Dossier d’œuvre architecture IA80001239 | Réalisé par
Justome Elisabeth
Justome Elisabeth

Chercheur à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie de 2002 à 2006, en charge du recensement du patrimoine balnéaire de la côte picarde.

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Barbedor Isabelle (Rédacteur)
Barbedor Isabelle

Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

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  • patrimoine de la villégiature, La Côte picarde
L'agglomération de Fort-Mahon-Plage
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) Département de la Somme
  • (c) SMACOPI

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes Ponthieu-Marquenterre - Rue
  • Commune Fort-Mahon-Plage
  • Dénominations
    agglomération
  • Destinations
    écart, village
  • Parties constituantes non étudiées
    cimetière, groupe scolaire, monument aux morts

L'agglomération de Fort-Mahon-Plage trouve son origine dans le hameau de Fort-Mahon, qui n'est pas représenté sur la carte de Cassini mais qui apparaît sur la cadastre napoléonien de 1828. Il est établi au nord du hameau de Royon et à l'est de l'ancien corps de garde de la Dune-Blanche, en limite des mollières et des dunes.

Le hameau est situé sur le territoire de la commune de Quend, jusqu'en 1922.

Il compte 51 maisons et 213 habitants en 1851. A partir de 1872, le nombre de maisons est en très légère augmentation (56 en 1872 et 54 en 1881) mais le nombre d'habitants est en baisse constante, passant de 205 en 1872, à 196 en 1881. Principalement employés des douanes, cultivateurs, rentiers et retraités, jusqu'à la première guerre mondiale.

Avec l'apparition du tourisme balnéaire à la fin du 19e siècle, un nouveau pôle apparaît, au droit de l'ancien village de Fort-Mahon, au coeur des dunes. En 1886, des particuliers demandent à l'Administration des Domaines des concessions de plage afin de placer des cabines de bain, et dans le même temps, le cordon dunaire est loti. Le développement du tourisme, à partir de la fin du 19e siècle, se traduit par une croissance urbaine forte, en 1906 : 115 maisons à Fort-Mahon Plage (pour seulement 70 habitants) et 72 maisons au "Vieux-Fort-Mahon" (pour 246 habitants). En 1911, 193 maisons à Fort-Mahon-Plage (pour 120 habitants) et 79 maisons au Vieux-Fort-Mahon (pour 232 habitants). Le développement touristico-balnéaire et la croissance urbaine sont telles que Fort-Mahon-Plage obtient son indépendance administrative et religieuse en 1922.

Au cours de la Première Guerre mondiale, certaines maisons de Fort-Mahon sont réquisitionnées pour accueillir les réfugiés de la Somme (AD Somme : KZ 2463). L'agglomération connaît un essor important durant l'entre-deux-guerres, tant du point de vue de la fréquentation touristique que des constructions [fig. 8]. Le développement urbain s'effectue dans la station balnéaire mais également Vieux-Fort-Mahon et au Royon.

La jeune ville s'équipe d'édifices communaux. En 1930-1933, un groupe scolaire (avec salle de classe, réfectoire, préaux, sanitaires et logement du directeur) est construit au Royon, sur les plans de Philippe Henri, architecte à Arras (Pas-de-Calais). Un second groupe scolaire est construit à l'entrée de la station balnéaire en 1936-1937, non loin d'une poste (1929-1930). Dès 1924, l'emplacement pour un cimetière est offert gratuitement par la famille Petit, fondateur de la station balnéaire [annexe 1].

Les équipements modernes bénéficient principalement à la station balnéaire : à partir de 1930, les lignes téléphoniques sont posées le long de l'avenue de la Plage où des trottoirs sont construits en 1936. A partir des années 1930, les voies privées issues des lotissements sont progressivement incorporées dans la voirie publique, au sein de la station balnéaire. L'avenue de la Plage est classée CVO 3 dès 1924, puis sera classée en CGC 102 dans les années 1930.

La seconde guerre mondiale porte un coup fatal au développement de l'agglomération. La commune est occupée par l'armée allemande qui, pour des besoins militaires, détruit un certain nombre d'édifices. La station balnéaire, proche de la mer et des cibles militaires est la plus touchée, mais le Vieux-Fort-Mahon n'est pas épargné.

Dans la station balnéaire, toutes les villas du front de mer sont dynamitées et un certain nombre d'autres habitations de villégiature sont sinistrées et vidées de tous leurs matériaux en bois (portes, fenêtres, planchers). Selon un rapport de l'architecte Lecompte, sur 1053 immeubles existant avant guerre dans l'ensemble de l'agglomération, 250 ont été totalement détruits (soit près de 24%), majoritairement dans la station. L'arrêté ministériel du 19 mai 1945 déclare la commune sinistrée, ce qui induit la mise en place d'un plan de reconstruction soumettant toutes les constructions nouvelles à une autorisation préalable. L'architecte urbaniste Lecompte, chef du service départemental de l'urbanisme et de l'habitation de la Somme est désigné le 18 juin 1945. Il établit un premier projet le 16 juin 1946 où les parcelles sont remembrées.

La période de l'après-guerre est caractérisée par une reprise des constructions, grâce aux dommages de guerre. Les dents creuses se comblent progressivement et de nouvelles voies sont ouvertes dans la station balnéaire.

Au cours des années 1990, les dunes situées au sud de la station balnéaire sont aménagées sous le nom de Belle-Dune, comprenant un golf, une piscine et des hébergements individuels [fig. 10 et 11]. De même, au sud de la digue, de grands ensembles immobiliers sont construits.

  • Période(s)
    • Principale : limite 18e siècle 19e siècle, 19e siècle, 20e siècle

L'agglomération de Fort-Mahon-Plage est caractérisée par une croissance linéaire de la ville, depuis les bas-champs et les anciens hameaux du Vieux-Fort-Mahon et du Royon, vers la mer. Le Hameau du Royon, qui se développe le long de la D 32, reste assez distinct des quartiers récents, mais force est de constater que le Vieux-Fort-Mahon, s'étend progressivement vers la station balnéaire et vers le nord. Son bâti reste cependant différent de celui de la station. Les maisons du milieu du 19e siècle sont de petite taille (en rez-de-chaussée), le bâti est lâche, même si des constructions de l'entre-deux-guerres, parfois construites par des "étrangers" à la commune, ne sont pas si différentes de celles que l'on peut trouver dans la station. Cet ancien hameau tend à devenir un faubourg de la station. Le groupe scolaire (1936-1937) et la mairie (1959), édifiés au point de jointure des deux quartiers, tend à en devenir aujourd'hui le centre. Au nord du Vieux-Fort-Mahon, nous notons la présence de lotissements tardifs en continuelle croissance (après 1970).

  • Typologies
    village-rue ; mutation

Dossier établi en 2003, dans le cadre de l'étude thématique du patrimoine de la villégiature de la côte picarde, mis à jour en 2017.

Documents d'archives

  • Série O ; 99 O 1765. Fort-Mahon-Plage, lotissements (1927-1939).

  • AD Somme. Série O ; 99 O 1764. Fort-Mahon-Plage, objets généraux, biens communaux, aliénations, acquisitions, travaux communaux, imposition (1922-1939).

    dossier construction d'un groupe scolaire (1930-1933)
  • AD Somme. Série W ; 1102 W 334. Cabinet du préfet, Fort-Mahon, association syndicale de reconstruction (1945-1961).

    dossiers rapport sur les communes de Fort-Mahon et de Quend-Plage sinistrées depuis 1940 (1945), et Fort-Mahon, plan d'aménagement et de reconstruction, rapport justificatif (1946)

Bibliographie

  • DALLERY, Francis. Sur la Côte d´Opale, les rivages de la Somme, autrefois, aujourd´hui, demain. Paris : A. et J. Picard et Cie, 1955.

    pp. 60-69.
  • DELATTRE, Daniel. La Somme, les 783 communes. Granvilliers : Delattre Daniel, 1999.

    p. 138-139.
  • DEMANGEON, Albert. La Picardie et les régions voisines, Artois-Cambresis-Beauvaisis. Paris : Armand Colin, 1905, 1ere édition.

    p. 189-197.
  • DUFETELLE, Alfred. Monographie de Quend. Le Marquenterre. Paris : Le Livre d'Histoire, 2003, fac-similé de l'édition de 1907.

    p. 17-18, 35.
  • JOANNE, Adolphe. Géographie de la Somme. Paris : Hachette et Cie, 1876.

    p. 6.
  • [LOBERT, Yves]. Fort-Mahon-Plage, 75 ans d'images, cédérom de 1000 cartes postales et photographies, 1998.

  • MANCEL, J. Promenade dans le Marquenterre. Abbeville : René Housse, Imprimeur-éditeur, 1858, 36 p.

Documents figurés

  • Carte dite de Cassini, n°23, détail du nord du Marquenterre, [ca 1756] (DRAC Picardie, SRI, Amiens : non coté).

  • Quend. Plan cadastral, tableau d'assemblage, par Carpentier géomètre en chef, Cadot et Poissant géomètres du cadastre, terminé sur le terrain le 13 septembre 1828, 1/20.000e (Service du cadastre, Abbeville : non coté).

  • Fort-Mahon-Plage. Plan cadastral, tableau d'assemblage, repris du territoire de Quend lors de la création de la commune en 1922, par Carpentier géomètre en chef, Cadot et Poissant géomètres du cadastre, terminé sur le terrain le 13 septembre 1828, 1/20.000e (Service du cadastre, Abbeville).

  • Fort-Mahon-Plage, section A, 2e partie, cadastre napoléonien, encre et lavis sur papier, par Cadot géomètre, juillet 1828, 1/2500e (Service du cadastre, Abbeville : non coté).

  • Projet de reconnaissance comme chemin vicinal ordinaire de l´avenue de la Plage, plan d´ensemble de la commune de Fort-Mahon-Plage, par François agent voyer, 31 mars 1924, 1/1000e (AD Somme ; 99 O 1766).

  • Pointe de Routhiauville (à diverses époques), schéma. In : DALLERY, Francis. Sur la Côte d´Opale, les rivages de la Somme, autrefois, aujourd’hui, demain. Paris : A. et J. Picard et Cie, 1955.

    fig. 14, p. 63.
  • Commune de Fort-Mahon, projet d'aménagement et de reconstruction, état actuel, plan, tirage sur papier et lavis de couleur, par G. Lecompte urbaniste, 16 juin 1946, échelle 1/2000e (AD Somme ; 1102 W 334).

  • Ministère de la reconstruction et de l´urbanisme, Fort-Mahon-Plage, plan topographique régulier, feuille 2, partie est, tirage en bistre et noir sur papier, par Sarrazin géomètre expert à Berck-Plage, 1947, 1/2000 (AD Somme ; ZH 328).

Annexes

  • Annexe n°1
Date(s) d'enquête : 2002; Date(s) de rédaction : 2003
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
(c) Département de la Somme
(c) SMACOPI
Justome Elisabeth
Justome Elisabeth

Chercheur à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie de 2002 à 2006, en charge du recensement du patrimoine balnéaire de la côte picarde.

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Barbedor Isabelle
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Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

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