • [Anonyme]. Abrégé de la vie de notre Révérende Mère Thérèse-Françoise-Camille de l'Enfant-Jésus, carmélite professe de l'ancienne communauté de la rue de Grenelle, décédée, le 9 mai 1849, dans notre monastère de Sainte-Thérèse, sous la protection de notre Père Saint Joseph des Carmélites, rue de Vaugirard à Paris. Paris : veuve Bouchard-Huzard (impr.), 1849.

    p. 74.
  • [Anonyme]. Notes et souvenirs sur M. Pierre-Joseph Dollé, curé-doyen de Bapaume, chanoine de la cathédrale d’Arras, vicaire général honoraire et chanoine de Luçon [en ligne]. Arras : Imprimerie de la Société du Pas-de-Calais, 1889. 

    p. 19.
  • CHEVALIER, Hugues. Châteaux en guerre. Pas-de-Calais 1939-1945. Lillers : Les Échos du Pas-de-Calais (impr.), 2015.

    pp. 125-129.
  • COMMISSION DÉPARTEMENTALE DES MONUMENTS HISTORIQUES. Dictionnaire historique et archéologique du département du Pas-de-Calais. Arrondissement de Béthune, tome III. Arras : Sueur-Charruey, 1879.

    pp. 241-250.
  • DANGEZ, L. La vie des saints frères martyrs Lugle et Luglien patrons de la ville de Montdidier-en-Picardie et de Lillers-en-Artois. Montdidier : Mérot-Radenez, 1862.

    p. 247.
  • GOTRAND, Auriane. De l'esquisse au vitrail : Les processus de création dans l'atelier de Claudius Lavergne (1815-1887). In : COLLOQUE INTERNATIONAL DU CORPUS VITREARUM (30e édition ; juillet 2022). The Concept and Fabrication of Stained Glass from the Middle Ages to Art Nouveau. Barcelone (Espagne) : Institut d’Estudis Catalans, juillet 2022.

  • HÉLYOT, Hippolyte et BULLOT, Maximilien. Histoire des ordres monastiques, religieux et militaires et des congrégations séculières de l'un & de l'autre sexe, qui ont esté establies jusqu'à présent... Paris, Jean-Baptiste Coignard (impr.), 1714-1719.

  • LAINÉ, P.-Louis. Généalogie de la maison de Hinnisdal extraite du tome onzième des archives généalogiques et historiques de la noblesse de France publiées par M. Lainé, successeur de M. de Courcelles, généalogiste des rois Louis XVIII et Charles X. Paris : Bautruche (impr.), 1848.

  • LAPORTE-VESINS, Marie-Thérèse de. Vie de la révérende mère Thérèse-Camille de Soyécourt carmélite... [en ligne]. Paris : Vic (libraire), 1878 (deuxième édition).

    Réd. LAPORTE-VESINS, Marie-Thérèse de (1711 ?-1784) ; contrib. Marie-Éléonore du Saint-Sacrement (1790-1856 ; carmélite de Paris) et Saint-Jérôme (1810-1868 ; chanoinesse de la Congrégation Notre-Dame).

  • MARCHAL, Gaston-Louis, WINTREBERT, Patrick. Arras et l'art au XIXe siècle : dictionnaire des peintres, sculpteurs, graveurs, architectes, photographes, critiques et amateurs d'art (1800-1914). Arras : Commission départementale d'histoire et d'archéologie du Pas-de-Calais, 1987.

  • MARTY, Aurélien. Régnière-Écluse. Un domaine, une famille. Régnière-Écluse : Association pour la sauvegarde et la valorisation du Domaine millénaire de Régnière-Écluse, 2017.

    pp. 183-197.
  • MENSION-RIGAU, Éric. Le donjon et le clocher. Nobles et curés de campagne de 1850 à nos jours. Paris : Librairie académique Perrin, 2003. (collection Pour l’histoire)

  • RATEL, Jean. Monographie de la commune de Ferfay. [Le Touquet] : [Jean Ratel], 2000.

  • REPUBLIQUE FRANCAISE. Bulletin des Lois de la République française, décret n°6412. Versailles, 22 mars 1873.

    Décret du Président de la République (contre-signé par le ministre de l'Instruction publique et des Cultes) qui autorise l'établissement d'une chapelle domestique dans le parc du château de Ferfay (Pas-de-Calais) et qui autorise l'évêque d'Arras à accepter la donation (85 420 francs en capital) faite par la demoiselle d'Hinnisdal à la charge de faire célébrer une messe quotidienne dans ladite chapelle et de pourvoir aux besoins de cette chapelle et au traitement du chapelain. Versailles, 22 mars 1873.

    p. 86.
  • RODIÈRE, Roger, BRUNET DE LA CHARIE, Charles. Archives de la famille de Beaulaincourt [en ligne]. Seclin : Hue-Thuet (impr.) / Lille : Librairie H. Pique, 1914. Tome II.

    pièce 1069, p. 631.
  • SEYDOUX, Philippe. Gentilhommières d'Artois et du Boulonnais. Tome 1 : Arrageois, Béthunois, Ternois. Paris : La Morande, 2006.

    pp. 105-108.

Périodiques

  • NÈGRE, Ernest. Toponymie du hêtre en France. Nouvelle revue d’onomastique, n° 9-10, 1987.

    pp. 19-25.
  • RATEL, Jean. Une famille aristocratique artésienne : les d'Hinnisdael. Plein Nord. La gazette. Revue historique et culturelle du Nord de la France, mars 1985 (n° 111).

    pp. 5-8.
  • RODIÈRE, Roger. Deux vieux registres de catholicité du pays d'Artois [en ligne]. Bulletin de la Société d'Études de la province de Cambrai, tome IV, 1902.

    pp. 130-160.
  • SOLIGNAT, Anne-Valérie. Funérailles nobiliaires et pouvoir seigneurial à la Renaissance [en ligne]. Revue historique, 2012/1 (n° 661).

    pp. 101-130.
  • SPECKLIN, Joseph. Pierre-Charles Dusillion et l’architecture néorenaissance. Livraisons de l'histoire de l'architecture [en ligne], 23, 2012.

    pp. 87-105.
  • TAVERNIER, Cl. Mère Camille de Soyecourt et les "cardinaux noirs" [en ligne]. Revue d'histoire de l'Église de France, tome 42, n°139, 1956.

    pp. 237-242.

Documents figurés

  • Ferfay au début du XVIIe siècle par Adrien de Montigny, [ca 1605-1611]. In : DUVOSQUEL, Jean-Marie [éd.], Albums de Croÿ, planche 68 du tome XXIII, comté d'Artois VII. [s. l. ] : Région Nord-Pas-de-Calais / Crédit communal de Belgique, 1998.

    p. 184.
  • Plan terrier du village et terroir de Ferfay avec une partie des terroirs qui l'environnent levé et mesuré en 1809 à la réquisition de monsieur Joachim d'Hinnisdal par Florent-Joseph Leleu, géomètre-arpenteur domicilié à Arras, 1809 (AD Pas-de-Calais. Série E ; sous-série 4E ; 97/315 (4)).

    AD Pas-de-Calais : 4E97/315(4)
  • Plan cadastral de Ferfay, section A, deuxième feuille, 1831 [en ligne] (AD Pas-de-Calais. Série P ; sous-série 3P : 328/11).

  • Ferfay (P.-de-C.) - La chapelle. Carte postale, [ca 1900] (AP Château de Régnière-Écluse (Somme)). Présente la chapelle Sainte-Mélanie avec sa grille d'origine en ferronnerie (aujourd'hui remplacée) et ses garde-corps latéraux (disparus et non remplacés).

  • La chapelle Sainte-Mélanie vue depuis le parc du château. Dessin de Gaston de Lévis-Mirepoix (1844-1924), époux de Marie-Thérèse d'Hinnisdal (1844-1934), [ca 1900] (coll. Château de Régnière-Écluse (Somme), non coté).

  • Vue intérieure de la chapelle Sainte-Mélanie. Dessin de Gaston de Lévis-Mirepoix (1844-1924), époux de Marie-Thérèse d'Hinnisdal (1844-1934), [ca 1900] (coll. Château de Régnière-Écluse (Somme), non coté).

  • FERFAY - Chapelle Ste Mélanie, carte postale, Delrue (éd.), [ca 1945] (coll. part.).

    Présente le beffroi alors étayé suite aux bombardements de 1944.

    Collection particulière : non coté

Lien web

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Hoin Karl-Michael
Hoin Karl-Michael

Responsable-adjoint (2018-2023) puis responsable (depuis 2024) de l'Inventaire Général Hauts-de-France.

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