Dossier d’œuvre architecture IA80010959 | Réalisé par
Montauban Suzelle (Rédacteur)
Montauban Suzelle

Chercheuse associée à l'inventaire pour l'étude du pays d'art et d'histoire Ponthieu baie de Somme. (2023-2026)

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Abelé Céline (Rédacteur)
Abelé Céline

Cheffe de projet du pays d'art et d'histoire Ponthieu baie de Somme

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Fournier Bertrand (Rédacteur)
Fournier Bertrand

Chercheur de l'Inventaire du patrimoine - Région Hauts-de-France

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  • inventaire topographique, Pays d'art et d'histoire Ponthieu-baie de Somme
Château de Vieulaines
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) Baie de Somme - Trois Vallées

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération de la Baie de Somme - Gamaches
  • Commune Fontaine-sur-Somme
  • Lieu-dit Vieulaines
  • Adresse 1 route d' Abbeville
  • Cadastre 2023 AI 119, 121-124
  • Dénominations
    château
  • Parties constituantes non étudiées
    château, serre, dépendance, terrasse en terre-plein, pigeonnier, souterrain, jardin potager, jardin d'agrément, avenue de jardin

Le site de l'actuel château de Vieulaines a d'abord été occupé par une "maison seigneuriale" qui fut détenue par la famille de Belloy entre 1267 et 1615. Au XIVe siècle, il est question d'un "manoir avec sept journaux d'enclos entourés de fossés" (BELLEVAL, 1870). Le 15 janvier 1615, Charles de Belloy, alors propriétaire du domaine, décide de le vendre à Jacques de May : le petit-fils de ce dernier, Jean-Baptiste de May, reconstruit totalement le château au milieu du XVIIIe siècle.

Au cours du XIXe siècle, le château passe entre les mains de plusieurs propriétaires successifs. Le cadastre napoléonien exécuté en 1833 (AD Somme ; 3 P 1357) présente les dispositions du château du XVIIIe siècle qui comporte vraisemblablement encore des bâtiments agricoles cerclant la propriété au nord-ouest. Un pigeonnier octogonal existait également au centre de ce qui s'apparentait à une cour de ferme.

Vers 1870, l'ensemble du domaine qui appartient à Jules Vast est radicalement transformé. La vocation agricole disparait au profit d'une vocation plus résidentielle. Jules Vast engage d'importants travaux de modernisation et de rénovation, notamment du côté nord qui est privilégié pour la vue sur la vallée de la Somme, à défaut d'ensoleillement. La légende du plan réalisée en 1870 pour l'aménagement du parc souligne d'ailleurs l'esprit d'une nouvelle conception en indiquant que le château bénéficie de "jolies vues sur la vallée de la Somme" (cf. Annexe 2). Au sud, l'ancien pigeonnier est reporté de ce côté sud, à l'angle sud-est de la cour d'honneur, tandis qu'une serre est adossée à l'un des communs situé à l'ouest du corps principal du château. À l’intérieur, les boiseries et les cheminées sont également réaménagées.

Mais les travaux les plus importants concernent le parc, dessiné par Louis-Lucy Le Breton, ingénieur paysagiste originaire d'Orléans. À l'époque, le paysagiste est reconnu pour la qualité de ses travaux en France, souvent distingués par de nombreuses récompenses nationales ou lors d'expositions universelles auxquelles il participe régulièrement dans la seconde moitié du XIXe siècle. À Vieulaines, le paysagiste exploite la déclivité du terrain pour développer un vaste parc à l'anglaise à partir de la terrasse nord, qui domine la vallée de la Somme et ses tourbières. Le projet qu'il présente le 26 mars 1870 pour une "Composition d'un parc paysager agricole" (archives privées) prévoit un bassin circulaire à jets d'eau, une petite rivière ponctuée de petits ponts, un étang artificiel, une grotte en silex au nord-est ainsi qu'une longue allée plantée de pommiers et poiriers à l'est. De l'autre côté des corps de bâtiments, à l'ouest, le jardin est plus régulier et se découpe en quatre espaces destinés au potager. La plupart de ces aménagement sont réalisés, à quelques détails près, comme l'avenue principale qui est finalement plantée de marronniers et le bassin du potager qui est remplacé part un puits avec margelle en pierre. Des dispositions visibles sur l'aquarelle de Macqueron réalisée "d'après nature" en 1881 (Archives et bibliothèque patrimoniales d'Abbeville).

En 1990, sous l’impulsion du propriétaire de l'époque, l'édifice est protégé au titre des Monuments historiques, en particulier les façades, les toitures ainsi que la rampe d’escalier en fer forgé du vestibule.

  • Période(s)
    • Principale : milieu 18e siècle , daté par travaux historiques
    • Secondaire : 3e quart 19e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1870, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Le Breton Louis-Lucy
      Le Breton Louis-Lucy

      Ingénieur Architecte-Paysagiste français originaire d'Orléans, où il apparaît en 1855 comme organisateur de la 22e Exposition de la Société d'Horticulture d'Orléans. Il y conçoit l'intérieur comme un jardin paysager, agrémenté de rochers et de cascade. En 1858, il expose plusieurs de ses créations à l'Exposition horticole régionale de Blois et y reçoit une médaille d'argent. Il participe aux différentes Expositions universelles de 1867, 1878 (médaille d'argent), 1889 (médaille d'or). Peu avant sa mort en 1896, la conception paysagère qu'il réalise pour le parc de Bourran à Mérignac (Gironde)est également récompensée par la Société nationale d'Horticulture.

      Ses réalisations notables sont : le parc du château de Cuissy (1856), à Lion-en-Sullias (Loiret), celui du château de la Vallières (1857), celui du château d'Herbault (1858), celui de Montauban (21680) celui du parc de la La Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret) en 1861, celui de Vieulaines (Somme) en 1870.

      A sa mort, son fils Georges (1862-1913) prend la succession de l'entreprise familiale sous le nom "Le Breton & fils" et participera à l'Exposition universelle de 1900.  

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      paysagiste attribution par source

Le château de Vieulaines se situe dans le hameau éponyme, dans la commune de Fontaine-sur-Somme. Implanté en contrebas au nord de la route d’Abbeville, il occupe le sud-ouest de son parc. Ce dernier est délimité par un mur en pierre et brique. La ligne de chemin de fer Paris-Boulogne-sur-Mer, au nord du château, sépare le parc en deux parties. L'ensemble du domaine se compose du château, associé à une serre, dépendances, pigeonnier, terrasse et jardins d'agrément et potager.

Le château se compose d’un corps de logis central de plan rectangulaire, cantonné de pavillons annexes en prolongement à l'est et à l'ouest. La partie centrale présente une élévation ordonnancée de cinq travées avec sous-sol, un étage carré et comble. Il est construit en brique avec double cordon mouluré soulignant la séparation de niveau en pierre de taille. Ce matériau se retrouve en corniche et en tableau d'encadrement de baies. les pignons d'élévation sont en pierre de taille accentués par des contreforts saillants surmontés de bobéchons. Le soubassement en brique se distingue du reste de l'élévation par une couleur plus rouge que le reste de l'élévation. Ce corps central est couvert d'un toit en ardoise, à longs pans et pignons découverts. Il est éclairé d'une seule lucarne axiale du côté sud, à fronton triangulaire orné d'un motif trilobé, et couronnée d'un petit pinacle en pierre.

Du côté nord, la façade est plus travaillée. Elle présente un avant-corps, à refends au rez-de-chaussée et cannelé au premier étage, encadré de pilastres ioniques. La large porte d'entrée en plein cintre précédée d'un escalier de pierre à six degrés ouvre sur le vestibule. Elle est surmontée à l'étage d'un élégant balcon en fer forgé accessible par une porte-fenêtre. L'ensemble est couronné d'un fronton cintrée.

Les ailes latérales sont construites en pierre de taille calcaire de moyen appareil sur un soubassement de brique. Moins hautes que le corps central, elles présentent une élévation de deux travées avec rez-de-chaussée et comble à surcroît. L'une des deux travées est accentuée par la présence d'une large lucarne passante qui surplombe la porte d'entrée à l'est. Ces deux pavillons sont à leur tour prolongés par d'autres pavillons annexes, en retrait de la cour d'honneur et plus bas, élevés simplement d'un rez-de-chaussée et comble. Ils bénéficient également de toitures distinctes en ardoise, à longs pans et pignons découverts. Côté ouest le pavillon est précédé d'une serre en structure métallique. Les élévations nord, plus soignées, présentent une série de lucarnes éclairant les combles dans le prolongement vertical des baies de l'élévation.

Au sud, le château donne sur une cour d'honneur encadrée de dépendances couvertes en appentis et d'un pigeonnier polygonal en brique implanté en retour, à l'est. À l'ouest, la cour d'honneur est fermée par un mur de brique avec grille de passage sur une terrasse intermédiaire en contrebas, aménagée d'un bassin rectangulaire encadré de buis. La volière mentionnée sur le plan de 1870 n'existe plus ou n'a pas été réalisée.

Du côté nord, regardant vers le parc et la vallée de la Somme, une grande terrasse rectangulaire prend place sur toute la largeur du château. Elle est prolongée dans sa partie centrale d'une partie semi-circulaire dans laquelle vient se loger un bassin circulaire avec jet d'eau. L'ensemble est délimité d'une balustrade en pierre. Cette terrasse surplombe le jardin qui s'étend en contrebas. La déclivité importante permet un accès aux caves voûtées en pierre du château.

L'espace intérieur est articulé de part et d'autre du vestibule central. Il dessert à l'est, en enfilade, le grand salon, le petit salon de style Louis XV, au devant duquel est adossé la serre. De l'autre côté, à l'ouest, se développe un autre salon, dit salon Louis XVI qui communique avec la salle à manger et les cuisines.

À l'étage, desservi par le grand escalier en chêne tournant à retour et rampe en fer forgé, un grand couloir donne accès à six chambres et une salle de bain. L'une d'elles, de style Louis XV, est ornée de boiseries et d'une cheminée de marbre. La mezzanine donne accès au petit balcon qui, du côté nord, permet d'apprécier la vue sur le parc et la vallée de la Somme.

  • Murs
    • brique
    • calcaire moyen appareil
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan symétrique
  • Étages
    1 étage carré, comble à surcroît
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon découvert
    • toit à longs pans brisés
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours en charpente
  • Jardins
    rocaille de jardin, prairie ornementale, bois de jardin, carré de jardin
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH partiellement, 1990/03/30
  • Précisions sur la protection

    Inscrit Monuments historiques partiellement (façade et toitures, rampe d'escalier en fer forgé) par arrêté du 30 mars 1990.

  • Référence MH

Documents d'archives

  • AMH-DRAC Amiens. Dossier de recensement. Château de Vieulaines. Conservation régionale des Monuments historiques, [1978-1990].

Bibliographie

  • BELLEVAL (de), René. Les fiefs et les seigneuries du Ponthieu et du Vimeu. 1870. 352 p. [rééd. Brionne, Gérard Monfort, 1975].

  • BOMY, Jean-Pierre. Vieulaines, pour mémoire. [s.d.], 117 p.

Documents figurés

  • Plan du château du hameau de Vieulaines, extrait du plan parcellaire de la commune de Fontaine-sur-Somme, section B2, 1833 (AD Somme ; 3 P 1357).

  • Composition pour un parc paysager agricole pour le château de Vieulaines, Fontaine-sur-Somme, appartenant à Jules Vast par LL Le Breton, ingénieur paysagiste à Orléans et Paris, plan, 1/1000e, 26 mars 1870 (Archives privées).

  • Château de Vieulaines. Commune de Fontaine-sur-Somme. Vue prise du côteau en face. Oswald Macqueron, 8 novembre 1881 (AC Abbeville ; B800016201 HAL 047).

Annexes

  • Le diner de Vieulaines
  • Légende du Plan pour la "Composition d'un parc paysager agricole à Vieulaines - Fontaine-sur-Somme" par LL Le Breton, 1870 (archives privées)
Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
(c) Syndicat mixte Baie de Somme - Trois Vallées
Montauban Suzelle
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Chercheuse associée à l'inventaire pour l'étude du pays d'art et d'histoire Ponthieu baie de Somme. (2023-2026)

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Fournier Bertrand
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