Dossier collectif IA80001525 | Réalisé par
Justome Elisabeth
Justome Elisabeth

Chercheur à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie de 2002 à 2006, en charge du recensement du patrimoine balnéaire de la côte picarde.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
;
Barbedor Isabelle (Rédacteur)
Barbedor Isabelle

Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • patrimoine de la villégiature, La Côte picarde
  • patrimoine de la villégiature, Villégiature et tourisme en Picardie
Les établissements hôteliers et les pensions de famille de la Côte picarde
Copyright
  • (c) Ministère de la culture - Inventaire général
  • (c) Département de la Somme
  • (c) SMACOPI
  • (c) AGIR-Pic

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    hôtel de voyageurs, demeure
  • Aires d'études
    Bresle Yères, Trois Vallées

Les établissements hôteliers figurent parmi les premiers équipements élevés dans les stations balnéaires : ils assurent l'hébergement des premiers baigneurs qui logent aussi chez l'habitant ou dans les auberges et les premiers hôtels attestés à Saint-Valery-sur-Somme en 1846.

Les guides touristiques de 1866 signalent plusieurs hôtels destinés aux baigneurs. A Cayeux (hôtel du Panier-Fleuri, hôtels des Bains et du Duc d'Aumale), au Crotoy (hôtels Saint-Pierre et de la Marine), à Saint-Valery (hôtel de France) et à Ault (hôtel Saint-Pierre et hôtel de France). Une auberge est également signalée au Hourdel.

La liste des hôtels conseillés dans le guide Moisand de 1883 (annexe 1), qui compte alors 15 établissements, montre que c'est principalement à Mers-les-Bains, qu'ils ont été construits entre 1866 et 1883. Durant cette période, seul Le Crotoy s'est doté d'un nouvel hôtel, l'hôtel du Casino.

La comparaison avec la liste du guide de 1895 (annexe 2), qui compte 25 hôtels, montre une forte progression, liée au lancement de nouvelles stations (Onival, Fort-Mahon) et à Saint-Valery, où on compte désormais 5 hôtels.

En 1912, s'ajoutent les hôtels construits au Bois de Cise (4) et à Brighton (3) ou encore à Quend-Plage (1). Le nombre des hôtels atteste également du développement des stations, entre 1895 et 1912, on passe ainsi de de 2 à 5 hôtels à Onival, de 3 à 7 hôtels à Cayeux, de 1 à 5 hôtels à Fort-Mahon.

Les pensions de famille sont signalées dans le guide Joanne de 1907 au Bois de Cise (3) et dans le guide de 1912 (annexe) au Bois de Cise (2) et à Onival (1). L'annuaire du département de la Somme de 1929 (annexe) et le guide touristique de Cayeux, édité en 1929, signalent de nombreuses pensions de famille à Cayeux et à Brighton-les-Pins (annexe) ou encore à Quend-Plage et Fort-Mahon. Les cartes postales publicitaires témoignent également de la présence de nombreuses pensions de famille, en particulier à Ault et à Mers-les-Bains.

A Mers-les-Bains, les premiers hôtels sont construits le long de la voie reliant Mers au Tréport, tournant le dos à la mer. Malgré tout, leurs appellations ne laissent pas de doutes sur la raison de leur construction : l'un s'appelle l'Hôtel de la Plage (1866), et le second, l'Hôtel des Bains (avant 1873). A Cayeux-sur-Mer, l'ancien hôtel des Bains (actuelle salle des fêtes) est le premier établissement hôtelier implanté face à la mer. Il apparaît actuellement en retrait, le lotissement des galets du Domaine, à l'origine du quartier balnéaire s'étant développé plus tardivement.

L'implantation en front de mer, au plus près des bains, est à partir des années 1870 la situation privilégiée des premiers hôtels de voyageurs. Dans les lotissements privés, l'hôtel est un des seuls édifices représentés sur les plans, avec le casino ; et tout comme ce dernier, l'hôtel de voyageurs est en position centrale. Dans les stations possédant une avenue principale perpendiculaire à la mer, le premier hôtel est construit au centre de cette avenue, et se trouvera souvent à proximité de la gare (Fort-Mahon-Plage, Quend-Plage).

Construit par la société immobilière à l'origine du lotissement, cet établissement accueille les premiers baigneurs et futurs acquéreurs de parcelles et de maisons. Il est souvent monumental, de par sa taille et les choix décoratifs arborés en façade. Un corps central est généralement accosté d'ailes et de pavillons d'angles [fig. 1].

Les hôtels de voyageurs de la seconde génération sont implantés à des points stratégiques : le long de voies intercommunales, près du quartier de la gare, dans le quartier balnéaire et si possible en front de mer.

Répartition chronologique du corpus étudié

  • 3e quart 19e (4 édifices recensés) à Cayeux (hôtel des Bains), à Mers (Hôtel des Bains et Grand Hôtel de la Plage), enfin à Ault (Hôtel Saint-Pierre et Hôtel de France).
  • 1880-1914 (Kursaal)
  • Entre les deux guerres (6 édifices recensés) à Fort-Mahon, Brighton (hôtel Ermitage), au Crotoy (hôtel Bonne Maman), à Mers-les-Bains (hôtel Astoria) et à Quend (A la Coupe d'Or), au Bois de Cise (Nouvel Hôtel).
  • Après la Seconde Guerre mondiale (4 édifices recensés) à Fort-Mahon et au Bois de Cise (hôtel des Hublots).

Description et typologie

Typologie

Grand-Hôtel

De nombreux établissements revendiquent cette appellation, qui traduit le plus souvent l'importance de sa capacité d'accueil, mais seuls deux ou trois d'entre eux se rattachent à cette typologie. Ces édifices sont élevés au bord du rivage, avant 1900, dans les stations lancées à Onival ou Brighton ou encore au Bois de Cise, et se signalent par les services et les commodités qu'ils proposent. Nombre d'entre eux seront transformés en colonie de vacances.

Immeuble

La plupart des établissements importants présentent la forme d'un immeuble, en mitoyenneté, compte deux étages carrés (Grand Hôtel des Bains)

Auberge

Edifice de plus petite dimension, qui se caractérise par une moindre hauteur, un passage cocher latéral

De plan allongé, les hôtels sont caractérisés par une longue façade sur rue et ne disposent en général que de peu d'espace, tout juste une cour [fig. 2]. Au Bois-de-Cise, le caractère paysager du lotissement autorise au contraire les hôtels à disposer d'une vaste parcelle plantée [fig. 3].

Les établissements disposent généralement d'une salle de restaurant, éclairée par de larges baies, une terrasse. Offrent pour certains un service de pension de famille.

Des établissements plus modestes, maisons de villégiature aménagées.

Matériau et style

Construits en briques apparentes depuis la fin du 19e siècle, les hôtels élevés au cours de l'entre-deux-guerres connaissent une évolution vers le style Art déco, où les lignes épurées et les murs enduits prédominent [fig. 4]. Auberge ou Relais caractéristique du style régionaliste de l'entre-deux-guerre, qui voit la transformation des façades (enduit, faux pan de bois).

Conclusion

Les établissements hôteliers ont souffert de la Seconde Guerre mondiale : réquisitionnés, ils ont été dégradés, parfois détruits. Beaucoup ont été réaménagés en immeubles à appartements après 1945, avec pour conséquence la perte des aménagements intérieurs.

Mutations

La plupart des édifices étudiés ont été détruits ou ont changé d'affectation, 4 hôtels sont devenus colonie de vacances

Bois de Cise (Nouvel Hôtel et Hôtel Casino) et Cayeux (Hôtel Bellevue et Grand Hôtel). Ceux qui sont conservés sont aujourd'hui devenus des immeubles.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 19e siècle, 4e quart 19e siècle, 1er quart 20e siècle, 2e quart 20e siècle, 3e quart 20e siècle
  • Typologies
    type grand hôtel ; immeuble ; type auberge
  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • repérés 81
    • étudiés 55

Documents d'archives

  • Ault-Onival-Bois-de-Cise. Guide des touristes et des baigneurs. Ault : Syndicat d´initiative de tourisme, s.d. [1925], 24 p.

    p. 11
  • Bains de mer du Nord et de Belgique, du Tréport à la frontière hollandaise. Paris : Hachette, Guides Joanne, 1912.

  • Fort-Mahon-Plage (Somme), la plus belle plage de sable de la Manche. Rue : imprimerie E. Dumont, 1932 (AD Somme ; BR 1163).

  • Guide pratique des familles aux bains de mer. Plages du Nord, de Normandie, de Bretagne et de Vendée. Paris : La Fare, 1895.

  • La plage de Cayeux-sur-Mer et Brighton-les-Pins. Amiens : Imprimerie A. Valade, s.d. [1929].

  • MOISAND, Horace. Guide pratique et indispensable du baigneur et du touriste dans Le Tréport et ses environs. Beauvais : C. Moisand, 1883.

Bibliographie

  • MOPIN, Anatole. Histoire de Cayeux-sur-Mer. Woignarue : la Vague verte, 1998.

    pp. 48-49

Annexes

  • Guide pratique et indispensable du baigneur et du touriste dans Le Tréport et ses environs.
  • Guide pratique des familles aux bains de mer. Plages du Nord, de Normandie, de Bretagne et de Vendée
  • Bains de mer du Nord et de Belgique, du Tréport à la frontière hollandaise
  • La plage de Cayeux-sur-Mer et Brighton-les-Pins
  • Les établissements hôteliers signalés dans l'annuaire de 1929
  • Fort-Mahon-Plage (Somme), la plus belle plage de sable de la Manche
  • Typologie du corpus des établissements hôteliers
Date(s) d'enquête : 2002; Date(s) de rédaction : 2004, 2016
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
(c) Département de la Somme
(c) SMACOPI
Justome Elisabeth
Justome Elisabeth

Chercheur à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie de 2002 à 2006, en charge du recensement du patrimoine balnéaire de la côte picarde.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
Barbedor Isabelle
Barbedor Isabelle

Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.