D'après Emile Coët (1880), le beffroi, initialement situé dans la rue du même nom, est détruit en 1373 et reconstruit près de l'hôtel de ville. En 1665, le bâtiment était couvert de tuiles remplacées par des ardoises en 1679. En 1698, le beffroi est réparé et surélevé par Dollé, charpentier à Noyon, et Jean Duhien, maçon à Roye. En 1774, le grenier à sel est agrandi ; il se composait alors de deux magasins dont la longueur fut augmentée de dix pieds.
Le très mauvais état de l'hôtel de ville nécessite une reconstruction commencée en 1775 et achevée deux ans plus tard. La disposition nouvelle permet d'offrir au Grenier à sel une place plus grande, un prétoire et une salle du conseil pour les officiers du Bailliage, enfin des appartements nécessaires aux divers services de la mairie. Le grenier à sel, qui occupait une salle basse de l'hôtel de ville est supprimé en 1790. Emile Coët en donne une description (cf. annexe) et indique que "les murs de l'édifice sont encore imprégnés de salpêtre, ils donnent une humidité constante, pénétrant tout, et qui nécessitera une reconstruction de la partie sud des bâtiments de la mairie".
Selon le Dictionnaire historique et archéologique de Picardie (1909), l'hôtel de Ville de Roye "avait été reconstruit en partie sous le règne de Louis XVI, sa belle façade en pierre était surmontée d'une attique décorée des armes de la ville et de branches de chêne et de laurier enroulées autour du cadran de l'horloge. Un ancien beffroi du XVIe siècle, tour octogonale avec clocher à trois dômes superposés, s'élevait au milieu de la façade sur la rue de Paris. Au premier étage, le prétoire de la Justice de Paix avait conservé l'ancien banc-d'oeuvre de la Collégiale. Le second étage renfermait une bibliothèque de 10.000 volumes dont un certain nombre de manuscrits relatifs à l'histoire de la cité".
Au cours du 19e siècle, le beffroi, conservé au coeur de l'hôtel de ville reconstruit, nécessite des réparations, en 1846, puis en 1879 (reprise du soubassement). "Le soubassement de la tourelle du beffroi doit, un jour, être compris dans l'intérieur de l'hôtel de ville lorsque le projet de restauration de cet édifice sera réalisé" (DCM 20/12/1876).
L'hôtel de ville nécessite aussi des travaux importants, à savoir : "la reconstruction du pignon sur la rue Saint-Florent, la régularisation de la façade sur la rue de Paris, l’aménagement intérieur des parties neuves à faire, la couverture de la partie restante du bâtiment actuel de l'hôtel de ville, la restauration de la partie du mur de la rue Guy de Roye" pour lesquels l'architecte Chamary dresse un devis en 1882. L'adjudication des travaux à exécuter pour l'agrandissement de l’hôtel de ville est publiée en février 1883. Un devis supplémentaire est dressé par l'architecte départemental G. Baës pour "la démolition et la reconstruction de certaines parties d'anciennes charpentes et maçonnerie n'ont pu être conservées à cause de leur mauvais état".
Des travaux sont à nouveau effectués sur les plans de l'architecte départemental G. Baës, en 1885 (restauration de la salle du Conseil et aménagement d'un secrétariat), en 1887 (construction d'en escalier jusqu'au comble), enfin en 1889 (projet d'aménagement d'une bibliothèque-musée dans les combles, daté de 1887).
Après la Première Guerre mondiale, l'hôtel de ville est reconstruit à l'emplacement de l'ancienne collégiale Saint-Florent.
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.